N° 219 - Journal d'Irak Special dossier -14-10
Sommaire :
1 Médias.
1-1 Point de vue de William Pitt : Au cas ou je disparaîtrais.
2 Les Brèves..
2-1 L'armée américaine subi ces dernières semaines un accroissement de tués.
2-2 Général Dannatt: Retrait d'Irak ?
3 Dossier & Point de vue.
3-1 Point de vue de Bill Van Auken : Alors que Washington est dominé par l’affaire Foley… Condoleezza Rice échappe à des accusations sur le 11-Septembre .
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net.
4-1 Irak, un génocide en cours éludé.
5 Annexes
9-1 Point de vue de Paul Craig Roberts : La liberté et la démocratie menacées aux Etats-Unis.
5-2 Chérif Boudela : ONU, ce machin…
1 Médias
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
Marc
1-1 Point de vue de William Pitt : Au cas ou je disparaîtrais.
On m’a bien dit mille fois, ces dernières années que j’ai consacré à informer sur les abus, les mensonges et les échecs stupéfiants et répugnants de l’administration Bush, de faire attention à mes arrières. « Sois prudent, » me disaient toujours les gens. « Ces gens sont capables de tout. Ne va pas dans de petits avions, assure-toi que tu n’es pas suivi. » Une plaisanterie entre ma mère et moi est qu’elle a « une chambre sûre » aménagée pour moi dans sa cabane dans la forêt, au cas où je devrais fuir pour avoir dit ou écrit quelque chose.
J’ai toujours rigolé et hoché la tête chaque fois que j’entendais ces trucs. Une paranoïa extrême emballée dans un papier aluminium de conspiration, pensai-je. Nous sommes encore en Amérique, et ces imbéciles de Bush passeront bientôt dans l’histoire, pensai-je. Je suis un citoyen et le premier Amendement n’a pas encore été rayé., pensai-je.
Les choses sont différentes maintenant.
Il semble que peut-être que les gens qui me mettaient en garde n’étaient pas si paranoïaques que cela. Il semble que peut-être je n’étais pas suffisamment paranoïaque. La législation passée par la Chambre et le Sénat dominés par les Républicains, une loi qui est en route pour la signature de la Maison Blanche républicaine, a détruit un certain nombre de bases légales à la protection de suspects, de prisonniers et en grande partie de tous ceux que George W. Bush considère comme un ennemi.
Tellement dans cette législation est moche dès le premier abord. L’habeas corpus a été suspendu pour les détenus suspectés de terrorisme ou d’avoir aider le terrorisme, et ainsi, l’ère de la Magna Carta qui déclare qu’une personne peut confronter ses accusateurs s’est envolée. Une fois qu’un suspect a été jeté en prison, il n’a pas droit à un procès par ses pairs. Les suspects ne peuvent même pas se représenter eux-mêmes, une autre ancienne protection, mais doit accepter un avocat militaire comme défenseur.
On peut user contre les suspects de preuves obtenues illégalement, que ces preuves illégales soient réunies à l’étranger ou ici même. Dans ma manière de voir, ceci supprime dans une grande mesure notre sécurité de personnes, de maisons, de papiers d’effets personnels, comme c’est stipulé dans le 4e Amendement, contre les recherches et les saisies illégales.
En parlant de réunir des preuves, la torture de suspects et de détenus a été largement protégée par cette nouvelle législation. Alors qu’elle essaie de définir ce qu’est et ce que n’est pas un traitement acceptable de détenus, à la fin, cela donne à George W. Bush le dernier mot sur ce qui constitue une torture. Les fonctionnaires US qui utilisent des traitements cruels, inhumains ou dégradants pour extraire des informations de détenus sont à présent à l’abri de poursuites.
Ce sont deux décisions de la Cour suprême, Hamdi versus Rumsfeld et Hamdam versus Rumsfelt qui ont contraint la création de cette législation. La décision Hamdi contenait qu’un prisonnier avait un droit d’habeas corpus et pouvait contester sa détention devant un juge impartial. La décision Hamdam contenait que les commissions militaires mises sur pied pour juger des détenus violaient à la fois le Code uniforme de la justice militaire et les Conventions de Genève.
Bref, la Cour Suprême effaçait virtuellement tout argument légal que l’Administration Bush avait avancé pour défendre son comportement extraordinaire et dangereux. Le passage de cette législation a suivi une réunion de Républicains de passer au-dessus de la torture et du meurtre d’un certain nombre de détenus. Comme chroniqueur, Molly Ivins a écrit mercredi (dans Habeas Corpus, RIP (1215-2006) ], « Sur les plus de 700 prisonniers envoyés à Guantanamo, seuls dix ont jamais été inculpés officiellement de quelque chose. Entre autres choses, cette loi est un CYA ( ???) pour la torture d’innocents qui a déjà eu lieu. »
Il semble à peu près sûr, qu’à un moment, la Cour Suprême sera saisie d’un cas pour contester la légalité de cette législation, mais même cela est questionnable. Si on ne donne pas à un détenu l’accès à un jugement équitable ou aux preuves réunies contre lui, comment peut-il porter devant un tribunal une contestation légale ? La législation, pour anticiper des contestations de tribunaux comme Hamdi et Hamdam, inclut même des restrictions sévères à l’examen judiciaire de la législation elle-même.
Les Républicains du Congrès ont réussi, sur l’ordre de Mr Bush, à proposer une loi qui pratiquement gomme la branche judiciaire du gouvernement. Le temps montrera si cet aspect, avec tous les autres résistera à des contestations légales. Si une telle contestation se présente, cela prendra du temps, et entre temps, il y a la loi. Tout ce qui précède est déplorable au premier abord, indéfendable dans un pays qui s’appuie avec fierté sur des droits constitutionnels, des protections et l’observation de la loi.
Sous-jacent à tout cela, cependant, se trouve là où la paranoïa intervient.
Sous-jacent à tout cela, se trouve la définition de « l’ennemi combattant » qui a été établie par cette législation. Un « ennemi combattant » n’est plus simplement quelqu’un capturé « pendant un conflit armé » contre nos forces. Grâce à cette législation, George W. Bush a maintenant la possibilité de désigner comme « ennemi combattant » quiconque « a intentionnellement et matériellement soutenu des hostilités contre les Etats-Unis. »
Considérez ce langage un moment. « a intentionnellement et matériellement soutenu des hostilités contre les Etats-Unis. » est dans l’œil of the beholder ???) , et cette Administration s’est montrée étonnamment susceptible devant les critiques de toutes sortes. Les larges pouvoirs attribués à Bush par cette législation lui permettent de capturer, de détenir indéfiniment, et de refuser d’entendre tout citoyen américain qui critique ouvertement l’Irak ou n’importe quelle autre partie de la soi-disant « guerre contre la terreur ».
Si vous écrivez une lettre à l’éditeur attaquant Bush, on pourrait estimer que vous avez intentionnellement et matériellement soutenu des hostilités contre les Etats-Unis. Si vous organisez ou rejoignez une manifestation publique contre l’Irak, ou contre l’Administration, cette désignation pourrait tomber sur vous. Un aspect de comédie noire de cette législation est que des sénateurs ou des membres de la Chambre qui ne sont pas d’accord avec Bush, le critique ou organisent des enquêtes sur ses transactions pourraient tomber sous la même désignation. De fait, le Congrès a donné à Bush le pouvoir de les enfermer.
En écrivant cet essai, je pourrais être jugé un « ennemi combattant ». C’est aussi simple que cela, et très bientôt, ce sera la loi. J’ai toujours rigolé quand les gens me disaient d’être prudent. Je ne ris plus.
Au cas où je disparaîtrais, souvenez-vous de ceci. L’Amérique est une idée, un rêve, et c’est tout. Nous avons des frontières, et des armées et des citoyens, et du commerce et de l’industrie, mais tout ceci fait que nous sommes simplement pareils à n’importe quelle autre nation sur cette terre. Ce qui nous sépare est l’idée, l’idée simple, que la vie, la liberté et la poursuite du bonheur sont nos principes organisateurs. Nous pouvons penser comme nous voulons, parler comme nous le voulons, écrire comme nous le voulons, faire nos dévotions comme nous le voulons, aller où nous voulons. Nous sommes protégés contre les genres de tyrannies qui ont inspiré notre création comme une nation avant tout.
C’était l’intention. C’était le rêve. Il se peut que ce soit terminé maintenant, mais autrefois cela a existé. Aucune bonne idée ne meure jamais vraiment. Le rêve était là, tout comme moi et tout comme vous.
Voyez la version de la loi de la Chambre sur:
Texte de la loi, H.R. 6166 (thomas.loc.gov)
http://www.truthout.org/docs_2006/092906J.shtmlAu cas où je disparaîtraispar William Rivers Pittt r u t h o u t Perspective
William Rivers Pitt est un New York Times et l’auteur de bestsellers internationaux de deux livres : War on Iraq: What Team Bush Doesn't Want You to Know (La guerre en Irak: ce que l’équipe Bush ne veut pas que vous sachiez) et The Greatest Sedition Is Silence. (La plus grande sédition est le silence). Son livre le plus récent, House of Ill Repute: Reflections on War, Lies, and America's Ravaged Reputation, (La Chambre de mauvaise réputation : Réflexions sur le guerre, les mensonges et la réputation ravagée de l’Amérique) sera disponible cet hiver.
Vendredi 29 septembre 2006-10-03
De: Shebar Windstone [shebar@e271.net] Objet: FYI: In Case I Disappear (William Rivers Pitt at Truthout.org)Note: See the House version of the bill at
Text of Legislation, H.R. 6166 (thomas.loc.gov)
http://www.truthout.org/docs_2006/092906J.shtml
2 Les brèves
2-1 L'armée américaine subi ces dernières semaines un accroissement de tués.
Officiellement 44 soldats américains ont été tués en 13 jours.
Si ce rythme est maintenu, ce mois sera le plus meurtrier pour les forces américaines depuis janvier 2005.
Le général George Casey, commandant des forces américaines en Irak, a déclaré que le niveau de violence(contre les envahisseurs) constaté ces dernières semaines était inégalé depuis le début de l’invasion.
Le général William Caldwell, de l'armée de terree xplique : "Nous pensons que cela va empirer avant de s'améliorer. Nous pensons que les pertes vont aller croissant au cours des deux prochaines semaines, jusqu'à la fin du ramadan",
Caldwell a déclaré que l15.000 soldats américains déployés à Bagdad tentaient de contrer la résistance "Quand on mène des opérations de ce genre, on expose les soldats à davantage de risques", donne t’il comme explication pour les pertes. .
Selon l’état major les pertes était de 43 en juillet, et a augmenté en août, puis en septembre.
Le nombre de soldats américains blessés au combat augmente lui aussi. En septembre, l'armée en a recensé plus de 770, soit un record depuis novembre 2004, date de offensive terrestre à Falloudja. Selon le Pentagone, 20.895 soldats américains ont été blessés au combat en Irak, beaucoup d'entre eux par des explosions de mines ou autres engins explosifs.
Et au moins 6.000 autres ont été blessés dans des accidents et autres situations n'impliquant pas de combats.
(La rédaction avec des chiffres cité par Reuters)
2-2 Général Dannatt: Retrait d'Irak ?
Le commandant de l'armée britannique estime que la présence britannique en Irak "exacerbe" les problèmes, selon le Daily Mail
Le chef d'état-major de l'armée britannique, a dans un premier temps affirmé que les soldats britanniques devraient "se retirer rapidement" d'Irak. Je ne dis pas que les difficultés que nous rencontrons dans le monde sont causées par notre présence en Irak, mais il ne fait aucun doute que notre présence en Irak les exacerbe", a-t-il ajouté.
Dannatt estime que les Irakiens "sont devenus largement intolérants" vis-à-vis de la présence britannique, selon le journal. "Nous devrions partir rapidement"
Dans son interview au Daily Mail, Dannatt avait également émis des doutes sur les résultats de l'opération irakienne.
Ensuite le général a du publier un communiqué dans l'après-midi, reprenant la ligne officielle.
"Nous resterons en Irak jusqu'à ce que le travail soit fait", a-t-il déclaré. "Je suis un soldat. On ne se rend pas, on ne hisse pas le drapeau blanc. On ira jusqu'au bout". Il y a des "parties d'Irak où notre simple présence exacerbe" la violence, "mais ce n'est pas une raison pour en partir".
Plus de la moitié des Britanniques souhaitent un retrait rapide des quelque 7.000 soldats britanniques en Irak, qui y ont perdu 119 hommes depuis 2003.
13-10 (avec AFP & AP)
3 Dossier & Point de vue
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs
mais doit être vu comme information
Marc
3-1 Point de vue de Bill Van Auken : Alors que Washington est dominé par l’affaire Foley… Condoleezza Rice échappe à des accusations sur le 11-Septembre .
La fixation du Washington officiel et des grands médias sur les courriels du congressiste Mark Foley, un républicain de Floride, et sur la tentative des dirigeants républicains de la Chambre des représentants d’étouffer le fait qu’il harcelait de jeunes pages masculins a été utilisée pour détourner l’attention du public sur des tentatives d’étouffer d’autres crimes beaucoup plus sérieux.
L’affaire Foley a jeté la lumière sur la corruption et l’hypocrisie officielle qui caractérise l’establishment politique dans son ensemble aux Etats-Unis. Le spectacle d’un parti qui a fait des « valeurs familiales » son cri de bataille et qui cherche à utiliser l’homophobie et l’arriération religieuse à des fins politiques et qui se fait prendre dans un tel scandale a sans l’ombre d’un doute un attrait populaire.
Pour les démocrates, cette affaire offre un bâton politique bien pratique et qui ne force pas le deuxième parti du monde des affaires américain à avancer une seule politique qui diffère en substance de celles mises de l’avant par les républicains sur les questions de politique étrangère ou intérieure.
Mais le temps et les ressources - sans même mentionner l’intérêt lubrique - que les médias ont consacré à exposer les courriels et les messages ne se comparent pas au quasi-silence sur les révélations - rapportées pour la première fois le 28 septembre, le jour même où les courriels de Foley ont été rendu publics sur ABC News - dans le dernier livre de Bob Woodward, State of Denial [Etat de déni].
La révélation la plus accablante est celle que l’ancien directeur de la CIA George Tenet et que l’ancien responsable du contre-terrorisme de la CIA J. Cofer Black ont cherché à obtenir et ont obtenu une rencontre d’urgence avec Condoleezza Rice le 10 juillet 2001 pour discuter de la menace imminente d’un attentat terroriste majeur par al-Qaïda sur des cibles américaines. Ils ont été « écartés » par celle qui était alors la conseillère à la sécurité nationale.
Dans le passage qui nous intéresse, Woodward a écrit :
« Le 10 juillet 2001, deux mois avant les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone, celui qui était alors directeur de la CIA, George J. Tenet, a rencontré son chef du contre-terrorisme, J. Cofer Black, au quartier général de la CIA pour passer en revue les dernières informations sur Oussama ben Laden et al-Qaïda, son organisation terroriste. Black a exposé le cas, en se basant sur des communications interceptées et d’autres renseignements ultra-secrets, qu’al-Qaïda attaquerait bientôt les Etats-Unis. Une masse de fragments et de points l’établissait si solidement que Tenet a décidé que Black et lui devaient se rendre immédiatement à la Maison-Blanche.
« Tenet a appelé Condoleezza Rice, qui était alors conseillère en sécurité nationale, de sa voiture et a dit qu’il devait la voir immédiatement... Black et lui espéraient pouvoir lui communiquer la profondeur de leur crainte et que Rice mettrait immédiatement le gouvernement en action sur cette affaire... »
Woodward a écrit que Tenet espérait « secouer Rice » et que Black « insistait que cela consistait en un avertissement stratégique, ce qui signifie que le problème était si grave qu’il exigeait un plan et une stratégie d’ensemble... Ils devaient agir dès cet instant - de façon secrète, militaire, ou peu importe - pour stopper ben Laden... »
Woodward continue : « Tenet et Black ont senti qu’ils n’avaient pas réussi à convaincre Rice. Elle est demeurée polie, mais ils n’ont pas senti qu’elle avait réagi. Le président Bush avait dit qu’il ne voulait pas s’occuper des mouches... »
Les implications accablantes de la conversation rapportée sont évidentes en soi. La principale conseillère du président Bush sur les questions de sécurité nationale a eu un avertissement explicite deux mois seulement avant que des avions de ligne détournés soient lancés sur le World Trade Center et le Pentagone, tuant près de 3000 personnes, et rien ne fut fait.
Black est cité dans le livre pour avoir dit « La seule chose que nous n’avons pas faite fut d’appuyer sur la gâchette du revolver que nous venions de lui mettre sur la tête. »
Dans un reportage subséquent, le McClatchy Newspaper a cité un responsable qui a aidé à la préparation du briefing comme un « 10 sur une échelle de 1 à 10 » quant au sérieux de son avertissement sur l’imminence d’une attaque.
La révélation de cette rencontre suit une exposition similaire qui a eu lieu lors des audiences de la Commission sur le 11-Septembre tenues il y a deux ans. Le 6 août 2001, Bush a reçu une note présidentielle quotidienne de la CIA titrée « Ben Laden est déterminé à attaquer les Etats-Unis ». Comme pour la réunion du 10 juillet, la note n’a suscité aucune action de l’administration et Bush est resté en vacances pour les trois semaines suivantes sur son ranch au Texas.
L’administration Bush a sans cesse invoqué les événements du 11-Septembre pour justifier toutes ses politiques - des guerres d’agression à l’étranger jusqu’à la destruction des droits constitutionnels et démocratiques fondamentaux à l’intérieur. Les révélations portant sur la rencontre du 10 juillet ajoutent un autre élément à la preuve grandissante démontrant que l’administration a été, au mieux, criminellement négligente en ne prenant d’action pour prévenir les attentats qui avaient été largement prédits, au pire, directement complices pour les laisser se produire.
Plus de cinq ans après les attentats, une chose est certaine : personne dans le gouvernement américain n’a été reconnu coupable de la moindre faute. Même si l’on devait considérer la version officielle des événements du 11-Septembre comme exacte, la conclusion inévitable est que cela a représenté le plus grand échec des services américains du renseignement et de la sécurité nationale de l’histoire du pays. Malgré cela, pas un seul responsable de la Maison-Blanche, de la CIA, du Pentagone ou de toute autre agence n’a même subi de rétrogradation.
Le livre de Woodward suggère que les tensions sur la responsabilité du 11-Septembre continuent à générer d’immenses tensions intestines au sein du Washington officiel et que Tenet est déterminé à ne pas être le bouc émissaire des politiques de l’administration Bush. Dans son récent livre, intitulé The One Percent Doctrine [La doctrine du un pour cent], Ron Suskind cite Tenet disant qu’il souhaiterait « pouvoir rendre cette satanée médaille », faisant référence à la médaille de la Liberté que Bush lui a octroyée lorsqu’il a démissionné de ses fonctions à la CIA en 2004.
La réaction de l’administration au livre de Woodward est tout aussi accablante que le livre lui-même. La Maison-Blanche a cherché à discréditer l’auteur, une tâche difficile étant donné que l’administration Bush avait auparavant fait du journaliste vétéran du Washington Post un quasi-courtisan, lui donnant un accès sans précédent pour l’écriture de ses précédents et volumineux livres très louangeurs sur Bush : Plan of Attack et Bush at War [Le plan d’attaque et Bush en guerre].
Dans un geste qui exprimait son inquiétude, l’administration a émis une réponse détaillée à l’endroit du rapport de Woodward, mise en ligne bien en évidence sur le site Internet de la Maison-Blanche. L’idée centrale de cette tentative de réfutation était d’affirmer que l’on n’avait pas camouflé l’existence de la réunion du 10 juillet, et que Rice avait réagi sérieusement aux assertions de Woodward.
Toutefois, après la publication d’extraits du livre de Woodward, Rice a d’abord feint tout ignorer de la conversation avec Tenet et Cofer, parlant d’une « supposée réunion » et ajoutant qu’il était « incompréhensible » qu’elle ait ignoré de tels avertissements. Peu de temps après, le département d’Etat a été forcé d’admettre qu’une étude des enregistrements officiels avait révélé que la rencontre avait bel et bien eu lieu.
Comme solution de réserve, le porte-parole de Rice au département d’Etat, Sean McCormack, a déclaré : « L’information présentée lors de cette réunion n’était pas nouvelle. C’était plutôt un bon résumé des rapports de sécurité des précédentes semaines. »
Cette excuse est presque précisément la même que celle qui avait été donnée en réaction aux révélations concernant le briefing présidentiel du 6 août, sur lequel Rice avait insisté qu’il ne contenait rien de nouveau et qui était de nature « historique. » Ce n’est qu’après que l’administration eut été obligée de rendre le document public qu’il devint clair que celui-ci contenait un avertissement clair et sévère qu’al-Qaïda préparait activement une attaque aux Etats-Unis, précisant que New York et Washington DC constituaient des cibles potentielles.
Avant que le titre de ce document ne soit rendu public, Rice avait insisté - comme elle le prétend maintenant à propos de la réunion du 10 juillet - que le briefing présidentiel ne contenait aucun avertissement d’attaques sur le territoire des Etats-Unis. Elle mentait à ce moment et il est clair qu’elle ment encore aujourd’hui.
McCormack a continué de maintenir que son chef ne pouvait spécifiquement se rappeler de la réunion du 10 juillet au cours de laquelle on lui dit qu’une attaque terroriste massive sur les Etats-Unis était imminente.
Rice n’a pas été la seule à souffrir d’amnésie sélective. Venant à l’aide d’une administration assiégée, l’ancien ministre de la Justice, John Ashcroft, a émis une déclaration qui visait clairement à discréditer Tenet. « Je me rends compte à quel point il est décevant qu’ils ne m’aient pas fait part de ce genre d’informations », a-t-il déclaré le 2 octobre à Associated Press. « Le FBI est responsable du terrorisme intérieur. »
Mais aussitôt que Ashcroft a fait cette déclaration, le département d’Etat a révélé que l’ex-ministre de la Justice avait en effet reçu le même compte-rendu de la CIA, moins d’une semaine après la réunion avec Rice. Une fois de plus, rien ne fut fait. En fait, une chose fut faite : Ashcroft cessa de voyager sur des vols commerciaux.
Les révélations de Woodward ont provoqué des protestations et des remarques de divers membres de la Commission sur le 11-Septembre. Philip Zelikow, directeur exécutif de la commission, a déclaré à la presse qu’aucun témoin ayant comparu devant la commission n’avait fait mention d’une telle réunion, incluant Tenet et Black, qui tous deux avaient fait des déclarations privées et publiques.
« Si nous avions entendu quelque chose qui aurait attiré notre attention sur cette réunion, cela aurait eu d’énormes répercussions », a-t-il déclaré au New York Times. « A plusieurs reprises, Tenet et Black ont affirmé ne pas pouvoir se rappeler ce qui s’était dit durant certaines de ces réunions. »
Le commissaire démocrate Richard Ben-Veniste, un ancien procureur de l’affaire du Watergate, a déclaré de la même façon au Times que « nous n’avons jamais été informés » de la réunion. » Il a ajouté : « Voilà certainement quelque chose que nous aurions aimé savoir. »
Subséquemment par contre, le Washington Post et d’autres sources ont révélé que Zelikow et Ben-Venist ont été informé de la rencontre durant un témoignage secret donné au quartier général de la CIA par Tenet, qui leur a donné un compte rendu détaillé des informations qu’il avait transmises à Rice. Clairement, Tenet voulait que ses avertissements fassent partie du dossier.
Zelikow, un loyaliste de l’administration et un collègue universitaire de Rice, a, depuis, été nommé à un poste de haut niveau au département d’Etat. Le rapport de la commission sur le 11-Septembre ne fait aucune référence à la rencontre du 10 juillet.
Le McClatchy Newspapers a cité Ben-Veniste à l’effet qu’il reconnaissait que Tenet lui avait donné ainsi qu’à Zelikow, l’information sur le briefing avec Rice lors d’un témoignage secret, mais que Zelikow allait devoir répondre à savoir pourquoi cela n’avait pas été mentionné dans le rapport de la commission. Zelikow n’a pas répondu aux questions sur ce sujet.
Plusieurs des commissaires semblaient sincèrement surpris et en colère que cette rencontre avait été cachée, indiquant qu’ils n’avaient pas été informés du témoignage secret de Tenet.
« Rien de tout ça n’a été partagé avec nous durant les heures d’entrevue privées, incluant des entrevues sous serment, nous n’avons pas de documents non plus là-dessus, » a dit Timothy J. Roemer, un membre démocrate de la commission et ancien membre de la chambre des représentants de l’Indiana. « Je suis profondément perturbé par tout ceci. Je suis furieux. »
Ces dernières révélations ne laissent pas un iota de crédibilité à l’affirmation répétée de l’administration Bush que les attentats du 11 septembre ne pouvaient pas avoir été anticipées. Ce qui émerge, c’est que non seulement étaient-elles prévisibles, mais des avertissements spécifiques ont été délibérément rejetés par la Maison-Blanche. De plus, l’existence très précisément de ces avertissements a été cachée par une opération de camouflage élaborée qui atteint son point culminant par la commission sur le 11-Septembre.
L’obsession de la Maison Blanche sur l’affaire Foley dans le contexte de ces révélations constitue une poursuite de cette opération de camouflage. L’analyse syntaxique détaillée des déclarations de dirigeants républicains sur ce qu’ils savaient à propos du comportement sexuel de Foley est complètement à l’opposé de l’indifférence des médias et des politiciens des deux partis face aux déclarations contradictoires, évasives et carrément mensongères relativement à un crime qui a causé la plus grande perte en vie humaine sur le sol américain depuis la Guerre civile.
Un crime, au surplus, qui a servi de prétexte pour une éruption globale du militarisme américain qui a tué et estropié des centaines de milliers d’Irakiens et d’Afghans.
La preuve pointe inexorablement vers une conclusion : les attentats du 11 septembre ont été facilités par de puissants éléments au sein du gouvernement lui-même, qui ont organisé un « désengagement » de l’appareil des services américains du renseignement et de sécurité. Qu’une attaque terroriste était sur le point d’être perpétrée était connu et accueilli par ceux qui cherchaient un casus belli pour la mise en œuvre d’un plan de guerre depuis longtemps préparé afin d’assurer l’hégémonie américaine sur les réserves stratégiques de pétrole du Moyen-Orient et de l’Asie centrale.
Si la motivation d’enquêter sur ces questions n’est pas grande, c’est parce que toutes les sections de l’establishment politique, incluant les médias et le Parti démocrate, sont si complètement impliquées.
Bill Van Auken
Article original paru le 7 octobre 2006.
Source : WSWS www.wsws.org
WSWS, 9 octobre 2006.
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
4-1 Irak, un génocide en cours éludé
(Extrait)
Elle coûte 100 000 dollars à la seconde.Elle a induit au moins 300 000 déplacés et réfugiés.Actuellement, elle oblige chaque jour 1000 personnes à fuir leur domicile.141 000 soldats étasuniens sont déployés pour l'entretenir.Elle durera au moins jusqu'en 2010 vient de promettre Rumsfeld.Elle a déjà provoqué la mort de 655 000 civils, soit 7,5% de la population. Ce pourcentage appliqué aux 300 millions d'étasuniens correspond à 7,5 millions d'individus soit toute la population de New York.Elle, c'est l'invasion et l'occupation de l'Irak, bien sanglantes et destructrice au-delà de toutes les ambitions barbares occidentales.Parmi les 655 000 morts, il est estimé à 55 000 le nombre de morts "excédentaires" non violentes, liées à une sur-morbidité due à la guerre: crises cardiaques, cancers, mais aussi absence de traitements, malnutrition et maladies de l'eau non potable.Les 600 000 autres sont morts par blessure d'armes à feu, de bombes, de voitures piégées et de bombardements aériens.31% ont été directement tués par les forces d'occupation.24% peuvent être rapportées aux violences "inter-ethniques" , caractérisation complaisante pour les assassinats fomentés par les escadrons de la mort payés armés et formés par l'occupant.45% sont d'origine indéterminée.L'étude publiée ce mercredi dans le Lancet, journal médical britannique, a été menée par des médecins irakiens et des épidémiologistes du département de Santé publique de l'université John Hopkins au Maryland. L'intervalle de confiance est de 95%, autrement dit ce chiffre est une moyenne statistique, le nombre réel se situe entre 393 000 et 943 000.Un million et demi d'Irakiens sont morts du fait des 12 années d'embargo qui ont précédé l'invasion libératrice de mars 2003.Un récent sondage a prouvé que 60% de la population irakienne a été exposée aux violences des armées d'occupation.Contrairement à la formule toute faite et d'un sens orienté car elle déresponsabilise les criminels de guerre, " il y a le chaos", la majorité des pertes civiles est à attribuer aux militaires de la Coalition impériale et non à une prétendue "guerre civile" imaginée par et pour les merdias qui ont pour vocation de construire une sémantique des asservis.http://www.convergencedescauses.com/index.php?option=com_content&task=view&id=25112 octobre 06, Convergence des Causes.
5 Annexes
5-1 Point de vue de Paul Craig Roberts : La liberté et la démocratie menacées aux Etats-Unis
La domination d'un seul parti et une presse aux mains des grands groupes menacent la liberté et la démocratie
Novembre apportera-t-il l'espoir ou une nouvelle élection volée aux USA ?
Dans un mois, nous saurons si les Américains comprennent le danger que constitue la préoccupation fanatique de l'administration Bush avec le terrorisme, combinée avec le contrôle par un seul parti des branches législative et exécutive. Si, lors des élections de novembre, les électeurs laissent passer l'occasion de retirer le Congrès des mains des Républicains, l'Amérique fera l'expérience d'une descente plus rapide dans un Etat policier. La réponse de l'administration Bush au 11/9, un événement sur lequel nous n'avons qu'une information incomplète et discutable, a été de piétiner des libertés civiles importantes, telles que l'habeas corpus[1], le privilège avocat-client, la vie privée, les clauses de sauvegarde de la liberté individuelle et l'interdiction de l'incrimination par soi-même. Aujourd'hui, les "détenus" incarcérés par les officiels du gouvernement des Etats-Unis sont détenus sans charges ni garanties - emprisonnés essentiellement sans procès, sans droit d'accès à un avocat et à leur famille, et torturés dans un effort pour obtenir leur auto-incrimination, tandis que les citoyens des Etats-Unis sont espionnés sans mandat. Voici les éléments distinctifs d'un Etat policier. Ils ont conduit le Président Bush et son gouvernement à entrer en conflit avec la constitution des Etats-Unis, les Conventions de Genève et la loi statutaire des Etats-Unis. Pour sanctifier ces violations de la Constitution, des traités et de la loi, le Congrès Républicain a voté la semaine dernière une loi de surveillance sans mandat et une loi sur la détention, qui détruisent la vie privée et suppriment pour les détenus les protections judiciaires et celles des Conventions de Genève. De nombreux Américains ne se sentent pas concernés par ces développements, parce qu'ils croient que seuls les terroristes en font l'objet. En réalité, la majorité des "détenus terroristes" sont des personnes innocentes vendues aux Américains comme "terroristes" contre des primes. Le Président pakistanais Pervez Musharraf déclare : "Nous avons encaissé pour des millions de dollars de primes". Claudio Cordone, d'Amnesty International, a publié le 29 septembre un communiqué sur cette organisation[2], : " Les chasseurs de primes, parmi lesquels des policiers et de simples citoyens, ont capturé des personnes de différentes nationalités, le plus souvent au hasard, semble-t-il, et les ont vendues aux Américains". De plus, la définition de "suspect terroriste" est sujette seulement à la discrétion des fonctionnaires qui l'ont arrêté. Aucune preuve n'a besoin d'être présentée ou même possédée pour justifier la détention d'une personne en tant que terroriste. Comme aucune preuve n'est requise, n'importe qui peut être accusé d'être un suspect terroriste. Considérez aussi que les lois tendent à être interprétées de manière assez large. Par exemple, The Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act (RICO) [la loi contre les Organisations Corrompues et Influencées par des Racketteurs] était destinée à s'appliquer contre le crime organisé. Aujourd'hui, une accusation de RICO peut survenir dans pratiquement n'importe quel contexte, y compris les affaires de divorce. Elle s'applique aux individus, aux entreprises légales et aux groupes de protestation politique. Le Président Bush, le vice-président Cheney et toute une brochette d'écrivains néoconservateurs et républicains essayent d'élargir la définition de terroriste pour inclure ceux qui critiquent franchement la guerre d'Irak de Bush. Le 29 septembre, par exemple, The Associated Press a rapporté que Bush a déclaré que les détracteurs qui affirment que la guerre d'Irak a rendu l'Amérique moins sûre embrassent la "propagande de l'ennemi". En portant cette accusation, Bush condamne le National Intelligence Estimate [Evaluation Nationale du Renseignement], préparé par les agences de renseignements étasuniennes qui ont conclu que la guerre d'Irak a rendu les Américains moins sûrs en engendrant plus de terrorisme. Si Bush peut accuser la CIA d' "embrasser la propagande terroriste", n'importe quel chroniqueur ou journaliste qui fait son travail sans mentir peut être placé dans le camp de ceux qui sont "contre nous" et interné sur l'accusation d'apporter "aide et soulagement à l'ennemi". En votant les lois sur les détenus et sur la surveillance, le Congrès a donné à la branche exécutive le pouvoir de faire taire la contestation. Les Américains naïfs croient qu'il y a une différence entre le fait que le gouvernement ait des pouvoirs arbitraires pour arrêter les ennemis, sur lesquels il n'a pas à rendre de compte, et utiliser ces pouvoirs contre ses propres citoyens. Mais les gouvernements se servent toujours des pouvoirs qu'ils acquièrent. Autrement, il n'y aurait pas d'intérêt à la Constitution des Etats-Unis, qui a été écrite pour restreindre la croissance du pouvoir du gouvernement. Si l'on peut faire confiance au gouvernement sur son utilisation des pouvoirs arbitraires, sur lesquels il n'a pas à rendre de comptes, la Constitution des Etats-Unis n'est d'aucun intérêt. Les Démocrates, bien sûr, n'ont rien fait pour nous protéger de la guerre illégale de Bush ou de ses assauts contre la Constitution et les libertés civiles. Les Démocrates ont subi la pression de la menace d'être politiquement placés dans le camp de ceux qui sont "contre nous" ; et, les Démocrates sont autant dans la poche de l'AIPAC[3], de l'industrie pétrolière et du complexe militaro-industriel que les Républicains. Néanmoins, la domination d'un seul parti amplifie les erreurs et marginalise la contestation et le débat. Le Congrès Républicain cède à l'exécutif Républicain afin de garder un front commun que l'opposition ne peut infiltrer. Les politiques nuisibles et les lois attentatoires à la liberté sont votées pour servir le pouvoir politique, pas parce qu'elles sont bonnes pour les Américains ou conformes à la Constitution. Les Démocrates ne méritent pas plus que les Républicains d'être au pouvoir, mais en permettant aux Démocrates de remporter les élections, les électeurs peuvent renforcer la capacité des Américains à contester les mesures de l'Etat policier de Bush et son engagement dans des guerres interminables au Proche- et au Moyen-Orient. La domination d'un seul parti supprime la contestation au sein du gouvernement et, par conséquent, rend la contestation tout ce qu'il y a de plus difficile à l'extérieur du gouvernement. La liberté et la démocratie en Amérique sont déjà affectées par les médias lourdement concentrés entre quelques mains, qui ne servent plus les intérêts du public. Un gouvernement à un seul parti combiné à une presse contrôlée par des grands groupes n'est pas la recette pour maintenir la liberté et la démocratie en Amérique. Par Paul Craig Roberts
07 Octobre 2006
Paul Craig Roberts fut Secrétaire-adjoint au Trésor dans l'administration Reagan. Il a été rédacteur en chef associé de la page éditoriale du Wall Street Journal et rédacteur en chef collaborateur de National Review. Il est aussi le co-auteur de "The Tyranny of Good Intentions" [La Tyrannie des Bonnes Intentions].Notes :[1] habeas corpus : droit de demander la raison pour laquelle on est incarcéré.[2] Lire le communiqué d'Amnesty International[3] AIPAC : American Israel Public Affairs Committee, le comité aux affaires publiques américano-israéliennes, c'est à dire, le lobby d'Israël aux Etats-Unis.Lire : "Quand Israël espionne les Etats-Unis"
Sources Questions Critiques
Posté par Adriana Evangelizt
5-2 Chérif Boudela : ONU, ce machin…
Quelle est la mission réelle de l’ONU ?
La mission de l’ONU n’est-elle pas de défendre la liberté politique de l’organisation, de veiller sur l’intégrité de ses représentants et de défendre la souveraineté des Etats membres ? Sa mission n’est-elle pas de défendre les droits de l’Homme, de garantir le choix des peuples et de veiller sur le respect des lois internationales ? Sa mission n’est-elle pas de veiller sur le juste équilibre entre ses membres et de sanctionner, voire condamner, le cas échéant, les Etats qui ne respectent pas ses résolutions et les valeurs qu’elle incarne ? Sa mission n’est-elle pas de faire en sorte qu’il n’y ait pas de politiques de deux poids deux mesures qui soient au profit des uns et au détriment des autre ?
Le principe de son existence n’a-t-il pas pour objectif de concilier les parties en conflit, d’instaurer l’égalité entre ses membres et protéger les plus faibles parmi eux ? Et bien non ! Il n’y a rien de tout cela. C’est bien le contraire que nous avons constaté, que nous constatons jour après jour. Nous observons que son secrétaire exerce la fonction d’un commis au service des USA. Monsieur Kofi Annan a-t-il demandé un jour des sanctions contre Israël et les USA pour leurs crimes et le non respect des résolutions de l’ONU ? Non, jamais n’a eu le courage de le faire
La complicité de l’ONU dans les crimes d’Israël et des USA
Depuis longtemps déjà nous savions que l’ONU ne sert qu’à couvrir les crimes d’Israël et des USA. Les agressions et crimes qu’Israël a commis depuis six mois contre les Palestiniens, puis ceux commis contre le Liban, et les crimes des USA en Irak (impunément) nous ont confirmé l’entière soumission de l’ONU aux ordres de ses deux Etat terroristes.
Alors que le rôle de l’ONU est de faire la paix entre ses membres, nous avons vu le «Conseil de sécurité» de « ce machin » refuser d’exiger d’Israël l’arrêt des bombardements barbares qu’il a commis contre le Liban et son peuple. Et donc, il a refusé l’instauration de la paix car les USA voulaient d’abord assurer à « l’Etat juif » de marquer des points sur le terrain. Les USA ont attendu le parachutage des milliers de soldats israéliens sur le Sud Liban, permettant ainsi à l’armée israélienne d’occuper une partie du territoire libanais afin de lui sauver la face. Une fois qu’Israël a pris des positions stratégiques, les USA ont ordonné le cessez-le feu pour empêcher les combattants libanais d’attaquer les positions de l’armée israélienne afin de permettre au gouvernement Olmert de négocie en position de force. Pour tromper son peuple, le gouvernement israélien a transformé la défaite de son armée de terre en victoire.
Ainsi, la barbarie d’Israël - qui n’est comparable qu’avec celle exercée par les nazis pendant la seconde guerre mondiale – s’est transformée en héroïsme par Bush et Olmert, qui chantent la victoire « contre le terrorisme » ! Les gouvernements occidentaux qui étaient du côté d’Israël pendant cette guerre génocidaire, ou pris le train en marche, occupent aujourd’hui le Sud Liban et contrôlent les côtes libanaises par leurs flottes, sous l’égide de l’ONU. La chancelière allemande n’a-t-elle pas déclaré que le but de la participation de son pays avec les forces de l’ONU au Liban est de protéger d’Israël ?
Angela Merkel s’estime redevable envers Israël de ce que l’ancien régime de son pays a fait contre les Juifs; elle a voulu montrer à Israël qu’elle est anti nazie. Un complexe difficile à enlever de certains esprits. Sa culpabilité des crimes nazis l’a emmenée à s’allier avec les monstres. Par sa déclaration, elle voulait essuyer le glaive nazi dans le corps des « orphelins arabes », sachant que leurs dirigeants sont des morts vivants
Mais Madame Merkel a d’autres projets en tête. En faisant cette déclaration, elle voulait certes se déculpabiliser du fardeau nazi mais elle voulait surtout assurer une place à son pays au sein du Conseil de sécurité de l’ONU qui va s’élargir, et donc elle a besoin de l’aide des USA pour que son pays fasse partie des pays membres permanents du Conseil de «sécurité » de ce « machin».
Donc, on oubli les plus faibles, on spécule sur les victimes, on favorise les criminels et on piétine les principes fondamentaux de l’ONU à des fins politiques ! Donc, les 15.000 soldats étrangers qui occupent le Sud Liban aujourd’hui au nom de l’ONU, renforcés par l’armada de bateaux de guerre qui contrôlent les cotes libanaises, sont là pour protéger Israël, à partir du territoire libanais ! Une occupation déguisée au profit d’Israël que le gouvernement «modéré» libanais et les régimes arabes complices cautionnent, et bien entendu avec l’aval de Monsieur Kofi Annan, le fidèle serviteur des USA.
Bénissez Israël ou vous êtes antisémites !
L’ONU est devenu la chasse gardée des plus forts; son secrétaire s’est tu sur les atrocités d’Israël tout au long de ses deux mandats successifs, dans les meilleurs des cas, il a «regretté les malentendus» ! Il a été encore plus soumis que l’ont été ses deux prédécesseurs (Javier Pérez de Cuéllar et Boutros Boutros Ghali). Comme ces derniers, Kofi Annan n’a pas eu le courage, ni l’intégrité de Kurt Waldheim qui avait tenu tête aux USA et à Israël, en dénonçant leur arrogance et leur esprit dominateur.
En effet, c’est pendant la gouvernance de Kurt Waldheim que Yasser Arafat a prononcé son discours de paix à l’ONU (en 1974); et c’est pendant son premier mandat qu’Israël a été classé par l’Assemblée générale de l’ONU (en 1975) comme étant un Etat raciste au même titre que l’Afrique du Sud de l’époque - après quoi le secrétaire de l’ONU a été taxé d’ «antisémite» par Israël et par le lobby sioniste mondial. Depuis la fin du second mandat de Kurt Waldheim (1982), l’ONU est redevenue l’instrument des USA et d’Israël.
Le crime par la famine au nom de la démocratie !
Au lieu de défendre le choix du peuple palestinien et dénoncer l’embargo contre son gouvernement, Kofi Annan est allé convaincre les Palestiniens « modérés » d’en finir avec le gouvernement Hamas. Ceci permettra selon lui la levée du blocus imposé au Palestiniens par le plus grand brigand du monde, Israël, qui subtilise les fonds palestiniens (50 millions de dollars de droit douaniers par mois), et il dévalise leurs banques et leurs commerces ; ce brigand est soutenu aveuglement par « les démocrates occidentales » !!!
Après avoir montré au monde qu’ils ont piétiné la démocratie, dont ils se vantent être les chantres, les Etats membres de cette «coalition internationale» continuent dans leur complicité avec Israël et des USA, en affamant le peuple palestinien. Leur but c’est de faire un coup d’Etat contre le gouvernement palestinien légitime formé par le Hamas et pousser les Palestiniens à s’entretuer. Et ils ont failli réussir. Mais nous savons, et nous souhaitons, que le peuple palestinien saura dépasser cette épreuve en retrouvant son unité.
A ce propos, nous ouvrons une parenthèse pour dire aux responsables des différents mouvements politiques palestiniens ceci : ne tombez pas dans le piège qui vous a été tendu par Israël et ses alliés. Restez unis et continuez à résister ensemble contre vos ennemis qui veulent vous mettre à genou à travers le blocus honteux qu’ils ont imposé à votre peuple. Sachez que cette mascarade, orchestrée par les USA et Israël, consiste à en finir avec les résistances en Palestine, au Liban et ailleurs, dans le but d’occuper tous les pays arabes et musulmans de la région moyen-orientale et asservir leurs peuples. Ce nouvel impérialisme israélo américain utilise l’ONU comme couverture pour légitimer sa politique criminelle.
Tous les masques sont tombés
L’occupation de l’Irak, l’Affaire du nucléaire iranien, le boycott du gouvernement palestinien, les crimes commis par l’Etat israélien contre les Palestiniens, sa guerre d’agression barbare contre le Liban et son peuple, avec la complicité des USA, nous ont éclairé davantage. Ce qui est appelée « la communauté internationale », nous a confirmé sa partialité aux côtés d’Israël et des USA. Les membres de cette « communauté » ne sont que des instruments entre les mains de leurs lobbies sionistes nationaux et des USA. Ce qui s’est passé depuis six mois en Palestine et au Liban a fait tomber tous les masques des hypocrites, aussi bien les masques des régimes « arabes » que ceux des régimes occidentaux.
Kofi Annan au pèlerinage à Jérusalem
En bon élève discipliné, Kofi Annan est allé à Israël, où les dirigeants hors la loi de l’apartheid l’ont reçu avec grande pompe. Ce dernier a appliqué à la lettre le programme qui lui a été dicté par le tandem Bush-Olmert. Il a reçu les familles des trois soldats israéliens détenus par les Résistances palestiniennes et libanaises. Il n’a pas réclamé d’Israël la libération des 10.000 prisonniers politiques palestiniens. Il n’a pas protesté contre Israël pour avoir enlevé et emprisonné 76 élus et ministres palestiniens, ni demandé leur libération.
Ensuite, Monsieur Annan a rendu visite aux « autorités palestiniennes », mais il n’a pas trouvé nécessaire de rendre visite au gouvernement palestinien, pourtant légitimement élu par le peuple. Il n’a pas jugé nécessaire de rencontrer les représentants des associations de 10.000 prisonniers palestiniens, ni demander leur libération; mais il a eu le culot de réclamer des « autorités palestiniennes » de faire en sorte que le soldat israélien détenu par la Résistance soit libéré ! Les 5000 morts, les 83000 blessés depuis l’an 2000 et les 10.000 prisonniers palestiniens n’ont pas heurté la conscience de Monsieur Kofi Annan, mais l’emprisonnement du soldat israélien par la Résistance palestinienne l’a préoccupé!
Visiblement, le secrétaire de l’ONU est allé dans la région pour accomplir une mission bien définie: appliquer les directives qui lui ont été données par Bush.
Par cette complaisance, le secrétaire de l’ONU a légitimé l’embargo exercé depuis six mois par Israël et ses complices contre le peuple palestinien et son gouvernement. Par sa complicité diplomatique, il a piétiné les meilleures élections démocratiques enregistrées dans le monde ces dernières années - Dominique Vidal (Le Monde diplomatique) n’a-t-il pas écrit que « Le gouvernement palestinien est mieux élu que le gouvernement français » ?
En effet, les élections palestiniennes qui ont porté Hamas au pouvoir sont des plus transparentes et démocratiques, reconnues par les représentants des régimes occidentaux dits démocratiques, qui ont surveillé le déroulement de ces élections. Et ce sont ces mêmes régimes occidentaux qui ont boycotté ensuite le gouvernement palestinien! Un paradoxe de la démocratie « à l’Occidental », qui s’est conformé à « la démocratie israélienne.
Après son séjour à Israël, Monsieur Annan est allé au Liban où il s’est entretenu avec le Premier ministre libanais « modéré », et les chefs des partis politiques proches de la «coalition internationale». Mais il n’a pas trouvé nécessaire de rencontrer ni le Président de la République, ni les représentants de Hizbollah. Monsieur Annan ne les a pas rencontrés parce qu’ils ne sont pas dans le moule américano israélien. Là encore il a montré son alignement derrière les USA et Israël. Enfin, Monsieur Kofi Annan est allé en Iran pour convaincre les dirigeants iraniens d’abandonner leurs droits de faire des recherches scientifiques et développer leur nucléaire civil! Un rôle ingrat d’un subalterne des malfrats.
A quoi sert l’ONU ?
Tous ces indices prouvent que le secrétaire de l’ONU est au service de l’impérialisme israélo américain. Par sa mise à plat ventre devant ses maîtres, Monsieur Annan a voulu terminer son second mandat comme étant un fidèle serviteur de ses derniers, car ils l’ont porté à la tête de l’ONU.
Constatant la soumission des dirigeants de l’ONU au dictat des USA, nous pouvons légitimement dire que cette organisation est devenue l’instance suprême des mafieux; et par conséquent, elle a perdu toute légitimité pour parler des vertus universelles qu’elle prétend incarner. A partir de ces constatations, on est en droit de se poser cette question : à quoi servent l’ONU et son secrétaire ?
Chérif Boudelal, Président de (L’I: R C) – France.
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