N° 230 - Journal d'Irak - 01-12
Tiré a part :
28-11
# Au moment où la durée de la guerre en Irak dépasse celle de la Seconde Guerre mondiale pour les Etats-Unis, la nouvelle majorité démocrate réclame un début de retrait des soldats américains.
(AFP)
29-11.
# "Je vous conseille de quitter l'Irak pour préserver le peu de réputation qui vous reste", a déclaré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, s'adressant aux Américains à l'issue d'une visite de trois jours de M. Talabani à Téhéran.
"Remettez les responsabilités au gouvernement irakien selon un calendrier précis, comme il l'a demandé. Les Irakiens sont capables de gérer la situation et rétablir la sécurité". Il a également suggéré mercredi un retrait des troupes américaines d'Irak dans une lettre sans précédent au peuple américain.
(ats - 19:33
29-11
# Des états de l'Union sont accusés par un projet de rapport européen d'avoir fait obstruction à une enquête sur le transport et la détention en Europe de prisonniers de la CIACertains gouvernements n'ont pas suffisamment collaboré avec la Commission d'enquête du Parlement européen. Claudio Fava, rapporteur de cette commission : "De nombreux gouvernements ont collaboré d'une façon active ou passive, les gouvernements savaient que le système de restitutions extraordinaires était un système utilisé et consolidé!" Un système qui permet le transfert secret entre différents pays des suspects et qui mène souvent à des cas de torture, selon les organisations de défense des droits de l'homme. Sont aussi pointés du doigt certains hauts fonctionnaires européens comme le chef de la diplomatie Javier Solana.
(EuroNews)
01-12
## L'administration Bush se prépare à demander une enveloppe additionnelle d'au moins 100 milliards de dollars (75,8 milliards d'euros) pour financer leur guerre en Irak en 2007, une mesure montrant que les coûts avaient été largement sous-estimés par le Pentagone.
"Nous n'allons rien faire pour limiter le financement ou couper les fonds", a prévenu le leader démocrate au Sénat, Harry Reid.
Les dirigeants du Pentagone avaient réduit leurs demandes initiales pour l'armée et l'armée de l'air. Mais compte tenu des 70 milliards de dollars (53 milliards d'euros) déjà inclus dans le budget 2007, qui a pris effet le 1er octobre, et de la nouvelle demande, le montant dépensé en 2007 par les Etats-Unis pour la guerre en Irak devrait être le plus élevé depuis qu'elle a commencé en 2003.
Si les montants qui vont être demandés en février n'ont pas encore été arrêtés, ils devraient s'établir à 100 milliards de dollars pour les interventions en Irak et en Afghanistan, mais pourrait monter jusqu'à 128 milliards (97 milliards d'euros).
Les dépenses militaires pour l'Irak et l'Afghanistan s'élèveraient ainsi à quelque 200 milliards de dollars (151 milliards d'euros) pour 2007, contre 120 en 2006, selon le bureau du budget du Congrès.
AP
Je vous recommande de lire 7-1 Point de vue de James Cogan : Bush au Moyen-Orient pour intensifier la guerre en Irak., après avoir lu les brèves (ml)
Marc
Sommaire :
1 La résistance contre l'agresseur
2 Politique des collaborateurs afghans
3 Politiques des occupants
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails
L'Irak en chiffres .
6 Les Brèves..
6-1 Point de vue de Philippe Grangereau : George W. Bush reste sourd aux sirènes d'alarme en Irak.
6-2 Discours de bush en Estonie
6-3 L'Irak, une des erreurs les plus grossières, selon Carter.
6-4 Doutes à Washington sur les capacités de Maliki.
7 Dossier & Point de vue
7-1 Point de vue de James Cogan : Bush au Moyen-Orient pour intensifier la guerre en Irak .
7-2 Salah Al-Mokhtar à Al-Jazeera : « Bientôt l’intervention américaine en Irak prendra fin »
7-3 Dossier M.Lemaire : D'influents médias américains parlent de guerre civile en Irak..
8 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net.
8-1 Cyril Belaud : Tony Blair a appelé à une évolution de la politique en Irak.
9 Annexes
9 -1 Géographie de l'Irak
L'Irak en chiffre: du 26-11 au 01/12/06
tués
blessés
Peuple irakien
x
x
Usboys/Autres boys
4
4
Policiers, armée et collaborateurs
28
44
1 La résistance contre l'agresseur
Analyse & commentaires
a) La résistance
28-11
# Les forces US ne peuvent ni mater les résistants de l'ouest de l'Irak ni contrecarrer l'influence grandissante d'Al-Qaïda dans cette région, selon un rapport secret du renseignement du Corps des Marines cité mardi par le Washington Post.
Le rapport de cinq pages, rédigé en août, s'est concentré sur la province d'Al Anbar...
Le document décrit Al-Qaïda en Irak comme "l'organisation influente dominante" dans la province, davantage que les autorités locales, le gouvernement irakien et les troupes américaines,
A la mi-novembre, les problèmes restaient identiques, a indiqué un haut responsable du renseignement au Washington Post. "Les questions de fond du manque de contrôle ou de la progression de l'insurrection" restent les mêmes, a dit ce responsable, sous couvert de l'anonymat.
A moins que les Etats-Unis ne déploient entre 15.000 à 20.000 militaires supplémentaires dans la région et ne débloquent des milliards de dollars supplémentaires d'aide, les troupes américaines "ne peuvent rien faire …, estime le document.
Selon le rapport, "la situation se détériore au point" que les troupes américaines et irakiennes "ne sont plus capables de battre militairement l'insurrection à Al Anbar".
Le document secret a été écrit par le colonel des Marines Peter Devlin, un haut responsable du renseignement militaire au sein de Corps expéditionnaire des Marines dans la région.
Selon le Post, il ne semble pas avoir été communiqué à l'armée irakienne.(afp- 15h36)
b) Analyse du terrain
a) La résistance
28-11
# Ali Khamenei a jugé que le départ des Américains d'Irak serait le "premier pas" nécessaire pour y réduire l'insécurité qu’ils créent.
"Les Etats-Unis ne réussiront très certainement pas en Irak et la poursuite de l'occupation n'est pas une bouchée qu'ils pourront avaler", a poursuivi Khamenei
La principale raison de la situation en Irak est la politique des Etats-Unis qui est appliquée par certains intermédiaires""Ceux qui sont responsables de l'insécurité actuel se cachent derrière un conflit chiite-sunnite", a-t-il ajouté, en assurant qu’ils " ont vécu ensemble pendant des siècles.
Les Etats-Unis sont responsables de la situation irakienne".
(ats - 13:19)
28-11
Le Hezbollah a entraîné entre 1.000 et 2.000 miliciens irakiens au Liban, parmi lesquels des combattants de l'armée du Mahdi, a indiqué mardi un responsable du renseignement US…
Ce soutien auxirakiens semble avoir progressé à la fin de l'année dernière et au début de cette année, a dit ce responsable ayant requis l'anonymat.
(Afp- 17h59)
c) Les forces en présence
Leurs analyses & commentaires
2) Les troupes
Usa
15-12
Le général John Abizaid, qui supervise les opérations militaires américaines en Irak depuis 2003, a estimé qu'envoyer davantage de troupes américaines n'était pas la solution, rejetant des suggestions en ce sens.
"Je ne pense pas que davantage de troupes américaines soit la solution au problème", a dit le général Abizaid, chef du Commandement central (Centcom),
(Afp-18h44)
28-11
# 139.000 soldats américains sont actuellement en Irak.
AP
28-11
"Il est probable que des troupes actuellement déployées dans d'autres zones d'Irak seront envoyées à Bagdad pour aider à assurer la sécurité", a dit un responsable, qui a requis l'anonymat.
Selon lui, cela représenterait entre deux et trois bataillons, soit entre 1.600 et 2.400 soldats.
(afp- 18h26)
28-11
# Les Etats-Unis ont fait circuler une proposition de résolution qui prolongerait le mandat de leurs force d'occupation forte de 160.000 hommes pour un an à compter du 31 décembre, avec une évaluation soit le 15 juin, soit à la demande du gouvernement irakien.
Le texte, obtenu par l'Associated Press, contient les mêmes provisions que les précédents, notamment que le conseil de sécurité "mettra fin à ce mandat plus tôt si le gouvernement d'Irak le demande".
Richard Grenell, porte-parole de la mission américaine, a déclaré qu'il "ne devrait pas y avoir de problèmes avec" l'extension du mandat, puisque les Irakiens la réclame.(…)
AP
Armée fantoche Irakienne
01-11
Une date dans le calendrier irakien : juin 2007Dans 6 mois, les troupes nationales seront prêtes à prendre en charge la sécurité du pays.
L'annonce en a été faite par Al-Maliki,
(EuroNews)
Corée du Sud
28-11
La Corée du Sud a décidé de diviser par deux l'importance de son contingent militaire en Irak, qui était auparavant le troisième en terme de taille, a annoncé le gouvernement.
La Corée du Sud compte actuellement 2300 militaires dans la région d'Arbil, dans le nord de l'Irak. Ce contingent passera l'année prochaine à 1100 ou 1200 hommes, a annoncé un responsable du cabinet du Premier ministre.
Le gouvernement a par ailleurs décidé d'étendre d'un an le mandat de sa force déployée en Irak en 2004. En décembre dernier, le parlement avait divisé d'un tiers son effectif en Irak, qui a compté jusqu'à 3600 militaires.
(ats - 09:15)
30-11
Le gouvernement sud-coréen envisage de retirer ses troupe stationnées en Irak d'ici la fin de l'année 2007, a annoncé jeudi le parti au pouvoir.
Cette décision doit être soumise au vote du Parlement, La corée est le troisième contributeur aux forces internationales en nombre d'hommes.
Le mandat de ce contingent doit prendre fin cette année, mais le ministère de la Défense envisage de demander la prorogation de cette mission d'une année...
AP
UK
27-11
Blair a dit espérer réduire de plusieurs milliers le nombre de ses soldats en Irak d'ici à fin 2007, et la Pologne à indiqué que le retrait de ses troupes interviendrait à peu près à cette date.
(AFP)
2) Politique des collaborateurs Irakiens
Maliki
30-11
# Maliki craint d'être lâché précipitamment par Bush, soumis par une pression sans cesse croissante aux Etats-Unis pour changer de stratégie et rappeler au moins une partie du contingent
(AFP)
Gouvernement fantoche
29-11
# Le Premier al-Maliki, annonce : "Le groupe Sadr suspend sa participation au gouvernement et au Parlement, en signe de protestation contre la visite de Buch , qu'il considère comme une provocation contre le peuple irakien",
"Les Irakiens souffrent de l'occupation et de ses agents et n'aspire qu'à la voir prendre fin, ainsi qu'à se débarrasser des takfiri (extrémistes) qui tuent sans distinction", a-t-il ajouté..
Moqtada Sadr, à 5 ministères et a 30 députés au Parlement irakien.
Dans un communiqué, les 30 parlementaires et cinq ministres concernés ont également critiqué la visite de Bush en Jordanie, qui "a piraté la volonté du peuple à une période où les fils d'Irak écrivent leur destin avec du sang et pas de l'encre".
Dans leur communiqué, ils qualifient le président américain de "criminel".
AP - afp- 15h08)
01-12
# Un député du courant Sadr, Saleh al-Agaili, a indiqué que son mouvement souhaitait "former une coalition nationale de députés opposés à l'occupation" américaine.
(AFP)
Les grandes manoeuvres
28-11
# al-Maliki a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'étendre le mandat de la force multinationale présente en Irak.
Dans sa demande, Nouri al-Maliki n'a pas donné de calendrier pour la prise en charge des opérations militaires et de sécurité, mais a réaffirmé que "la sécurité et la stabilité en Irak sont la responsabilité du gouvernement irakien".
AP
30-11
# Maliki a aussi dit être prêt à coopérer avec les voisins de l'Irak pour qu'ils contribuent à restaurer la sécurité. "Nous sommes prêts à coopérer avec tous les pays voisins qui veulent travailler avec le gouvernement d'unité nationale sur la base de la non-ingérence dans nos affaires internes". "Nous avons dit maintes fois, et nous réaffirmons que nous ne permettrons à personne de contrôler une partie de l'Irak",
ps : La Maison Blanche refuse tout contact direct avec l'Iran et la Syrie.(AFP)
Sur le terrain
28-11
# Le Parlement a donné son feu vert mardi à la prolongation de l'état d'urgence pendant trente jours.
Ces mesures sont renouvelées tous les mois depuis leur première entrée en vigueur en novembre 2004.
L'état d'urgence permet la mise en place d'un couvre-feu nocturne et autorise le gouvernement à procéder à des arrestations sans mandat et à lancer des opérations policières et militaires.
Il concerne l'ensemble du pays, à l'exception du Kurdistan irakien dans le Nord.
AP
Les Observateurs
28-11
# Le vice-président al-Hachémi :"Les turbulences et l'insécurité en Irak pourraient aboutir à une guerre civile, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les voisins de l'Irak", "Les problèmes de l'Irak ont franchi ses frontières", a-t-il ajouté. "Il "est dans l'intérêt de l'Irak et de ses voisins que la situation revienne à la normale et il est dans l'intérêt des peuples irakien et arabes de travailler ensemble pour mettre fin à la crise".
(afp- 20h32)
Procès de Saddam Hussein
2eme procès Sadam Hussein
Les sept ex-dirigeants sont jugés pour avoir ordonné et mis en oeuvre les campagnes militaires d'Anfal en 1987-1988 dans le Kurdistan
.Tous risquent la peine de mort
22e audience..
08-11
Le juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa a ajourné le procès au 27 novembre, pour donner à la défense le temps nécessaire pour présenter ses témoins
20-11
## L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a publié mi-novembre un rapport de 97 pages sur le procès de Doujaïl, selon lequel le procès a été marqué par tellement d'irrégularités que le verdict de condamnation à mort ne repose pas sur des bases solides et devrait être annulé.
(AFP) -
23e audience.
27-11
Reprise du procès de Saddam Hussein.
Saddam Hussein et ces six coaccusés, dont son cousin Hassan al-Majid étaient présents dans le box des accusés du Haut tribunal pénal,
Le tribunal va terminer d'entendre cette semaine des témoins de l'accusation, avant de passer aux témoignages des experts.
#La défense a boycotté les dernières sessions du tribunal, depuis l'éviction du précédent juge, à la suite de pressions politiques. Des avocats commis d'office représentent les accusés.
Son principal avocat Khalil al Doulaïmi était toujours absent, d'autres avocats de la défense étaient présents lundi à la reprise des débats.
Seuls deux avocats de l'équipe initiale de la défense se trouvaient au tribunal lundi.
Dimanche, le procureur en chef du tribunal Munkith al Faroun, a déclaré être en possession d'un enregistrement audio et de documents prouvant que Saddam Hussein a lui-même à ordonné en 1988 de gazer les Kurdes lors de l'opération connue sous le non d'Anfal (dépouilles de guerre).
(Reuters - afp 10h14)
25e audience
29-11
# Badie Aref, l'un des avocats de la défense, a été arrêté mercredi en pleine audience pour avoir "insulté le tribunal".
Le juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa a ordonné l'expulsion et l'arrestation pour 24 heures de Badie Aref, accusant l'avocat d'avoir "insulté le tribunal".(..)
Le juge a ordonné à un avocat commis d'office de le remplacer.
Badie Aref est l'avocat de Farhan al-Joubouri, ancien directeur du renseignement militaire pour l'est de l'Irak.
(afp- 09h06)
3 Politiques des occupants
3-1 Onu
28-11
## L'incarcération de Saddam Hussein est "arbitraire" parce que le procès n'a pas répondu aux "critères internationaux requis", ont estimé des experts de l'ONU.
Ce groupe d'experts juridiques indépendants auprès du Conseil des droits de l'homme de l'ONU appellent aussi bien les Etats-Unis que l'Irak à s'assurer que Saddam Hussein est traité conformément aux normes internationales en matière de droits de l'homme.
Le groupe d'experts est dirigé par une spécialiste algérienne de droits de l'homme, Leila Zerrougui, et comprend des juristes espagnol, paraguayen, hongrois et iranien s'est également prononcé contre la peine de mort.
AP
28-11
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a préconisé l'organisation, avec l'aide de l'ONU et à un moment approprié, d'une conférence internationale de paix sur l'Irak qui réunirait toutes les factions irakiennes.
# "Je pense que ce serait utile d'avoir une conférence qui réunisse tout le monde, sur le modèle de ce que nous avons fait dans l'ex-Yougoslavie et dans d'autres cas", "Mais je ne pense pas qu'on puisse organiser une telle conférence sans que d'autres initiatives spécifiques ne soient prises. Je ne crois pas, étant donné l'amertume et le niveau de violence, qu'ils (les Irakiens) puissent le faire tous seuls, la communauté internationale doit les aider et travailler avec eux", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général, a également répété que la Syrie et l'Iran devraient être inclus dans la recherche d'une solution en Irak, afin de mettre fin à ce qu'il a qualifié lundi de "presque" guerre civile.
(afp- 19h11)
3 Politiques des occupants
3-1 Usa
Bush
28-11
# Bush a estimé que l'on ne pouvait pas qualifier de guerre civile la situation en Irak et que c’est 'Al-Qaïda qui utilisait la violence pour inciter les communautés à se retourner les unes les autres.
"Il se produit beaucoup de violence religieuse, dues à mon avis aux attaques d'Al-Qaïda qui conduisent les gens à vouloir se venger (...) Nous sommes dans ce cycle depuis un certain temps",
AP
30-11
Bush a dit vouloir le retour des soldats "le plus tôt possible". Mais il a refusé tout calendrier. "Nous resterons en Irak jusqu'à ce que la mission soit achevée" si le gouvernement irakien, "souverain", le demande,..
(AFP)
30-11
# Bush a exprimé sa confiance dans le Premier al-Maliki, "le gars qu'il faut pour l'Irak", Il a loué un "dirigeant fort" dont il a salué le "courage", la volonté d'un "Irak libre et démocratique" et le "profond désir d'unifier son pays".
MM. Bush et Maliki ont cependant insisté sur la nécessité d'accélérer la prise en charge de la ‘sécurité’ par les forces irakiennes,
Lors d'une conférence de presse commune, les deux dirigeants ont aussi rejeté toute partition de l'Irak selon les lignes communautaires..M. Bush s'est dit "rassuré" à ce sujet par ses entretiens avec M. Maliki. Il a aussi tenté de rassurer le Premier ministre iralien lui-même en affirmant que le réexamen de la stratégie américaine, proche de son terme, visait à "renforcer" le gouvernement de Bagdad.
Ps : Une première rencontre entre MM. Bush et Maliki en présence de leur hôte, le roi Abdallah II, a été annulée mercredi soir, après la publication d'une note confidentielle de l'administration mettant en doute le fait que M. Maliki soit l'homme de la situation en Irak.
La Maison Blanche a peiné à convaincre qu'il n'y avait aucun lien entre la publication du document et l'annulation de la rencontre.
(AFP)
30-11
Bush et la secrétaire Rice ont enjoint Nouri al-Maliki de démanteler la milice de l'Armée du Mahdi.
En réponse à cette requête, al-Maliki a estimé que ce démantèlement ne sera pas difficile à obtenir et a présenté au président américain le plan d'équipement et d'entraînement des forces irakiennes de sécurité, selon un proche collaborateur du Premier ministre irakien.
AP
30-11
Bush et al-Maliki ont convenu jeudi d'accélérer le transfert aux Irakiens des responsabilités en matière de sécurité (…) , sans toutefois préciser dans le détail les moyens d'y parvenir.
(AP)
Faites marquants
28-11
# La Maison Blanche cite volontiers les deux anciennes Républiques soviétiques,(Lettonie & Estonie) qui ont fourni des troupes en Irak et en Afghanistan, en exemples de ce qu'elle considérait naguère comme la nouvelle Europe. Mais ces entretiens risquent fort d'être éclipsés par la détérioration de la situation précisément sur les fronts irakien et afghan.
Lors du sommet de l'Otan qui se tient mardi et mercredi à Riga et devant l'inquiétant (pour les allies) regain des attaques résistannes contre l'Alliance, Bush devrait pousser certains alliés à lever les ‘restrictions imposées ‘à l'engagement de leurs soldats et à consacrer davantage d'argent aux dépenses militaires. Il devait aussi plaider pour la création de nouveaux partenariats entre l'Otan et la Corée du Sud, le Japon et l'Australie, malgré les réticences de la France, l'Espagne et l'Italie.
(AFP)
Sur le terrain
30-11
# Bush a assuré que les forces américaines resteraient en place "jusqu'à ce que le travail soit terminé". "Je sais qu'on spécule beaucoup sur le fait que ces rapports à Washington signifient qu'il va y avoir une espèce de sortie élégante d'Irak", mais "cette histoire de sortie élégante n'est tout simplement pas réaliste du tout",
(AP)
Les grandes manoeuvres
27-11
Un groupe indépendant de personnalités se disposerait à préconiser une diplomatie plus active au Proche-Orient et des discussions directes avec l'Iran et la Syrie sur l'Irak, a indiqué le New York Times.
M. Bush ne veut pas entendre parler de telles discussions avec l'Iran et la Syrie jusqu'à présent.
Le rapport de ce groupe indépendant, annoncé pour les prochaines semaines, est très attendu aux Etats-Unis.
(AFP)
28-11
Le Groupe d'études américain sur l'Irak, (groupe bipartite coprésidé par l'ancien secrétaire d'Etat James Baker, un républicain, et l'ancien président démocrate de la commission des relations internationales de la Chambre des représentants, Lee Hamilton) serait en faveur d'un dialogue direct avec la Syrie et l'Iran sur les moyens de stabiliser l'Irak, mais serait divisé sur un calendrier de retrait des troupes américaines, selon des informations de presse.
Ce groupe a été créé en mars pour proposer au gouvernement américain des options stratégiques sur l'Irak.
(afp- 19h11)
29-11
Les membres de la commission indépendante et bipartisane sur la politique américaine en Irak n'ont pas pu trouver de consensus sur le nombre de soldats qui doivent rester sur place et la durée de leur mobilisation, selon une source proche des négociations.
# La commission, a des difficultés à trouver un accord sur le nombre approprié de soldats qui devraient rester en Irak, sur un éventuel retrait par phases, et si il y a retrait, dans quels délais, selon une source proche ayant requis l'anonymat.
De même source, on précisait que les membres du groupe se posaient la question soit de fixer une date ferme de retrait des troupes américaines, soit d'une augmentation à court terme de leur nombre pour mettre en place et entraîner les forces de sécurité irakiennes.
# Selon un second officiel, la commission ne serait pas en mesure de proposer un calendrier global, mais plutôt fixer une date pour un retrait initial, comme le souhaitent beaucoup de parlementaires démocrates.
Le groupe est codirigé par l'ancien secrétaire d'Etat républicain James A. BakerIII et l'ancien représentant démocrate Lee Hamilton
AP
30-11
Le Groupe d'Etude sur l'Irak (ISG), la commission Baker sur la stratégie américaine, devrait recommander mercredi prochain un retrait gradué sans calendrier,.
La Commission,devrait également préconiser de parler directement avec la Syrie et l'Iran -ce que Washington se refuse à faire- dans le cadre de pourparlers sur la situation dans la région.
(AP)
Les alliés
1 Onu
Guerre civile ?
28-11
# Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a estimé que l'Irak risquait de se retrouver en proie à la guerre civile si rien n'était fait "de manière drastique et urgente", et qu'en fait "c'est déjà presque le cas"
(AFP)
28-11
"Je pense que, compte tenu des développements sur le terrain, si rien n'est fait de manière drastique et urgente pour stopper la détérioration de la situation, nous pourrions en arriver là", a déclaré Kofi Annan. "En fait, nous en sommes presque là."
Kofi Annan s'est entretenu par téléconférence avec les membres du groupe d'étude sur l'Irak, organe bipartisan chargé de réévaluer la politique américaine en Irak, a précisé le porte-parole
AP
2 Nations Unies
27-11
# Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé à l'unanimité de prolonger d'un an le mandat de la force multinationale emmenée par les Etats-Unis en Irak. Il répond ainsi favorablement à une demande du gouvernement irakien.(…)
Le représentant permanent des USA à l'ONU, Bolton, a salué la décision du Conseil de sécurité. Le vote a montré à l'ensemble des pays de la région que le Conseil de sécurité soutient profondément "la stabilité en Irak et les progrès permanents vers la démocratie"…
(ats -08:05)
Les voisins
Iran
28-11
Ali Khameneï a dit que les forces dirigées par les Etats-Unis devaient quitter l’Irak en première étape vers la restauration de la sécurité dans le pays.
« La première étape pour résoudre la question sécuritaire en Irak est la sortie des occupants de son pays et le fait de laisser les questions sécuritaires au gouvernement irakien basé sur le peuple.
Al-Manar
28-11
Khamenei a assuré que "si le gouvernement irakien le demande, l'Iran fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider au rétablissement de la sécurité et la stabilité en Irak",
(ats - 13:19)
29-11
## Le chef du Conseil de discernement et ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani a déclaré que "les ennemis du peuple irakien essaient de créer une guerre civile, ". Il a aussi prédit que "le peuple et le gouvernement irakiens bénéficieront de la liberté et d'une nation développée après que les occupants aient quitté l'Irak".
M. Rafsandjani a encore accusé les USA de s'opposer à un éventuel rapprochement entre l’Iran et L’Irak
(AFP)
Jordanie
29-11
Plusieurs milliers de Jordaniens ont manifesté contre la visite du président US, devant la présidence du Conseil, le Parlement et l'Université jordanienne.
(ats - 19:33)
3-6 Dans le monde
28-11
Des états de l'Union sont accusés par un projet de rapport européen d'avoir fait obstruction à une enquête sur le transport et la détention en Europe de prisonniers de la CIACertains gouvernements n'ont pas suffisamment collaboré avec la Commission d'enquête du Parlement européen. Claudio Fava, rapporteur de cette commission : "De nombreux gouvernements ont collaboré d'une façon active ou passive, les gouvernements savaient que le système de restitutions extraordinaires était un système utilisé et consolidé!" Un système qui permet le transfert secret entre différents pays des suspects et qui mène souvent à des cas de torture, selon les organisations de défense des droits de l'homme. Sont aussi pointés du doigt certains hauts fonctionnaires européens comme le chef de la diplomatie Javier Solana.
(EuroNews)
4 Lutte pour la libération du territoire
Pertes US
29-11
L'armée américaine a annoncé la mort de deux soldats, l'un dans la province d'Anbar et l'autre dans celle de Salahuddin.
Des affrontements se sont également poursuivis à Bakouba
AP
30-11
L'armée US a annoncé dans un bref communiqué la mort d'un soldat dans des opérations à Bagdad.
Ce communiqué précise simplement que le soldat a été tué vers 15h30…
AP
Pertes militaires irakienne - Ville non précisée
27-11
Six policiers, ont été tuées au cours de plusieurs attaques en Irak, selon des sources sécuritaires.
(ats -08:05)
1-1 Bagdad
27-11
L'armée américaine a annoncé avoir tués huit résistants dans un affrontement au nord de Bagdad.
# Deux femmes ( ?) ont perdu la vie lors de cet accrochage.
En raison de l'importance des tirs ennemis, les soldats ont demandé et obtenu un appui aérien pour neutraliser la menace", a indiqué l'armée américaine.
Il s'agit du second meurtre en deux jours où des civils irakiens sont tués par des soldats américains.
(ats -08:05)
28-11
Selon un communiqué, un F-16, avec le seul pilote à bord, était en mission de "soutien direct d'une importante opération de combat au sol quand il s'est écrasé dans un champ inhabité (...) Des résistants se trouvaient à proximité du site au moment du crach".
"Le pilote n'a pas été trouvé sur le site du crash et son sort est inconnu",
L'avion s'est écrasé à 32 km au nord-ouest de Bagdad, à 13H35 (selon l'armée.
(afp- 15h16)
28-11
Une voiture a explosé à l'arrivée d'une force de la police, devant l'hôpital Yarmouk à Bagdad tuant au moins un policier, selon l'une de ces sources. Sept policiers ont été blessées dans cette attaque.
(afp-13h52- EuroNews)
28-11
Deux voitures ont explosé mardi près de la morgue de l'hôpital Al-Yarmouk à Bagdad, tuant trois policier et blessant 19 autres personnes(policiers ?), a-t-on appris de source policière.
AP - Reuters)
01-12
Non loin de là, dans le quartier de Fadhil, des affrontements entre des soldats irakiens et des résistants ont fait cinq blessés: trois soldats et 2 civils, a rapporté la police.
.(Reuters)
1-2 Province d'Anbar (vaste territoire à l'ouest de Bagdad comprenant les villes de Amiriya, Baghdadi, Diyarah, Falloujah, Habbaniyah, Haditha, Haqlaniyah, Hawija, Hit, Houssabayh, Karabilah, Khaldiyah, Koussaïba, Mahawil, Oubaïdi, Ramadi -capitale de la province d'Al-Anbar-, Kaïm (à la frontière avec la Syrie), Sindjar & Zaidan)
Ramadi,
28-11
# 6 civils ont été tuées mardi lorsqu'un char américain a ouvert le feu contre des résistants postés dans un bâtiment, a annoncé l'armée américaine.
Deux hommes armés postés sur le toit d'un bâtiment ont ouvert le feu, mardi avant l'aube, sur une patrouille américaine … "Après avoir obtenu confirmation de la position des deux hommes, les forces de la coalition ont riposté avec des tirs d'armes automatiques. Comme l'engagement se poursuivait, un char de la coalition a tiré plusieurs obus" "Les soldats de la coalition ont fouillé a le bâtiment et découvert les corps d'un homme et de cinq jeunesfilles, allant de l'âge du bébé à celui de l'adolescente", a poursuivi l'armée américaine.
(afp-19h59)
1-5 Province de Babylone : Haswah, Hilla(chef-lieu de la province),Iskandariyah, Jurf As Sakhr, Latifiyah, Machrouh, Mahawil, Mahmoudiyah, Moussayyeb & Youssoufiyah, (sud de Bagdad)
Mahmoudiyah,
28-11
Cinq employés d'une station d'épuration ont été tués a indiqué la police qui a précisé que les forces de l'ordre vérifiaient si l'eau avait été empoisonnée.
(afp-13h52 -EuroNews)
1-6 Samarra (125 km au nord de Bagdad),
Tharthar, près de Samarra, à 100 km au nord de Bagdad.
29-11
Six policiers ont été tués et quatre autres blessés par l'explosion d'une voiture. Des résistants ont ensuite occupé pendant une heure le poste de police de la ville avant de se retirer.
Le couvre-feu a été imposé à Samarra.
(Reuters)
1-7 Province de Diyala (Baaqouba (chef-lieu- 60 km au nord de Bagdad) Abou Saïda.-Bahriz, Baladrouz, Balad Rouz,Jaloula, Khalès, Khan Bani Saad, Moqdadiyah, Mouradiya, Yathreb
(La région de Baaqouba, capitale de la province de Diyala, à 60 km au nord de Bagdad, est le théâtre d'attaques visant quasi quotidiennement les forces colonialistes et ces acolytes sur le terrain
Baaqouba (60 km au nord de Bagdad)
28-11
Des hommes ont tué sept personnes, dont un policier, dans une série d'attaques dans la région de Baaqouba, la capitale de la province de Diyala,
(afp-13h52)
Baladrooz
28-11
Des combats font rage depuis plusieurs jours entre la police et les résistants
Une bombe placée en bordure de route a explosé dans la ville, tuant trois civils et blessant un quatrième. ( ?)
AP
1-9 Kirkouk (chef-lieu de la province de Taamim - 255 km au nord de Bagdad) et environ ::Dakouk, Hawija, Rachaad, Touz Khourmatou, Yaïtchi )
Kirkouk
28-11
Le gouverneur de la province de Kirkouk Abdel Rahmane Moustafa, a échappé à un attaque kamikaze qui a fait un mort et 18 blessés dont douze policiers, a indiqué la police.
"Un homme portant une veste bourrée d'explosifs s'est fait sauter au passage du convoi du gouverneur. Un passant a été tué et 18 blessés, en majorités des gardes, mais le gouverneur n'a pas été touché", a expliqué le capitaine de police Salam Zangana.
(afp-13h52.- ats - 09:15)
01-12
Un kamikaze au volant d'une voiture a pris pour cible une patrouille américaine et a blessé quatre soldats.
(Reuters)
1-10 Bassorah ( capitale méridionale de l'Irak, à 550 au sud de Bagdad.- (deuxième ville du pays)
30-11
Une fondation a fait savoir que son directeur adjoint, Nasser al Katrani, (membre également du Service de protection des infrastructures (FPS), chargé de la sécurité des gisements pétroliers irakiens…) et ses trois gardes du corps, et de quatre membres du FPS,avaient été victimes d'une embuscade sur un pont, mercredi, dans les faubourgs Nord de Bassorah. .
Selon des policiers des hommes armés ont tendu une embuscade à deux voitures transportant un responsable local de la Fondation qui gère les mosquées en Irak, membre également du Service de protection des infrastructures (FPS), chargé de la sécurité des gisements pétroliers irakiens…
(Reuters)
L’Irak en chiffres (depuis le début de la guerre de conquête en mars 2003)
Peuple
Civils tués (depuis l'occupation)
659.344
Civils blessés (depuis l'occupation)
67.447 (chiffre très très minimum)
Civils violés (par les troupes d'occupations)
2.507 (voir Ibrahim Allousch
Civils/Résistants arrêtes : (une dizaine par jour...)
7.993 (chiffre minimum)
Résistants (décrit tel quel ) tués
3.342 (chiffre minimum)
Résistants (décrit tel quel ) blessés
3.823 (chiffre minimum)
En prison
39.593 (Craig Roberts)
Embargo
750.000 enfants (chiffre minimal)
Embargo
750.000 adultes (chiffre moyen)
Militaires irakiens tués pendant l'invasion
45.468 (chiffre minimal)
Civils tués pendant l'invasion
120.000 (chiffre minimal)
Coalition (depuis le début de la guerre) :
Nombre de Soldats tués (ou morts...)
10.299
Soldats rapatriés (blessés ou malades)
51.830(chiffre minimal)
(*) dont 10% meurent en cours de route ou à l'hopital)
Disparus (dans la nature)
1.014
Désertions
5.501
Mutinerie
2 corps + 25
Aide psychologique
66.108***
Suicides
79
Policiers/soldats irakiens (ou mercenaires ..) tués
7.472
Policiers /soldats irakiens (ou mercenaires .) blessés
9.674
Policiers /soldats irakiens disparus (dans la nature)
13.854
Autres tués (collaborateur irakiens & autres etc)
4.396
Autres blessés ( collaborateur etc)
3.212
Oléoducs,les infrastructures pétrolières & d'electricité
239 attaques (très grand minimum)
Infrastructures du rail
195 attaques (idem)
Hélicopteres
69 ++ (idem)
Avions (& drone)
24 ++
Ces totaux sont obtenu par le recoupement (si possible) des chiffres des pertes communiqué par la résistance & les médias occidentaux + XINHUANET
6 Les brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
Marc
6-1 Point de vue de Philippe Grangereau : George W. Bush reste sourd aux sirènes d'alarme en Irak.
EXTRAIT
L'impatience arrive aussi à son paroxysme dans le camp républicain. «Nous apprenons une fois de plus une dure leçon : l'Amérique ne peut pas imposer la démocratie à une nation, même si notre but est noble, écrivait dimanche le sénateur républicain Chuck Hagel. Nous avons mal compris, mal planifié et mal géré nos honorables intentions en Irak, avec une arrogance et un aveuglement rappelant le Vietnam.» Les Etats-Unis, note-t-il, «ont déjà dépensé 300 milliards de dollars dans une guerre qui a duré près de quatre ans», et «il est temps de planifier un retrait graduel de nos forces».
Désaveu.
Plusieurs stratèges néoconservateurs de la guerre en Irak, tel le conseiller du Pentagone Richard Perle, ont ce mois-ci répudié leurs propres analyses. Les militaires, qui sont en première ligne, font publiquement savoir leur désaveu de la politique de Bush en fournissant à la presse des rapports classifiés. Le dernier d'entre eux, qui émane du corps des Marines, estime que l'armée américaine est «désormais incapable de l'emporter militairement contre les insurgés dans la province d'al-Anbar», à majorité sunnite. Le réseau Al-Qaeda fait maintenant «partie intégrante du tissu social dans l'ouest de l'Irak».
Lors de sa rencontre avec Nouri Al-Maliki, George W. Bush aurait l'intention de lui proposer un marché : il pourrait se voir attribuer plus d'autorité sur les 140 000 hommes de l'armée irakienne, jusqu'alors sous le contrôle des forces de la coalition. En échange, le Premier ministre serait poussé à réprimer la milice du leader Moqtada al-Sadr, dont le fief est à Bagdad. Anticipant sans doute une confrontation, Washington a annoncé hier qu'une partie des GI en Irak se repliera sur Bagdad pour «renforcer la sécurité». Impliquée dans de nombreuses actions de représailles à l'encontre de la minorité sunnite, cette Armée du Mahdi constitue désormais la force la plus importante derrière l'armée irakienne.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/220287.FR.php?utk=00079cd3
Extrait de Newsletter Libération La quotidienne du 30/11/20
6-2 Discours de bush en Estonie
Extrait
LUTTE IDÉOLOGIQUE DÉCISIVE"
- "Que Dieu vous bénisse et continue de bénir l'Amérique!":
"Ils ont une stratégie pour parvenir à leurs fins. Ils essayent de convaincre l'Amérique et nos alliés que nous ne pouvons les battre. Et que notre seul espoir est de nous retirer et d'abandonner, d'abandonner une région entière à leur domination", a-t-il estimé sans se départir d'un demi-sourire.
Pas question: "La guerre contre la terreur que nous menons aujourd'hui est plus qu'un conflit militaire. C'est une lutte idéologique décisive du XXIe siècle. Et dans cette lutte nous ne pourrons accepter rien moins que la victoire."
Citant le Liban, l'Iran, la Syrie et la Palestine, Bush a estimé que les Occidentaux devraient rendre des comptes devant le tribunal de l'Histoire s'ils lâchent prise, dressant un parallèle avec la lutte pour la "libération" des pays de l'Est.
"Les extrémistes utiliseront les ressources en pétrole pour (...) punir les nations industrialisées et se doter d'armes de destruction massive", a-t-il ajouté en évoquant le "chantage" qu'ils pourront exercer grâce à "l'arme nucléaire".
PAS DE NOUVEAU "MUNICH"
Le doute n'effleure pas le président américain sur sa méthode pour faire émerger la démocratie au Moyen-Orient.
"Je comprends ces doutes mais je ne les partage pas", a-t-il expliqué en refusant de nouveaux "Munich". "Mon pays a fait un choix. Nous refusons de céder au pessimisme."
(28-11 Reuters)
Selon New York Times, entre 1.000 et 2.000 combattants de l'armée du Mahdi et d'autres milices ont été entraînés par le Hezbollah au Liban.
Un petit nombre de combattants du Hezbollah se sont également rendus en Irak pour participer à la formation des miliciens chiites irakiens, ajoute le New York Times.
"Ce sont les combattants les mieux entraînés de l'armée du Mahdi", selon un responsable du renseignement américain cité par le journal, sous couvert d'anonymat.
Cette information est basée sur des sources électroniques et des interrogatoires, notamment de prisonniers en Irak, indique le journal.
L'Iran a servi d'intermédiaire entre le Hezbollah et les milices irakiennes, poursuit le Times.
Les responsables syriens ont également servi d'intermédiaire, mais il n'est pas certain que les hautes autorités syriennes aient donné leur bénédiction, indique le journal.
"Il semble qu'il y ait eu une décision stratégique prise entre la fin de l'hiver et le début du printemps par Damas, Téhéran, ainsi que le Hezbollah pour apporter une aide à Sadr afin d'augmenter la pression sur les Etats-Unis", estime l'interlocuteur du New York Times.
Les miliciens irakiens ont reçu un entraînement sur "les armes, la fabrication des bombes, le renseignement, les assassinats", indique encore la source du journal.
Des miliciens irakiens se trouvaient au Liban pendant la guerre l'été dernier opposant Israël au Hezbollah mais il n'y a pas d'indication qu'ils aient participé au conflit, selon la source.
(28-11 Afp- 17h59)
6-3 L'Irak, une des erreurs les plus grossières, selon Carter.
La guerre en Irak est l'une des erreurs les plus grossières jamais commise par un président américain, a estimé l'ancien président démocrate Jimmy Carter. Il a comparé le conflit à celui du Vietnam.
"Je pense que l'invasion de l'Irak et toutes ses conséquences, ont été, oui, une erreur grossière" a indiqué Carter. "Et je crois qu'il se confirmera qu'il s'est agi d'une des erreurs les plus grossières qu'un président américain ait jamais commise".
L'ancien président américain, qui a été président de 1977 à 1981, a toutefois estimé que Bush pouvait encore envisager un retrait de l'Irak pouvant être définie comme une victoire, s'il accepte une conférence internationale sur le conflit.
Interrogé sur le fait de savoir si la guerre en Irak s'avérerait une erreur de politique étrangère plus importante pour les Etats Unis que la guerre du Vietnam, M. Carter a répondu: "on n'en sera pas loin, mais elle sera sans doute connue de manière plus forte par le reste du monde que la guerre du Vietnam".
Alors que l'opinion publique et la presse américaines se référent de plus en plus à une "guerre civile", Jimmy Carter a estimé pour sa part que les violences qui ravagent l'Irak ne constituent pas encore à proprement dit une guerre civile.
Pour sa part, Bush a refusé mardi depuis les Pays baltes de parler de "guerre civile" en Irak et d'envisager un retrait prématuré des troupes américaines. Il a estimé que les violences en cours relevaient d'une tentative menée depuis neuf mois par les extrémistes pour semer la violence confessionnelle.
(avec ats - 03:09) 29 novembre 2006
6-4 Doutes à Washington sur les capacités de Maliki.
Une note de service confidentielle de la Maison blanche émet des doutes quant à la capacité du Premier ministre al-Maliki à faire face aux violences communautaires, selon le New York Times .
Dans cette note de cinq pages datée du 8 novembre qu'il a rédigée après avoir rencontré le chef du gouvernement irakien le 30 octobre, Stephen Hadley, conseiller à la Sécurité nationale, recommande que Washington prenne de nouvelles mesures pour renforcer Nouri al-Maliki, écrit le journal,
Ces mesures pourraient aller du "soutien financier à des groupes modérés" à l'envoi de milliers de soldats en renfort dans la capitale irakienne, suggère le conseiller.
Stephen Hadley recommande notamment une refonte du cabinet de Maliki, en nommant des hommes politiques qui soient "compétents dans des secteurs clés". Les Etats-Unis pourraient apporter un soutien financier pour "aider à bâtir un mouvement national non confessionnel".
Le but étant, de l'obliger à reconsidérer ses appuis au parlement irakien, toujours d'après le New York Times.
Nouri al-Maliki dispose actuellement du soutien au Parlement du mouvement Moqtada Sadr.
"Les intentions (du Premier ministre) semblent bonnes quand il parle avec les Américains (...) Mais la réalité dans les rues de Bagdad laisse à penser que soit Maliki ignore ce qui se passe (...), soit qu'il n'a pas encore les moyens suffisants pour traduire ses bonnes intentions en actes", analyse dans sa note de service M. Hadley.
"Nous sommes revenus d'Irak convaincus que nous devons déterminer si le Premier ministre Maliki à la fois souhaite et a la capacité de se hisser au-dessus des programmes communautaires promus par d'autres", relève le conseiller.
"Nous ne devons pas perdre de temps dans nos efforts pour évaluer les intentions de Maliki et, si nécessaire, augmenter ses moyens", écrit encore le rapport, énumérant une liste de mesures à mettre en oeuvre immédiatement.
Le conseiller appelle notamment le commandant de la force multinationale en Irak, le général américain George Casey, à "développer un plan pour renforcer Maliki, comprenant la création d'une force de frappe nationale, l'augmentation des recrutements dans la police nationale et des forces passant sous le contrôle et le commandement" du Premier ministre irakien.
Il demande aussi que les Etats-Unis fassent "pression sur l'Arabie Saoudite pour qu'elle joue un rôle de premier plan en Irak".
"Cette approche pourrait être difficile à mettre en application même si les intentions de Maliki sont bonnes. Il pourrait simplement ne pas avoir les moyens politiques ou de sécurité pour prendre de telles mesures", ajoute la note de service.
(Suivant l’Afp du 29 novembre 2006 à 15h35)
7 Dossier & Point de vue
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs
mais doit être vu comme information
Marc
7-1 Point de vue de James Cogan : Bush au Moyen-Orient pour intensifier la guerre en Irak .
Le but des pourparlers en Jordanie entre George Bush et le premier ministre irakien Nouri al-Maliki est clair. Bush, accompagné de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, insistera pour que le chef irakien se plie aux demandes américaines de répression sanglante contre la plus grande faction de son propre gouvernement, le mouvement anti-occupation sadriste dirigé par l’imam Moqtada al-Sadr et sa milice de l'Armée du Mahdi. Un important représentant américain qui n'a pas été nommé a abruptement affirmé au New York Times : « Tous savent qu'il est temps de prendre une décision. » A la veille des pourparlers, la justification d'une attaque sur les sadristes a été publiée en première page de l'édition du mardi du New York Times. Selon les correspondants en vue Michael Gordon et Dexter Filkins, un « important représentant des services du renseignement » anonyme a divulgué des allégations selon lesquelles jusqu'à 2000 combattants de l'Armée du Mahdi auraient été entraînés au Sud-Liban par le Hezbollah, le mouvement chiite libanais classé comme « organisation terroriste » par Washington. L'Iran, soutient le représentant, « a facilité le lien entre le Hezbollah et les milices chiites en Irak » et « les représentants syriens ont aussi collaboré », en aidant les sadristes à traverser au Liban en passant par le territoire syrien. Le représentant anonyme déclare : « Il semble y avoir eu une décision stratégique prise par Damas et Téhéran vers la fin de l'hiver ou au début du printemps, en collaboration avec leurs partenaires du Hezbollah libanais, pour fournir un plus grand appui à Sadr afin d'augmenter la pression sur les Etats-Unis. » La promotion sensationnaliste d'un axe sadriste-Hezbollah-Syrie-Iran — qui n'est appuyé par aucune preuve et qui a tout l'air d'une histoire créée de toutes pièces par la Maison-Blanche ou le Pentagone — fait directement l'affaire des éminences grises de l'administration Bush telles que le vice-président Dick Cheney qui ont toujours vu l'Irak comme le prélude à un « changement de régime » à Damas et à Téhéran. Cet article touche directement le Groupe d'étude sur l'Irak dirigé par l'ancien secrétaire d'Etat James Baker. Beaucoup croient que son rapport, qui doit être publié le mois prochain, recommandera que les Etats-Unis demandent l'aide de l'Iran et de la Syrie pour mettre un terme à la guerre civile fratricide qui fait maintenant rage en Irak. L'article a été publié seulement quelques heures après que le président irakien Jalal Talabani soit arrivé à Téhéran pour entreprendre, à ce qu'il paraîtrait, des pourparlers préliminaires avec le régime iranien. En Irak, les allégations contre les sadristes peuvent être utilisées pour justifier un changement de tactique planifié depuis longtemps. Plusieurs indices durant l'année ont montré que la Maison-Blanche souhaitait remplacer le gouvernement irakien à Bagdad, qui est dominé par les chiites, par un régime militaire de style baasiste. En échange de l'amnistie et de la possibilité d'un retour au pouvoir et de privilèges, on attendrait de l'élite sunnite arabe qu'elle collabore avec l'agression américaine contre la Syrie et l'Iran et participe avec les forces américaines à la répression brutale de tout élément de l'insurrection sunnite qui refuserait de déposer les armes. Le mouvement sadriste, avec ses millions de partisans de la classe ouvrière chiite et des quartiers pauvres de Bagdad et du Sud de l'Irak, est perçu par l'administration Bush comme le principal obstacle à son programme. Sadr avait refusé les demandes de « réconciliation » avec le précédent establishment baasiste. Son organisation continue de demander un échéancier pour la fin de l'occupation américaine et insiste sur le droit de l'Irak à déterminer la façon dont ses ressources pétrolières doivent être exploitées. De plus, dans le cas d'un affrontement avec l'Iran chiite, la possibilité que des attaques soient lancées sur les forces américaines en Irak par l'armée du Mahdi est considérée comme étant une menace réelle et dangereuse. Selon les représentants des services du renseignement cités mardi dans le Washington Post, l'Armée du Mahdi aurait maintenant entre 40 000 et 60 000 combattants. Les demandes provenant des cercles dirigeants américains pour un changement de cap en Irak qui donnerait un certain degré de contrôle des Etats-Unis sur ce pays deviennent très insistantes. Plus de 3700 Irakiens sont morts en octobre dans les combats opposants sunnites et chiites. Des centaines d'autres sont morts la semaine dernière dans des explosions sauvages sunnites et des représailles des milices chiites. Le pays est sur le bord de la désintégration économique, sociale et politique, alors qu’aucun des objectifs américains n'a été atteint. Dans la province d'Anbar à l’ouest du pays, où la résistance est la plus enracinée, le Washington Post a révélé cette semaine qu'un rapport des forces militaires américaines déclarait en août que « la situation sociale et politique s'est détériorée au point » où les forces américaines et irakiennes « ne sont plus capables de vaincre militairement l'insurrection ». Le carnage quotidien et les morts américaines continuelles alimentent le sentiment anti-guerre de masse aux Etats-Unis et les appels pour le retrait des troupes. Les tensions politiques intérieures et les récriminations augmentent continuellement. Malgré cela, l'administration Bush est très claire Samedi, le vice-président Dick Cheney s'est envolé vers l'Arabie Saoudite. Alors qu'il refuse de parler avec Téhéran ou Damas, la Maison-Blanche veut s'assurer d’avoir l'appui de la monarchie saoudienne et d'autres Etats arabes pour l'ultimatum que Bush livrera à Maliki. Le New York Times rapportait ce week-end: « Spécifiquement, les Etats-Unis veulent que l'Arabie Saoudite, l'Egypte et la Jordanie travaillent pour créer un fossé entre le premier ministre Nouri al-Maliki et l'ecclésiastique chiite antiaméricain, Moqtada al-Sadr, dont l'Armée du Mahdi a été derrière plusieurs attaques de représailles en Irak, a dit un représentant senior de l’administration. Cela nécessiterait que les nations à dominance sunnite réussissent à convaincre les sunnites modérés en Irak d'appuyer M. Maliki, un chiite. Ce qui donnerait théoriquement à Maliki la force d'affronter la milice chiite de M. Sadr. » Si Maliki refuse de sanctionner le massacre des sadristes, l'administration Bush est prête à le déloger. Trent Lott, un important sénateur républicain a dit à Fox News samedi : « Il y a un problème avec lui [Maliki]. Il va devoir décider s'il va vraiment tenter de contrôler ces groupes de miliciens… Je ne sais pas si le gouvernement va réussir à survivre si les circonstances ne changent pas là-bas… Je crois que nous allons devoir être très agressifs et spécifiques avec lui… s'il ne montre pas de véritable leadership… si de fait il devient une partie du problème, nous allons devoir prendre des décisions difficiles. Allons-nous y aller, et essayer de le faire pour eux ? » Seulement trois semaines après que les élections au Congrès le 7 novembre aient produit un rejet sans ambiguïté du Parti républicain et un vote pour la fin de la guerre, une nouvelle et encore plus sanglante étape du conflit en Irak est en préparation. Loin d'un retrait des forces américaines de l'Irak, le scénario le plus probable est une augmentation du nombre de soldats pour mener des opérations de « stabilisation » de Bagdad et d'autres villes. Bush a saisi l’occasion que lui procurait une conférence de presse à Lativia hier pour déclarer : « Je ne vais pas retirer les troupes du champ de bataille avant que la mission ne soit complétée. » Le mépris si ouvert qu’affiche Bush et la Maison-Blanche envers la volonté démocratique du peuple américain est possible seulement parce que les démocrates et l'establishment des médias appuient essentiellement ce programme. Quelque soient les différends tactiques exprimés sur la conduite de la guerre en Irak, ils sont tout autant engagé à maintenir les troupes américaines en Irak et à compléter la « mission » au Moyen-Orient, c’est-à-dire que les Etats-Unis contrôlent économiquement et militairement la région et ses ressources pétrolières.
James CoganSources WSWS
Posté par Adriana Evangelizt
7-2 Salah Al-Mokhtar à Al-Jazeera : « Bientôt l’intervention américaine en Irak prendra fin »
Nous reproduisons ci-après le texte intégral de l’entretien donné en novembre par Salah al Mokhtar à la chaîne qatarie, Al-Jazeera et repris sur le site albasrah.net.
Salah Al-Mokhtar, ancien ambassadeur en Inde et au Vietnam, membre du Parti Baas depuis 1958, est réfugié au Yémen depuis le 12 juin 2003, à la suite de l’invasion américaine. Il a également été rédacteur en chef du quotidien irakien Al-Joumhouriya et Président de l’Organisation pour la Paix, l’Amitié et la Solidarité.
Salah Al-Mokhtar dit avoir accepté de participer à l’émission sur Al-Jazeera, malgré ses réticences, pour dissiper les mensonges qui courent sur le parti et la résistance irakienne, pour laver le Baas de toute diabolisation et fustiger ceux que l’on présente comme d’anciens bassistes.
Al-Jazeera : Au cours de votre séjour au Yémen avez-vous été confronté à des pressions de l’ambassade américaine, au travers des autorités yéménites, demandant à ce que vous soyez éloigné ou avez-vous subi des pressions destinées à vous interdire toute activité politique ?
Salah Al-Mokhtar : Oui, nous avons eu écho, de sources non officielles au Yémen, que le gouvernement américain et les deux ambassades américaine et britannique, plus certains officiels américains en visite au Yémen, ont vivement incité le gouvernement du Yémen à nous éloigner ou nous faire taire, ou même éventuellement nous livrer. La réponse yéménite fut qu’il s’agissait là d’hôtes du gouvernement et du peuple yéménites, de ses tribus et de ses partis. Et il n’est ni dans les mœurs, ni dans les traditions yéménites de livrer leurs hôtes à autrui. Ceci s’est passé, il y a deux ans, et se reproduit de temps à autre.
Al-Jazeera : Comment jugez-vous la condamnation à mort du président Saddam Hussein ? Et croyez-vous qu’elle sera mise à exécution ?
Salah Al-Mokhtar : Ce jugement est un pas en direction de la destruction de l’Irak. Dès lors que les Etats-Unis sont parvenus à la conclusion que l’occupation est un échec, que leur projet en Irak s’effondre et qu’il n’y a aucun espoir de lui rendre vie, ils ont décidé de démolir ce qui restait de l’Irak. Ils ont alors lâché les escadrons de la mort, qui sont en fin de compte américano-iraniens, afin de susciter une rupture confessionnelle, d’attenter aux relations entre Irakiens pour des dizaines, si ce n’est, des centaines d’années.
Le jugement qui condamne à mort le président Saddam Hussein arrive dans ce contexte. Le but de cette sentence est d’une part de punir la résistance tout en faisant pression sur elle, d’autre part de créer des dissensions entre Irakiens. C’est là la pratique de toute occupation où qu’elle soit.
Al-Jazeera : Certains propos affirment que la résistance irakienne entreprendrait une opération destinée à délivrer Saddam, quelle en est la vérité ?
Salah Al-Mokhtar : Cela n’est ni rigoureux, ni vrai, car le lieu d’emprisonnement du président Saddam Hussein est un camp américain entouré de blindés et d’avions. Or, la résistance ne dispose ni de blindés, ni d’avions, mais mène une guerre de partisans.
Certains responsables dans le gouvernement irakien affirment que le jugement sera exécuté avant la fin de l’année ?
La décision ne relève pas de Maliki qui n’est qu’un jouet entre les mains de l’Amérique, laquelle est seule maîtresse de la décision.
Al-Jazeera : Quel est votre avis sur l’offre de réconciliation nationale de Maliki, qui est accompagnée de l’exclusion du parti Baas de toute activité politique ?
Salah Al-Mokhtar : Ils rejettent le Baas parce que cette offre de réconciliation ne concerne que les agents de l’occupation américaine entre eux, et non pas les patriotes qui défendent l’Irak. L’appel est destiné à établir une entente entre des voleurs, venus avec l’occupation qui se sont disputés les dépouilles de l’Irak, après l’avoir détruit. Il ne s’agit pas de leur position par rapport à l’occupation. Le présent appel de Maliki ne s’adresse ni aux forces nationales, ni à celles de la résistance
Al-Jazeera : Et pourtant ils répètent être en contact avec des secteurs de la résistance ?
Salah Al-Mokhtar : Ce sont des mensonges. Ils n’ont de contact avec aucun secteur réel de la résistance.
Qu’en est-il des forces américaines et des propos qui affirment qu’elles ont entrepris et continuent de maintenir des contacts avec la résistance armée ? Le Baas en fait-il partie ?
Salah Al-Mokhtar : Cela est vrai. Et le parti Baas est la première des forces avec laquelle ils prennent contact. Mais le Baas a refusé de négocier à moins que l’Amérique n’accepte les conditions posées a priori.
Al-Jazeera : Et quelles sont ces conditions ?
Salah Al-Mokhtar : Il s’agit du retrait total et inconditionnel de l’Irak, la présentation d’excuses au peuple et au gouvernement irakiens, le rétablissement du régime légitime précédent, le retour de l’armée et des forces de sécurité nationales , l’indemnisation des Irakiens qui ont subi en tant que citoyens des pertes de vies, d’argent et de biens colossales, l’indemnisation de l’Etat irakien qui a été totalement détruit, l’abolition de toutes les lois consécutives à l’occupation, à commencer par le décret de dissolution du Baas. Voilà les plus importantes conditions.
Al-Jazeera : Mais ces conditions paraissent irréalisables et les Etats-Unis d’Amérique ne sauraient les accepter ?
Salah Al-Mokhtar : C’est pour cela que nous affirmons que c’est à l’Amérique d’y souscrire. Faute de quoi si l’Amérique persistait, elle subirait en Irak une catastrophe comparable à celle qu’elle a fait subir aux Irakiens.
Al-Jazeera : Et croyez-vous que le Baas redeviendra ce qu’il fut, un parti unique au pouvoir ?
Salah Al-Mokhtar : Bien sûr qu’il reviendra. Mais pas tel qu’il a été.
Al-Jazeera : Y parviendra-t-il accompagné de l’ensemble des forces de la résistance islamique et nationale ?
Salah Al-Mokhtar : Certainement qu’il retournera avec ses alliés, les combattants (moudjahidine) baasistes et non baasistes et avec toutes les forces nationalistes irakiennes qui ont combattu l’occupation. Tout cela s’inscrit dans le contexte d’un front nationaliste qui gouvernera l’Irak après la libération.
Al-Jazeera : Vous avez affirmé que, parmi vos conditions, se trouvait le retour au régime précédent, entendez-vous par là les structures et les institutions de l’Etat ou bien les personnes et le régime de pouvoir ?
Salah Al-Mokhtar : J’entends par là l’Etat précédent avec sa légitimité populaire et constitutionnelle et tous ses instruments : ministères, armée et institutions techniques.
Al-Jazeera : Qu’en est-il alors des personnes ? Saddam redeviendra-t-il président ?
Salah Al-Mokhtar : Nous ne parlons pas du retour des personnes, dont le président Saddam Hussein. Lui-même ne veut pas redevenir président. L’important est que l’Irak soit libéré de l’occupation. Et il n’y a de notre côté aucun problème pour savoir qui sera président. En revanche, pour nous, le problème politique principal est de savoir comment l’Irak sera totalement libéré. Il y a à cela une condition impérative : les forces de la résistance à l’occupation doivent disposer du pouvoir, qu’elles soient baasistes ou non baasistes.
Al-Jazeera : La résistance irakienne est-elle uniquement baasiste ? Qu’en est-il des autres forces islamiques et nationales ?
Salah Al-Mokhtar : Bien sûr que non. Les baasistes constituent la portion majeure de la résistance irakienne, mais il existe une résistance islamique, une autre nationaliste non baasiste et aussi la résistance des chefs des confédérations tribales, celle des Ulémas (savants en religion). Elles sont peu nombreuses, bien que très actives. Quant au Baas, il dispose d’un demi million de combattants.
Al-Jazeera : Y a-t-il eu des opérations combinées entre le Baas et les autres forces islamiques et nationales ?
Salah Al-Mokhtar : Oui. D’ailleurs, la plupart des unités ont passé des alliances avec les baasistes et s’épaulent en confiance depuis le début de l’invasion anglo-américaine et jusqu’à ce jour. Le programme pour la libération et l’indépendance précise ce point en disant que le pouvoir qui surgira après la libération sera un pouvoir national représentant tout ceux qui auront participé à la lutte pour la libération de l’Irak, qu’il s’agisse de forces islamiques ou nationalistes, arabes, kurdes ou turkmènes. Ce sera un pouvoir de rassemblement qui ne représentera pas un seul parti.
Al-Jazeera : Quelle conviction anime le combat des Baasistes en Irak, est-elle nationale ou religieuse ?
Salah Al-Mokhtar : Notre conviction a toujours été religieuse et son nationalisme affirme que l’arabisme est un corps dont l’âme est l’Islam. On ne saurait dans le parti Baas dissocier l’arabisme de l’Islam. Il s’agit d’un parti nationaliste dont l’essence spirituelle est l’Islam.
Al-Jazeera : Avez-vous des relations avec l’organisation d’al Qaïda en Irak ?
Salah Al-Mokhtar : Nous sommes d’accord avec toutes les forces de la résistance armée pour combattre l’occupant, l’expulser et liquider les collaborateurs. Mais, cet accord n’empêche pas l’existence de divergences idéologiques. Cependant, chacun de ceux qui prend un fusil est pour moi un camarade et un être cher.
Par ailleurs, l’organisation d’al Qaïda en Irak a annoncé que but ultime et unique de notre lutte en Irak était l’expulsion de l’occupation américaine. Et dès lors que l’occupant américain aura été expulsé, les armes se tairont, seules restant celles du gouvernement irakien. Cette décision a été prise et al Qaïda en a fait part. Au cas où al Qaïda refusait cela, nous aurions à ce moment là un autre rapport avec elle.
Al-Jazeera : Quel est l’objectif des combattants baasistes après la libération, est-ce l’établissement d’un Etat national arabe selon le modèle précédent, ou bien y aurait-il un projet différent quant au futur Etat irakien ?
Salah Al-Mokhtar : Après la libération, un gouvernement et une assemblée consultative (choura) provisoires seront constitués à partir de toutes les unités qui auront combattu l’occupation et de toutes les forces nationales, pour une durée de deux ans. Durant cette période, nous ramènerons immédiatement l’ordre en Irak. Nous rétablirons progressivement les services publics : eau, électricité, etc. Nous panserons les blessures des Irakiens. Nous organiserons des élections libres. Après ces élections libres, une constitution sera proposée à l’Irak. Au cas où elle serait acceptée, la nature de l’Etat irakien sera définie après les débats et les décisions du parlement irakien élu.
Al-Jazeera : Quelle sera la position des nouveaux gouvernants de Baghdad dans vos plans après la libération ?
Salah Al-Mokhtar : Ce sont des agents qui sont venus avec l’occupation et repartiront avec elle. S’ils demeurent en Irak, ils seront traduits devant les tribunaux comme traîtres et criminels. Déjà se sont enfuis Ibrahim al Jaafari et Ahmad Chalabi, qui résident aujourd’hui à Londres et tous ceux qui sont venus cachés sous l’uniforme de soldats de l’occupation sont sortis d’Irak.
D’autres, de troisième rang, fuient l’Irak. Quant à ceux d’entre eux qui sont restés, ils occupent des responsabilités gouvernementales sous l’occupation. Mais même ceux-là passent la majeure partie de leur temps hors d’Irak ou ils ne peuvent sortir de la zone verte à Bagdad. La résistance réclame que les occupants les leur livrent. Une des conditions de la résistance dans les négociations est la livraison des traîtres et des agents qui ont participé à l’invasion et la destruction de l’Irak. Il n’y a aucune possibilité de réconciliation avec eux.
Al-Jazeera : Mais ils disposent de larges appuis populaires en particulier au sud et dans les agglomérations populeuses ?
Salah Al-Mokhtar : Je peux vous assurer qu’ils s’échapperont dès la première heure qui suivra la libération. Il n’en restera aucun, parce qu’ils sont coupables de haute trahison, qu’ils ont détruit l’Irak et aidé l’occupation.
Al-Jazeera : Comment vous situez-vous par rapport à l’appel au pardon mutuel de Saddam ?
Salah Al-Mokhtar : Nous nous réconcilions avec ceux qui acceptent le programme de la résistance. Non avec ceux qui ont commis des crimes contre le droit des Irakiens et qui persistent dans leur comportement en faveur de l’occupant.
Al-Jazeera : Espérez-vous libérer l’Irak de l’occupation anglo-américaine d’ici à deux ans ?
Salah Al-Mokhtar : Bien plus tôt que vous ne l’imaginez. Car l’Irak va se libérer bientôt, très bientôt. Les Américains ramassent actuellement leurs effets pour se retirer. Toutes leurs déclarations et leur menace de tuer Saddam Hussein sont toutes des préludes à leur fuite d’Irak.
Al-Jazeera : Croyez-vous que l’Amérique abandonnera aussi facilement et qu’elle acceptera de se retirer d’Irak sans imposer la moindre condition ou le moindre engagement et ce, en dépit des énormes pertes financières, matérielles et humaines qu’elle a subies ?
Salah Al-Mokhtar : Il est certain que l’Amérique ne sortira pas facilement de l’Irak. Cependant, si nous prenons en considération la nature de l’Amérique et de la société américaine, ainsi que les objectifs de l’Amérique en Irak, alors, nous réalisons la proximité de son retrait de l’Irak car la société américaine est bâtie sur le principe qu’il n’y a qu’un seul dieu, le dollar. Seule, une toute petite proportion croit au christianisme, l’écrasante majorité n’est motivée que par le dollar et les impôts qu’elle est amenée à payer au gouvernement. Aussi, celui qui décide de continuer ou de terminer la guerre est le citoyen américain qui paye des impôts.
D’ailleurs, c’est lorsque la guerre du Vietnam est devenue un problème intérieur américain, que le citoyen américain subissait dans ses biens et dans le sang de ses enfants, que la guerre s’est achevée. Ce ne fut pas une victoire militaire vietnamienne, mais plutôt une victoire politique et psychologique. L’Amérique a été vaincue parce que le maintien de sa présence n’était plus glorieux. Elle faisait face à une hémorragie de sang et d’argent, aussi a-t-elle décidé de se retirer. En Irak, cette même situation se reproduit de manière plus accentuée qu’au Vietnam.
Al-Jazeera : Pourtant les pertes humaines des forces américaines ne dépassent pas trois mille morts, contrairement à leurs pertes au Vietnam ?
Salah Al-Mokhtar : Il s’agit là de statistiques officielles américaines. Il y a deux semaines, j’ai lu une étude américaine non officielle, rédigée par une association qui suit la conquête de l’Irak . Dans son estimation des pertes de l’Amérique, elle affirme que le nombre de morts Américains en Irak ne serait pas inférieur à 20 mille morts. Quant aux invalides mentaux ou physiques, ils seraient 48 mille.
Si nous nous limitons à considérer ces chiffres, il apparaît que les pertes de l’Amérique en Irak sont plus importantes que celles subies au Vietnam parce que la guerre du Vietnam a duré plus de dix ans et que 48 mille Américains y furent tués. Alors que, pendant les trois années de guerre de libération de l’Irak, l’Amérique aurait perdu 20 mille hommes selon cette source. En revanche, si nous prenons en considération les sources de la résistance, le nombre de morts ne serait pas inférieur à 38 mille. On trouve plusieurs fosses communes destinées aux Américains dans différentes régions d’Irak. Elles ont été découvertes par des citoyens irakiens qui les ont photographiées.
Finalement, après une longue occultation, George Bush a admis que la situation en Irak était comparable à celle du Vietnam. La guerre d’Irak est donc devenue un problème intérieur américain confirmé par le résultat des dernières élections au Congrès. Les démocrates ont profité de la défaite américaine en Irak pour faire chuter les Républicains au Congrès. Je ne révèlerai pas un secret en disant que des négociations seront engagées entre les Démocrates et le président George Bush afin de définir un programme pour le retrait d’Irak.
Al-Jazeera : Des négociations entre les Américains et le parti Baas ou d’autres mouvements armés, destinées à préciser leur processus de retrait, de sorte à ne pas leur faire perdre la face, ont-elles abouti ?
Salah Al-Mokhtar : Les Américains savent avec certitude qu’une solution en Irak sans les baasistes ne peut aboutir qu’à un échec. De sorte que s’ils négocient avec d’autres portions de la résistance ou avec d’autres courants, ils savent que l’opinion des baasistes déterminera la réussite ou l’échec de n’importe quel accord. Car aujourd’hui le parti Baas tient la terre d’Irak et sa force de frappe est constituée d’un demi million de combattants baasistes. Actuellement, les Américains affrontent de très grosses difficultés, tout comme les Irakiens. En particulier, tout retrait américain sans négociation laisserait dans le monde l’image d’une défaite américaine en Irak.
En revanche, si l’Amérique négocie avec la résistance, avec en tête le parti Baas et ses alliés, elle devra consentir des concessions à la résistance. Si elle se refusait à de telles concessions, il n’y aurait pas de négociations. Alors, continuerait le broyage ; broyage des Américains et broyage des Irakiens, jusqu’à ce que l’Amérique s’effondre en Irak. Aussi va-t-elle désormais se trouver face à une alternative : soit l’effondrement militaire total, soit la négociation. Si elle choisissait la fuite, ce serait le pire des solutions pour elle.
Al-Jazeera : Craignez-vous une guerre civile au cas où l’Amérique se retirerait soudainement d’Irak, sans négociations ?
Salah Al-Mokhtar : Il n’y aura pas de guerre civile. La résistance contrôlera l’Irak et imposera l’ordre en moins de cinq heures. Ceci est la vérité. A l’heure présente la résistance contrôle la majeure partie des régions de l’Irak, y compris Bagdad, à l’exception du quartier al Shu‘lat et de Saddam City, qu’ils qualifient de Sadr City. Celle-ci est encerclée de tous côtés par la résistance et, en son sein, on trouve aussi la résistance.
Al-Jazeera : Que craignez-vous alors ?
Salah Al-Mokhtar : Ce que nous craignons, c’est une intervention directe iranienne, au cas où l’Amérique se retirait sans négocier avec la résistance. L’intervention de l’aviation, des blindés et des forces armées iraniennes. Comme vous le savez, le but principal de l’intervention américaine est de diviser l’Irak en trois mini Etats : un Etat kurde au nord, un Etat sunnite au centre et un Etat chiite au sud. L’Iran serait le facteur décisif dans la mise en œuvre de ce plan, puisqu’il est le principal instrument de l’occupation américaine de l’Irak.
Amitiés Franco-irakiennes AFI-Flash n°67
7-3 Dossier M.Lemaire : D'influents médias américains parlent de guerre civile en Irak.
Définition
Lauer et un expert militaire, le général à la retraite Barry McCaffrey, ont offert de précises explications: une guerre civile oppose au moins deux groupes d'un même pays utilisant la violence à des fins politiques sur fond d'incapacité du gouvernement à enrayer les événements, et le conflit irakien tombe dans cette catégorie.
"Aux Etats-Unis, le débat sur le mot fait rage car nombre d'hommes politiques, et d'abord ceux en faveur de la guerre, estiment que cela aurait des conséquences nationales que de la qualifier de guerre civile", relevait le quotidien dimanche. "Ils craignent que (ce) soit vu comme la reconnaissance de l'échec de la politique irakienne du président Bush".
Mais au-delà de la bataille pour tenter de définir scientifiquement ce terme, certains, comme le professeur spécialiste de télévision Robert Thompson, voient dans la décision de NBC un sursaut de la presse américaine, accusée d'avoir parfois manqué à son devoir de contre-pouvoir avant l'entrée en guerre.
"Quand ils ont commencé à se ressaisir, la guerre avait déjà démarré. Alors oui, (le choix du mot +guerre civile+) est un pas supplémentaire visant à se réapproprier la manière de couvrir cette histoire et à faire qu'elle ne soit plus définie pour eux... Et une fois qu'une chaîne comme NBC décide de parler de guerre civile, cela commence à influencer la manière dont les gens pensent".
Les médias
Faisant fi des objections de la Maison blanche, le New York Times et d'autres grands médias US ont décidé de qualifier de "guerre civile" la situation en Irak, signe du consensus croissant au sein des élites américaines sur la nature des violences dans ce pays.
Le Los Angeles Times a déclaré avoir adopté l'expression de "guerre civile" dès octobre, "sans tambours ni trompettes", ce qui en fait le premier grand média à l'avoir employée.
La télévision NBC News a annoncé lundi sa décision de qualifier le conflit en Irak de guerre civile, incitant d'autres médias influents, dont le Los Angeles Times, à préciser qu'ils faisaient d'ores et déjà de même.
"Il est difficile de maintenir que cette guerre ne correspond pas à la définition que l'on donne généralement d'une guerre civile", argue le rédacteur en chef du New York Times, Bill Keller, dans un communiqué.
Nous avons eu de prudentes délibérations," a expliqué lundi à l'antenne Matt Lauer, présentateur-vedette de NBC, relevant que la chaîne avait hésité pendant des mois avant de se résoudre à l'évidence,
Mais une porte-parole de la chaîne Fox News a fait savoir que cette dernière, très marquée à droite, "ne prévoyait pas de changer ses habitudes".
Sur le terrain.
L'administration Bush refuse de présenter la situation en Irak comme une guerre civile, position intenable selon certains commentateurs, pour qui la Maison blanche craint sans doute la réaction qu'engendrerait ce glissement sémantique au sein de l'opinion publique.
Selon des analystes, l'opinion n'accepterait pas que l'idée que les militaires américains arbitrent en Irak un conflit entre factions rivales.
Les arguments …
Prié de dire quelle était la différence entre un bain de sang quotidien et une situation de guerre civile, Bush a répondu que cela s'inscrivaient depuis neuf mois dans une phase d'attaques imputées à Al Qaïda.
Quant au conseiller de la Maison blanche en matière de sécurité nationale, Stephen Hadley, il a souligné que les Irakiens "ne présentent pas cela comme une guerre civile", parce que l'armée et la police ne sont pas divisées entre factions opposées et que le gouvernement mixte est toujours en place.
"Ce que vous avez est une violence religieuse qui semble moins destinée à prendre le contrôle d'un territoire qu'à exprimer des différences et aussi tenter de déstabiliser une démocratie", a dit lundi Tony Snow, porte-parole de la Maison Blanche.
"La situation sur le terrain est très sérieuse, mais ni le Premier ministre (irakien Nouri) al-Maliki ni nous-mêmes ne jugeons que l'Irak est en guerre civile", a renchéri le porte-parole du Conseil à la sécurité nationale, Gordon Johndroe.
La Maison blanche a reçu le soutien de l'ancien président Jimmy Carter, qui se consacre depuis plusieurs année au travers de la fondation qui porte son nom à la résolution de conflits à travers le monde. "Je pense que la guerre civile est une grave (...) une situation plus grave que celle qui existe en Irak",
Lundi le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a estimé que l'Irak était "presque" dans une situation de guerre civile et y sera à coup sûr si rien n'est fait rapidement.
Conclusion
La modification de la couverture du conflit par les médias reflète le consensus parmi les experts de politique étrangère, qui le considèrent comme une guerre civile, estime le professeur de communication Chris Simpson, de l'American University.
"Quand ces élites changent d'avis, les médias suivent généralement", dit-il. "Jusqu'à un certain point, les médias jouent un rôle dans la formation de l'opinion, mais la plupart du temps ils la suivent."
(Avec Reuters & afp) –
28 & 29-11
8 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
8-1 Cyril Belaud : Tony Blair a appelé à une évolution de la politique en Irak,
Tony Blair a appelé à une évolution de la politique en Irak, mais estimé que cela ne pourrait se faire que dans le cadre d'une "stratégie globale au Proche-Orient.
En Irak, le terrorisme a "changé la nature de la guerre", a remarqué le Blair "Comme la situation évolue, la stratégie doit en faire de même", en a-t-il conclu.
Mais cette évolution doit dépasser le simple cadre irakien. "L'essentiel de la réponse à la situation actuelle en Irak se trouve à l'extérieur des frontières de ce pays, dans l'ensemble d'une région où les mêmes forces sont à l'oeuvre, où sont les racines du terrorisme global, où l'extrémisme se développe".
La réévaluation de la politique en Irak - encouragée par la défaite des républicains aux élections américaines de mi-mandat le semaine passée - doit donc faire partie d'un "stratégie globale au Proche-Orient", a-t-il estimé, soulignant donc, de manière inattendue, que la priorité n'était pas la Syrie et l'Iran.
"Au contraire, nous devons commencer avec Israël et la Palestine", a-t-il jugé. C'est le coeur du problème. Nous devons ensuite faire des progrès au Liban".
Un "nouveau partenariat est possible" si l'Iran fait "un choix stratégique clair: aider le processus de paix au Proche-Orient, arrêter d'aider le terrorisme au Liban et en Irak, et respecter ses obligations internationales". Sinon il "fera face aux conséquences: son isolement".
Il a ainsi confirmé sa communauté de vues(…) avec la Maison Blanche.
Blair a préconisé de "donner plus de pouvoir aux dirigeants irakiens", aussi bien au plan politique, économique que militaire, avec un "renforcement de l'entraînement, de l'équipement, du commandement et du contrôle de l'armée irakienne".
Des "défis globaux" nécessitant des "alliances globales", M. Blair a ensuite vigoureusement défendu son alignement sur la politique des Etats-Unis. "Aucune des préoccupations vitales de la Grande-Bretagne ne peuvent être envisagées et encore moins résolues sans l'Amérique", a-t-il déclaré.
"Nous avons besoin de l'Amérique. C'est un fait", a-t-il affirmé, tout en renouvelant sa conviction que la Grande-Bretagne doit aussi être au "centre de l'Europe".
Avec Cyril BELAUD de l’AFP
13-11
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home