lundi, décembre 04, 2006

N° 231 - Journal d'Irak Special dossier : 04-12

Sommaire :
1 Brèves
1-1 Olivier Knox (Afp) : Bush ne prévoit pas de «sortie honorable» d'Irak.
1-2 Agence France-Presse : Le Groupe d'études sur l'Irak recommande un retrait des troupes américaines.
1-3 Selon Kofi Annan, la situation est bien pire qu’une guerre civile…
2 Dossier & Point de vue.
2-1 Dossier de Dick Fojut : 70 000 mercenaires du Pentagone tuent les irakiens ?
2-2 Point de vue de Gabriel Kolko : La guerre en Irak bat la seconde Guerre Mondiale.
33 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
-1 Guglielmo Ragozzino : "Sommes nous plus tranquille dans le monde depuis que Bush est au pouvoir ?"
3-2 Merry : Message de la Campagne - Pour le Cessez-le-feu - : Sujet : Dernière chance d'arrêter l'horreur en Irak.
3-3 Pétition du Brussel Tribunal pour un retrait immédiat des forces d'occupation en Irak.
4 Annexes
4-1 IPS News : Irak : Des paysans dans une situation intenable.
1 Les brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
Marc
1-1 Olivier Knox (Afp) : Bush ne prévoit pas de «sortie honorable» d'Irak.
George W. Bush, qui pourrait décider dans les prochaines semaines d'un éventuel changement de stratégie en Irak, a prévenu jeudi qu'il ne fallait pas s'attendre à des préparatifs de «sortie honorable» du conflit. «Nous resterons en Irak pour finir le travail, à la demande d'un gouvernement souverain élu par le peuple», a déclaré le président américain à l'issue d'entretiens à Amman avec le premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Un groupe indépendant coprésidé par l'ancien secrétaire d'État républicain James Baker et l'ancien élu démocrate Lee Hamilton doit publier le 6 décembre des recommandations.

M. Bush a déjà indiqué à plusieurs reprises qu'il ne se sentait pas lié par les recommandations des divers groupes qui étudient actuellement les moyens de réviser la stratégie américaine en Irak. Parallèlement à l'évaluation menée par le groupe de M. Baker, le Pentagone est lui-même en train d'étudier les moyens d'adapter sa stratégie en Irak, de même que la Maison-Blanche qui a lancé une révision complète de la politique américaine alors que les violences confessionnelles incessantes ont mené le pays au bord de la guerre civile. «Il y a beaucoup de spéculations sur le fait que ces rapports à Washington feront croire à une sortie honorable d'Irak. Nous resterons en Irak tant que le travail ne sera pas fait, tant que le gouvernement nous demandera de rester», a déclaré M. Bush. «Cette histoire de sortie honorable n'est tout simplement pas réaliste. Nous aiderons ce gouvernement», a répété le président américain au cours d'une conférence de presse commune avec M. Maliki. Le Groupe d'Etudes sur l'Irak de MM. Baker et Hamilton devrait prôner un retrait partiel des troupes américaines en Irak, selon le New York Times. «J'attends leurs recommandations. Je veux avoir leur avis avant de prendre des décisions sur nos ajustements stratégiques et tactiques en Irak, afin d'aider ce gouvernement à réussir», a indiqué M. Bush. Son conseiller à la Sécurité nationale Stephen Hadley, a indiqué que le président américain déciderait «dans quelques semaines». «Je pense (qu'une décision) sera une question de semaines plutôt que de mois. (Cette décision) sera prise quand le président se sentira prêt», a dit M. Hadley à bord d'Air Force One. Pour sa part, M. Maliki a affirmé que les forces irakiennes seraient prêtes à prendre en charge la sécurité du pays en juin 2007. «Je peux vous dire qu'en juin prochain nos forces seront prêtes», a déclaré le premier ministre irakien à la chaîne américaine ABC News. Le groupe Baker-Hamilton devrait écarter un calendrier précis pour un retrait des troupes, que M. Bush rejette, mais affirmer que l'engagement des soldats américains en Irak ne devrait pas être indéfini. Le président américain a également montré ses réticences à suivre une autre des recommandations possibles du Groupe: l'ouverture d»un dialogue avec ses ennemis jurés dans la région, l'Iran et la Syrie. «J'approuve l'opinion du premier ministre (Maliki) selon laquelle les Irakiens sont parfaitement capables de s'occuper de leurs affaires et qu'ils n'ont pas besoin de l'ingérence de pays voisins qui pourraient déstabiliser le pays», a-t-il déclaré. Le président américain, qui reste commandant en chef du pays, n'est pas obligé de suivre les recommandations du groupe Baker-Hamilton, bien qu'il soit affaibli par la défaite électorale qui a permis à l'opposition démocrate, favorable à un retrait d'Irak, de prendre le contrôle du Congrès. L'ancien président démocrate Jimmy Carter a indiqué mardi sur CNN s'attendre à ce que M. Bush suive «autant que possible» ces recommandations. Mais «s'il y a des choses avec lesquelles il n'est pas d'accord, s'il peut sauver la face ou montrer son indépendance, rappeler qu'il est encore commandant en chef, il le fera», a-t-il ajouté.
Olivier Knox
Agence France-Presse
Washington
1-2 Agence France-Presse : Le Groupe d'études sur l'Irak recommande un retrait des troupes américaines.
Le Groupe d'études sur l'Irak, coprésidé par l'ancien secrétaire d'État James Baker, recommande un retrait graduel des troupes américaines en Irak, indique jeudi le New York Times, citant des proches du dossier.Toutefois, le Groupe ne fixe pas de calendrier précis pour le retrait des 15 brigades de combat déployées actuellement dans le pays.La commission indépendante doit présenter le 6 décembre au président George W. Bush ses conclusions sur les options stratégiques liées à l'engagement américain en Irak en proie à une escalade de la violence.
Selon le journal, le rapport présente un compromis entre deux options que les membres du groupe discutent depuis sa création en mars, écartant un calendrier précis pour un retrait des troupes, que M. Bush rejette, mais affirmant que l'engagement des soldats américains en Irak ne devrait pas être indéfini.À moins que le gouvernement de Nouri al-Maliki n'estime que M. Bush est sous pression pour un retrait des soldats américains dans un futur proche, «il n'éprouvera pas d'urgence à parvenir au règlement politique nécessaire», selon une personne qui a participé aux débats citée par le quotidien.Le rapport, finalisé mercredi, suggère que M. Bush dise clairement qu'il prévoit d'engager assez vite le retrait des soldats américains, et des personnes proches du dossier indiquent que le message implicite est que ce retrait devrait commencer l'année prochaine, selon le journal.Le rapport ne précise pas ce qu'il adviendrait des 15 brigades de combat (une brigade compte entre 3000 et 5000 soldats) : les soldats devraient-ils rentrer aux États-Unis, ou bien être stationnés sur des bases en Irak ou dans les pays voisins d'où ils pourraient intervenir pour protéger les autres soldats, parmi lesquels des experts en logistique et des instructeurs des forces irakiennes.Quelque 140 000 soldats américains sont actuellement en Irak.Tout au long des débats, M. Baker, ancien secrétaire d'État sous George Bush père, a été très réticent à l'établissement d'un calendrier précis de retrait des troupes en expliquant le danger que cela représentait, selon le journal. Tout calendrier précis serait une invitation pour les insurgés et les groupes confessionnels à attendre le départ des derniers soldats américains pour tenter de renverser le gouvernement irakien, avait-il fait valoir, un point de vue défendu par M. Bush.Par ailleurs, le Groupe recommande que les États-Unis s'engagent dans une diplomatie bien plus active au Moyen-Orient, pour laquelle M. Bush a montré peu d'enthousiame jusqu'à présent, prévoyant notamment des contacts directs avec l'Iran et la Syrie, confirme aussi le journal.Au départ, ces contacts pourraient avoir lieu dans le cadre d'une conférence régionale sur l'Irak ou de négociations globales de paix au Proche-Orient, telles que sur le conflit israélo-palestinien, mais ces contacts devront ensuite prendre la forme de discussions directes, à un haut niveau, avec Téhéran et Damas.
Agence France-Presse
New York
1-3 Selon Kofi Annan, la situation est bien pire qu’une guerre civile…
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage l'entierté del 'analyse mais doit être vu comme information
Marc
La situation actuelle en Irak est "bien pire" qu’une guerre civile, a déclaré le secrétaire général sortant des Nations unies, Kofi Annan, lors d’un entretien accordé à la BBC
Il a également estimé que "l’Irakien moyen" pouvait penser que sa qualité de vie est aujourd’hui inférieure à ce qu’elle pouvait être sous le régime de Saddam Hussein. Caractérisant la situation d’"extrêmement dangereuse", M. Annan a déclaré que la communauté internationale doit aider l’Irak à se reconstruire, doutant que le pays puisse y parvenir seul. "Etant donné le niveau de la violence, le niveau des meurtres et de l’amertume et la façon dont les forces sont disposées les unes contre les autres, il y a quelques années, lorsque nous avions le conflit au Liban et dans d’autres endroits, nous appelions cela une guerre civile ; ceci est bien pire", a-t-il déploré. La semaine dernière, le secrétaire général de l’ONU, avait estimé que l’Irak était "presque" dans un état de guerre civile. Lors de l’entretien avec la BBC, M. Annan a dit comprendre que la vie quotidienne des Irakiens pouvait leur sembler pire aujourd’hui que sous Saddam Hussein. "Je pense qu’ils ont raison dans le sens de la vie de l’Irakien moyen", a déclaré M. Annan. "Si j’étais un Irakien moyen, je ferais évidemment la même comparaison, qu’ils avaient un dictateur qui était brutal, mais qu’ils avaient leurs rues, ils pouvaient sortir, leurs enfants pouvaient aller à l’école et revenir sans qu’une mère ou qu’un père s’inquiète : ’vais-je revoir mon enfant’ ?" "Et le gouvernement irakien n’a pas encore été en mesure de contrôler la violence. La société a besoin de sécurité et d’un environnement sûr pour continuer -sans sécurité peu de choses peuvent être faites. Ni le redressement ni la reconstruction", a-t-il estimé. Sources Armées com
Posté par Adriana Evangelizt
2 Dossier & Point de vue
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs
mais doit être vu comme information
Marc
2-1 Dossier de Dick Fojut : 70 000 mercenaires du Pentagone tuent les irakiens ?
Certains des mercenaires engagés par le Pentagone pourraient-ils faire détonner à distance des bombes placées dans des voitures pour assassiner sunnites et chiites -- afin de provoquer une guerre civile planifiée par les israélo-US pour démembrer l’Irak ?
Compagnie de l’ombre
(au sujet du livre d'un ancien « contractant en sécurité »)… http://www.americanprogress.org/projects/reelprogress/shadow_company.html
Juste un extrait …
Selon Robert Young Pelton le prochain livre Licenced To Kill : Hired Guns in the War on Terror (Autorisé à tuer : Des tueurs à gages dans la guerre contre le terrorisme), il y aurait maintenant plus de 70.000 hommes armés travaillant sous contrat pour la sécurité en Irak.
(Livre aussi proposé par Amazone)…
http://www.amazon.com/gp/cdp/member-reviews/AQF3JA5OEV4XR
La révélation ci-dessus de Pelton amène cette question recevable : Est-ce que les 70.000 civils « tueurs à gages » du Pentagone (ET les experts israéliens en matière d'assassinat de l’IDF [forces de la défonces israélienne]) ont « provoqué la violence » en Irak (déguisés en irakiens), en faisant détoner à distance des bombes dans des voitures pour assassiner aléatoirement chiites et sunnites -- afin de créer une guerre civile, planifiée par les israélo-US, qui démembre la nation ?
William Arkin du Los Angeles Times a écrit que « Provoquer la violence » globalement a été le plan des Cheney-Rumsfeld depuis 2002 comme décrit ci-dessous…
Rumsfeld (et Cheney) ont-ils « combattu le terrorisme » en le causant ?
http://www.indymedia.org/en/2006/05/839272.shtml

Juste un extrait …
En 2002, Rumsfeld a ordonné [l’instauration de] la violence secrète totale par des « forces spéciales » US -- pour « provoquer » la violence ! « Combattre le terrorisme en le causant ! »
Ouvrir et lire l'article L'État provocateur : La CIA est-elle derrière les « insurgés » irakiens -- et le terrorisme mondial ? Le 10 mai 2005
http://globalresearch.ca/articles/MOR505A.html

Juste un extrait …
Selon un article, du 27 octobre 2002 du Los Angeles Times, de l'analyste militaire William Arkin, Rumsfeld a mis sur pied une armée secrète, « une activité de super-renseignement de soutient » en réseau qui « réunirait la CIA et l'engagement militaire cachée, la guerre de l'information, le renseignement, la couverture et la tromperie, » pour brasser la marmite de la violence globale et la faire monter en spirale.
Selon un document classifié préparé pour Rumsfeld par son Defense Science Board (Conseil de la défense scientifique), la nouvelle organisation -- le « Proactive Preemptive Operation Group » (P2OG, ou Groupe d’opération préventive et d’initiative) -- exécuterait en réalité des missions secrètes destinées à inciter des groupes terroristes à commettre des actes violents. Le P2OG, une soi-disant organisation « anti-terroriste » de 100 membres, avec un budget annuel de 100 million de dollars, viserait prétendument les « chefs terroriste ». Mais selon des documents du P2OG obtenus par Arkin, il exécuterait en fait des missions destinées à « stimuler des réactions » dans des « groupes terroristes » -- ce qui, selon la logique du Secrétaire de la Défense, les exposerait par la suite à « contre-attaquer » sur des types biens. En d'autres termes, le plan est d'exécuter des opérations militaires secrètes (des assassinats, du sabotage, de la « tromperie ») qui provoqueraient intentionnellement en réponse des attaques terroristes sur des innocents, y compris des américains -- pour l’essentiel, « combattre le terrorisme » en le causant !
Rapportés plus tôt, l’IDF et le Mossad ont formé (et armé) des kurdes, surtout pour des incursions terroristes à l’intérieur de l’Iran. Mais ignoré par pratiquement tout les journalistes US : Rumsfeld et son patron Cheney, ont engagé des soldats israéliens de l’IDF pour former leurs équipes spéciales de « chasseurs-tueurs » en Irak…
Israël forme des escouades de la mort US en Irak Julian Borger à Washington, le 9 décembre 2003
http://www.guardian.co.uk/print/0,3858,4815008-103550,00.html

Juste un extrait …
Les conseillers israéliens aident à entraîner les forces spéciales US à d’énergiques opérations contre- insurrectionnelles en Irak, avec utilisation d’escadrons de la mort contre les leaders de la guérilla, ont déclaré hier les renseignements US et des sources militaires.
Dans le triangle sunnite irakien, les forces US ont déjà commencé à utiliser la tactique qui fait écho aux opérations israéliennes dans les territoires occupés, isolant les centres de résistance avec des barbelés tranchants et rasant les bâtiments d'où les attaques ont été lancées contre des troupes US.
« C'est fondamentalement un programme d'assassinat. C'est ce qui est conceptualisé ici. C'est une équipe de chasseurs-tueurs », a dit un ancien fonctionnaire US de rang élevé. Il a ajouté qu'il craignait que la nouvelle tactique et la coopération renforcée avec Israël enflamme seulement la situation déjà volatile du Moyen-Orient.
« Ce sont des cinglés, des fous. Ici nous sommes -- nous sommes déjà comparés à Sharone dans le monde Arabe, et nous avons juste confirmé cela en introduisant les israéliens et en établissant des équipes d’assassins. »
Suivent des articles complémentaires qui appuient les soupçons selon lesquels Bush aurait nommé des civils « néoconservateurs » marchant avec notre Pentagone et capables de mettre en scène des attaques « terroristes » sous fausse bannière en Irak. Lisez et jugez par vous-même…
« Des inconnus US » provoquent la guerre civile en Irak Par Robert Fisk, The Independent UK, le 29 avril 2006 http://www.informationclearinghouse.info/article12885.htm

Juste un extrait …
Mon interlocuteur suspecte que les USA tentent de provoquer une guerre civile irakienne de sorte que les insurgés musulmans sunnites dépensent leurs énergies en tuant leurs homologues chiites plutôt que les soldats de la force d’occupation occidentale … « Un jeune homme irakien nous a dit qu'il avait reçu une formation US pour devenir policier à Bagdad, et il passaient 70 pour cent de son temps à apprendre à conduire et 30 pour cent à s’entraîner aux armes. Ils lui ont dit : « Revient dans une semaine ». Quand il est revenu, ils lui ont donné un téléphone portable et lui ont dit d’aller en voiture dans un quartier bondé près d'une mosquée puis de leur téléphoner. Il était dans la voiture sans pouvoir obtenir un bon signal sur le portable, alors il est sorti de la voiture jusqu’à recevoir un meilleur signal. Ensuite sa voiture a explosé. »
Impossible, pensais-je en moi-même. Mais ensuite je me suis souvenu comment maintes fois des irakiens à Bagdad m'ont raconté des histoires semblables.
« Il y avait un autre homme, formé par les USA pour la police. À lui aussi on donna un mobile en lui disant de conduire dans un quartier où il y avait une foule -- peut-être une manifestation -- et d'appeler pour leur dire ce qui se passait. À nouveau, son mobile n’a pas fonctionné. Alors il est allé vers un téléphone fixe, a appelé les américains et leur a dit : ‘ Je suis là, à l'endroit où vous m'avez envoyé et je peux vous dire ce qui se passe ici ‘. Et à ce moment il y a eu une grande explosion dans sa voiture. »
Massacre d’irakiens faits par la résistance ou par la tactique de guerre psychologique ? Le 22 avril 2005
http://www.rense.com/general64/amac.htm

Juste un extrait …
Est-il possible que « des opérations bizarres de guerre psychologique » soient en cours en Irak, surtout maintenant que la Strategic Support Branch (SBB, branche de soutien stratégique) de Rumsfeld a été « opérationnelle en secret depuis deux ans en Irak, en Afghanistan et dans d'autres endroits » (comme l’a rapporté le Washington Post en janvier 2005) ?
Est-il logique que la résistance sunnite dominée détruise sa propre base et fassent de manière extravagante flotter des douzaines de leurs corps massacrés descendant le Tigre ? Non, quoi qu’il en soit cela ne rime absolument à rien, à moins que la résistance veuille envoyer le message : « Nous sommes de violents meurtriers de masse tuant leurs proches sans aucune raison autre que la terreur purement gratuite ».
Désinformation des médias et nature de la résistance irakienne Par Ghali Hassan, le 29 mai 2005
http://globalresearch.ca/articles/HAS505C.html

Juste un extrait …
À cet égard, la création, l’armement et le financement, de « milices ethniques » et de pelotons de la mort par des forces US est destinée à créer des divisions ethniques et à provoquer des violences sectaires chez les Irakiens.
Ces groupes de milice parrainés par les USA sont :
Les Peshmerga kurdes dont les chefs ont soutenu l'invasion et l’occupation US.
Les Brigades Badr qualifiées d’iraniennes, l'aile armée du Conseil Suprême de la Révolution Islamique en Irak (SCIRI) mené par Ibrahim Al-Jaaferi du parti Daíwa, la milice INC d'Ahmed Chalabi, et la milice INA d'Iyad Allawi.
Tous ces groupes sont impliqués dans des activités terroristes contre les civils irakiens. Les trois derniers groupes sont entrées en Irak derrière les tanks US, sans papier de citoyenneté irakienne valide.
La milice Kurde est la plus fidèle collaboratrice de l’occupation, recevant armes et argent de ses maîtres. Ensemble avec les forces d’occupation, ils sont responsables d’atrocités à grande échelle dans les villes et villages irakiens.
Ensemble avec les Peshmerga, les agents israéliens du Mossad et les forces US, les groupes de miliciens ont continué les massacres systématiques de milliers d’irakiens universitaires, scientifiques, politiciens et chefs religieux. Ils ont aussi participé à l'atroce destruction totale de Fallujah, qui est dépeinte comme « la prise d’assaut de Fallujah » par la plupart des médias dominants. La ville a été complètement détruite et est encore une « zone interdite » pour les Irakiens. D'autres petites villes et grandes villes irakiennes n'ont pas échappé à cette destruction délibérée.
Le religieux chiite Moqtada Al-Sadr rend responsable les forces US du massacre le dimanche 13 mars 2006 http://timesofindia.indiatimes.com/articleshow/1448002.cms

Juste un extrait …
BAGDAD : Le religieux chiite Moqtada Al-Sadr… a dit que les terroristes ont effectué le bombardement « sous la couverture aérienne US » révélant que l’interruption des liaisons téléphoniques avant l'incident était la preuve de la coopération entre terroristes et occupant pour « déstabiliser la sécurité de cette région chiite. »
« J’ai trouvé des sunnite et chiites innocents de cet acte, » a-t-il ajouté.
Stratégies macabres pour massacres insensés
http://www.rudemacedon.ca/kaminski/05/0524-slaughter.html Le 24 mai 2005

Juste un extrait …
Le rapport de Khadduri est arrivé comme ça :
(1) « Il y a quelques jours, un point de contrôle US a confisqué le permis de conduire d'un conducteur et lui a dit de se rapporter à un camp militaire américain près de l'aéroport de Bagdad pour interrogation et afin de retrouver son permis… Nous avons expédié vos papiers et permis au commissariat de police d'Al-Kadhimia pour les suites. … Le conducteur est parti en hâte, mais bientôt, il a été alarmé avec le sentiment que sa voiture se conduisait comme si elle porter une lourde charge, et il est devenu méfiant à cause d’un hélicoptère volant bas qui continuait à planer au-dessus, comme s’il le suivait. Il a arrêté la voiture et l'a inspectée soigneusement. Il a trouvé presque 100 kilogrammes d'explosifs cachés dans la banquette arrière et le long des deux portes arrières.
(2) le 13 mai 2005, Haj Haidar Abu Sijjad, un fermier irakien de 64 ans, a amené son chargement de tomates dans son camion de Hilla à Bagdad, accompagné d'Ali son petit-fils de 11 ans. Ils ont été arrêtés à un point de contrôle US et ont été invités à descendre. ….Une minute plus tard, son petit-fils lui a dit qu'il avait vu l’un des soldats US mettant un objet gris de la taille d’un melon gris à l’arrière parmi les caisses de tomates.
« Ils avaient l’intention que ça explose à Bagdad pour prétendre que c'était le travail des « terroristes », ou des « insurgés » ou de ceux qu’ils appellent eux-mêmes la « résistance ».
Original : http://www.rense.com/general74/70th.htm
Traduction Pétrus Lombard.

2-2 Point de vue de Gabriel Kolko : La guerre en Irak bat la seconde Guerre Mondiale.
Ndlr : PS : la publication de l'article ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses de l'auteur mais doit être vu comme information
MarcEn Irak, le gouvernement étasunien est en train d’assister à la faillite de toute sa politique sur le Moyen-Orient, projet ambitieux pour lequel les Israéliens nourrissent un profond intérêt. Il est aussi en train de réaliser les limites de son effrayante force militaire. Bush et sa clique le dénient, mais les USA sont en train de prendre la même route que celle qui les a conduits à la défaite en Corée et au Vietnam, tandis que leur armée est de plus en plus crispée et démoralisée. Ils ont fondé leur politique extérieure sur des fantasmes et dangers inexistants, des rêves et des désirs néo-cons, pour ne satisfaire que partiellement l’objectif israélien, tout aussi illusoire, de transformer tout le Moyen-Orient de façon à ce qu’il accepte Israël sous n’importe quelle forme proposée par le volubile électorat israélien.
Depuis 1945, la politique extérieure Us a toujours été lourde de dangers, mais ce groupe ci est le pire groupe d’incompétents qui ait jamais détenu le pouvoir à Washington, qui a « choqué et effrayé », pour employer l’expression de l’ex-secrétaire à la défense Rumsfeld, lui-même. Pour les guerriers conservateurs les choses sont désastreuses. Le président Bush a fait des élections de mi-mandat un référendum sur la guerre ; pour son parti ça a été une défaite. Désorientation, dépression et sentiment de défaite ont laissé le président et ses néo-cons entre deux eaux. Ils ont le pouvoir pour deux années encore ; de ce fait nous sommes à la merci de personnes irresponsables et dangereuses dont la rhétorique s’est révélée une recette désastreuse en Afghanistan et en Irak – un cauchemar surréaliste.
L’opinion publique étasunienne est en grande majorité opposée à la guerre (55% des votants désapprouvent la guerre, et presque tous énergiquement). L’électorat s’est exprimé contre la guerre et de façon seulement périphérique pour les Démocrates, dont la majeure partie avait vaguement laissé entendre qu’ils allaient faire quelque chose à propos de la guerre en Irak ; mais ils ont immédiatement fait marche arrière sans la moindre honte. Les gens, et en particulier ceux qui se rendent aux urnes, réagissent face à la réalité plus rapidement que par le passé, ce qui signifie que les politiciens traditionnels doivent les trahir très rapidement. Les gens posent des bornes que les politiciens ambitieux ignorent, courant cependant un risque plus grand que jamais, parce que la population a montré qu’elle était prête à renvoyer chez eux les canailles : qu’ils soient Démocrates, comme en 1952 et en 1968, ou Républicains, comme en ce mois de novembre.
Le public étasunien est plus que jamais opposé à la guerre, et personne ne peut plus prévoir ce que l’avenir réserve ; certains Républicains pourraient doubler des Démocrates à gauche, en prenant des positions opposées à la guerre, en conservant ainsi leurs propres positions de pouvoir, ou même en en gagnant de nouvelles. Que la population soit par conséquent, préjudiciablement, cyniquement ignorée – tout comme elle l’a été immédiatement après les dernières élections étasuniennes- est un fait aussi, mais son rôle ne peut pas être surévalué ni ignoré. L’expérience montre que les politiciens, quelle que soit la manière dont ils se définissent et sous toutes les latitudes, ne sont jamais fiables. Jamais. Il est très difficile de prévoir ce que fera cette administration, même si les désastres de ces six dernières années ont rendu bien moins praticables certaines options. En un certain sens, ceci est positif, même si le coût en termes de vies sacrifiées et de richesses dilapidées a été immense.
La commission bipartisane Baker-Hamilton est profondément divisée et même si – avec un accent sur le « si »- elle proposait une alternative claire, le président serait libre de l’ignorer. Le Pentagone a formulé différentes alternatives, synthétisées dans les formules go big, go long (toutes les deux requérant 5 à 10 ans pour « irakiser » la guerre), ou même go home, mais lui aussi est divisé.
Une chose est certaine en tout cas : il n’a ni les hommes, ni le matériel, ni la liberté politique pour commettre les mêmes erreurs qui avaient été commises au Vietnam, comme les deux premières hypothèses le nécessiteraient. En Irak il n’y a pas d’options parce que les USA ont traumatisé le pays tout entier en créant des problèmes immenses qu’ils ne savent pas comment résoudre.
Personne ne peut prévoir ce que feront les USA en Irak parce que l’administration Bush espère préserver l’illusion du succès, et qu’elle est vraiment confuse sur la façon de procéder. Elle a créé un chaos. Très probablement, dans les années à venir, l’Irak restera une tragédie, un pays brisé par la violence. Bush a causé un énorme désastre en mettant en péril la vie de millions de personnes.
Beaucoup de choses dépendent du président, dont la politique a totalement échoué en Irak, et échoue aussi au Liban. Une des options est l’escalade : la guerre avec l’Iran. Israël pourrait attaquer l’Iran pour entraîner avec lui les Etats-Unis, mais, seul, il ne peut être qu’un catalyseur et il le sait, au moins à certains niveaux. Et Ehud Olmert et Bush ont la même approche de ces questions.
Quoi qu’il en soit, Bush n’a pas exclu la guerre avec l’Iran, malgré les avertissements de nombreux représentants de l’armée : un tel conflit aurait de vastes répercussions, il durerait vraisemblablement des années et les Usa le perdraient après avoir généré une Apocalypse. Même s’ils utilisaient des armes nucléaires. Mais cette éventualité devient moins probable parce que le Pentagone y est de plus en plus opposé, et, de plus, il n’a pas de ressources suffisantes pour mener ce genre de guerre, qui pourrait durer des années : à moins que ne soit utilisée immédiatement une force nucléaire écrasante, chose improbable.
Une série de théoriciens néo-cons se sont repentis de l’aventure irakienne, et aussi de certaines des prémisses fondamentales qui l’avaient causée, mais ce serait une erreur de donner pour escompté que cette administration ait un contact avec la réalité, et qu’elle puisse tirer un enseignement de l’électorat ou d’intellectuels néo-cons isolés. Il y a encore énormément de gens à Washington qui poussent pour risquer le tout pour le tout, et cultivent encore des illusions. Reste le facteur impondérable, l’attitude semi religieuse de Bush : fantasme et illusions mêlées à des désirs.
La victoire est-elle au tournant si nous augmentons nos hommes ? Les troupes irakiennes entraînées par les étasuniens pourront-elles gagner sur des ennemis qui ont eu le dessus sur les forces armées Usa ? Une telle stratégie avait été adoptée au Vietnam, et elle échoua. De nombreux présidents décisivement plus sages que Bush ont eu recours à des illusions de ce genre. Pourquoi pas Bush, aussi ? La situation sur le terrain, beaucoup plus problématique pour la puissance étasunienne qu’il n’était prévisible il y a six ans, est un facteur crucial. Mais cela pourrait ne pas suffire à empêcher un comportement irrationnel. Nous, tout simplement, nous ne pouvons pas le savoir. C’est un moment périlleux pour le monde entier. Gabriel Kolko
Mardi 28 Novembre 2006
Gabriel Kolko est historien canadien, auteur de « Le livre noir de la guerre ». Cet article a été traduit de l’anglais à l’italien par Marina Impallomeni, pour il manifesto.
Edition de dimanche 26 novembre 2006 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/26-Novembre -2006/art31.html
Traduit de la version italienne par Marie-Ange Patrizio
3 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
3-1 Guglielmo Ragozzino : "Sommes nous plus tranquille dans le monde depuis que Bush est au pouvoir ?"
La bonne question à se poser est "Sommes nous plus tranquille dans le monde depuis que Bush est au pouvoir ?" Pouvons-nous dormir tranquille ? Non. On sent comme une épée de Damoclès pointée au-dessus de nos têtes.
Les USA sont gouvernés par des malades mentaux en connexion directe avec les dirigeants d'Israël qui ne sont pas mieux. Ces gens-là n'aiment pas la paix. Il faut qu'ils se mêlent de tout, qu'ils mettent leur grain de sel dans d'autres pays. Laisser les Peuples vivre tranquilles, ce n'est pas leur affaire. Ces individus n'aiment pas voir le bonheur planer sur l'Humanité. Ils préfèrent la guerre et ses souffrances.
Un jour de plus : la guerre en Irak bat la 2ème guerre mondiale "La guerre irakienne est depuis hier (samedi 25 novembre 2006, NDT) la seconde plus longue guerre que les Etats-Unis aient jamais menée. Avant-hier, notre titre “1303 ème jour de paix » voulait faire apparaître que le président Georges W. Bush avait déclaré la fin de la guerre de façon un peu anticipée, déjà au printemps 2003. Ensuite les choses ont continué un peu différemment. Désormais, la durée de la guerre irakienne a dépassé celle de la 2ème guerre mondiale, vue des Etats-Unis. Pour eux elle avait en fait commencé le 7 décembre 1941. A cette époque aussi avec une attaque non précédée d’une déclaration de guerre. La différence c’est que cette fois l’attaque n’a pas été portée contre les américains, comme à Pearl Harbor, mais que ce sont eux qui ont bombardé Bagdad, sans préavis, en détruisant avec des bombes géantes et des missiles le restaurant où Saddam Hussein devait se trouver, selon les services secrets".
Extrait de l'éditorial de Guglielmo Ragozzino, http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivoi/26-Novembre-2006/ART39.html
3-2 Merry : Message de la Campagne - Pour le Cessez-le-feu - : Sujet : Dernière chance d'arrêter l'horreur en Irak.
Chères amies, Chers amis,
Ce mois-ci, les Américains ont voté à une écrasante majorité contre la guerre du Président Bush en Irak. Hier, le principal architecte de cette guerre, le secrétaire à défense Donald Rumsfeld, a donné sa démission. Le changement politique est dans l’air aux Etats-Unis, et la Coalition pourrait réaliser—enfin—qu’elle ne peut pas gagner la guerre, et qu’elle n’a pas la légitimité nécessaire pour amener la paix et la stabilité en Iraq sans l’aide de la communauté internationale.
Avec le Congres récemment élu, et un président enfin prêt à écouter, nous avons une opportunité unique pour faire entendre notre voix et demander une nouvelle stratégie pour cette guerre désastreuse. Le moment d’agir est venu.
Pour saisir cette opportunité, suivez l’Étape 1 (Step 1) et adhérez à notre campagne. Jusqu’à maintenant, grâce au support de milliers d’individus comme vous, nous avons publié des annonces dans des journaux américains et britanniques, demandant à la Coalition d’accepter un retrait progressif de toutes ses troupes en Irak et d’accorder un rôle plus important à la communauté internationale. Ajouter votre nom pour appuyer la cause.
www.CeasefireCampaign.org/index.php?id=16
A nous d’assurer que la pression de l’opinion publique mondiale se fasse sentir sur les gouvernements de la coalition lorsqu’ils reconsidèrent la stratégie en Irak, demandant un retrait de troupes et un rôle plus important pour la communauté internationale.
Il est crucial d’agir. Une étude réalisée récemment par l’Université Johns Hopkins a montré que des centaines de milliers de civils ont perdu la vie en Irak—bien plus que l’on croyait—et les experts avertissent que la guerre atteint un point de non retour. Octobre a été le mois le plus violent pour les civils depuis le début de la guerre : des pelotons d'exécution ethniques ont fait des ravages dans les rues Irakiennes. L’ampleur de la tragédie pourrait mettre l’Irak aux côtés du Darfour comme l’une des plus grandes catastrophes du nouveau siècle.
Nous ne pouvons pas permettre cela. Si nous agissons rapidement cette semaine, nous pouvons l’empêcher.
Nous pouvons atteindre nos objectifs en faisant passer le message. Merci bien d’envoyer cet e-mail à vos amis et votre famille. Agissez maintenant an rajoutant votre voix à cet urgent appel à l’action.
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Ceci pourrait bien être notre meilleure opportunité jusqu’au aujourd’hui. Saisissons-la.
Avec Espoir,
Ricken, Ben, Rachel, Paul, Tom, Amparo et toute l’équipe de CeasefireCampaign.org
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3-3 Pétition du Brussel Tribunal pour un retrait immédiat des forces d'occupation en Irak.
Les forces armées américaines doivent négocier un retrait immédiat avec la résistance irakienne. Le peuple américain doit tenir leurs dirigeants pour responsables de crime d’agression ".
"Comment sortir d’Irak? http://www.brusselstribunal.org/ Sources Global Research
Posté par Adriana Evangelizt
5 Annexes
5 -1 IPS News : Irak : Des paysans dans une situation intenable.
Malgré l’optimisme affiché par le Premier ministre irakien pour le secteur agricole, les paysans qui se décarcassent pour survivre racontent une autre histoire.
Dans un discours aux politiciens Irakiens cette semaine, le Premier Ministre Nouri Al-Maliki a loué les succès de son gouvernement en ce qui concerne l’agriculture. Il a souligné le fait, nouveau, que les prix des récoltes sont soutenus par l’Etat, ce qui permet aux agriculteurs de recevoir des subsides et les encourage à continuer à faire pousser leurs récoltes. Il a cependant omis de mentionner les montants qui sont versés pour soutenir les prix.
Haji Jassim, un agriculteur de la région rurale d’Al-Jazeera, près de Ramadi, expliquait à IPS, dans la maison familiale à Bagdad :« Le Premier Ministre n’a pas l’air d’être conscient des vrais problèmes que nous affrontons ici.(...) Ce qu’il (Al-Maliki) a dit aurait été juste si les prix étaient le seul problème, mais quelqu’un devrait lui le mettre au courant des autres difficultés que nous affrontons ».
Selon Jassim, un des principaux problèmes est le manque de main-d’œuvre, étant donné que la plupart des jeunes hommes qui n’ont pas été tués par les troupes US et irakiennes sont soit en prison, soit ont disparu.
Il a ajouté, dépité, que des obstacles comme le manque d’électricité, de carburant et de sécurité sur le terrain, et « l’homme qui prétend nous soutenir devrait être au courant des dizaines d’autres problèmes auxquels s’affrontent les agriculteurs ».
Sous le régime de Saddam Hussein, qui a été renversé par les forces conduites par les Etats-Unis en 2003, le gouvernement achetait les récoltes aux fermiers pour les encourager à continuer à cultiver. Ainsi, le gouvernement garantissait que les paysans pourraient vendre leurs récoltes, malgré la dégradation qu’a subie le marché suite aux sanctions économiques imposées par les Nations Unies en 1990.
Actuellement, beaucoup de paysans préféreraient même que la dictature de Saddam Hussein restât en place, à cause des privations économiques qui sont devenues si sévères sous l’occupation conduite par les Etats-Unis.
Ali Abdul-Hussein, un fermier de Diwaniya, qui cultivait autrefois du riz, mais qui travaille maintenant comme ouvrier à Bagdad, expliqua à IPS : « Ce qu’ils appellent "le régime condamné" nous fournissait tout ce dont nous avions besoin. Des semences, du carburant, des tracteurs, des moissonneuses, et toutes les autres choses dont nous pouvions avoir besoin. Nous étions heureux d’être débarrassés de Saddam, mais maintenant nous souhaiterions avoir accès ne serait-ce qu’à moitié des services qu’il nous fournissait. »
L’économie irakienne dans son ensemble a subi les effets négatifs de l’occupation et des problèmes qui lui sont liés. Certaines évaluations estiment le taux de chômage à 50%, ce qui est significativement plus haut qu’à l’époque des sanctions.
Selon les Integrated Regional Information Networks (Réseau Intégré Régional d’Information - IRIN), qui est un service d’actualités et d’information humanitaires des Nations Unies : « Jusqu’à moitié de la population du pays est actuellement sans emploi en Irak, où les femmes représentent presque 60% de la population totale. »
En 2005, le Ministère Irakien du Travail et des Affaires Sociales a estimé le taux de personnes sans emploi à 48%.
Un autre obstacle auquel doivent faire face les agriculteurs en Irak est le taux d’inflation qui s’est envolé à presque 70%, selon le ministre de la planification, Ali Baban.
Baban a expliqué aux journalistes en septembre 2006 que les prix avaient augmenté pour tous les produits utilisés pour mesurer l’inflation, y compris la nourriture, les carburants, les transports, les services médicaux et les médicaments, les vêtements, la propriété, l’ameublement et les autres biens essentiels.
Partout en Irak, ce sont le pétrole et l’électricité qui ont subi les augmentations les plus importantes : 374% au cours de l’année dernière. Or, ils sont tous les deux essentiels pour les fermiers irakiens. Autre mauvaise nouvelle pour les agriculteurs : l’augmentation de prix de l’ordre de 218% qu’a connu le secteur des transports.
Ainsi, le coût croissant de la production agricole vient aggraver la hausse générale des prix du marché qui devient de plus en plus insupportable pour les Irakiens, et transforme leur vie quotidienne en un défi permanent.
Un autre problème qui a entravé la productivité agricole est le manque de sécurité.
Un agriculteur, Latif Hameed a dit au cours d’un entretien : « Comment faire pour livrer les récoltes aux entrepôts de Monsieur Maliki ? Des milices sont en train de s’y installer, et si vous êtes sunnite, ils vous tueront et vous prendront votre argent. Si vous êtes chiite, ils prendront votre argent, et vous remettront en liberté sur paiement d’une rançon. »
Une des premières tueries sectaires perpétrées par les milices chiites, et à l’époque la plus célèbre, a eu lieu à Jameela, le principal marché de gros de Bagdad. Des escadrons de la mort ont tué 14 fermiers sunnites de Madaiin alors qu’ils y vendaient leurs légumes aux marchands.
Depuis lors, le marché a été de fait paralysé parce que l’augmentation importante des activités des milices fait que les fermiers ne s’y sentent plus en sécurité.
En outre, quelques experts de la production agricole disent que le travail des fermiers a été entravé par les dysfonctionnements de l’infrastructure. Ainsi, un professeur d’agriculture de l’Université, qui a exigé le strict anonymat, a dit à l’IPS, à Bagdad, que l’agriculture en Irak ne pourrait pas s’améliorer dans un proche avenir « parce que notre sol a été endommagé par la montée du niveau de la nappe phréatique suite aux dysfonctionnements des systèmes de drainage. »
Les systèmes de drainage dépendent des pompes, qui sont presque à l’arrêt à cause des pénuries d’électricité et de carburants.
Ce professeur a ajouté « le manque de matériel comme les fertilisants et les produits pour le traitement du sol ont affecté la production agricole du pays, et même quand on les trouve, ils sont trop
chers et de mauvaise qualité. »
Dans une étude qui sera bientôt publiée par l’Institut d’économie de l’Irak, plus de 75% des légumes et des fruits consommés en Irak sont importés depuis la Syrie, la Jordanie et l’Iran.
Dahr Jamail et Ali al-Fadhily
IPS News, 16 novembre 2006.