mercredi, janvier 31, 2007

N° 247 - Journal d'Irak Special dossier- 31/01

Sommaire :

1 Médias.

1-1 La vérité sur l'irak.

2-1 Des syndicalistes en lutte.

2 Les Brèves.

2-1 Bert De Belder interview Salam Ismaïl : Bagdad «ici c’est l’horreur ».

3 Dossier & Point de vue.

3-1 Point de vue de Pol De Vos : La «nouvelle» stratégie de Bush.

3-2 Point de vue Lucio Manisco* : Plans de guerre de Georges Bush pour mettre en déroute l'«ennemi».

3-3 Point de vue de Pol De Vos: La résistance populaire tient des quartiers entiers de Bagdad

4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net.

4-1 Reportage de vue de Lucy Bateman : Envahir un pays qui ne nous a rien fait ?

4-2 Pour une mobilisation internationale des travailleurs et des jeunes contre la guerre en Irak.

5 Annexes

5-1 Point de vue de Barry Grey : Observations sur la démocratie à la mode de Washington.

5-2 Point de vue de Michel Chossudovsky : La « diabolisation » des musulmans et la bataille pour le pétrole.





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1 Médias

Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information

Marc

1-1 La vérité sur l'irak.

http://usa-menace.over-blog.com/article-5421326.html

envoyé par aljaziira


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2 Les brèves

Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information

Marc

2-1 Des syndicalistes en lutte.

En Irak, au milieu de la guerre et de l’occupation militaire, les syndicats restent l’un des seuls traits d’union entre travailleurs, hommes et femmes, de différentes origines culturelles ou confessionnelles. Malgré les difficultés, ils luttent pour améliorer la vie quotidienne, obtenir des droits sociaux et en finir avec l’occupation.

En Irak, des syndicalistes en lutte

La Fédération des conseils ouvriers et syndicats en Irak (FCOSI) a organisé, le 27 décembre à Bassora (sud de l’Irak), une importante manifestation contre la hausse du prix du fuel, devant le siège de la Compagnie pétrochimique publique. La hausse des prix est organisée par le gouvernement afin de faciliter le processus de privatisation.

« Sous prétexte de faibles profits, des milliers de travailleurs risquent d’être mis dehors », a dénoncé Falah Alwan, secrétaire général de la FCOSI. En effet, 5000 ouvriers de la raffinerie sont menacés de licenciements liés à ces privatisations. Déjà, les salaires, qui sont gelés depuis plusieurs années, sont payés avec un retard toujours plus important. Une seconde hausse du prix du fuel, principal moyen de chauffage, est prévue en mars.

Le 12 janvier, à l’appel de la FCOSI et d’autres organisations, des travailleurs de quartiers sunnites et chiites ont manifesté ensemble contre la corruption la centrale électrique de Karbala, à 100 km au sud de Bagdad. La FCOSI a appelé au départ des troupes d’occupation et exigé que les ouvriers jouent un rôle déterminant dans la création du futur gouvernement irakien dans les lois sociales et dans la constitution.

A Zakho, au Kurdistan d’Irak, la FCOSI dénonce les discriminations contre les travailleurs Arabes venus du centre et du sud de l’Irak, qui reçoivent des paies inférieures à celles des Kurdes et des travailleurs étrangers. Les ouvriers arabes sont de plus en plus nombreux à venir chercher du travail à Zakho et dans les autres villes Kurdes, en raison du manque de boulot et de sécurité dans le centre et dans le sud.

A Bagdad, le Syndicat des services de la FCOSI évalue à 132 le nombre des coiffeurs assassinés par les milices islamistes dans les quartiers d’Al-Amil et Al-Bayaa. Les islamistes considèrent que la coiffure est contraire à la religion.

Enfin, le 5 décembre 2006 à Bagdad, plusieurs leaders syndicaux de la FCOSI, présidée par Falah Alwan, de la FGTI (Fédération générale des travailleurs irakiens), présidée par Hmoud Majid et du Syndicat des ingénieurs en Irak, présidé par Ali Husein Msheil, se sont rencontrés dans les locaux de la FCOSI, rue Al-Zaim à Bagdad, en vue d’organiser une conférence générale des travailleurs. Leur objectif est de discuter des problèmes essentiels des travailleurs dans la situation de guerre civile et de mettre fin à la division actuelle du mouvement ouvrier. Déjà, lors de son premier congrès, la FGTI avait lancé un appel en faveur d’une fusion avec la FCOSI.

www.solidariteirak.org





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2-2 Bert De Belder interview Salam Ismaïl : Bagdad : «ici c’est l’horreur »

Le Dr. Salam Ismaïl lors d'une conférence organisée par intal en décembre 2005

Dr Salam Ismaël est le secrétaire général de l’association « Docteurs pour l’Irak », partenaire d’Intal/ Médecine pour le Tiers Monde. En septembre, il s’est rendu à Londres pour y suivre un master en santé publique. C’est néanmoins depuis son GSM irakien que je lui aie parlé dernièrement. « Je suis en Irak. J’ai du y revenir pour ma famille » m’explique-t-il.

« Un de mes oncles et un neveu ont été tués. Il y a de cela deux semaines, notre maison a été la cible de tirs. Chaque mur porte la marque des balles, le lit de ma sœur n’a pas été épargné. J’ai donc du interrompre mes études pour pouvoir veiller sur les miens. »

La voix de mon jeune confrère trahis une intense agitation lorsqu’il me déverse ses impressions. « La situation est abominable, plus encore que je ne l’imaginais. Nous nageons dans l’horreur. Bagdad est devenue une ville fantôme. Chaque jour, de nouveaux corps jonchent nos rues. Peu se risquent à mettre le nez dehors, les quelques téméraires qui sortent de chez eux tentent en fait de quitter Bagdad, et souvent l’Irak. »

Dr Salam, lui, est rentré à Bagdad. Qu’en est-il de son organisation médicale ? Peut-elle encore travailler ? « Nous sommes dans une phase d’évaluation de l’ensemble de nos activités » répond-il « Nous sommes tous jours actifs à l’Ouest, au Nord et à Basra, au sud de Bagdad. Je me rends demain dans cette ville afin de pouvoir y constater la situation. Nous envisageons le déménagement de notre quartier général de Bagdad à Basra ; Car dans la capitale, fournir des soins de santé est devenu impossible. Nos projetons, dans une région qui nous le permettra, d’ouvrir une clinique dans un quartier populaire. Un tel projet servirait de base au développement de notre travail. »

Désire-t-il encore ajouter quelque chose ? « Celui qui s’évertue à croie que les Etats-Unis, en tant que force occupante, possède encore ne serait-ce qu’une once de contrôle dans ce pays, se trompe lourdement. Le gouvernement irakien n’a, lui non plus, aucun pouvoir sur la situation. Le contrôle est dans les mains des milices chiites qui sèment la terreur. Cela doit changer de toute urgence, car chaque jour qui passe amenuise les quelques espoirs qui restent à l’Irak. »

Bert De Belder

lun 08 jan 2007

Bert De Belder est le coordinateur de Médecine pour le Tiers Monde, l’une des asbl partenaires de l’Ong ’intal.



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3 Dossier & Point de vue

Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs

mais doit être vu comme information

Marc

3-1 Point de vue de Pol De Vos : La «nouvelle» stratégie de Bush .

«Échouer en Irak serait une catastrophe», a déclaré Bush. Et de décider ensuite d’envoyer 21 500 hommes de plus à Bagdad.

Depuis 2003, l’armée américaine a consacré presque 500 milliards de dollars, soit 1 600 dollars par citoyen américain, à la guerre en Irak, en plus du budget normal de la Défense qui avoisine lui aussi les 500 milliards de dollars par an. Ce montant équivaut à 18 700 dollars par Irakien.

Si « liberté, démocratie et possibilités de développement pour le peuple irakien » étaient les objectifs de cette guerre, son échec est total. Mais le président Bush s’obstine à prétendre qu’« une victoire est possible » en Irak. Pour lui, sens du mot « victoire » est décidément bien différent…

Prochainement, le Parlement irakien aura à voter la « loi sur le pétrole ». Le journal britannique The Independent explique comment cette nouvelle loi va ouvrir de façon quasi illimitée les réserves pétrolières irakiennes, parmi les plus importantes au monde, à Exxon Mobil, BP, Shell, etc. Pour la première fois depuis 1972, ces multinationales vont pouvoir exploiter et négocier comme bon leur semble le pétrole irakien.

La loi avait déjà été concoctée plusieurs mois avant l’invasion de mars 2003. À la demande de Bush, Phillip Carroll, un ancien administrateur de Shell, avait déjà élaboré un plan. Ensuite, il avait été désigné comme chef de la commission censée « conseiller » le gouvernement irakien à propos de sa législation de l’industrie pétrolière. La loi stipule que les Irakiens restent propriétaires du pétrole, mais que les multinationales se voient confier le contrôle intégral de son exploitation. De la sorte, les compagnies pétrolières sont assurées de 75 % des bénéfices et les milliards de dollars de rentrées du pétrole passeront sous le nez de la population irakienne.

Républicains et démocrates : un seul front pétrolier

Les républicains et les démocrates américains ne sont peut-être pas d’accord sur la stratégie et la tactique en Irak, mais ils chantent à l’unisson quand il s’agit de l’avenir du pétrole irakien. Les deux partis ont travaillé de concert au sein de l’Irak Study Group (ISG). Les recommandations qu’ils ont formulées en faveur d’une nouvelle politique irakienne sont très claires. À court terme et le plus vite possible, le gouvernement irakien va devoir approuver cette loi sur le pétrole, au plus tard début 2007. À l’inverse de ce que Bush fait aujourd’hui, l’ISG avait proposé de réduire progressivement les effectifs américains en Irak. Mais le rapport disait également que les troupes américaines allaient encore devoir rester très longtemps en Irak afin d’assurer, en compagnie des services de sécurité irakiens et des « services privés de surveillance » (des mercenaires) la sécurité de l’exploitation pétrolière par les multinationales

Bush et son gouvernement font une tout autre évaluation que vous et moi de cette occupation désastreuse. Le sort de la population irakienne n’y entre même pas en ligne de compte. Bush et consorts représentent les intérêts du lobby américain de l’armement, des multinationales pétrolières et de l’industrie militaire, lesquels ont gagné des sommes colossales, dans cette guerre. En outre, ce pétrole est un instrument indispensable pour pouvoir maintenir le plus longtemps possible l’hégémonie mondiale des États-Unis.

Pol De Vos
24-01-2007

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3-2 Point de vue Lucio Manisco* : Plans de guerre de Georges Bush pour mettre en déroute l'«ennemi».

Analyse du député européen (élu du parti des communistes italiens, rien à voir avec les "démocrates de gauche"...)
L'option d'une attaque aérienne contre les implantations économiques et militaires de l'Iran, qui est à l'étude chez les stratèges du Pentagone depuis plus de deux ans, est entrée en phase d'actualisation en novembre dernier après la défaite républicaine aux élections du congrès et les revers de plus en plus catastrophiques des opérations militaires et politiques étasuniennes en Irak.
L'hypothèse selon laquelle les dernières décisions du vice-président Cheney et des néocons, annoncées par le président Georges Bush, auraient uniquement pour objectif de trouver des solutions postiches comme l'irakisation du conflit, retarder le moment de la défaite et laisser, en 2008, à une administration démocrate, le devoir d'évacuer les derniers fonctionnaires étasuniens des toits de l'ambassade à Bagdad, se révèle optimiste et a été démentie par les faits : seule une grande guerre moyen-orientale avec la participation d'Israël et de l'Otan, selon les plans de personnages comme Douglas Feith, David Wurmser, Michael Ledeen et les autres de l'American enterprise institute arrivés pour combler les vides des derniers remaniements, pourra remanier les cartes moyen-orientales, rétablir un hégémonie indiscutée militaire et économique de la superpuissance dans ce secteur stratégique, arrêter, freiner ou conditionner l'ascension de pays comme la Chine et l'Inde, redimensionner les desseins ambitieux de la Russie de Poutine, et last but not least maintenir au pouvoir dans deux ans les néo-cons et les théo-cons et les sauver des galères de leur propre patrie. Ce sont les faits, et non les interprétations ou les premiers commentaires alarmés du New York Times et du Washington Post, qui indiquent que des plans aussi fous sont en phase d'activation avancée. Jeté aux orties le plan Baker-Hamilton pour la réduction et la re-délocalisation du dispositif militaire Usa en Irak et surtout pour un engagement diplomatique et politique de la Syrie et de l'Iran dans la stabilisation du pays ; l'administration Bush a choisi l'option diamétralement opposée d'envoyer 21.500 soldats à Bagdad et dans la province d'Anbar, et de recruter 90 mille autres soldats et marines comme prélude à un inévitable retour à la conscription obligatoire. Si 21.500 militaires de plus sur le théâtre des opérations représente une escalade, il s'agit d'une escalade singulière alors qu'à l'époque de Rumsfeld, les critiques de l'opération shock and awe soutenaient que 200 mille autres soldats n'auraient pas été suffisants pour dompter l'insurrection et les nettoyages ethniques déchaînés par les autorités étasuniennes, et qui ont ensuite échappé à leur contrôle.

Les caractéristiques et les spécialisations des sept ou huit nouvelles brigades qui sont en train d'affluer en Irak indiquent au contraire qu'une grande part d'entre elles sera affectée à des tâches de défense des lignes de communication et à installer des centaines de batteries anti- missiles « Patriot-II » contre des mesures de rétorsions extérieures dans la perspective passée sous silence d'un conflit élargi à d'autres pays. Quelques (peu) centaines d'officiers et sous officiers étasuniens seront embedded dans des services irakiens à majorité chiite pour éviter que ceux-ci ne se consacrent exclusivement à égorger les civils sunnites au lieu de tenter de rétablir l'ordre à Bagdad.

Stupéfiant, à ce sujet, l'envoi de milices kurdes dans la capitale, décision comparable à celle d'envoyer des troupes autrichiennes en Sicile pour combattre la mafia. Comme (il a été) par ailleurs attesté par le président Bush, ce sont les limites qui ont été imposées jusqu'à cs derniers jours à l'utilisation de moyens militaires étasuniens qui ont empêché les tentatives de reprendre le contrôle de la capitale : voilà pourquoi depuis dix jours les quartiers rebelles sont pilonnés par les « Apache », les « C-10 » et les « F-16 » de l'aviation étasunienne avec un résultat du style « le calme règne à Varsovie ».

Bien plus importante et menaçante dans le cadre de la grande guerre moyen-orientale projetée (est) la mobilisation de la puissance aéronavale Us dans le Golfe Persique et dans l'Océan indien : à la Cinquième flotte, basée au Bahrayn avec un porte-avions et vingt grandes navires, viendra s'ajouter un escadron naval complet du Pacifique, fort d'un ou peut-être deux porte-avions et vingt-cinq unités parmi lesquelles croiseurs, sous marins nucléaires, unités lance-missiles et navires de soutien. Au total, deux des porte-avions pourront garder opérationnels dans l'espace aérien, vingt quatre heures sur vingt quatre, 185 avions bombardiers de chasse à quoi s'ajouteront les « B-52 » de la base de Diego Garcia et les « Stealth » invisibles aux radars, venant de Aviano, Vicenza (deux bases étasuniennes au nord-est de l'Italie, NDT) Stanheim et East Anglia. Et, pour la première fois après la seconde guerre mondiale, le commandement opérationnel des forces armées de terre, mer et air, « Centcom », a été confié non pas à un général de l'armée mais à un amiral, William J. Fallon, transféré depuis l'échiquier stratégique du Pacifique.

De tout premier rôle dans ce scénario guerrier, le rôle d'Israël : l'échec de l'attaque dévastante contre le Liban est probablement dû non seulement à la résistance du Hezbollah mais aussi au fait que les hauts commandements militaires en Israël étaient occupés à d'autres travaux. Par exemple, les exercices avec la nouvelle flottille de sous marins allemands Dolphin équipés de missiles Tomahawk-Cruise, déjà répartis dans l'Océan Indien, et avec d'autres chasseurs bombardiers F-16 de nouvelle génération, fournis par les Etats-Unis et armé de bombes à « haute pénétration » ou « bunker busting ». Nombre de ces équipements aériens ont été utilisés l'année dernière dans des incursions nocturnes sur une cible qui simulait le site nucléaire iranien de Natanz et dans des vols à longue portée depuis deux bases israéliennes sur Gibraltar. Si une première attaque sur l'Iran devait partir d'Israël, provoquant des ripostes du genre, l'appui des Etats-Unis non seulement serait massif mais balaierait toute opposition du Congrès et d'une grande partie de l'opinion publique étasunienne.

Pendant ce temps, la campagne de propagande de l'administration Bush contre l'Iran continue à un rythme de plus en plus fébrile : la veille de l'incursion des forces spéciales étasuniennes sur le consulat de la ville kurde d'Arbil, le président avait proclamé son intention d' « identifier et détruire les réseaux qui fournissent des armées de technologie avancée et un entraînement aux ennemis de l'Irak ». Le nouveau secrétaire à la défense Robert M. Gates en mission à Kaboul et au commandement de l'Otan à Bruxelles, revenait ce 16 janvier sur le même thème en affirmant que l'Iran « se comportait de façon extrêmement négative au Moyen-Orient » et que les Etats-Unis, avec la mobilisation de leur dispositif naval dans ce secteur, entendaient montrer leur détermination de maintenir leur présence dans le Golfe Persique. En ce qui concerne l'Afghanistan, ce même Gates s'est trouvé d'accord avec le super faucon et secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, sur la prévision d'une insurrection générale des talibans au printemps prochain et sur la nécessité que les pays européens, renforcent leur présence militaire dans ce pays pour « mettre en déroute l'ennemi ».

Enfin, il y a eu le voyage de la secrétaire d'état Condoleeza Rice au Moyen-Orient, destiné officiellement à faire redémarrer les négociations de la feuille de route entre Israël et la Palestine. En réalité - a écrit l'ex-assistant secrétaire d'état James Dobbins sur le New York Times - le véritable objectif de cette mission a été celui de lancer une coalition anti-iranienne parmi les gouvernements arabes les plus conservateurs, et de contribuer au financement et à l'armement de milices anti-Hezbollah et anti-Hamas au Liban et en Palestine.

En dehors d'une opposition verbeuse qui devrait trouver son expression dans une résolution du congrès contre l'escalade en cours -quelque chose du style d'une recommandation qui laissera du temps - le nouveau Congrès à majorité démocrate n'entend pas du tout défaire cet effrayant scénario de guerre par les pouvoirs législatifs dont il dispose : repousser, en février, la requête du président d'ajouter 65 milliards de plus au financement du conflit irakien, lancer des enquêtes pour corruption et malversation contre les plus grands représentants de l'administration étasunienne ou même, lancer la procédure d'impeachment, c'est-à-dire de destitution du chef de l'exécutif pour avoir menti sur les raisons de la guerre et sur la gestion qu'il en fait depuis plus de trois ans.
Lucio Manisco

Lucio Manisco sur les derniers plans de l'administration Bush vers l'Iran.
Marie-Ange Patrizio
Lucio Manisco est député européen, élu au Partito dei comunisti italiani, membre du groupe GUE/NGL voir http://www.luciomanisco.com/

From: Marie-Ange Patrizio
Edition de dimanche 21 janvier 2007 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/quotidiano-archivio/21-Gennaio-2007/art6.html
Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio

Posté par Adriana Evangelizt


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3-3 Point de vue de Pol De Vos: La résistance populaire tient des quartiers entiers de Bagdad.

Les 21 500 soldats américains supplémentaires doiventils vraiment se rendre à Bagdad « pour éviter d’autres bains de sang » ?

Le 9 janvier, l’armée américaine engageait des hélicoptères Apache et des avions de combat F-15 dans une tentative de reconquérir le district entourant Hayfastreet, au centre de Bagdad, à quelques kilomètres de la Zone verte où se situent les bâtiments du gouvernement irakien et l’ambassade des États-Unis. Début 2005, ce district était tombé sous le contrôle des Américains. Mais, à l’automne 2006, la résistance en reprenait les rênes. Les troupes d’occupation ont dû abandonner leurs positions dans le quartier, après l’échec total de l’offensive d’automne de reprise du contrôle de la capitale1.

Les combats ont atteint un point culminant le matin du mardi 9 janvier, lorsque 400 soldats américains appuyés par 500 recrues irakiennes ont essayé de pénétrer dans le quartier, épaulés par des milices chiites radicales et des escadrons de la mort. Mais, bien organisée, la guérilla urbaine leur a opposé une résistance opiniâtre. Les blindés ont été pris sous des tirs nourris de mortiers, de lance-grenades et autres coups de feu en provenance des toits avoisinants2. Finalement, l’armée US a dû engager ses avions et hélicoptères pour déloger la résistance3.

Une porte-parole de l’armée américaine a justifié cette attaque massive du fait qu’ « il s’agissait d’une zone avec des actions incessantes des insurgés qui contrecarrent à tout moment nos opérations dans la capitale4 ». L’épine dorsale de cette résistance est constituée en grande partie d’hommes de l’ancienne armée irakienne. Les Américains les présentent systématiquement comme des « sunnites », mais il s’agit d’une résistance anti-américaine, d’une composition très large et diverse, dont des sunnites, des chiites et des Kurdes5.

Milices radicales et escadrons de la mort

Au contraire de ce que prétendent les Américains, ils appuient les milices radicales et les escadrons de la mort afin de reconquérir et contrôler les quartiers de la ville aux mains de la résistance. Ces milices entretiennent d’étroits liens avec les sommités du gouvernement irakien. Intimidations, enlèvements et assassinats sont monnaie courante6.

Mais pourtant, la situation s’avère intenable. Les 21 500 soldats américains envoyés en renfort doivent appuyer les troupes et milices irakiennes pour l’instante tenue en échec. Ce qui se passe autour de Hayfastreet est très révélateur. C’est une image de l’avenir immédiat du pays : une stratégie contre la résistance populaire et dans laquelle les actions des escadrons de la mort et des groupes paramilitaires seront de plus en plus importantes tandis que l’implication directe des États-Unis va devenir de plus en plus visible.

Pol De Vos
24-01-2007
1 New York Times, 10 janvier 2007. • 2 The Independent, 12 janvier 2007. • 3 CNN, 9 janvier 2007. • 4 Associated Press, 10 janvier 2007. • 5 L'Irak face à l'occupation, M. Hassan et D. Pestieau, EPO, 2004. • 6 Iraqsolidaridad, 12 janvier 2007



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4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net

4-1 Reportage de vue de Lucy Bateman : Envahir un pays qui ne nous a rien fait ?

Les nouveaux déserteurs américains,

Extrait du reportage

Dean Walcott, vingt-cinq ans, a servi deux fois en Irak. Traumatisé par les images de nombreux soldats blessés, il a déserté en décembre.

« Aucun entraînement ne peut vous préparer à ça. » Dean Walcott était déployé à l’hôpital militaire de Landstuhl, près de Stuttgart, en Allemagne. Très calme, il raconte : « On recevait les soldats américains blessés en Irak. À - certains, il manquait des membres, d’autres avaient perdu leur visage. On accueillait des hommes dans un tel état que leur corps n’était plus identifiable, d’autres qui avaient tellement fondu que les médecins - n’arrivaient pas à trouver une veine. Pendant que nous étions à Landstuhl, un attentat contre une base américaine située à Mossoul a fait exploser une réserve de - kérosène. Je vous laisse - imaginer. »

Le caporal Dean Walcott, vingt-cinq ans, est un bon petit gars américain comme on aime à les imaginer. Solide, le regard franc, la casquette vissée sur des cheveux ras, ce natif du Connecticut s’est engagé dans les marines en août 2000, à dix-sept ans, pour que l’armée lui finance ses études. Il y a un mois, il quitte le camp de marines Lejuene, en Caroline du Nord, rassemble ses économies, et monte dans un bus Greyhound en direction du Canada. « Ma famille m’avait dit que je ne passerais jamais avec mes papiers d’identité militaires. À la frontière, une dame m’a demandé si j’avais des explosifs dans mon sac. J’ai dit non, elle m’a dit bienvenue au Canada. » De l’autre côté l’attend Michelle Robidoux, une des animatrices de la campagne d’appui aux déserteurs.

« À Landstuhl, j’ai réalisé combien cette guerre que je soutenais causait de souffrances, chez les soldats comme chez les civils. Il vient un moment où on se dit que le commandement a tort. Je suis étonné que cela m’ait pris tant de temps, mais pendant quatre ans je suis passé d’affectation en affectation, sans avoir le temps de penser. » En 2003, il est déployé une première fois en Irak, pour renforcer la police militaire. « Aux informations, on parlait des convois qui se faisaient - tirer dessus : c’était nous. » Ensuite l’Allemagne, puis il retourne en Irak. La mission est plus tranquille, mais Dean a perdu pour de bon ses illusions et le fait savoir. Un jour son régiment reçoit la visite de Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la Défense : « Les chefs voulaient des volontaires pour lui poser des questions. J’ai levé la main, ils m’ont dit : "Pas toi, on sait ce que tu penses" », raconte-t-il avec un sourire amer.

De retour aux États Unis, il demande à consulter un - psychologue. « Mon commandement était d’accord, mais seulement une fois par mois. Le reste du temps, antidépresseurs. Alors que je sais qu’il faut de fréquentes visites pour qu’une thérapie fonctionne. Mais la philosophie de l’armée, c’est : "Tais-toi, fais ton travail, on gérera ça plus tard", ce qui veut dire - jamais. » Il - insiste : « Toutes les guerres ne sont pas mauvaises. Les gens ont le droit de se défendre. Mais envahir un pays qui ne nous a rien fait ? » Dean a de la famille à New York, alors « attraper Ben - Laden, ça avait un sens. Mais être en Irak ? Trouver les armes de destruction - massive ? Attraper le diabolique Saddam Hussein ? - Sérieusement ! ».

C’est sa dernière affectation qui le décide à fuir. Il est muté dans une petite unité où il est sûr de ne pas retourner au front. « On recevait des réservistes qu’on envoyait en Irak pour des missions de quatorze mois. Je demandais à ces gens de partir à ma place. C’était mal. J’avais le sentiment que ceux qu’on envoyait là-bas se tapaient les boulots les plus durs : ramasser des corps, enlever au bord des routes les déchets piégés. On les envoyait mourir comme de la chair à canon. »

Sa famille a soutenu sa - décision, sa soeur trouve très « cool » d’avoir un frère au Canada. Installé à Toronto chez un autre déserteur, il - attend son permis de travail. Fan du démembrage d’ordinateurs, Il veut travailler dans l’informatique et louer un - appartement « avec une chambre d’amis pour loger les suivants ». En attendant, il aide la campagne de soutien, pour lui rendre « l’aide et la compassion » qu’il a reçues. ( N.d.l.r : Voir le site de Campagne d’appui aux résistantEs à la guerre www.resisters.ca.) Pense-t-il être courageux ? « Je m’en fiche. Je suis ici parce que j’y crois, parce qu’il faut mettre de la morale dans tout ça, et amener les gens à penser sérieusement. »

L. Bateman envoyée spéciale.

L’ Humanité, 18 janvier 2007. ( ps Lire la suite du reportage de Lucy Bateman sur le site de L’ Humanité.



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4-2 Pour une mobilisation internationale des travailleurs et des jeunes contre la guerre en Irak

Le World Socialist Web Site et le Comité international de la Quatrième Internationale en appelle à tous les travailleurs, les étudiants et les jeunes socialement conscients de partout dans le monde pour qu’ils se consacrent en 2007 au développement d’un mouvement de masse international de la classe ouvrière contre les guerres des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan.

L’administration Bush a ordonné que 21 500 soldats supplémentaires se rendent en Irak pour mettre fin à l’opposition à l’occupation américaine, ce qui signale une intensification majeure d’une guerre qui a déjà coûté la vie à des centaines de milliers d’Irakiens, à 3000 soldats américains et plusieurs centaines de soldats britanniques, italiens, espagnols, ukrainiens et d’autres pays de la « coalition ».

Bush a été clair sur le fait que non seulement il a l’intention de pointer la puissance de feu américaine contre les quartiers très peuplés de Bagdad et la population des centres de la province rebelle d’Anbar, il prépare aussi de nouvelles guerres d’agression, comme le démontre la concentration des forces navales dans le golfe Persique et l’offensive diplomatique de Washington pour trouver des alliés au Moyen-Orient contre l’Iran et la Syrie.

Les ordres de Bush pour « chercher et détruire » les soi-disant réseaux de soutien aux « insurgés et aux terroristes » en Irak préparent le terrain pour une augmentation des provocations et des incursions militaires dans ces deux pays.

La guerre d’Israël au Liban de juillet dernier visant à éliminer le Hezbollah a été soutenue par les Etats-Unis comme le premier pas dans sa mobilisation contre l’Iran et la Syrie. L’échec israélien, loin d’avoir éloigné le danger d’un élargissement de la guerre, ne l’a qu’augmenté. Des reportages ont fait état des détails de plans avancés tant d’Israël que de l’armée américaine pour une attaque sur l’Iran qui ferait usage de l’arme nucléaire pour la première fois depuis 1945.

Les ouvertures des Etats-Unis aux Etats où prédominent les sunnites, comme l’Arabie saoudite et l’Egypte, pour trouver un appui contre l’Iran chiite menacent de transformer la guerre civile en Irak en un conflit confessionnel qui engouffrera toute la région.

Ces actions ont été réalisées au mépris ouvert des sentiments de la vaste majorité de la population mondiale. Dans un pays après l’autre, les sondages ont montré à maintes reprises une opposition écrasante à la guerre.

La Maison-Blanche a ignoré la volonté expresse du peuple américain, qui s’est rendu aux urnes en novembre dernier pour voter contre la guerre et pour retirer le contrôle des deux chambres du Congrès américain aux républicains. En Irak même, la plupart des personnes non seulement veulent la fin de l’occupation militaire, mais appuient les attaques armées contre les occupants étrangers.

Les Etats-Unis ont envahi l’Irak dans le but d’obtenir le contrôle exclusif des immenses réserves en pétrole du pays et de créer une base pour la réalisation d’ambitions plus larges de domination au Moyen-Orient et en Asie centrale. Dans toutes les régions du globe — du Moyen-Orient à l’Amérique latine en passant par le Pacifique Sud — la concurrence s’intensifie entre les grandes puissances pour les ressources, le travail à bon marché et les marchés. Une lutte pour un nouveau partage de l’Afrique est en cours. En Somalie, la machine militaire américaine a commencé le massacre des Africains, envoyant ses avions de guerre et ses unités d’opérations spéciales d’assassinat tout en fomentant une guerre régionale.

Washington a dévoilé ses plans pour une augmentation permanente de la taille de l’armée et des marines américains en préparation de futures interventions. En réponse, toutes les principales puissances, y compris celles qui sont en train d’émerger telles l’Inde et la Chine, augmentent elles aussi leur capacité militaire et se préparent à la guerre pour la défense de leurs intérêts. L’éruption violente du militarisme américain menace toute l’humanité, faisant planer le danger d’une conflagration mondiale.

De plus en plus, le rôle mondial que prend l’impérialisme américain, avec son mépris de la loi, sa rapacité et sa témérité, ressemble de plus en plus à celui qu’avait pris l’impérialisme allemand et japonais dans la période précédant l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale en 1939. Comme dans les années 1930, il semble de plus en plus évident que la direction du monde a été donnée à des fous à lier.

Toutefois, ce qui semble être folie est en fait le produit de la structure économique du capitalisme mondial et des intérêts matériels des classes dirigeantes. On trouve les causes fondamentales de l’éruption du militarisme impérialiste dans les contradictions du capitalisme mondial — les contradictions entre une économie intégrée mondialement et le système capitaliste des Etats-nations et entre les processus sociaux de production et le caractère anarchique d’une économie de marché basé sur la propriété privée.

Ces contradictions ont été grandement intensifiées dans le dernier demi-siècle en conséquence d’une intégration toujours plus grande de l’économie mondiale. Elles trouvent leur expression la plus concentrée dans l’impérialisme américain lui-même, qui cherche à maintenir sa position déclinante en tant qu’hégémonie mondiale et d’unique « superpuissance » en utilisant sa supériorité militaire pour contrecarrer le long déclin de sa puissance économique. Cette politique colonialiste demande l’intensification de la violence militaire à l’étranger et d’attaques encore plus importantes sur les conditions sociales et les droits démocratiques de la population à l’intérieur.

La guerre américaine a fait de l’Irak un cauchemar de mort et de destruction, où près d’une centaine de personnes sont tuées quotidiennement, des centaines de milliers de personnes ont été victimes de « nettoyage ethnique » et des millions d’autres ont été forcées de fuir le pays. C’est une partie de l’offensive brutale contre la classe ouvrière internationale.

Non seulement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, au Japon, dans les anciennes colonies et à travers le monde, les élites de la grande entreprise et de la finance ainsi que les gouvernements qui servent leurs intérêts attaquent les emplois, le niveau de vie et les droits démocratiques des travailleurs ordinaires. Les sociétés transnationales qui dominent l’économie mondiale ratissent le globe à la recherche des sources les plus économiques de travail. Les gains sociaux gagnés par les luttes des générations précédentes sont systématiquement éradiqués.

Redonner vie au mouvement anti-guerre

Des centaines de millions de personnes à travers le globe s’opposent au militarisme américain. Mais leurs efforts à ce jour n’ont rien donné parce que la perspective du mouvement anti-guerre étaient de ne pas dépasser les protestations impotentes aux puissances en place. Il faut une nouvelle perspective politique et révolutionnaire pour guider une lutte unifiée internationalement contre la guerre impérialiste.

En février 2003, à la veille de l’invasion américaine de l’Irak, le potentiel d’une telle lutte internationale a été démontrée dans les plus grandes manifestations anti-guerre que le monde ait jamais vues. Plus de 10 millions de personnes à travers le monde ont pris la rue, participant à des manifestations simultanées sur chaque continent.

Les conceptions politiques qui régnaient dans ces manifestations — la guerre pouvait être empêchée par la force de l’opinion publique, soit en dissuadant Washington ou en faisant appel aux puissances européennes et aux Nations unies pour contenir les excès de l’impérialisme américain — ont été complètement réfutées par la suite des événements.

Six mois après l’invasion illégale en mars 2003, les Nations unies ont passé une résolution autorisant l’occupation américaine de l’Irak. Loin de former une organisation neutre pour laquelle la paix serait le premier objectif, l’ONU s’est révélé être un véritable repaire de brigands où les guerres néocoloniales sont préparées. Depuis l’annonce de Bush sur la plus récente intensification du conflit en Irak, le Conseil de sécurité de l’ONU a maintenu un lourd silence sur la question, au moment même où il approuvait une intervention en Somalie appuyée par les Etats-Unis.

Toutes les puissances impérialistes, grandes et petites, sont impliquées dans la guerre en Irak. La Grande-Bretagne, l’Australie et la Pologne ont été des membres fondateurs de la célèbre « coalition des volontaires » et ont déployé des troupes afin de participer à l’invasion américaine. L’Italie, le Portugal, les Pays-Bas, l’Espagne et la Norvège ont aussi envoyé des forces, alors que la Corée du Sud y maintient toujours 2300 soldats et le Danemark, quelques centaines.

Le gouvernement allemand a donné son autorisation à l’invasion américaine, permettant à Washington d’utiliser son territoire pour déclencher l’attaque et fournissant au Pentagone des renseignements militaires. L’Allemagne et la France, qui se sont affichées en 2003 en tant qu’opposants de l’invasion américaine, ont rejoint les forces de l’OTAN en Afghanistan et combattent à réprimer la résistance du peuple afghan, libérant ainsi des troupes américaines pour la guerre en Irak.

La Russie et la Chine ont plié à maintes reprises devant les menaces et la pression de Washington. À la suite de l’invasion américaine, ils ont joint les soi-disant opposants européens à la guerre en apposant le sceau d’approbation de l’ONU sur l’occupation américaine. Ces deux pays ont appuyé des résolutions de l’ONU condamnant l’Iran et la Corée du Nord que les Etats-Unis vont inévitablement exploiter pour justifier de futures attaques.

Les élites dirigeantes des pays qui ont été historiquement victimes de l’impérialisme ont réagi aux guerres d’agression des Etats-Unis en tentant de les utiliser pour promouvoir leurs propres ambitions régionales. Le gouvernement de l’Iran a collaboré directement pour faciliter les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak et cherche depuis ce temps à utiliser la crise à laquelle font face les interventions américaines pour étendre l’influence iranienne dans ces deux pays.

Le gouvernement brésilien du président du Parti des travailleurs, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a ses propres visées en Amérique latine, s’est aligné en 2003 avec l’Allemagne, la France et la Russie en s’opposant à l’invasion américaine. Il a ensuite envoyé des troupes en Haïti, prenant la relève des marines des Etats-Unis — très demandés en Irak — qui avaient envahit la nation insulaire pauvre après que les Etats-Unis eurent planifié le renversement du président élu, Jean Bertrand Aristide.

Dans un pays après l’autre, la soi-disant « guerre internationale contre le terrorisme » qu’a entreprise Washington pour justifier ses guerres d’agression a été utilisée comme excuse politique pour perpétrer des crimes innommables. Cette guerre frauduleuse a servi de camouflage à la répression totale de la moindre opposition — y compris celle des mouvements réformistes et nationalistes — au statu quo impérialiste. Par exemple, au Sri Lanka, le gouvernement de Colombo a proclamé que son agression militaire contre la minorité tamoule de l’île faisait partie de cette « guerre » et il a reçu un appui politique et militaire direct de Washington pour mener ses atrocités.

Dans la mesure où des régimes bourgeois — en Europe, au Moyen-Orient et ailleurs — se sont opposés en paroles à la guerre, leurs différends avec Washington n’ont été que de nature purement tactique, par peur que leurs propres intérêts dans la région en souffrent. En dernière analyse, tous ces régimes dépendent de l’impérialisme des Etats-Unis comme assurance de la stabilité capitaliste et rempart contre la révolution.

Des leçons politiques cruciales peuvent être tirées de ces quatre dernières années. Ni la guerre en Irak et ni une future agression impérialiste ne peuvent être stoppées par des appels aux establishments politiques officiels, aux Etats-Unis ou n’importe où ailleurs dans le monde.

La lutte contre la guerre est aujourd’hui — comme elle l’était durant la première et la deuxième guerres mondiales — une question internationale de classe. Des appels à la paix ne mèneront à rien à moins d’être orientés vers la mobilisation politique indépendante des travailleurs, qui n’ont aucun intérêt dans le pillage impérialiste. La lutte contre la guerre doit être menée sur la base d’une stratégie socialiste internationale.

Le militarisme américain et l’effondrement de la démocratie aux Etats-Unis

Bien que l’administration Bush soutienne que la guerre en Irak a pour but d’y apporter la démocratie, son intensification a permis de révéler l’effondrement des processus démocratiques aux Etats-Unis mêmes. L’opposition massive à la guerre qui a été exprimée aux urnes en novembre dernier et qui a été appuyée par des millions de personnes à travers le monde, ne peut trouver de véritable expression au sein de l’establishment politique américain ou de ses deux principaux partis.

Comme l’avait averti le World Socialist Web Site le jour de l’élection, « Peu importe le résultat des élections au Congrès et pour les postes de gouverneurs qui ont lieu aujourd’hui, après 7 novembre, les travailleurs des Etats-Unis feront face à un régime politique à Washington qui continuera à soutenir la guerre impérialiste en Irak et les attaques sur les droits démocratiques et le niveau de vie aux Etats-Unis. » Cette mise en garde a été pleinement confirmée.

Les différends entre Bush et ses critiques de l’establishment politique se situent au niveau des tactiques et des moyens, et non au niveau des principes et des fins. Peu importe les récriminations au sujet de la conduite de la guerre, tous s’entendent pour dire qu’un retrait immédiat de l’Irak est impensable et que des intérêts américains financiers et géostratégiques cruciaux sont en jeu.

Même si les démocrates doivent leur victoire de novembre aux sentiments anti-guerre très répandus, la direction du parti a déjà clairement fait savoir qu’elle n’allait pas s’opposer aux plans d’intensification de la guerre de Bush, rejetant les seuls moyens à sa disposition pour mettre un terme à la guerre : l’impeachment du président ou un vote pour couper le financement militaire.

Brent Scowcroft, conseiller à la sécurité nationale dans l’administration de Bush père et un des principaux architectes du plan du Groupe d’étude sur l’Irak, a récemment expliqué en quoi consistait la base de cette politique brutale. Dans le New York Times du 4 janvier, Scowcroft a insisté que, même si le rapport du Groupe d’étude sur l’Irak reconnaissait que la situation en Irak était « grave et se détériorait », un retrait des troupes américaines sans une victoire des Etats-Unis « constituerait une défaite stratégique pour les intérêts américains, et aurait des conséquences potentiellement catastrophiques pour la région et au-delà. »

Poursuivant, Scowcroft a affirmé que « Les effets ne se limiteraient pas qu’à l’Irak et au Moyen-Orient. Les ressources énergétiques et les voies stratégiques qui sont vitales à l’économie mondiale seraient soumises à un risque beaucoup plus grand. Les terroristes et les extrémistes d’ailleurs seraient galvanisés. Et la perception internationale serait que le colosse américain aurait trébuché, qu’il aurait perdu de sa détermination et qu’il ne pourrait plus être considéré comme un allié fiable ou un ami, ou comme celui qui assurerait la paix et la stabilité dans cette région cruciale. »

Les objectifs de l’impérialisme américain ont été ici clairement définis. L’oligarchie financière qui dirige l’Amérique est déterminée à prendre le contrôle des « ressources énergétiques et les voies stratégiques qui sont vitales à l’économie mondiale » afin d’établir son hégémonie globale et d’être en position de pouvoir dicter les conditions à ses principaux rivaux capitalistes en l’Europe et en l’Asie.

Il craint qu’avec une reconnaissance de la défaite en Irak, des millions de personnes à travers le globe – également en Amérique – tireront la conclusion que « le colosse américain s’est effondré » créant en conséquence les conditions pour des soulèvements révolutionnaires à l’échelle internationale.

Alors que la majorité de la population mondiale veut le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes américaines et de la « coalition » de l’Irak et de l’Afghanistan, cette simple demande humaine ne peut se réaliser par les institutions politiques contrôlées par l’élite de la grande entreprise et financière. Leurs intérêts globaux ne peuvent être atteints que par la violence et c’est pourquoi la guerre continue.

Les leçons politiques des élections américaines

Les élections américaines de novembre soulèvent des questions politiques vitales pour les travailleurs de tous les pays.

L’expérience politique par laquelle les masses américaines sont passées durant les quatre dernières années a démontré l’impasse dans laquelle mène une stratégie visant à faire pression sur le Parti démocrate dans le cadre du système biparti.

Lors des élections pour le Congrès en 2002, les démocrates ont refusés de soulever la question de l’invasion imminente de l’Irak, ignorant le sentiment anti-guerre des masses parmi les électeurs démocrates et permettant au gouvernement de mener sa conspiration pour traîner le pays dans une guerre basée sur des mensonges. Les concessions lâches des démocrates ont culminé dans le vote du Congrès d’octobre 2002, qui donna à la Maison-Blanche un chèque en blanc pour entreprendre les actions militaires.

Au moment de la campagne présidentielle de 2004, l’opposition populaire à la guerre s’était intensifiée. Les primaires présidentielles démocrates enregistrèrent la montée de l’opposition des masses avec l’émergence du candidat soi-disant anti-guerre Howard Dean à la tête de la course. La direction du Parti démocrate a sommairement déraillé la campagne de Dean pour éviter que les élections ne deviennent un référendum sur la guerre.

Lorsque John Kerry a été élu candidat, Dean et les autres candidats supposément anti-guerre, se rangèrent derrière sa campagne pro guerre. Bush a été réélu et la guerre s’est poursuivie.

Les démocrates n’ont ni encouragé ni accueilli les résultats des élections de mi-mandat de novembre 2006. Avant le vote du 7 novembre, dans un effort concerté pour sauver les opérations américaines en Irak et détourner le sentiment anti-guerre croissant des masses, les principaux dirigeants démocrates et républicains ont pressé la population de s’en remettre au Groupe d’étude sur l’Irak, un comité bipartisan, pour avancer une nouvelle stratégie « gagnante » en Irak.

Dans les heures qui ont suivi la publication du rapport du comité, dans lequel ses membres concluent à un retrait à brève échéance des troupes américaines tout en déclarant que la stratégie de Bush pour une victoire militaire est un échec, la Maison-Blanche rejeta ces propositions et le Groupe d’étude sur l’Irak fut mis sur les tablettes.

Le peuple américain veut la paix, mais il obtient une intensification de la guerre. Les médias de masse se sont rangés derrière l’escalade militaire en Irak de l’administration et ont emboîté le pas dans la campagne d’agression militaire contre l’Iran.

L’attitude de l’élite dirigeante américaine à l’égard du sentiment anti-guerre dans son propre pays est répétée à travers le monde. Le premier ministre travailliste d’Angleterre, Tony Blair et le premier ministre conservateur d’Australie, John Howard, ont été capables d’ignorer une opposition majoritaire et de poursuivre leur participation dans la guerre en Irak, uniquement grâce à la complicité de l’establishment politique dans son entier dans les deux pays. Partout, la vaste majorité de la population a effectivement été mise de côté.

La seule solution réside pour les travailleurs sur chacun des continents de prendre action indépendamment des gouvernements et partis de l’establishment, contre eux, et de bâtir un nouveau mouvement politique socialiste international. Toutes les formes de mobilisations populaires contre la guerre en Irak et en Afghanistan — campagne d’éducation, rassemblements et manifestations, actions industrielles, initiatives électorales — doivent être conçues, développées et mises en œuvre sur la base de cette stratégie politique indépendante.

La guerre et les inégalités sociales

Le fossé entre les gouvernements du monde et les peuples du monde en ce qui concerne la guerre en Irak reflète les réalités sociales et économiques sous-jacentes du monde capitaliste.

À la fin de l’an dernier, un organisme de recherche affilié aux Nations unies, publia un rapport documentant la stupéfiante monopolisation des richesses par une aristocratie financière aux dépens de la vaste majorité de la population du monde.

Selon l’Institut mondial pour le développement de la recherche économique (IMDRE), le premier un pour cent de la population adulte mondiale (près de 37 millions de personnes) possède 40 pour cent de la richesse mondiale. Le premier 2 pour cent en possède plus de la moitié et le premier 10 pour cent possède 85 pour cent des richesses mondiales.

À l’inverse, la portion de 50 pour cent de la population adulte au bas de l’échelle des richesses – près de 1,85 milliard de personnes – possède collectivement seulement un pour cent de la richesse mondiale, avec des masses de gens condamnés à vivre dans une pauvreté abjecte avec la faim et les maladies.

Aux Etats-Unis, en Europe, en Russie et à travers l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie, une vaste transformation a pris place résultant des politiques mises en œuvre par les partis politiques de toutes tendances transférant une part toujours plus grande des richesses sociales de la classe ouvrière vers une élite hébétée de richesse au sommet de la société.

Les résultats ont partout été essentiellement les mêmes : la consolidation d’une oligarchie financière qui refuse de donner à la classe ouvrière, la vaste majorité de la population, les moyens de faire sentir ses besoins, points de vues et intérêts.

L’assaut contre les droits démocratiques.

La poursuite de politique directement pour les intérêts des riches et super riches ne peut, en bout de ligne, être menée par les méthodes démocratiques traditionnelles. La véritable raison de l’assaut sans précédent contre les droits démocratiques découle de la nécessité d’étendre les pouvoirs répressifs de l’Etat contre une éruption d’opposition populaire, non pour protéger les gens contre une menace terroriste extérieure.

Aux Etats-Unis, l’administration Bush a adopté, avec la collaboration du Parti démocrate et des médias de masse, des mesures anti-démocratiques qui, lorsqu’on les considère dans leur totalité, ont créé le cadre légal d’un Etat policier.

L’espionnage de la population par le gouvernement a rendu le droit à la vie privée lettre morte. Le droit à un procès et celui d’être légalement conseillé et le principe plusieurs fois centenaire de l’habeas corpus ont été minés. Les prisons secrètes et la torture ont été sanctionnées par des lois adoptées avec l’appui bipartisan. Les droits d’appels pour se prévaloir des protections établis par la Convention de Genève et du droit international, ont été bannis des tribunaux américains.

Ces mesures répressives ont été émulé partout à travers le monde. En Angleterre, la Loi sur la prévention des actes terroristes, adoptée en 2005, abolit le principe d’assise de la présomption d’innocence et autorise le gouvernement à imposer de longue période de détention sans accusations. En Australie, au cours des 5 ans depuis les attaques du 11 septembre 2001, le gouvernement d’Howard a adopté plus de 40 lois anti-terroristes différentes. Jamais les droits de la population du monde n’ont été si menacés qu’aujourd’hui.

Il faut rompre avec les partis de la guerre et de la réaction ! Pour un mouvement international indépendant massif contre la guerre !

La solution pour mettre fin à la guerre en Irak est l’intervention politique et sociale indépendante des travailleurs et des jeunes contre la classe politique toute entière et l’oligarchie financière qu’elle sert.

La guerre est le produit inévitable d’une société où tous les besoins sociaux sont subordonnés à l’accumulation du profit par les entreprises et à la richesse personnelle d’une minuscule élite. On ne peut séparer la montée du militarisme et la poursuite de guerres impérialistes de la question de savoir à qui tout cela profite.

Le mouvement contre la guerre doit adopter un programme qui associe la lutte contre le militarisme et la guerre à une lutte contre l’inégalité sociale et contre les attaques sur les droits démocratiques. Ce mouvement doit directement remettre en question l’organisation capitaliste existante, en se battant pour la réorganisation de la vie économique internationalement sur la base du besoin social et de ce qui est bien pour tous, c'est-à-dire sur des fondements socialistes.

Le World Socialist Web Site appelle les travailleurs, les étudiants et les jeunes à construire une campagne populaire contre la guerre qui se base sur les points suivants :

*Retrait immédiat et inconditionnel d’Irak et d’Afghanistan de tous les soldats américains, britanniques et autres soldats de la « coalition ».

Il ne peut y avoir d’issue au bain de sang en Irak tant que les troupes américaines resteront dans ce pays. Le désastre qui submerge les Irakiens résulte de la rencontre tragique de leur pays avec les Etats-Unis ce dernier quart de siècle : L’encouragement américain à l’invasion désastreuse de l’Iran par l’Irak dans les années 80, l’invasion américaine de l’Irak en 1991, les douze années de sanctions économiques et finalement l’invasion et l’occupation de 2003. Tels sont les événements qui ont conduit à la quasi-désintégration de la société irakienne. Du fait de cette histoire, un retrait américain immédiat et total d’Irak est la condition préalable absolue pour arrêter la violence qui détruit le pays.

*Il faut poursuivre en justice les responsables de cette guerre.

Il est crucial que tous ceux qui ont comploté et mis en place cette agression illégale et non provoquée contre l’Irak soient traduits en justice. Cela inclut Bush, Cheney, Rumsfeld, Rice et d’autres civils et militaires de haut rang ainsi que leurs complices tels que Blair en Grande-Bretagne et Howard en Australie. Les Etats-Unis ont ouvertement pris la décision de jeter en prison ceux qu’ils qualifient de criminels de guerre, tels Noriega du Panama, Milosevic de Serbie et Saddam Hussein d’Irak. La même décision doit s’appliquer aux criminels de guerre de Washington dont les crimes excèdent de loin ceux des dirigeants susmentionnés.

Comme les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, la Maison-Blanche de Bush a eu recours à ce qu’elle appelle la « guerre préventive », c'est-à-dire une guerre d’agression – principal chef d’accusation porté par le tribunal des crimes de guerre de Nuremberg – comme politique pour atteindre ses objectifs internationaux.

Demander des comptes à Bush et aux autres personnalités de haut rang n’est pas une question de revanche, mais d’éducation politique de la population dans son ensemble. Il est nécessaire de mettre fin à cette culture de guerre, que l’élite dirigeante américaine et ses laquais des médias cultivent pour justifier les grosses interventions militaires américaines tous les quatre ou cinq ans. Il est nécessaire de révéler comment ces crimes sanglants ont été mis en branle au moyen de conspirations criminelles.

*Il faut s’opposer à toutes formes de racisme, de nationalisme et de sectarisme.

Une condition préalable essentielle à la construction d’un mouvement international contre la guerre est le rejet de toutes formes de racisme, de nationalisme et de communautarisme.

La guerre en Irak s’est accompagnée d’un attisement du racisme pour justifier l’agression impérialiste et le régime néocolonial. En Europe comme ailleurs, les musulmans sont devenus la cible de fanatisme et d’insultes racistes. Pays après pays on voit les élites dirigeantes promouvoir « des valeurs nationales » pour diviser les travailleurs et recueillir un appui pour les guerres à venir.

Les travailleurs du Moyen-Orient doivent rejeter la fomentation de différences ethniques et religieuses qui a déjà produit un bain de sang sectaire en Irak et menace de plonger la région toute entière dans un conflit. La réponse à l’agression impérialiste et au racisme antimusulman n’est pas le retranchement dans l’intégrisme islamique, qui ne peut que servir les intérêts de l’une ou l’autre faction de l’élite dirigeante, mais c’est l’unification de la classe ouvrière de tout le Moyen-Orient avec ses frères et sœurs de classe du monde entier sur la base de l’internationalisme socialiste.

*Il faut révoquer toutes lois et politiques dirigées à l’encontre des droits démocratiques du peuple et démanteler les réseaux d’espionnage gouvernementaux et de répression politique. Il faut défendre les droits des travailleurs immigrés à vivre et travailler dans le pays de leur choix en jouissant pleinement de droits de citoyen à part entière et sans peur de la répression, de l’emprisonnement ou de la déportation.

*Il faut rejeter et s’opposer à la conscription militaire imposée pour la guerre impérialiste.

*Il faut reconstruire la vie économique suivant une ligne socialiste pour mettre fin aux disparités choquantes de richesse, pour promouvoir l’égalité sociale et subvenir aux besoins des gens.

L’organisation capitaliste actuelle où toutes les forces de l’industrie et des finances sont propriété privée et sous contrôle privé, doit être remplacée par un système socialiste de propriété publique et de contrôle démocratique de l’économie. Les rouages anarchiques du marché capitaliste doivent être remplacés par une planification rationnelle qui utilise les avancées révolutionnaires de la science et de la technologie à échelle mondiale pour développer un système économique dont le principe organisationnel est de satisfaire les besoins humains et non de créer des profits et l’accumulation de vastes richesses personnelles.

*Contre la politique du militarisme impérialiste, il faut lutter pour une politique d’internationalisme socialiste basé sur la solidarité internationale de tous les travailleurs et le développement des ressources du monde pour éliminer les fléaux que sont la pauvreté, la maladie et l’ignorance et élever le niveau de vie et le niveau culturel de toute l’humanité.

L’unique alternative progressiste au militarisme, au nationalisme, au sectarisme et au racisme est l’internationalisme – la lutte pour unifier la classe ouvrière internationalement dans le combat pour un avenir socialiste.

Unifier et coordonner les luttes des travailleurs internationalement contre la guerre, la répression et l’inégalité sociale est la tâche historique entreprise par le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), qui est la direction du mouvement socialiste mondial.

Il faut faire avancer cette lutte en construisant et en élargissant les sections du CIQI, les Partis de l’égalité socialiste (PES), dans les pays où ils existent déjà et fonder de tels partis dans les pays où ils n’existent pas. Dans chaque pays, le PES lutte pour unifier les travailleurs internationalement dans une lutte à échelle mondiale contre la guerre et pour le socialisme contre la tyrannie des banques internationales et des entreprises transnationales.

Nous nous tournons tout particulièrement vers les jeunes — ceux qui vont, les premiers, payer le prix terrible de la guerre — pour les appeler à se battre pour cette perspective. Nous appelons à la construction de l’Internationale des étudiants pour l’égalité socialiste dans les universités et établissements scolaires du secondaire dans chaque pays afin que les jeunes se tournent vers la classe ouvrière dans son ensemble dans la lutte pour construire un mouvement socialiste de masse capable de mettre fin à la guerre et au système capitaliste qui le crée.


Sources WSWS


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5 Annexes

5-1 Point de vue de Barry Grey : Observations sur la démocratie à la mode de Washington .

Excellent article sur la dictature qui s'est déjà bien installée aux Etats-Unis. Bush contre le Congrès et le Peuple, prend les pleins pouvoirs et fait ce que bon lui semble. La surveillance des données des citoyens ne fait que s'accroître, et s'ils font cela, ce n'est pas pour rien. Souvenons-nous des mesures installées par Hitler à son avènement au Pouvoir... on a droit à la même chose...

Adriana Evangelizt

La vie politique dans la capitale américaine est de plus en plus un exercice de tromperie et d’auto-illusion. Il n’est pas long pour l’observateur objectif de discerner que derrière les formes traditionnelles de la démocratie parlementaire — les débats au Congrès, les votes, les audiences des comités et le reste —, la machinerie d’une dictature présidentielle est en voie de consolidation et est déjà opérationnelle dans des secteurs clés de la politique intérieure et de la politique étrangère.
L’administration Bush a réussi à s’accaparer, en grande partie parce qu’un Parti démocrate complice et couard et des médias corrompus y souscrivent, des pouvoirs pour lesquels elle n’est ni supervisée ni imputable à un degré sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis. Sur la base de la théorie pseudo-constitutionnelle du « pouvoir exécutif unitaire » et des soi-disant pouvoirs en temps de guerre du commandant en chef (en vertu de la « guerre au terrorisme », une guerre bidon qui n’a jamais été officiellement déclarée et qui est sans limites) la clique de droite à la Maison-Blanche viole de façon routinière les normes constitutionnelles et les statuts légaux, snobe le Congrès et entreprend des actions qui violent de façon flagrante les droits démocratiques du peuple américain.
Ceux qui sont impliqués — les responsables de l’administration, les juges, les membres du Congrès, la presse de Washington — sont bien au courant de l’état avancé du déclin des procédures démocratiques traditionnelles et du développement des formes de gouvernance propres à un Etat policier. Et pourtant, les formalités des processus parlementaires continuent, avec le consentement mutuel de toutes les parties impliquées, de ce qui est un village de Potemkine démocratique, maintenues en partie pour garder le peuple dans l’ignorance sur l’état de péril dans lequel se trouvent leurs droits démocratiques.
Il y a des débats et des conflits internes, qui deviennent parfois très chauds, sur la sagesse, la légalité et l’usage, en réponse aux affirmations les plus éhontées de pouvoir absolu que fait l’administration. Mais il n’est pas permis à de telles disputes de résonner hors des confins de l’establishment de Washington.
Entre eux, dans les bureaux, les clubs et les lieux où l’on étanche sa soif, les habitués de la capitale font de l’humour noir sur le plus récent outrage de l’administration à la démocratie et aux principes de l’équilibre entre les différentes branches du gouvernement. Mais puisqu’ils ont tous intérêt à maintenir le monopole politique des deux partis, au moyen duquel l’élite de la grande entreprise et de la finance affirme ses intérêts essentiels, et qu’ils défendent tous le capitalisme américain et ses visées impérialistes de par le monde, ils continuent à jouer le jeu comme si rien n’était changé.
L’audience de procureur-général américain, Alberto Gonzales, jeudi dernier devant le comité judiciaire du Sénat a offert le dernier exemple du mutisme et du mépris de l’administration envers le Congrès et de l’impotence des législateurs.
La journée précédant l'audience, Gonzales a annoncé à la commission que l'administration avait obtenu l'autorisation d'un membre anonyme du Tribunal sur la Loi de contrôle du renseignement étranger (FISA) nécessaire pour poursuivre son programme, implémenté par l'Agence de sécurité nationale, de surveillance électronique des appels téléphoniques et courriels des Américains. Il est tout à fait évident que cela était une manoeuvre visant à fournir une feuille de vigne judiciaire à une invasion illégale et inconstitutionnelle de la vie privée, à mettre un terme aux procédures légales intentées contre le programme, et à fournir à Bush et à d'autres représentants de l'administration une couverture légale dans le cas d'une éventuelle poursuite criminelle contre eux.
Lors de l'audience au Sénat, Gonzales a carrément refusé de répondre aux questions des membres de la commission à propos du contenu de l'autorisation accordée par le juge de la FISA, dont le nom n'avait pas été divulgué, ou de quelque aspect du programme d'espionnage en cours.
Au cours de ses interventions, le président démocrate de la commission, Patrick Leahy, a déclaré : « Pendant les 32 ans qui ont suivi mon arrivée au Sénat, à l'époque du Watergate et du Viêt-Nam, je n'avais jamais assisté à une telle situation où notre constitution, nos droits fondamentaux et même les Américains étaient aussi menacés par leur propre gouvernement. »
Mais ce qu'aucun des critiques du gouvernement à la commission n'ont osé affirmé est le fait évident que le but de tels programmes d'espionnage n'est pas la protection du peuple américain contre des menaces étrangères ou des attaques terroristes, mais plutôt de préparer une répression d'Etat totale contre ceux qui s'opposent aux politiques du gouvernement.
La semaine précédente, la commission judiciaire du Sénat avait tenu une audience sur le développement des programmes gouvernementaux de prospection de données qui a dévoilé des informations sur la création rapide d'un appareil d'Etat policier « Big Brother ».
Dans ses premières affirmations, Leahy a déclaré : « L'administration Bush a énormément augmenté son utilisation de technologie de prospection de données, à savoir, la collecte et la surveillance de grandes quantités de données personnelles et sensibles afin d'identifier des habitudes et des relations. Durant les dernières années, l'utilisation de la technologie de prospection de données par le gouvernement fédéral a explosé, sans qu'il n'y ait de surveillance de la part du Congrès ou de mesures complètes pour protéger la vie privée.
« Selon un rapport du Bureau général d'audit de mai 2004, au moins 52 agences fédérales différentes utiliseraient à l'heure actuelle une technologie de prospection de données. Au moins 199 programmes de prospection de données différents sont mis en oeuvre ou planifiés par le gouvernement fédéral...
« La très grande majorité de ces programmes sont utilisés pour amasser et analyser de l'information sur des citoyens ordinaires... Ils partagent cette information personnelle privée avec des gouvernements étrangers. Ils la partagent avec des employeurs du secteur privé. Le seul groupe avec lequel ils ne partageront pas cette information est celui des citoyens américains auxquels ils l'auront soutirée. »
Un des témoins était l’ancien membre du Congrès provenant de Géorgie, Bob Garr, un républicain résolument conservateur qui a joué un rôle de premier plan dans la campagne de destitution du président Bill Clinton. Garr, un droitiste libertaire et opposant au contrôle des armes ayant des liens étroits avec la National Rifle Association, est critique de la politique nationale d’espionnage et de la prospection de données. Son témoignage révèle une image saisissante de l’offensive menée contre les droits démocratiques et la constitution américaine.
« En tant qu’ancien membre du Congrès, » dit-il dans une déclaration écrite, « j’ai été déçu de voir le Congrès réduire sa responsabilité à l’égard du peuple américain et de rester assis en silence tandis que la Constitution est vidée de toute signification…
« La prospection de données menace sérieusement les premier, second, quatrième et cinquième amendements de la Constitution. C’est presque la moitié de la Charte des droits ! Où cela va-t-il finir ? Avec l'abrogation de la Constitution pour que la Maison-Blanche n’ait plus à se soucier de ces lois si encombrantes ? »
Le sénateur Arlen Specter, le républicain le plus important sur le comité judiciaire du Sénat, remarquait avec nonchalance durant de l’audition, « vous seriez abasourdi par le peu que nous apprenons lors des sessions à huis clos ». Il faisait référence à ces rencontres derrière des portes closes entre le comité et les administrateurs officiels durant lesquelles les législateurs reçoivent des briefings sur les aspects sensibles et classifiés des programmes gouvernementaux.
Après l’audition, j’ai demandé à Leahy, le président du comité : « Comment peu découvrez-vous à ces sessions à huis clos ? »
Leahy répliqua : « Nous ne découvrons pas grand-chose. Nous en apprenons plus sur les programmes secrets dans les médias publics que nous n’en avons jamais appris dans les rencontres classifiées. Après un certain temps j’ai cessé d’y aller parce je trouve beaucoup plus d’informations en lisant les journaux. »
J’ai alors demandé à Barr: « Où en sommes-nous quant à l’absence de contrôle et de supervision du Congrès sur la branche exécutive ? »
Barr répliqua : « Je pense que c’est difficile à dire parce que nous ne savons même pas ce que la branche exécutive fait. Nous avons quelques indications parce que de temps à autre il y a une fuite… Donc, nous avons quelques indications que c’est rendu extrêmement loin. Je dirais que c’en est au point où la situation est hors de contrôle… »
J’ai alors demandé : « Comment proche sommes-nous d’une dictature présidentielle ? Jusqu’à quel point les citoyens devraient-il s’inquiéter ? »
« Je pense que les citoyens devraient être extrêmement inquiets », a dit l’ancien congressiste.
Barry Grey

à Washington, D.C.

Dimanche 28 Janvier 2007

Sources WSWS

Posté par Adriana Evangelizt



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5-2 Point de vue de Michel Chossudovsky : La « diabolisation » des musulmans et la bataille pour le pétrole.

À travers l'histoire, les « guerres de religions » ont servi à cacher les intérêts économiques et stratégiques derrière la conquête et l'invasion des terres étrangères. Les « guerres de religions » ont été constamment livrées en vue de garder le contrôle des routes marchandes et des ressources naturelles.



Les croisades s'étendant du 11ème au 14ème siècle sont souvent présentées par les historiens comme une « succession ininterrompue d'expéditions militaro-religieuses faites par des chrétiens européens dans l'espoir de reprendre la Terre Sainte aux Turcs infidèles. » Cependant, l'objectif des croisades avait peu à voir avec la religion. Les croisades consistaient en grande partie à des actions militaires provoquant l’autorité des sociétés marchandes musulmanes qui dominaient les routes commerciales de l’Orient.



La « Guerre Juste » portait les croisades. La guerre se faisait avec l'appui de l'Église Catholique, agissant comme un instrument de propagande et d'endoctrinement religieux, servant dans l'ensemble de l'Europe au recrutement de milliers de paysans, de serfs et de vagabonds citadins.



La croisade US en Asie Centrale et au Moyen-Orient


Aux yeux de l'opinion publique, avoir une « cause juste » est crucial pour faire la guerre. Une guerre sera juste si elle est faite pour des raisons morales, religieuses ou éthiques.

La croisade US en Asie centrale et au Moyen-Orient n'est pas une exception. La « guerre contre le terrorisme » prétend défendre la patrie US et protéger le « monde civilisé ». Elle est soutenue comme une « guerre de religions », un « clash de civilisations », alors qu’en fait l'objectif principal de cette guerre est de sécuriser la domination et la propriété corporative sur les vastes richesses pétrolières de la région, tout en imposant aussi sous la direction du FMI et de la Banque Mondiale (dirigée maintenant par Paul Wolfowitz), la privatisation des entreprises publiques et le transfert des capitaux économiques des pays dans les mains du capital étranger.



La théorie de la guerre juste défend la guerre comme une « opération humanitaire ». Elle sert à camoufler les vrais objectifs de l'opération militaire, tout en fournissant une image morale et des principes aux envahisseurs. Dans sa version contemporaine, elle appelle l'intervention militaire pour des raisons éthiques et morales contre des « États voyous » et des « terroristes islamiques », qui menacent la patrie.



La possession d’une « cause juste » pour faire la guerre est essentiel pour justifier l’invasion et l’occupations de l'Afghanistan et de l'Irak par l'administration Bush.



Enseignée dans les académies militaires US, une version contemporaine de la théorie de la « guerre juste » a été intégrée dans la doctrine militaires US. La « guerre contre le terrorisme » et la notion de « préemption » se basent sur le droit à « l’autodéfense. » Ils définissent « quand il est permis de faire la guerre » : jus ad bellum [c’est-à-dire, par le droit international du maintien de la paix, NDT].



[Ce principe] Jus ad bellum sert à bâtir un consensus dans la structure de commandement des forces armées. Il sert aussi à persuader les troupes que l'ennemi est « mauvais » et qu'elles se battent pour une « cause juste ». Plus généralement, la version contemporaine de la théorie de la guerre juste est partie intégrante de la propagande de guerre et de la désinformation médiatique, appliquée pour gagner l’appui du public à l’ordre du jour guerrier.



La bataille pour le pétrole. La diabolisation de l'ennemi



La guerre édifie un ordre du jour humanitaire. À travers l'histoire, le dénigrement de l'ennemi a été appliqué maintes et maintes fois. Les croisades consistaient à diaboliser les Turcs en tant qu’infidèles et hérétiques, en vue de justifier l'action militaire.



La diabolisation sert des objectifs géopolitiques et économiques. De même, la campagne contre le « terrorisme islamique » (qui est appuyée secrètement par le Renseignement US) supporte la conquête des richesses pétrolières. L’expression « islamo-fascisme, » sert à avilir les politiques, les institutions, les valeurs et le tissu social des pays Musulmans, tout en défendant en même temps les principes de la « démocratie occidentale » et du « marché libre » comme seule alternative pour ces pays.



La guerre menée par les USA dans la région étendue du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale consiste à prendre le contrôle de plus de soixante pour cent des réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel. Les géants pétroliers anglo-US cherchent aussi à prendre le contrôle de l’itinéraire des pipelines pétroliers et gaziers sortant de la région. (Voir le tableau et les cartes ci-dessous).



Les pays Musulmans, incluant l'Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït, les Émirats Arabes Unis, le Qatar, le Yémen, la Libye, le Nigéria, l’Algérie, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Malaisie, l’Indonésie et le Brunei, possèdent entre 66,2 et 75,9 pour cent du total des réserves pétrolières, en fonction de la source et de la méthodologie d'évaluation. (Voir le tableau ci-dessous).



Par contraste, les USA ont à peine deux pour cent du total des réserves pétrolières. Les pays occidentaux avec ses principaux producteurs pétroliers (Canada, USA, Norvège, Royaume-Uni, Danemark et Australie) contrôlent à peu près quatre pour cent du total des réserves pétrolières. (Dans une autre évaluation de Oil and Gas Journal qui comporte les sables pétrolifères du Canada, ce pourcentage serait le de l'ordre de 16,5 pour cent. Voir le tableau ci-dessous).



La plus grande part des réserves pétrolières mondiales se trouve dans une région s’étendant (du sud au nord) de l’extrémité du Yémen au bassin de la mer Caspienne et (d’ouest en est) du littoral méditerranéen oriental au golfe Persique. Cette vaste région, du Moyen-Orient à l’Asie Centrale, théâtre de la « guerre contre le terrorisme » menée par les USA, englobe, d’après les évaluations de World Oil, plus de soixante pour cent des réserves pétrolières mondiales. (Voir le tableau ci-dessous).



L'Irak a cinq fois plus de pétrole que les USA.



Les pays Musulmans possèdent au moins 16 fois plus de pétrole que les pays occidentaux.



Les principaux pays non Musulmans ayant des réserves pétrolières sont le Venezuela, la Russie, le Mexique, la Chine et le Brésil. (Voir le tableau)



La diabolisation est employée contre un ennemi qui possède les trois quarts des réserves pétrolières mondiales. « L’axe du mal », les « États voyous », les « nations ratées », les « terroristes islamiques » : la diabolisation et le dénigrement sont les piliers idéologiques de la « guerre contre le terrorisme » US. Ils servent de casus belli pour guerroyer dans la bataille pour le pétrole.



La bataille pour le pétrole exige la diabolisation de ceux qui le possèdent. L'ennemi est présenté comme mauvais, dans le but de justifier l'action militaire qui inclut le massacre de masse des civils. La région de l’Asie Centrale au Moyen-Orient est fortement militarisée. (Voir la carte). Les gisements pétroliers sont encerclés : Navires de guerre de l'OTAN placés dans l’est méditerranéen (en tant qu'éléments de l’opération de « maintien de la paix » de l'ONU), porte-avions des Groupes d’Attaques US, et Escadres de Destroyers dans le Golfe Persique-Arabique, déployés en tant qu'éléments de la « guerre contre le terrorisme ».






Le Groupe d’Attaque de l’USS Enterprise


L'objectif ultime, de l'action militaire combinée aux opérations secrètes du Renseignement et à la propagande guerrière, est de briser le tissu national pour transformer les pays souverains en territoires économiques ouverts, dans lesquels les ressources naturelles peuvent être pillées et confisquées sous la surveillance du « marché libre ». Ce contrôle s’étend aussi aux couloirs stratégiques des pipelines pétroliers et gaziers (par exemple en Afghanistan).



La diabolisation est une opération psychologique, servant à faire pencher l'opinion publique pour construire un consensus en faveur de la guerre. La guerre psychologique est commanditée directement par le Pentagone et l'appareillage du Renseignement US. Elle ne se limite pas à assassiner ou à exécuter les dirigeants des pays Musulmans, elle s’étend aux populations entières. Elle vise aussi les musulmans en Europe de l'ouest et en Amérique du Nord. Elle prétend casser la conscience nationale et la capacité de résistance à l'envahisseur. Elle dénigre l'Islam. Elle crée des divisions sociales. Elle a l’intention de diviser les sociétés nationales pour en définitive déclencher la « guerre civile ». Tout en créant un environnement qui facilite carrément l'appropriation des ressources des pays, en même temps, potentiellement en contrecoup, elle crée une nouvelle conscience nationale, développe la solidarité entre les communautés ethniques et rassemble les peuples dans la confrontation contre les envahisseurs.



Il vaut la peine de noter que le déclenchement des divisions sectaires et des « guerres civiles » sont envisagés dans le processus de refonte de la carte du Moyen-Orient, dans lequel il est prévu que les pays seront morcelés et transformés en territoires. La carte du Nouveau Moyen-Orient, bien que non officielle, a été utilisée par l'Académie Nationale de Guerre US. Elle a été publiée récemment dans le Journal des Forces Armées (en juin 2006). Dans cette carte, les états nation sont morcelés, les frontières internationales sont redéfinis le long des lignes des clans ethniques, le plus souvent en fonction de l’intérêt des géants pétroliers anglo-US (voir la carte ci-dessous). La carte a aussi servi dans un programme de formation à l'Université de la Défense de l'OTAN pour les officiers supérieurs militaires.



Carte du Nouveau Moyen-Orient







Note : Cette carte a été préparée par le Lieutenant-Colonel Ralph Peters. Elle a été publiée au Armed Forces Journal en juin 2006, Peters est colonel en retraite de l'US National War Academy. (Carte sous Copyright 2006 du Lieutenant-Colonel Ralph Peters).


Cette carte a été préparée par le Lieutenant-Colonel Ralph Peters. Elle a été publiée au en juin 2006, Peters est colonel en retraite de l'. (Carte sous Copyright 2006 du Lieutenant-Colonel Ralph Peters).



Le pétrole se trouve dans les terres musulmanes



Le pétrole est dans les terres musulmanes. Le dénigrement de l'ennemi est un constituant essentiel de la géopolitique énergétique eurasiatique. C'est une fonction directe de la distribution géographique des réserves pétrolières et gazières mondiales. Si le pétrole étaient dans des pays à prédominance Bouddhiste ou Hindou, on s’attendrait à ce que la politique étrangère US se dirige contre les Bouddhistes et les Hindous, qui deviendraient aussi l’objets du dénigrement.



Dans le théâtre de guerre du Moyen-Orient, l'Iran et la Syrie, qui font partie de « l’axe du mal », sont les prochaines cibles selon des déclarations officielles US.



Les « guerres civiles » parrainées par les USA ont été aussi conduites dans plusieurs autres régions pétrolières et gazières stratégiques, comme au Nigeria, au Soudan, en Colombie, en Somalie, au Yémen, en Angola, pour ne pas citer la Tchétchénie et plusieurs républiques de l'ancienne Union Soviétique. Coutumiers du fait, les USA ont sponsorisé les « guerres civiles », comportant souvent l’acheminement de groupes paramilitaires d'appui secret, qui ont été déclenchées dans la région du Darfour au Soudan ainsi qu'en Somalie, le Darfour possédant de vastes réserves pétrolières. En Somalie, des concessions lucratives sont déjà accordées à quatre géants pétroliers anglo-US.



« Selon des documents obtenus par The Times, pratiquement les deux-tiers de la Somalie ont été attribués aux géants pétrolier US Conoco, Amoco (maintenant partie de BP), Chevron et Phillips, dans les dernières années avant que Mohamed Siad Barre, le président somalien pro-U.S, soit renversé et que la nation plonge dans le chaos en janvier 1991. Des sources industrielles ont dit que les compagnies ayant des droits sur les concessions les plus prometteuses sont dans l’attente d’une décision de l'administration Bush pour envoyer des troupes US afin de protéger l’envoi d’assistance qui aidera aussi à protéger leurs investissements de multiples millions de dollars en Somalie. » (Intérêts US en Somalie, Global Research, 2002)



Mondialisation et conquête des ressources énergétiques mondiales


La diabolisation collective des musulmans, avec le dénigrement de l'Islam, exercée dans le monde entier, représente au niveau idéologique un instrument de la conquête des ressources énergétiques mondiales. Elle fait partie des mécanismes économiques et politiques plus généraux qui sous-tendent le Nouvel Ordre Mondial.



Réserves pétrolières mondiales prouvées par pays



Rang






Pays


World Oil,
décembre 2004


Oil & Gas Journal, janvier 2006



% des réserves


Milliards de barils


% des réserves


Milliards de barils



1


Arabie Saoudite


24,2


262,1


20,6


266,8



2


Canada *


0,4


4,7


13,8


178,8



3


Iran


12,1


130,8


10,3


132,5



4


Iraq


10,6


115,0


8,9


115,0



5


Koweït


9,2


99,7


7,9


101,5



6


Émirats Arabes Unis


6,5


69,9


7,6


97,8



7


Venezuela *


4,8


52,4


6,1


79,7



8


Russie


6,2


67,1


4,6


79,7



9


Libye


3,2


33,6


3,0


39,1



10


Nigeria


3,4


36,6


2,7


35,9



11


USA


2,0


21,4


1,7


18,3



12


Chine


1,4


15,4


1,4


18,3



13


Qatar


1,8


20,0


1,2


15,2



14


Mexique


1,4


14,8


1,0


12,9



15


Algérie


1,4


15,3


0,9


11,4



16


Brésil


1,0


11,2


0,9


11,2



17


Kazakhstan


0,8


9,0


0,7


9,0



18


Norvège


0,9


9,9


0,6


7,7



19


Azerbaïdjan


0,6


7,0


0,5


7,0



20


Inde


0,5


4,9


0,4


5,8



21


Oman


0,4


4,8


0,4


5,5



22


Angola


0,8


9,0


0,4


5,4



23


Équateur


0,5


5,5


0,4


4,6



24


Indonésie


0,5


5,3


0,3


4,3



25


Royaume-Uni


0,4


3,9


0,3


4,0



26


Yémen


0,3


3,0


0,3


4,0



27


Égypte


0,3


3,6


0,3


3,7



28


Malaisie


0,3


3,0


0,2


3,0



29


Gabon


0,2


2,2


0,2


2,5



30


Syrie


0,2


2,3


0,2


2,3



31


Argentine


0,2


2,3


0,2


2,3



32


Guinée Équatoriale


0,2


1,8


0,0


0,0



33


Colombie


0,1


1,5


0,1


1,5



34


Viêt-nam


0,1


1,3



0,6



35


Tchad


0,0


0,0


0,1


1,5



36


Australie


0,3


3,6


0,1


1,4



37


Brunei


0,1


1,1


0,1


1,4



38


Danemark


0,1


1,3


0,1


1,3



39


Pérou


0,1


0,9


0,1


1,0



Total des pays Musulmans **


75,9


822,1


66,2


855,6



Total Occident (Amérique du Nord, UE, Australie)


4,1


44,8


16,5


213,3



Total Autres pays


20,6


214,9


17,3


223,6



Total mondial


100,0


1.081,8


100,0


1.292,5







Source : EIA : Agence de l’Information sur l’Énergie (faire défiler de haut en bas pour les notes explicatives dans la table)


:

ANNEXE







Théâtres de guerres au Moyen-Orient
© Carte de Eric Waddell, Global Research, 2003.







Pour les détails sur la campagne contre le pipeline, voir : http://www.bakuceyhan.org.uk/more_info/bp_pipeline.htm







Notes concernant le tableau de répartition des réserves pétrolières



Les pays des principales réserves pétrolières mondiales sont indiqués. Les pays ayant moins de 0,1% des réserves totales ne sont pas montrés.



Les chiffres de Oil & Gas Journal indiqués ci-dessus sont basés sur les réserves pétrolières prouvées incluant les gisements de pétrole bitumineux (sables pétrolifères ou sables bitumineux). Les chiffres pétroliers mondiaux indiquent les réserves pétrolières sans les sables bitumineux. La différence entre les deux ensembles de chiffres concerne en grande partie la situation du Canada et du Venezuela. Les sables bitumineux sont considérés par quelques experts comme non récupérables avec la technologie et les prix actuels, bien que cette question soit l'objet de discussions houleuses.


Les pays Musulmans sont indiqués en bleu. Les pourcentages sont arrondis jusqu'à la première décimale.

Selon cette évaluation, le Canada * apparaît comme le deuxième pays en termes de taille des réserves prouvées à cause de la taille de ses gisements de pétrole bitumineux. L'évaluation pétrolière ci-dessus pour le Canada de Oil & Gas Journal inclut 4,7 milliards de barils de réserves de pétrole brut conventionnel et en condensat, et 174,1 milliards de barils de réserves de sables pétrolifère.



Dans d’autres évaluations reconnues, où les sables pétrolifères ne sont pas pris en compte, les réserves canadiennes sont de beaucoup inférieures (en milliards de barils) :



BP Statistical Review 16,802

Oil & Gas Journal 178,792

World Oil 4,700

BP note que « le chiffre des réserves pétrolières canadiennes inclut une estimation officielle des sables pétrolifères canadiens en cours de développement actif ». BP dit de ses sources d’informations sur les réserves pétrolières que « Les évaluations de cette table ont été compilées en utilisant une combinaison de sources primaires officielles, de données de tierce personne, du Secrétariat de l'OPEP, de World Oil, de Oil & Gas Journal et d’une évaluation indépendante des réserves russes basée sur des informations du domaine public. »



L'évaluation des réserves pétrolières canadiennes de Word Oil « n'inclut pas la réserve de 174 milliards de barils de sable pétrolifère. »


Original : GlobalResearch.ca


: Les pays Musulmans sont indiqués en bleu. Les pourcentages sont arrondis jusqu'à la première décimale. "


http://news.stcom.net/modules.php?name=News&file=article&sid=2346



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