mardi, décembre 12, 2006

N° 234 - Journal d'Irak Special dossier - 13-12

Sommaire :
1Les Brèves.
1-1 Point de vue de Laurent Mauriac : L'adieu du faucon Bolton à l'ONU.
1-2 Point de vue de l’agence Reuters : Bush gagne la guerre des mensonges.
3 Dossier & Point de vue
2-1 Point de vue de Éric Toussaint, Damien Millet, Renaud Vivien : De Batha à Rumsfeld : la douloureuse question de l’impunité.
2-2 Point de vue de Norman D. Livergood, : La nazification de l'Amérique.
2-3 Point de vue de Frank Morales : Bush se dirige vers la loi martiale.
2-4 Point de vue de Eric Leser : Armée américaine : la pire crise depuis 30 ans.
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
3-1 Position de Parti de l’égalité socialiste (Usa) : Le rapport du Groupe d’étude sur l’Irak souligne la crise de l’impérialisme américain en Irak et aux USA.
5 Annexes
4 -1 Gary Brecher : Comment vaincre en Irak ?
1 Les brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
Marc
1-1 Point de vue de Laurent Mauriac : L'adieu du faucon Bolton à l'ONU.
Bush a accepté la démission de son très controversé ambassadeur.
La future cohabitation à l'américaine vient de faire une première victime de poids. George Bush a accepté hier la démission de John Bolton, le très controversé ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU. Le président américain espérait pouvoir faire avaliser par le Sénat la prolongation de son mandat avant le changement de majorité en janvier. Mais la victoire démocrate l'a empêché de faire ce tour de passe-passe.
Idéologie contraire. Avant sa prise de fonction, à l'été 2005, John Bolton s'était rendu célèbre aux Nations unies en déclarant que, si le siège perdait «dix étages, ça ne ferait pas une grande différence». Lors du débat sur sa nomination manquée, au Sénat, il lui fut reproché, outre son mépris pour l'institution, d'avoir tenté de manipuler les analyses des services de renseignements du département d'Etat pour les faire coller avec son approche idéologique. Les démocrates l'accusent d'être brutal et de représenter une idéologie contraire à l'approche multilatérale des Nations unies.
Un diplomate français donne un tableau plus nuancé du bilan de John Bolton. Il voit en lui quelqu'un qui «aime négocier», qui «aime fabriquer du texte», ce qui tiendrait «au fait que c'est un avocat». Lors de la négociation sur la résolution 1 701 établissant cet été le cessez-le-feu au Liban, «il a été un négociateur très mobile et très actif». D'un autre côté, «quand il a une position idéologique, il n'y a rien à faire. Son passage ici n'a pas changé son analyse de l'ONU. Il ne croit toujours pas aux vertus du multilatéralisme».
A son arrivée, John Bolton fit irruption dans les négociations devant aboutir à un vaste projet de réforme de l'ONU, en septembre 2005. Armé d'un stylo rouge, il prit le document d'étape et le biffa 750 fois. Le détricotage du texte a alors débouché sur une réforme a minima. «Il a sans doute perdu une occasion historique de réformer l'ONU», note un diplomate français.
Son attelage avec la France au Conseil de sécurité pouvait faire craindre le pire. Toutefois, sur plusieurs sujets, il a formé un tandem efficace avec son alter ego Jean-Marc de La Sablière. «Au moment où il part, je dirais que nous nous sommes toujours respectés et que nous avons su travailler ensemble, notamment sur la résolution 1 701», a indiqué ce dernier, hier. Pourtant, tout dans le style opposait les deux hommes : Bolton emporté, abrupt et très libre de sa parole, La Sablière pondéré, consensuel et réservé en public.
Rapprochement. Cette opposition a donné lieu au sein du Conseil de sécurité à une répartition des rôles, avec Bolton dans celui du méchant et la Sablière dans celui du gentil, qui a souvent permis de débloquer des négociations avec la Chine et la Russie. C'est ainsi que les deux hommes ont incarné un rapprochement diplomatique entre la France et les Etats-Unis sur plusieurs sujets, notamment sur le nucléaire iranien ou pour obliger la Syrie à coopérer à l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Par Laurent MAURIAC
optimisé pour FIREFOX.
QUOTIDIEN : mardi 5 décembre 2006
1-2 Point de vue de l’agence Reuters : Bush gagne la guerre des mensonges.
Le rapport de James Baker publié hier critique la politique jusqu'alors menée par le Président, qui se refuse à changer de cap.
George W. Bush a reçu hier le camouflet le plus cinglant de sa présidence. Dans son analyse de l'occupation américaine en Irak, dans les solutions qui sont proposées pour remédier au «possible glissement du pays vers le chaos», le rapport du Groupe d'études sur l'Irak (GEI) prend le contre-pied de toutes les options jusqu'alors choisies par la Maison Blanche. «Je sais qu'à Washington beaucoup spéculent sur une sorte de sortie honorable d'Irak. Ce genre de propos évoquant une sortie honorable n'a tout simplement pas la moindre réalité», déclarait Bush la semaine dernière, alors même qu'il avait eu connaissance des recommandations du panel, principalement dirigé par James Baker, l'ancien secrétaire d'Etat et homme de confiance de son père, George H. Bush.
«Succès possible». A l'inverse, le GEI préconise un «retrait responsable» des GI, qui ont perdu dix de leurs hommes hier. Ce retrait serait rendu possible en discutant directement avec deux pays avec lesquels Bush a jusqu'alors refusé de négocier : l'Iran et la Syrie. La «doctrine Bush», formulée en 2002, s'en trouve remise en cause par le GEI. Bush junior avait réitéré celle-ci, il y a tout juste un an, dans son discours intitulé «Stratégie nationale pour la victoire en Irak», expliquant que «la victoire de la liberté en Irak inspirera les réformistes démocratiques, de Damas à Téhéran». Il n'est désormais plus question de «victoire», mais d'un «succès encore possible» mais incertain.
Entêtement . Bush suivra-t-il les conseils fermes des dix membres, démocrates et républicains, du GEI ? Les signaux émanant de la Maison Blanche n'allaient pas dans ce sens, hier. En privé, les membres de la commission Baker «paraissent certains que Bush rejettera leurs recommandations», note le Washington Post. «Bush continue de penser qu'une victoire est possible», affirme un officiel de la Maison Blanche au Wall Street Journal. Dès hier soir, la Maison Blanche prenait ses distances avec l'un des points clés du rapport, en excluant tout contact direct avec l'Iran tant que Téhéran continuera à vouloir enrichir de l'uranium.
Afin de rendre son entêtement acceptable, Bush a commandé le mois dernier deux autres rapports concurrents sur l'Irak, l'un au Pentagone et l'autre à la Maison Blanche. Comme l'a exprimé un officiel cité par Newsweek, le rapport Baker «est seulement l'une des trois propositions que le Président prendra en considération, et ce n'est pas le plus important des trois». Les décisions ultimes que prendra le Président viseront à envoyer «un signal de détermination inflexible», estiment des officiels de la Maison Blanche.
Enormes. Majoritaire au Congrès depuis les élections de la mi-mandat du 7 novembre, le camp démocrate, aux côtés de nombreux républicains, tel le sénateur Chuck Hagel, est déterminé à s'appuyer sur le plan Baker pour faire fléchir Bush, qui va devoir affronter d'énormes pressions politiques. Le GEI «a conclu que la politique du Président a échoué et qu'elle devait changer. [...] Cette analyse est partagée par le peuple américain», a sermonné hier le leader de la majorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi. Les démocrates ont menacé de réduire les sommes allouées à certains projets de reconstruction ou aux fournitures d'armement à l'armée irakienne. Même le nouveau secrétaire à la Défense, Robert Gates, membre du GEI avant sa nomination, a ajouté sa voix aux critiques implicites du Président.
S'exprimant mardi devant les sénateurs qui doivent voter pour le confirmer à ce poste, Robert Gates a répondu «non» à la question de savoir si les Etats-Unis sont en train de gagner la guerre en Irak. Ex-directeur de la CIA, Gates a mis en relief les dangers d'un retrait précipité. Plus lucide que son prédécesseur, Donald Rumsfeld, qui disait l'an dernier devant les sénateurs : «Tous ceux qui disent que nous sommes en train de perdre la guerre ont tort.» Gates, dont la nomination doit être confirmée par le Sénat, n'est pas pour autant favorable à un départ précipité : «Ma plus grande inquiétude, si nous nous y prenons mal dans l'année ou les deux ans à venir, et si nous quittons un Irak en plein chaos, est que plusieurs puissances régionales s'impliquent en Irak. Nous nous retrouverions avec un conflit régional. L'Iran, la Turquie, la Syrie, l'Arabie Saoudite ne resteraient pas les bras croisés. [...] Il serait surprenant que les pays sunnites du Moyen-Orient regardent sans rien faire si la population sunnite d'Irak subissait un nettoyage ethnique.» Bush «veut un nouveau regard sur la situation en Irak, et toutes les options sont sur la table». Avant de rappeler que «les décisions ultimes sont du ressort du Président».
REUTERS.
Paru dans le QUOTIDIEN : jeudi 7 décembre 2006

2 Dossier & Point de vue
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteursmais doit être vu comme information
Marc
2-1 Point de vue de Éric Toussaint, Damien Millet, Renaud Vivien : De Batha à Rumsfeld :la douloureuse question de l’impunité.
Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale et l’horreur de la Shoah, la Communauté internationale s’est engagée à mettre fin à l’impunité de tous les auteurs de crimes de génocide, de guerre et contre l’humanité. Le jugement de Nuremberg a ouvert la voie en déclarant que « la situation officielle des accusés, soit comme chef d’Etat, soit comme hauts fonctionnaires, ne sera considérée ni comme une excuse absolutoire, ni comme un motif de diminution de la peine » [1].
Mais force est de constater le décalage entre les engagements internationaux et la réalité. La mort paisible de Pieter Willem Botha, le 31 octobre 2006, à l’âge de 90 ans en est une illustration récente. Botha fut à la tête du régime de l’apartheid en Afrique du Sud en tant que Premier ministre de 1978 à 1984 avant de devenir Président de 1984 à 1989. Toute sa carrière politique fut profondément marquée par le racisme : après avoir été membre d’une organisation pro-nazi (le Ossewabrandwag) pendant la Seconde guerre mondiale, il entra au Parlement sud-africain en 1948, l’année où la législation de l’apartheid fut adoptée.
Surnommé « le grand crocodile », il dirigea le régime de l’apartheid d’une main de fer. Les quelques réformes mises en avant par ceux qui ont malgré tout tenu à lui rendre hommage sont bien maigres. En levant les restrictions sur les mariages interraciaux et en créant le Parlement tricaméral en 1983 (avec des chambres séparées pour les métis et les indiens), Botha ne cherchait en fait que la relégitimation d’une politique de plus en plus contestée.
En réalité, la ségrégation ne faiblissait pas : le régime restait basé sur la suprématie blanche et les Noirs n’avaient toujours pas le droit de voter. On comptait à cette époque quelque 30 000 prisonniers politiques. Par ailleurs, Botha a toujours refusé la libération du prisonnier le plus célèbre : Nelson Mandela. Ces « mini-réformes » n’ayant pas changé la nature raciste du régime, l’Afrique du Sud fit l’objet de nouvelles sanctions économiques par l’ONU en 1985. Malgré ces sanctions internationales, Botha déclencha l’année suivante la pire répression que l’apartheid ait connue en décrétant l’état d’urgence suite aux affrontements violents entre les Noirs opprimés et la police.
En 1989, suite à un accident cardiaque, il se retira du pouvoir laissant la place à Frederick De Klerk qui entama alors un démantèlement progressif de l’apartheid et fut pour cela fortement critiqué par Botha. La Commission « Vérité et réconciliation », devant laquelle Botha avait refusé de témoigner en 1997, conclut que ce dernier avait donné l’ordre aux services secrets de commettre un attentat contre un immeuble de Johannesburg abritant un groupe anti-apartheid et qu’il était directement responsable de l’attentat contre les locaux du Congrès national africain (ANC) à Londres en 1987. Il fut alors condamné à un an de prison avec sursis mais gagna en appel sur un vice de procédure. Peu avant son décès, il avait déclaré en 2005 dans un entretien télévisé qu’il ne demanderait aucune excuse pour l’apartheid.
Malgré les violations flagrantes des droits de l’homme dont il est directement l’auteur et son refus de s’excuser pour sa participation active dans l’accomplissement du crime d’apartheid qui constitue un crime contre l’humanité (depuis la Convention de 1968 sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et contre l’humanité), Botha a fait l’objet d’un hommage de la part de plusieurs dirigeants de partis sud-africains comme l’ANC, pourtant classé comme organisation terroriste sous le régime de Botha, et par des chefs d’Etat comme Omar Bongo, actuel Président du Gabon. Cet hommage est tout simplement insultant pour la population sud-africaine, en particulier la population noire qui a subi avec violence la politique raciste de Botha et qui n’a pas obtenu justice.
Les auteurs de crimes internationaux comme Botha ne doivent plus bénéficier jusqu’à leur mort d’une insupportable impunité. D’ailleurs, une nouvelle occasion se présente de le rappeler : le Procureur fédéral allemand a la possibilité d’engager des poursuites contre le Secrétaire d’Etat à la Défense des Etats-Unis, Donald Rumsfeld, et l’Attorney général, Alberto Gonzales, pour crimes de guerre commis en Irak et dans le camp de détention de la base américaine de Guantanamo. Cette plainte au pénal, déposée au nom de 11 victimes irakiennes et d’un détenu de Guantanamo par l’avocat berlinois Wolfgang Kalek qui représente plusieurs associations des droits de l’homme, est fondée sur la loi de compétence universelle adoptée par l’Allemagne en 2002. Les pressions politiques des Etats-Unis sont très fortes dès lors que des poursuites judiciaires sont engagées à l’étranger contre certains de leurs ressortissants. Il y a trois ans, la Belgique avait limité fortement la portée de sa loi de compétence universelle, principalement sous la pression des Etats-Unis.
Aujourd’hui, les mouvements sociaux doivent se mobiliser pour que Donald Rumsfeld et ses semblables rendent des comptes et pour que d’autres gouvernements adoptent la loi de compétence universelle et acceptent la compétence de la Cour pénale internationale.
Afin que justice soit rendue, il ne faut surtout pas ignorer le rôle actif de la Banque mondiale et du FMI dans le financement du régime de l’apartheid. Ces deux institutions sont passées outre les nombreuses résolutions de l’ONU (de 1966, 1976, 1980, 1985) qui condamnaient l’assistance au régime raciste en accordant d’importants prêts à l’Afrique du Sud. En 1976-1977, l’aide du FMI à l’Afrique du Sud dépassait celle octroyée à tous les autres pays d’Afrique confondus. Sur la période 1948-67, la Banque mondiale a accordé des prêts qui étaient de loin supérieurs à ceux accordés à tout autre pays d’Afrique. Au-delà des chiffres eux-mêmes, le signal du soutien du FMI et de la Banque mondiale, tant financier que politique, était clair. Botha a ensuite pu bénéficier du soutien des grandes banques européennes qui ont pris le relais de 1980 à 1985 en quintuplant leurs prêts (passant de 13 milliards à 71 milliards). Nombreux sont donc les acteurs qui ont contribué à la longévité de ce régime raciste et ont bafoué les règles de l’ONU.
Les dettes contractées par ce régime coupable de crime contre l’humanité sont des dettes odieuses, autrement dit des dettes de régime qui ne peuvent être supportées par la population sud-africaine. En effet, selon la doctrine de la dette odieuse, les dettes contractées par un régime sans le consentement de la population et qui n’ont pas bénéficié à cette dernière ne doivent pas être remboursées par le gouvernement successeur si les créanciers connaissaient à l’époque les intentions du débiteur. Cela ne fait aucun doute dans le cas du régime d’apartheid. Par conséquent, la partie de ces dettes odieuses qui a déjà été remboursée doit être restituée aux populations. Le reste des créances odieuses doit être aboli.
Notes:
[1] Article 7 du Statut du Tribunal de Nuremberg (Accord de Londres du 8 août 1945)
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2-2 Point de vue de Norman D. Livergood, : La nazification de l'Amérique.
Ndlr : : les versets bibliques ont été retirés, car elle empéchait une lecture claire de ce point de vue
Ce titre à lui seul est générateur de confusion, de doute, de crainte, voire même d’insolite! Qui, de la tradition, pourrait croire une telle entreprise, à une tromperie dont l’envergure n’aurait de taille qu’une colossale conspiration dont les racines puisent ses ressources, dans la sécurité même d’un peuple qui a sacrifié ses enfants et ses efforts, sur les champs de bataille, pour se soustraire à un ennemi qui s’est infiltré par de sinistres personnages, en qui une nation avait placé ses espoirs, ses valeurs et sa fierté. Sommes-nous à vivre un cauchemar, une séduction médiatique ou à relater les péripéties du dernier roman à saveur conspirationnelle, voire un film de science-fiction de Spielberg ? La réalité est toute autre et les faits sont là, lourdement accablants ! L’Amérique est-elle vraiment en train de se nazifier ? Les évangiles de Matthieu, Luc et Marc nous parlent de guerres et de bruits de guerres comme étant des signes importants de la fin. Un rapide regard sur les 150 dernières années, nous rappelle que l’histoire est témoin de guerres destructives qui n’ont cessé de se succéder ! Les guerres de sécession américaine, la 1ière et 2ième guerre mondiale, la révolution bolchevique, la Corée, le Vietnam, le Cambodge, la Bosnie, les guerres d’Afrique, etc. Pourquoi toutes ces guerres ? Ces peuples ont-ils vraiment autant de haine les uns pour les autres, comme on pourrait le croire ? Certainement pas, mais ils sont aveugles, ignorants et surtout manipulés par les autorités civiles, en qui repose leur confiance. Le secret mis à nu On ne peut cacher indéfiniment un projet qui implique des foules de documents, des relations humaines, des transferts d’argent, du matériel. Tôt ou tard, des fuites se font entendre et le mot est passé… Mais, il a quand même fallu 30 ans, avant que des hommes comme Gary Allen, Caroll Quigley et surtout le professeur Antony C. Sutton apportent la lumière sur les subventions financières qui permirent l’arrivée au pouvoir du Reich nazi hitlérien qui coûta la vie à 50 millions d’hommes. Sutton a démontré avec documents à l’appui, que le support financier nécessaire à la montée du régime hitlérien était en grande partie de provenance américaine. Y ont participé, des hommes et institutions connus comme : Wall Street J.P. Morgan T.W. Lamont Les intérêts Rockefeller General Electric Company Standard Oil National City Banks Chase and Manhattan Banks Kuhn Loeb & Company Henry Ford.
Cette guerre fut non seulement bien préparée, mais extrêmement profitable pour un groupe sélectionné de financiers et hommes d’affaires américains et européens. Dans son livre "Wall Street et la Montée d’Hitler", Antony Sutton expose deux extraits de sources de l’époque et des filières même de Roosevelt. Il s’agit de William Dodd, ambassadeur américain en Allemagne qui écrit à Franklin Roosevelt de Berlin le 19 octobre 1936, trois ans après l’ascension d’Hitler au pouvoir. Cette lettre concerne les industriels américains et leur aide aux Nazis… "Autant que je crois à la paix comme la meilleure des politiques, je ne peux me soustraire aux craintes manifestées par le président Wilson (É.U.) dans plusieurs de nos conversations, le 15 août 1915 et après, relativement au bris de la démocratie en Europe qui sera une catastrophe pour les peuples. Mais que pouvons-nous y faire ? En ce moment, plus d’une centaine de corporations américaines possèdent des filiales ou ententes corporatives ici en Europe ! Dupont possède déjà 3 alliés en Allemagne qui participent à l’armement… Leur allié principal I.G. Farben Cie, en partie du gouvernement donne 200.000 marks par année à une organisation de propagande opérant sur l’opinion américaine. La compagnie Standard Oil de New-York a envoyé $2.000.000 ici, en décembre 1933 et $500.000 en plus chaque année afin de venir en aide aux Allemands dans la fabrication des gaz de guerre; mais Standard Oil ne peut sortir ses revenus du pays, excepté sous forme de biens. Toutefois, ils ne s’en tiennent pas à cela, ils rapportent leurs revenus, mais n’en expliquent pas les faits . Le président de la Compagnie Internationale Harvester m’a fait savoir qu’ils expérimentent une croissance de 33% par année (manufacture d’armes, je crois), mais n’en prennent rien. Même pour nos avions, les gens ont des arrangements secrets avec Krupp. Les compagnies General Motor et Ford font ici d’énormes affaires par leurs sous-filiales et n’en prennent aucun profit. Je dis ces choses parce qu’ils en compliquent ainsi la situation et ajoutent aux dangers de guerre. " L’espace ne m’est pas permis pour les tableaux et documents, mais il faut comprendre que derrière Hitler se trouvaient des hommes puissants avec d’immenses influences de par leurs richesses et positions sociales. Ces hommes étaient les véritables artisans de la 2ème guerre mondiale. Hitler se suicidera, son régime disparaîtra temporairement et les hommes qui étaient derrière lui sont demeurés pour la plupart, impunis ou parfois même honorés. Le 4 juin 1943, le sénateur Homer T. Bone déclarait au comité du sénat américain pour les affaires militaires : "Farben était Hitler et Hitler était Farben. " L’Empire Farben était un état à l’intérieur d’un état. Parmi les institutions financières et grandes compagnies qui financèrent et aidèrent à l’effort planifié de la 2ème guerre mondiale, se trouve : La Banque Fédérale de Réserve de New York la Compagnie Ford Motor, Standard Oil du New-Jersey et la Banque de Manhattan. Le " New-Deal Rooseveltien et le Nouvel Ordre Hitlérien " Au procès de Nuremberg , Hjalmar Schacht défia ses interrogateurs de comparer le programme du Nouvel Ordre hitlérien à celui du New-Deal de Franklin Roosevelt, alors président des États-Unis d’Amérique. Selon Schacht, ces deux programmes étaient les mêmes! Les interrogateurs rejetèrent bien sûr la comparaison. Toutefois, un peu d’observation nous montre non seulement que ces deux programmes étaient similaires, mais que les Allemands n’avaient pas de difficultés à y voir les similarités ! Il y a dans la librairie de M. F. Roosevelt, un petit livre présenté à Franklin D. Roosevelt par le Dr Helmut Magers en Décembre 1933. Sur la page de présentation, il est écrit : "Au président des États-Unis, M. Franklin D. Roosevelt, en profonde admiration pour sa conception d’un nouvel ordre économique et mon respect pour sa personne. L’auteur : Baden, Allemagne le 3 novembre 1933". Pour autant d’admiration pour son nouvel ordre économique, Franklin Roosevelt répliqua : "Washington le 19 décembre1933 , Mon cher Dr Magers : Je vous envoie mes remerciements pour la copie de votre petit livre traitant du " New-Deal " et de moi-même. Quoique vous le sachiez, j’ai fait mes études en Allemagne et pouvais alors bien parler la langue allemande, je lis votre petit livre non seulement avec grand intérêt, mais aussi parce qu’il m’aide à la pratique de la langue allemande. Sincèrement vôtre. " Le " New-Deal " ou le " Nouvel Ordre Économique " n’était pas une création du libéralisme classique, mais bien une création du socialisme corporatif. C’était là, le rêve des " big business ", tel que reflété par Wall Street qui leur permettrait d’éliminer la concurrence. Il n’y a pas que les deux grandes guerres qui furent les fruits amers des intérêts économiques mais aussi les révolutions. Le 7 avril 1917, le général Janin écrivait dans son agenda personnel : "Après un long entretien avec Roosevelt, (celui-ci lui confirma ce qui lui avait été dit par Magers) la révolution Russe avait été préparée par l’Angleterre, et plus précisément par Sir Georges Buchanan et Lord Alfred Milner. À cette époque, les Anglais et Petrograd faisaient équipe. Les agents britanniques demeurant à Petrograd distribuaient de l’argent pour inciter les soldats au soulèvement et à la mutinerie…" De Gouldwitch d’ajouter: " En privé, on m’a dit que plus de 21 millions de roubles furent dépensés par Lord Milner pour financer la Révolution bolchevique. " Il faut se souvenir que Lord Alfred Milner était la tête et le fondateur d’une organisation secrète appelée : " La Table Ronde ". Cette organisation était financée par Lord Rothschild. Aux États-Unis, une lutte s’engage maintenant entre le gouvernement et le peuple. Puisque le C.F.R. s’est infiltré dans les deux grands partis politiques et qu’ils en sont devenus un seul, tout en laissant aux ignorants la possibilité de croire que leurs intérêts sont mieux défendus dans un parti plus que l’autre, alors qu’en fait, ces deux derniers sont prisonniers de la même école de pensée; le socialisme corporatif ! L’élément de résistance du gouvernement est bien identifié aux États-Unis comme étant les Patriotes et les Milices. Ce n’est pas le gouvernement fédéral qui est vraiment un problème, mais les écrasantes corporations qui le manipulent dans l’ombre. Ces corporations réclament tous les droits et la plupart puisent leur naissance dans le " New-Deal ". Le " New-Deal " est largement inconstitutionnel et centralisateur. Il faut reconnaître au mouvement des " Patriotes " et aux " Milices ", leur fondement en droit constitutionnel et à la " Règle de la loi ", alors que les magnats du pouvoir prônent l’abolition de toute forme de règles constitutionnelles qui peuvent faire obstacle à leur convoitise démesurée de contrôle et de profits. Il semble que l’histoire se répète parce qu’on ne veut pas apprendre de l’histoire. Voici quelques déclarations de personnalités politiques sujettes à nourrir la réflexion : " L’esprit de résistance au gouvernement est tellement important occasionnellement, que j’espère qu’il demeurera toujours vivant. Quel pays peut garder ses libertés si ceux qui en font ses règles ne sont pas avertis de temps à autre par le peuple, que ce dernier a conservé cet esprit de résistance. " Thomas Jefferson " Je n’ai aucune raison de croire que celui qui m’enlèverait mes libertés, ne m’enlèverait pas, une fois en son pouvoir, tout le reste. " John Locke " Une nation peut survivre à ses traîtres et ambitieux, mais ne le peut à la trahison de l’intérieur ! Un ennemi aux portes est moins dangereux car il porte la bannière de ses intentions. Mais le traître circule librement à l’intérieur ! " Cicéron " Il ne peut y avoir de contrôle effectif des corporations alors qu’elles sont actives en politique. " Théodore Roosevelt " Les corporations ont réussi par les leviers économiques à infiltrer le pouvoir politique afin de miner la constitution. " Charles Reich " Les peuples n’abandonnent pas leurs libertés; à moins d’y être obligé par illusion et tromperie. " Edmund Burke " Dans ce pays, on peut avoir un régime démocratique ou de colossales fortunes dans les mains de quelques-uns… Mais nous ne pouvons avoir les deux! " Ministre de la justice Louis D. Branders " Le pouvoir de l’argent ronge la nation en temps de paix et conspire contre elle en temps adverse. Ce pouvoir est plus despotique que la monarchie, plus insolent que l’autocratie, plus égoïste que la bureaucratie. Il dénonce et qualifie d’ennemis toutes personnes ou groupes qui questionnent ses méthodes ou qui apportent de la lumière sur ses crimes ! " Abraham Lincoln " La seule maxime d’un gouvernement libre devrait être celle de ne jamais faire confiance à un homme qui a le pouvoir de mettre en danger la liberté publique. " John Adams
Danger à l’horizon Nombreux sont les médias d’informations qui ont jeté le doute sur un bon nombre de catastrophes et accidents, qui ont eu lieu aux États-Unis et à l’étranger, depuis plusieurs décennies. Les journalistes et médias chrétiens américains plus spécialement n’ont pas manqué d’audace ni d’investigation pour mener à fond des enquêtes que le commun des citoyens ne peut toujours accepter ! C’est ainsi qu’il est maintenant connu que lorsque le président franc-maçonnique Franklin Roosevelt fit la déclaration de guerre de l’Amérique contre le Japon au début des années 40, il savait depuis plus de 6 mois que Pearl Harbor allait être attaqué par les Japonais… Il ne fit rien pour s’en défendre et permit la mort violente à plus de 1500 soldats américains, enfants de mères à qui il avait promis, juste avant son élection, que les enfants de l’Amérique ne verraient jamais les champs de bataille ? Il fallait une raison solide et acceptable afin d’obtenir le consensus général… Vox Populi Des preuves certaines sont également connues pour ce qui est de l’édifice Murrah d’Oklahoma ou non seulement 168 enfants furent tués et 503 furent blessés, mais qu'au moins trois explosions furent confirmées dont une seulement à l’extérieur. Une enquête détaillée n’a pu avoir lieu, dû aux ordonnances des autorités fédérales de nettoyer immédiatement les décombres ! Le gouvernement alla jusqu’à interroger la sœur de Timothy McVeight et on accusa cette dernière d’extrémisme car on trouva chez elle de la mauvaise littérature politiquement incorrecte : Un livre sur la constitution américaine… McVeight fut exécuté et accusé d’être membre des Milices. Mc Veight démontra sa non affiliation aux milices et jusqu’à ce jour, aucun membre des milices ne fut accusé ! Mais, il y a maintenant pire que les autres tentatives réunies! Il y a le 11 septembre… Les preuves de l’implication gouvernementale s’accumulent chaque jour : Faire périr quelques milliers de personnes n’est strictement rien pour des hommes qui se croient des dieux et qui ne connaissent ni la compassion, ni le scrupule. La tactique par excellence pour produire la psychose globale est d’amener un peuple entier à se plier, à toutes les exigences d’une équipe formée, intentionnée et bien sûr aux rênes au pouvoir. Les deux grandes guerres antérieures avaient un terrain géographique vers lequel les conscrits devaient se diriger, mais cette fois, tout terrain est un champ de guerre… Il fallait y penser ! Le gouvernement Bush a maintenant les mains libres, avec approbation du congrès, pour créer la loi martiale tant recherchée des dictateurs. Le terrorisme, cet invisible ennemi doit être battu par tous les moyens. Les invisibles sont partout ! Cela inclus potentiellement chacun de nous… Les attaques et les théories relatives à l’implication de Bush dans la destruction des tours du W.T.C. ont forcé ce dernier à créer une équipe qui viendrait défendre l’indéfendable contre les vilains accusateurs qui ont osé ouvrir les yeux devant les évidences de l’avant et l’après 11/09. Aux grands maux, les grands remèdes… Et, c’est ainsi qu’est entré cette semaine sur la scène, l’homme-clé par excellence, le défenseur de l’ "Establishment ", M. Henry Kissinger. Qualifié de responsable de tueries de civils, de génocides et de coups d’états par Christopher Hitchen dans son livre " Le procès d’Henry Kissinger ", qualifié de criminel de guerre par le " Guardian ", journal britannique. Ce dernier voit cet homme comme une figure répréhensive. Interrogé à ce sujet, Hitchen répondra après l’annonce de la nomination de Kissinger à la présidence du comité de 10 autres personnes. " Kissinger fut impliqué dans les sales affaires du monde militaire de l’Indonésie et de l’invasion du Timor de l’est. Il aida à défendre l’administration Reagan en couvrant la guerre illégale de l’Amérique Centrale. Il fut bien payé comme apologiste du gouvernement chinois et défenseur des dictateurs du monde. Kissinger fut également impliqué dans la perpétration de la guerre du Vietnam, les attaques illégales au Cambodge, au Laos pendant les années Nixon. Il ne faut pas non plus oublier son rôle dans le renversement du gouvernement chilien élu avec Salvador Allende comme président et l’installation de la dictature du Général Augusto Pinochet. " Et la liste de s’étirer… Voici quelques déclarations de M. Henry Kissinger " Les États-Unis doivent agir quelque part dans le monde afin de démontrer leur détermination à demeurer la puissance mondiale. " Washinton Post, avril 1975 " Je ne vois pas pourquoi nous devrions attendre et observer si un pays va devenir communiste par l’irresponsabilité de ses gens. Les problèmes sont beaucoup trop importants pour les laisser dans les mains des électeurs… " (Juste avant le renversement du gouvernement Chilien de Salvator Allende 1973) " Pourquoi devrions-nous nous flageller pour ce que les Cambodgiens se sont fait eux-mêmes ? " Richard Nixon, responsable des bombardements massifs sur le Cambodge en 1973 qui tuèrent ¾ de millions de paysans et préparant l’entrée de Pol Pot qui tuera ultérieurement un autre million et demi de personnes… " Des actes couverts ne doivent pas être confondus avec du travail missionnaire… " Kissinger commentant la vente des Kurdes en Irak en 1975 " Ce qui est illégal, nous le faisons immédiatement. Ce qui est inconstitutionnel, nous demande un peu plus de temps. " Henry Kissinger " Aujourd’hui, si des troupes des Nations-Unies entraient à Los Angeles pour restaurer l’ordre, les américains seraient outragés; demain ils en seront reconnaissants. Ceci serait spécialement vrai si on leur disait qu’une attaque venant de l’au-delà menaçait leur existence. C’est alors que tous les peuples de la terre prierait leurs leaders de les délivrer de ces méchants. La chose que tous les hommes craignent, c’est l’inconnu. Quand ce scénario leur sera présenté, ils seront prêts à abandonner leurs droits individuels pour leur bien-être, garanti par leur gouvernement mondial… " H. Kissinger parlant à la réunion des Bilderbergers le 21 mai 1992 à Évian, France. A son insu, son discours fut enregistré par un délégué Suisse ! Nous apprenons à l'instant que M. Henry Kissinger a décliné hier (vendredi 13 décembre 2002), l'offre que M. Bush lui avait fait de présider un groupe d'investigateurs sur le 9/11… Dans son rapport au président, il déclare qu'il lui semble clair que des conflits potentiels peuvent être régler de cette façon, mais qu'il craint qu'ils se dirigent aussitôt contre son bureau de consultants dont il est président et propriétaire. " J'ai donc conclu que je peux pas accepter la responsabilité que vous m'avez proposée. " 2002 Les Presses Associées À Pleins feux sur l’Heure Juste, nous croyons que c'est à cause des tôlées de critiques des multiples sources que M. Kissinger a reçu de plusieurs médias, qu'il s'est senti obligé de refuser!!! Le nouveau langage des attaques dites "asymétriques " constitue la base pour l’élaboration de systèmes d’espionnages électroniques et la structuration d’agences nouvelles et très sophistiquées qui passent au peigne fin, chaque citoyen et garde en mémoire à peu près tout ce qui constituait hier la vie privée des individus de la plus forte et de la plus libre des nations du nouveau monde, les États-Unis d’Amérique ! C’est l’opération " Big Brother " orwellienne de l’œil qui voit tout, ou la " Surveillance Globale ". Le Dr John Poindexter, directeur du " Bureau de Sensibilisation à l’Information " (I.A.O. : Information Awareness Office) affilié à DARPA, ne se gêne pas pour exposer au public les projets d’infiltration dans la vie privée et n’hésite plus à rendre à la vue de tous, le symbole de leur organisation sous l’image désormais décodée de la pyramide maçonnique dont l’œil projette ses rayons inquisiteurs et indiscrets non seulement sur l’Amérique du Nord, mais sur toute la planète… I.A.O. : a supprimé son logo " Après cela, je regardais dans mes visions de la nuit, et voici, une quatrième bête, terrible, épouvantable et extraordinairement forte. Elle avait de grandes dents de fer; elle mangeait, elle brisait et foulait aux pieds ce qui restait; elle était différente de toutes les bêtes qui l'avaient précédée, et elle avait dix cornes. " Daniel 7:7 " Il me parla ainsi: La quatrième bête est un quatrième royaume qui existera sur la terre, qui sera différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, et la foulera et la brisera. Les dix cornes, ce sont dix rois qui s'élèveront de ce royaume. " Daniel 7:23
Tentative de " Mise au pas " En quête de santé et croyant toujours à la sincérité des dirigeants qui font partie d’une autre société que la leur, le peuple américain se verra bientôt mis à l’épreuve par " L’Opération Vaccination Forcée ". Quoique très peu de cas de variole se soient manifestés depuis les années " 50 " aux États-Unis, le président Bush a ordonné le 6 décembre 2002, l’inoculation d’un million d’américains contre la variole… La première phase était de 500.000 pour le personnel militaire et de 510.000 médecins civils. Une deuxième phase impliquera 10 millions de travailleurs de première lignes, tels : les corps policiers, les services d’urgence et d’autres groupes du personnel de santé qui seraient les premiers répondants lors d’une attaque bio-terroriste ! D’autres informations veulent que le gouvernement américain décidera dans la ou les semaines qui viennent, si la vaccination s’étendra à la globalité de la population ! Malgré les dangers signalés par des personnes compétentes sur les conséquences des effets secondaires du vaccin qui incluent la mort, le président Bush s’est laissé persuader que le risque en valait le coût… Voici quelques liens de référence: http://www.rense.com/general32/bay.htmhttp://www.health.org.nz/smpox.htmlCette globale entreprise fait fi des droits et libertés constitutionnels et va jusqu’à forcer cette " immunisation " sous la pénalité d’amendes et d’emprisonnement, sans le droit de recours légaux contre les compagnies qui manufacturent ces vaccins… Le corps médical y sera également soumis, sous les mêmes conditions et conséquences. Les prisons américaines étant déjà remplies; où le gouvernement placera-t-il ces centaines de milliers voire millions de personnes qui ont des connaissances précises et accès à l’information sur les statistiques relatives aux séquelles dangereuses et mortelles des vaccins pharmacologiques ! Ne sera-ce pas l’occasion unique d’ouvrir les 700 camps de détentions construits à l’insu du public depuis des décennies avec les efforts monnayés des citoyens américains ? Avec les intentions formulées d’abolir la charte constitutionnelle américaine pour y instaurer leur régime dictatorial mis en marche depuis le " New-Deal " rooseveltien de 1933, peut-on demeurer aveugle et ne pas se rendre compte que le peuple américain et ses voisins immédiats par influences écono-politiques sont parvenus au carrefour de la vie démocratique? C’est toujours au nom de la sécurité, de la santé et du bien-être social que les tyrans modernes ont saisi le pouvoir absolu… " Plus le despotisme est d’envergure, plus est facile sa montée au pouvoir " Élisabeth Stanton " L’arrogance précède la ruine et l’orgueil précède la chute " Psaume 16 :18 " Les peuples qui ferment leurs yeux à la simple réalité, attirent leur propre destruction " James Baldwin En 1950, James Warburg, représentant des banques Rothschild européennes, s’arrêta à Ottawa avant sa visite à Washington et prononça un discours duquel est retenu la célèbre déclaration suivante : " Vers l’an 2000, nous aurons un gouvernement mondial; la question reste à savoir s’il se fera par force ou consentement. " Voici un certain nombre d’éléments existants qui nous permettent de penser que la 4ème bête de Daniel 7 :7 et Apocalypse 13 sont en voie de réalisation. La présence de camps de détention. La loi martiale souvent mentionnée. L’équipement militaire russe en territoire américain. L’entraînement des militaires contre les civils. Les enquêtes visant le gouvernement des États-Unis avortées ! La technologie du contrôle de l’esprit (Mind Control) et de l’identification.
" Et elle faisait que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, prenaient une marque à la main droite, ou au front. " Apocalypse 13:16 " Et personne ne pouvait acheter ni vendre, s'il n'avait la marque ou le nom de la bête, ou le nombre de son nom." Apocalypse 13:17 La présence des États-Unis partout dans le monde et leurs interventions favorables aux dictatures des pays sous-développés. L’absence d’opposition au sénat. Les élections truquées. La nomination des membres de l’administration présidentielle provenant des Ordres secrets (Société secrètes) L’accumulation des preuves de l’implication du gouvernement américain dans : L’affaire Rubby Ridge Waco Oklahoma Murrah Building Les édifices du W.T.C. En 1993 11 Septembre 2001 Nombre d’assassinats… Le dernier mais non le moindre, Juste vous invite à regarder attentivement la marche parallèle entre d’une part le chef du Reich Germanique, M.Adolf Hitler et d’autre part le président de la république des États-Unis d’Amérique, M.Georges W. Bush. " Les chemins du désordre demeurent les mêmes ! " " La nazification de l’Amérique phase 3 " par Norman D. Livergood, traduit pour vous, un parallèle éloquent entre l’époque nazie et la nôtre.
Sources : Conscience du Peuple
Posté par Adriana Evangelizt
publié par Adriana Evangelizt dans: Un pouvoir fasciste
2-3 Point de vue de Frank Morales : Bush se dirige vers la loi martiale.
Dans une manoeuvre furtive, le Président Bush a transformé en loi, par sa signature, une disposition qui, selon le sénateur Patrick Leahy (un Démocrate du Vermont), encouragera en fait le président à déclarer la loi martiale fédérale (1). Elle (cette mesure) le fait en remettant à jour la Loi sur l’Insurrection, un ensemble de lois qui limite la capacité du président de déployer des troupes dans les Etats-Unis. La loi sur l'insurrection (10 U.S.C.331 -335) a historiquement, avec la Loi du Posse Comitatus (18 U.S.C.1385), aidé à imposer des interdictions strictes sur la participation de l’armée dans l'application de la loi domestique. D’un coup de stylo, Bush cherche à défaire ces interdictions. La loi publique 109-364, ou "John Warner Defense Authorization Act of 2007" (Loi 2007 d'autorisation de défense de John Warner) (H.R.5122) (2), qui a été signée par le commandant en chef (Bush) le 17 octobre 2006, durant une cérémonie privée du bureau ovale, permet au président de déclarer « l’urgence publique » et de placer des troupes n'importe où en Amérique ainsi que de prendre le contrôle des unités de la garde nationale (unités qui sont normalement commandées par les états) sans le consentement du gouverneur ou des autorités locales, afin de « supprimer le désordre public. » Le Président Bush a pris ce pouvoir sans précédent le même jour où il a signé la toute aussi odieuse Loi sur les Commissions Militaires de 2006. Dans un sens, les deux lois se complètent l’une l’autre. L’une autorise la torture et de la détention à l'étranger, alors que l’autre cherche à imposer un consentement sans discussion au niveau interne, préparant à ordonner aux militaires de s’emparer des rues en Amérique. Souvenez-vous : le terme consistant à mettre un secteur sous le contrôle des militaires au niveau de l’application de la loi est précis ; ce terme est « loi martiale. » La section 1076 du massif Authorization Act (loi d'autorisation), qui accorde au Pentagone un autre budget de plus de $500 milliards pour ses aventures peu judicieuses, est intitulée « Utilisation des forces armées dans les grandes urgences publiques. » La section 333, « Grandes urgences publiques ; interférence avec l'état et la loi fédérale » déclare que « le président peut utiliser les forces armées, y compris la garde nationale en service fédéral, afin de rétablir l'ordre public et pour faire appliquer les lois des Etats-Unis quand, en raison d'une catastrophe naturelle, une épidémie, ou toute autre urgence sérieuse de santé publique, une attaque ou un incident terroriste, ou une autre condition dans n'importe quel état ou possession des Etats-Unis, c’est le président qui détermine que de la violence domestique s'est produite avec une telle ampleur que les autorités constitutionnelles de l'état ou de la possession sont incapables ( « refusent » ou « échouent ») de maintenir l’ordre, « afin de supprimer, dans n'importe quel état, toute insurrection, violence domestique, combinaison illégale, ou conspiration. » Pour le président actuel, « l’application des lois afin de restaurer l'ordre public » signifie réquisitionner des gardes de n'importe quel état, par dessus les objections des entités locales du gouvernement, de l’armée et de la police ; les envoyer dans un autre état ; les appeler sous les drapeaux en mode d'application de la loi ; et les lâcher contre l'ensemble des citoyens « turbulents » - les protestataires, probablement, ou ceux qui s'opposent aux vaccinations obligatoires et aux mises en quarantaine en cas d'un événement de bio-terrorisme. La loi facilite également les rassemblements militarisés de la police ainsi que la détention des protestataires, des prétendus « étrangers illégaux », « des terroristes potentiels » et des autres « indésirables » pour l’enfermement dans des infrastructures qui ont déjà été commandées sur contrat et qui sont en construction via la compagnie Halliburton. C'est exact. Sous couverture d'une « urgence imaginaire face à l'immigration » et de la militarisation frénétique de la frontière sud, des camps de détention sont construits juste sous nos nez, des camps conçus pour n'importe quelle personne qui résiste à l'agenda de l'administration de Bush, à l’étranger comme à l’intérieur du pays. Un article sur « les récentes récompenses concernant les contrats » dans un des derniers numéros du journal bien conçu et réservé aux initiés, le "Journal of Counterterrorism & Homeland Security International" (« Journal international du contre-terrorisme et de la sécurité de la patrie »), a signalé que « l’ingéniorat global et les services techniques de la vigoureuse KBR [Kellog, Brown & Root] ont annoncé en janvier 2006 que sa division « Gouvernement et Infrastructure » a été récompensée par un contrat « livraison indéfinie/quantité indéfinie » (IDIQ) afin de soutenir les infrastructures américaines de l’immigration et d'application des douanes (Immigration and Customs Enforcement ou ICE) en cas d'une urgence. » « Avec une valeur totale maximum de $385 millions une limite de cinq ans, » fait remarquer le reportage, « le contrat doit être exécuté par le corps des ingénieurs de l'armée américaine » « pour établir des capacités de détention provisoire et de traitement afin d’augmenter les opérations existantes de détention et d'enlèvement (DRO) de l’immigration et de l’application des douanes - en cas d'un afflux d’urgence des immigrés aux Etats-Unis, ou pour soutenir le développement rapide de nouveaux programmes. » Le rapport précise que « Kellog, Brown & Root est la filiale de technologie et de construction de Halliburton. » (3) Donc, en plus d'autoriser encore $532.8 milliards pour le Pentagone, y compris une « disposition supplémentaire » de $70 milliards qui couvre le coût des folles et continues manoeuvres militaires en Irak, en l'Afghanistan et à d'autres endroits, la nouvelle loi, signée par le président lors d’une cérémonie privée de la Maison Blanche, fait s’effondrer la division historique entre la police et l’armée : un signe indicateur d'un état-policier qui se consolide rapidement en Amérique, tout cela est accompli parmi les prétentions impérialistes continues de domination mondiale des Etats-Unis, et vendu à un public « contrôlé par les urgences » et apparemment obstinément crédule comme étant une « guerre mondiale contre le terrorisme. » Ne faites aucune erreur à ce sujet : l'abrogation de fait de la Loi du Posse Comitatus (PCA) est un assaut sinistre contre la tradition et la jurisprudence démocratiques américaines. Cette loi de 1878, qui dit « toute personne qui, excepté dans des cas et dans des circonstances expressément autorisées par la Constitution ou l'acte du Congrès, utilise obstinément toute partie de l'armée ou de l'Armée de l'Air en tant que posse comitatus ou de toute autre façon afin de faire exécuter les lois, recevra une amende sous ce titre ou sera emprisonné pendant une durée ne dépassant pas plus de deux ans, ou les deux à la fois (amende et emprisonnement),» est le seul statut criminel des États-Unis qui interdit les opérations militaires dirigées contre les Américains sous couverture de « l’application de loi. » En tant que telle, elle a été la meilleure protection que nous ayons eue contre les intentions affamées de pouvoir de dirigeants sans scrupules et insouciants, des dirigeants ayant l’intention d’employer la force pour imposer leur volonté. Malheureusement, la semaine passée, le président a porté au posse comitatus, ainsi qu’à la démocratie américaine, un coup presque mortel. En conséquence, il faudra un ensemble de citoyens en colère pour défaire les dommages provoqués par cette horrible nouvelle loi, qui constitue en partie et en tout, comme nous l’avons vu, une longue liste d’abus et d’outrages commis par cette administration autoritaire. En dépit de la nature sans précédent et choquante de cette loi, il n'y a eu aucun tollé dans les médias américains, et peu de réaction de nos responsables élus du Congrès. Le 19 septembre, un seul sénateur, Patrick Leahy (un Démocrate du Vermont) a fait remarquer que la Loi 2007 sur l’autorisation de la défense contenait « une disposition recueillant une large opposition et permettant au président davantage de contrôle sur la garde nationale [et l’adoption] de changements apportés à la Loi sur l’Insurrection, ce qui facilitera pour ce président-ci ou n'importe quel futur président l’utilisation de l’armée afin de restaurer l'ordre dans le pays SANS le consentement des gouverneurs de la nation. » Le sénateur Leahy poursuivit en soulignant que « nous n’avons certainement pas besoin de faciliter le fait de déclarer la loi martiale pour les présidents. Invoquer la Loi sur l’Insurrection et utiliser les militaires pour des activités d'application de la loi va à l'encontre de certains des principes centraux de notre démocratie. On peut facilement envisager des gouverneurs et des maires responsables d'une urgence et qui doivent constamment regarder par-dessus leurs épaules alors que quelqu'un qui n'a jamais rendu visite à leurs communautés donne les ordres. » Quelques semaines plus tard, le 29 septembre, Leahy a signalé sous registre du Congrès qu'il émettait « de graves réserves au sujet de certaines dispositions du rapport de la conférence sur le projet de loi d’autorisation de la défense de l'année fiscale 2007 » et dont le langage, a-t-il dit, « renverse les statuts solides et anciens du posse comitatus qui limitent la participation des militaires dans l'application de la loi, et rendant donc plus facile le fait que le président déclare la loi martiale. » Ceci « avait été glissé dans (cette loi), » a dit Leahy, « en tant que clause additionnelle et qui est donc peu étudiée, » alors que « d’autres comités du Congrès ayant juridiction sur ces sujets n'avaient aucune chance de commenter et encore moins de tenir des auditions sur ces propositions. » Dans ce que l’on peut appeler pour le moins une sous-estimation, le sénateur du Vermont a fait remarquer que « les implications de changer la Loi (du Posse Comitatus) sont énormes ». « Il y a une bonne raison, » a-t-il dit, « pour qu’il y ait des frictions constructives dans la loi existante lorsque l’on en vient à parler des déclarations de la loi martiale. Utiliser les militaires pour l'application de la loi va à l'encontre d’un des principes fondamentaux de notre démocratie. Nous faisons faux bond à notre Constitution, négligeant les droits des états, lorsque nous facilitons le fait que le président puisse déclarer la loi martiale et foule aux pieds la souveraineté locale et de l'état. » Les ruminations finales du sénateur Leahy : « Depuis que j’ai entendu il y a deux semaines que ce résultat était probable, je me suis demandé comment le Congrès pouvait en être arrivé à ce point. Il semble que les changements à la Loi sur l’Insurrection ont survécu à la conférence parce que le Pentagone et la Maison Blanche le veulent. » La réécriture historique et sinistre de la Loi sur l’Insurrection, effectuée au milieu de la nuit, et qui donne à Bush l'autorité légale de déclarer la loi martiale, est à présent un fait accompli. Le Pentagone, comme on pouvait le prévoir, joue un rôle bien plus direct dans les opérations de loi martiale. Le titre XIV de la nouvelle loi, intitulé « Dispositions législatives concernant le transfert de technologie à la défense de la patrie, » autorise « le secrétaire de la défense à créer un consortium de transfert de technologie de la défense de la patrie afin d’améliorer l'efficacité des processus du ministère de la défense (DOD) afin d’identifier et de déployer la technologie appropriée du ministère de la défense vers le fédéral, les états, et les premières personnes qui répondent favorablement au niveau local. » En d'autres termes, la loi facilite le « transfert » de ce qu’il y a de plus récent en matière de prétendue technologie « de contrôle des foules » et autres armements conçus pour supprimer la dissidence, depuis le Pentagone vers les unités locales de police militarisée. La nouvelle loi poursuit la construction et la codification des précédents accords « de transfert de technologie », spécifiquement le mémorandum d’accord de 1995 entre le ministère de la Défense et le ministère de la Justice réalisé par le passé sous le régime Clinton-Reno. (4) Il est devenu clair ces derniers mois qu'une masse critique d’Américains ont vu clair à travers les mensonges de l'administration Bush ; étant donné que les sondages concernant le président se trouvent à un minimum historique, qu’il y a une résistance croissante contre la guerre en Irak, et que les Démocrates sont susceptibles de reprendre le Congrès après les élections de mi-mandat, l'administration Bush est dans les cordes. Et donc, il est particulièrement inquiétant que le Président Bush ait pu percevoir l'opportunité, dans les circonstances actuelles.
par Frank Morales
Source : http://www.uruknet.info/?p=27769
Sources : Conscience du PeupleCONFIRMÉ PAR LA MAISON BLANCHE http://www.whitehouse.gov/news/releases/2006/10/20061017-9.html DOCUMENT OFFICIEL : http://www.govtrack.us/congress/bill.xpd?bill=h109-5122
2-4 Point de vue de Eric Leser : Armée américaine : la pire crise depuis 30 ans.
Le groupe d’études sur l’Irak, formé à l’initiative du Congrès américain et conduit par l’ex-secrétaire d’Etat républicain James Baker et par l’ancien parlementaire démocrate Lee Hamilton, a rendu, mercredi 6 décembre, ses conclusions. Leur objectif : trouver une stratégie de sortie des troupes d’Irak et établir un consensus entre l’administration et l’opposition démocrate, désormais majoritaire au Congrès.
Les solutions proposées par le "rapport Baker" sont, pour l’essentiel, politico-diplomatiques. Mais ses rédacteurs ne pouvaient éluder une donnée basique : l’armée américaine est aujourd’hui incapable de renforcer ses moyens pour modifier profondément son dispositif en Irak. Ses effectifs sont insuffisants, le moral des troupes et des officiers est entamé, le recrutement de plus en plus difficile, et les états-majors des diverses armées se déchirent entre partisans et adversaires de l’ex-secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, qui vient de démissionner.
La force de combat la plus puissante au monde semble épuisée. Si une crise importante éclatait quelque part dans le monde - imaginons : une attaque nord-coréenne contre la Corée du Sud - l’armée américaine ne pourrait pas, aujourd’hui, y déployer dans l’urgence plus de deux à trois brigades de combat d’active (7 000 à 10 000 hommes) !
Ancien du Vietnam, le sénateur républicain John McCain, membre de la commission des forces armées et probable candidat à l’investiture présidentielle en 2008, faisait part publiquement, il y a plusieurs mois, de ses doutes sur la capacité de cette armée à "faire face à un autre conflit majeur". Son pronostic : "Cela serait incroyablement difficile, compte tenu de la proportion de nos ressources employées en Irak et en Afghanistan. Que se passera-t-il si une confrontation éclate avec la Corée du Nord ou l’Iran ?"
Pour mener deux conflits simultanément, comme elle en a la mission, l’armée pourrait même être contrainte de revenir à la conscription, abandonnée en 1973. Le représentant démocrate Charles Rangel, 76 ans, ancien combattant de Corée, a déposé en novembre, par provocation, un projet de loi en ce sens. Il a été massivement rejeté : une telle réforme est en effet économiquement et plus encore politiquement inacceptable.
Au mois de novembre, le général John Abizaid, commandant des forces américaines au Proche-Orient, admettait devant le Congrès qu’accroître le nombre de soldats en Irak est devenu presque impossible. "On peut ajouter 20 000 Américains demain et obtenir un résultat temporaire, disait-il. Mais, quand vous regardez les effectifs disponibles, nous ne sommes pas en mesure de remplir cet engagement sur la durée." Le nombre des soldats est déjà passé, au prix d’un effort considérable, de 128 000 au début de l’année à 144 000. Cela n’a pas empêché l’Irak de basculer dans la guerre civile.
"Pour seulement maintenir le niveau actuel, nous allons devoir à nouveau oublier nos engagements auprès des troupes et étendre la présence de deux brigades au-delà d’un an, théoriquement la période maximale de déploiement. Cela affecte le moral des hommes", souligne Lawrence
Korb, secrétaire adjoint à la défense dans l’administration Reagan (1981-1989) et spécialiste de l’Irak. "Nous ne sommes tout simplement pas capables de mener une guerre de longue durée sans des forces terrestres plus importantes", dit-il. Sa définition d’une "guerre longue" ? Deux ans...
Un rapport de 136 pages commandé par le Pentagone en 2006 est aussi alarmiste. Pour son auteur, Andrew Krepinevich, directeur du Centre d’évaluations budgétaires et stratégiques à Washington, "si l’armée continue ainsi en Irak, elle en ressortira profondément affaiblie".
Selon lui, la poursuite d’un important déploiement de forces met en danger l’équilibre d’une institution composée exclusivement de volontaires et patiemment reconstruite après le traumatisme de la défaite au Vietnam.
Au plus fort du conflit vietnamien (1964-1973), l’armée de terre américaine comprenait 40 divisions d’active et de la Garde nationale. Ce nombre a été ramené à 28 après la chute du communisme (1989-1991) ; il est de 18 aujourd’hui. Si l’armée regroupe plus de 1 500 000 hommes, moins du tiers appartiennent à des unités vraiment combattantes. Plus gênant encore, seuls 200 000 sont issus des formations d’active de l’armée de terre et des marines, les autres viennent de la garde nationale et de la réserve.
Les premiers dépendent des Etats fédérés ; les seconds du Pentagone. Ces "soldats du dimanche" représentent 45 % des effectifs de l’armée. Dès le 20 décembre 2004, le général James Helmly, qui commandait 204 000 réservistes mobilisés, estimait dans un mémorandum que sa troupe est en train de "dégénérer rapidement en une force brisée".
La garde nationale et la réserve ne sont pas conçues pour être engagées un an sur deux dans une guerre d’occupation. Il faut des mois pour les réorganiser, les entraîner et les rééquiper. En dépit de budgets records - les dépenses militaires sont passées de 294,5 milliards de dollars en 2000 à 491,8 en 2006 -, les crédits manquent pour les équiper de gilets pare-balles de la dernière génération, réparer les véhicules, obtenir de nouveaux hélicoptères. Pour une brigade (environ 3 500 hommes) engagée, il en faut au minimum une et plutôt deux prêtes à prendre la relève.
Or l’Irak et l’Afghanistan ne sont pas les seuls lieux où se trouvent des troupes américaines, même si leur présence en Allemagne, en Corée du Sud et au Japon a été réduite ces dernières années. En mobilisant tous les réservistes possibles et en contraignant les soldats de la garde nationale à rester plus longtemps sous les drapeaux, le département de la défense a réussi à faire passer les effectifs de l’armée de terre de 480 000 à près de 600 000 hommes. Mais il décourage ainsi un peu plus les éventuelles recrues ou ceux qui auraient pu prolonger leur engagement.
Le Congrès a bien décidé d’augmenter de 50 000 hommes la taille des forces terrestres et de recréer des unités supprimées. Mais cela prend du temps et coûte cher. Par ailleurs, le recrutement devient de plus en plus difficile, à la fois parce que le chômage est faible aux Etats-Unis et parce que les pertes en Irak et en Afghanistan, qui deviennent lourdes, freinent les ardeurs.
Pour parvenir, en 2006, à atteindre ses objectifs de recrutement, l’armée a porté l’âge maximum des engagés à 41 ans et nettement revu à la baisse ses exigences en matière d’aptitudes physiques et intellectuelles. L’éditorialiste Fred Kaplan, du site Slate.com, décrit le phénomène comme "l’abêtissement de l’armée".
Explication : désormais, l’armée américaine est "une armée de haute technologie où chaque membre d’un équipage de char ou de l’artillerie doit utiliser des systèmes informatiques. Même les patrouilles à pied en Irak, en Afghanistan ou en Bosnie requièrent un niveau élevé d’initiative, de sensibilité, quelques rudiments de langues étrangères, qui vont au-delà de la simple capacité à suivre les ordres et à tirer droit".
Le Pentagone offre aujourd’hui 20 000 dollars de prime aux recrues. Il a demandé l’autorisation au Congrès de porter à 42 ans la limite d’âge du recrutement. "Cela montre combien il est difficile d’accroître les effectifs, ce qui est pourtant indispensable", explique Michael O’Hanlon, de la Brookings Institution.
L’institution est aussi ébranlée au sommet. De nombreux officiers supérieurs ont mené une véritable fronde contre le pouvoir civil, en l’occurrence le secrétaire à la défense jusqu’en novembre, Donald Rumsfeld. La défiance a atteint un tel point que le général Peter Schoomaker, chef d’état-major de l’armée de terre, a refusé cet été - cela n’était jamais arrivé - de fournir sa répartition du budget prévisionnel pour 2008 ! Il a estimé que l’enveloppe qui lui était proposée (114 milliards de dollars, soit 85 milliards d’euros) était totalement insuffisante pour maintenir la capacité opérationnelle de ses troupes. Selon lui, réparer les chars, les hélicoptères et les autres équipements endommagés en Afghanistan et en Irak coûterait au minimum 17 milliards de dollars de plus.
Des généraux récemment partis en retraite, des experts, des membres (anonymes) des différents états-majors n’ont cessé de dénoncer les erreurs majeures de Donald Rumsfeld, qui a limité la taille du contingent en Irak, a longtemps refusé de reconnaître la réalité de l’insurrection et qui, enfin, gérait les opérations depuis Washington dans leurs moindres détails.
Pourtant, absoudre la hiérarchie militaire dans l’échec irakien semble un peu facile. Les officiers supérieurs n’ont, par exemple, pas vraiment été mis en cause dans les tortures à la prison d’Abou Ghraib, dont la révélation a marqué un tournant du conflit.
La rapidité de l’effondrement taliban en 2001 et la marche quasi sans opposition sur Bagdad, en 2003, ont encouragé Donald Rumsfeld à poursuivre à la hussarde son projet de "transformation" radicale de l’armée.
La technologie et la puissance aérienne étaient à ses yeux plus importants que les hommes sur le terrain, leur nombre, leur équipement, leur entraînement. Il n’a toléré aucune opposition.
L’épisode le plus célèbre reste le limogeage du chef d’état-major interarmes, le général Eric Shinseki, qui avait eu le malheur de déclarer au Congrès qu’il faudrait "plusieurs centaines de milliers d’hommes" pour sécuriser l’Irak.
"Pendant cinq ans, Rumsfeld n’a eu de cesse de vouloir reformater l’armée. Mais il n’a pas été capable d’atteindre le moindre de ses objectifs, en dépit de la confiance absolue de la Maison Blanche", souligne John Arquilla, professeur à l’école navale de Monterey (Californie). Le secrétaire à la défense a soigneusement placé aux postes-clés des officiers qui lui étaient favorables et "s’est peu à peu enfermé dans un déni de la réalité irakienne", explique Kenneth Adelman, un de ses proches.
Donald Rumsfeld s’était promis de laisser une trace indélébile sur l’institution militaire américaine. Il l’a quittée affaiblie, démoralisée et divisée.
Eric Leser
http://www.tetedeturc.com/home/article.php?id_article=6087
sourve http://www.tetedeturc.com/home/article.php?id_article=6043
Enquête
Le Monde 07.12.06
3 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
3-1 Position de Parti de l’égalité socialiste (Usa) : Le rapport du Groupe d’étude sur l’Irak souligne la crise de l’impérialisme américain en Irak et aux USA
Le rapport du Groupe d’étude sur l’Irak (GEI) publié mercredi souligne l’immensité de la crise non seulement pour l’administration Bush, mais pour l’establishment politique américain dans son ensemble. Tant le contenu du rapport et que l’attention extraordinaire que lui ont donnée les médias démontrent que la débâcle américaine en Irak a produit une crise de proportion historique au sein des Etats-Unis eux-mêmes. Le rapport brosse un tableau lugubre et implacable des conditions en Irak. Le sommaire du rapport débute ainsi : « La situation en Irak est grave et ne cesse de se détériorer. » Le rapport continue ensuite en avertissant que l’influence américaine s’affaiblit, que « le temps commence à manquer ». Contrairement aux déclarations de la Maison-Blanche qui parle de « progrès » vers le « succès », le régime mis en place par les Etats-Unis à Bagdad se désintègre. Les conflits sectaires entre les sunnites et les chiites augmentent et « l'effondrement du gouvernement irakien et une catastrophe humanitaire », avertit le rapport. L’occupation militaire américaine confronte une opposition populaire qui croit rapidement, avec environ 180 attaques armées par jour en moyenne durant le mois d’octobre 2006, par rapport à environ 70 par jour en janvier 2006. (Soulignant la montée de la violence, dix soldats américains ont été tués mercredi, le jour où le rapport fut publié.) Le rapport du GEI admet que l’insurrection anti-américaine est en grande partie d’origine irakienne : « Elle bénéficie de la connaissance de l’infrastructure irakienne de ses participants et ses armes et son financement proviennent en premier lieu de l’Irak même. Les insurgés ont différents objectifs, même si presque tous sont opposés à la présence de l’armée américaine en Irak. » Les conditions de vie du peuple irakien sont horrifiantes. Selon le rapport, « Le gouvernement irakien ne fournit pas dans les faits les services de base à son peuple : électricité, eau potable, égouts, soins médicaux et éducation. Dans plusieurs secteurs, la production est sous ou est proche des niveaux d’avant la guerre. » Le rapport attribue l’échec à la violence, la corruption, le conflit sectaire, la faiblesse économique héritée du blocus de l’Irak par les Etats-Unis avant la guerre ainsi qu’à l’effondrement des cours, du système financier et d’autres institutions civiles. Fuyant ces conditions, jusqu’à 1,8 million d’Irakiens ont trouvé refuge dans les Etats voisins, alors que 1,6 million sont déplacés au sein du pays lui-même, signale le rapport, même s’il reste silencieux sur le nombre de morts irakiennes, estimé à 655 000 dans une étude menée par l’école de santé publique de l’Université Johns Hopkins. Le coût pour les Etats-Unis a aussi été colossal : plus de 3000 soldats sont morts, presque 20 000 blessés, beaucoup d’entre eux sérieusement mutilés ou psychologiquement traumatisés. 400 milliards $ ont été dilapidés pour tenter de faire un protectorat américain de l’Irak. Les membres du panel ont exprimé à plusieurs occasions leurs préoccupations que la débâcle en Irak déstabilisait les Etats-Unis politiquement, alimentait les sentiments antiguerre contre l’administration Bush et de plus en plus contre toute l’élite dirigeante. « La prolongation des problèmes en Irak pourrait mener à une plus grande polarisation au sein des Etats-Unis, dit le rapport. Soixante-six pour cent des Américains désapprouvent la façon dont le gouvernement mène la guerre et plus de 60 pour cent croient qu’il n’y a pas de plan clair pour aller de l’avant. Les élections de novembre ont largement été perçues comme un référendum sur le progrès en Irak. » Les démocrates membres du GEI ont particulièrement insisté sur l’impact intérieur de la guerre. Dans la presse de conférence tenue après la publication du rapport et dans les entrevues aux médias qui ont suivies, le coprésident démocrate, l’ancien congressiste Lee Hamilton, a déclaré que les Etats-Unis faisaient face à un défi quant à sa stabilité politique comparable aux divisions sur le VietNam dans les années 1960 et 1970 et même à la Guerre civile de 1861-65. Les divisions sur la guerre — avant tout les divisions au sein de l’establishment politique à Washington et les masses du peuple américain — ont atteint le point où le pays pourrait bientôt devenir ingouvernable, a-t-il avertit. Pour empêcher un tel développement, a dit Hamilton ainsi que les autres démocrates et républicains de la commission, il était nécessaire d’arriver à un consensus bipartisan sur l’Irak et d’abandonner le chacun-pour-soi de l’administration Bush. Les membres de la commission sont clairement préoccupés que sans un changement important — ou au moins l’apparence d’un tel changement — l’opposition profonde, mais largement latente, à la guerre au sein des Etats-Unis puisse prendre une forme politique radicale et explosive, comme cela s’était produit lors de la guerre du VietNam. Un tel développement aurait de nos jours des conséquences encore plus profondes au sein des Etats-Unis et du monde, parce les tensions sociales et économiques au sein des Etats-Unis sont beaucoup plus développées et que la position des Etats-Unis dans l’économie mondiale est beaucoup plus précaire que la situation qu’ils connaissaient dans les années 1960. Le système financier américain montre déjà des signes d’effilochage avec le prix des maisons, la construction de nouvelles maisons et la demande pour des biens durables qui diminuent beaucoup et avec l’explosion des faillites personnelles et de reprises de maison. La chute importante du dollar sur les marchés de change internationaux est un indicateur parlant de la crise économique américaine et de l’instabilité financière mondiale. L’évaluation sombre de la situation en Irak et les terribles implications pour l’impérialisme américain tant à l’étranger qu’à l’intérieur confirme le pronostic que le World Socialist Web Site et le Parti de l’égalité socialiste avaient fait de l’invasion américaine de l’Irak quelques heures après le début de l’attaque américaine. Le 21 mars 2003, le WSWS a publié une déclaration de David North, le président du comité éditorial du WSWS et secrétaire national du PES, qui déclarait : « Quel que soit le résultat du stade initial du conflit qui a commencé, l'impérialisme américain a pris un rendez-vous avec le désastre. Il ne peut conquérir le monde. Il ne peut réimposer des chaînes coloniales aux masses du Moyen-Orient. Il ne trouvera pas dans la guerre une solution viable à ses maladies internes. Au contraire, les difficultés imprévues et la résistance montante engendrées par la guerre vont intensifier toutes les contradictions internes de la société américaine. » Le rapport du Groupe d’étude sur l’Irak propose une série d’initiatives tactiques que devraient prendre la Maison-Blanche et le Congrès afin de sauver quelque chose pour l’impérialisme américain de l’échec de son aventure militaire en Irak. Ces mesures sont essentiellement politiques et diplomatiques : entreprendre des pourparlers avec la Syrie et l’Iran, les deux pays voisins ayant le plus d’influence sur l’Irak; relancer le processus diplomatique dans le conflit israélo-palestinien; et faire pression sur les divers groupes politiques ethniques et sectaires en Irak par en arriver à une « réconciliation nationale ». L’accent mis par l’administration Bush sur une solution purement militaire, qui a été l’élément central de ses efforts des quatre dernières années, est explicitement rejeté. « Il n’y a rien que peut entreprendre l’armée américaine qui, en soi, pourrait apporter la victoire en Irak », déclare le rapport, s’opposant à toute augmentation considérable de la présence militaire américaine. Au contraire, le Groupe d’étude sur l’Irak appelle à une réduction du rôle de l’armée des États-Unis et au retrait de la majorité des troupes combattantes d’ici 2008. Il demande en même temps que soit augmenté le nombre de soldats américains impliqués dans l’entraînement des forces irakiennes et que demeurent indéfiniment dans le pays des dizaines de milliers de soldats américains. Le comité est arrivé à la conclusion que la majorité des forces combattant en première ligne devaient être graduellement retirées d’Irak, car « le maintien de l’engagement des forces terrestres américaines au niveau actuel en Irak ne laisserait aucune réserve disponible pour répondre à d’autres imprévus ». Selon le rapport, les États-Unis devraient « fournir un appui politique, économique et militaire supplémentaire en Afghanistan, y compris les ressources qui pourraient se libérer lors du retrait des forces combattantes de l’Irak ». Outre l’Afghanistan, on pourrait avoir besoin des troupes américaines « pour d’autres éventualités de sécurité, comme celles concernant l’Iran et la Corée du Nord ». Le rapport ne fait aucune évaluation des causes ou des possibles responsables de cette catastrophe. Les dix membres du Groupe d’étude sur l’Irak, cinq démocrates et cinq républicains, tous ayant servi durant des décennies l’État américain, la grande entreprise et le système biparti, se sont volontairement abstenus d’entreprendre une telle analyse, qui ferait porter le blâme aux plus hauts décideurs de l’administration Bush. Plutôt, le comité a blanchi les bellicistes, déclarant : « Nous sommes d’accord avec l’objectif de la politique américaine en Irak telle qu’élaborée par le président », ajoutant que « l’Irak est vital pour la stabilité régionale et même mondiale, et est crucial pour les intérêts des États-Unis ». Il est cependant remarquable que le Groupe d’étude sur l’Irak ne fasse aucune référence aux véritables raisons données par l’administration Bush juste avant la guerre. Il n’est fait nulle part mention dans le rapport d’armes de destruction massive, de la « guerre au terrorisme », et il est fait mention à une seule occasion de la démocratie (contrairement aux dizaines de fois où est mentionnée la « stabilité » comme objectif de la politique américaine). Le rapport admet toutefois que l’un des principaux intérêts des États-Unis est l’industrie pétrolière de l’Irak, à laquelle il consacre une section complète, et il inclut les recommandations que « le gouvernement américain devrait fournir une assistance technique au gouvernement irakien pour préparer un projet de loi sur le pétrole qui... établirait un cadre fiscal et légal permettant l’investissement ». Une autre recommandation est : « Les États-Unis devraient encourager l’investissement dans le secteur pétrolier de l’Irak par la communauté internationale et les compagnies internationales d’énergie. Les États-Unis devraient assister les dirigeants irakiens pour réorganiser l’industrie pétrolière nationale en une entreprise commerciale » — c’est-à-dire, la privatisation et la vente des vastes réserves pétrolières de l’Irak, les deuxièmes en importance dans le monde, au profit des multinationales. La dernière recommandation est d’inclure les coûts de la guerre dans le budget annuel, débutant avec l’année fiscale à venir, pour lequel Bush doit soumettre une proposition au début février. « Les coûts de la guerre en Irak devraient être inclus dans la demande budgétaire annuelle du président, débutant avec l’année fiscale 2008 : la guerre en est à sa quatrième année et le processus budgétaire normal ne devrait pas être contourné », note le rapport. Malgré le ton impératif employé pour demander au Congrès d’assumer « ses responsabilités constitutionnelles », plus précisément la supervision des dépenses, cette recommandation ne vise pas à restreindre un pouvoir exécutif sans borne. L’administration Bush a utilisé la procédure d’appropriation d’urgence pour dépenser dans la guerre en Irak et en Afghanistan afin d’éviter d’avoir à demander des coupures dans les dépenses domestiques qui seraient directement liées au coût de la guerre. La proposition du GEI va mener directement à des coupures immédiates et draconiennes dans les dépenses sociales La Maison-Blanche a reçu la publication du rapport du GEI en promettant d’examiner ces recommandations et d’y répondre dans quelques semaines sans s’engager à quoi que ce soit d’autre. Les plus ardents défenseurs de l’escalade militaire en Irak, tel que le sénateur républicain John McCain et le sénateur démocrate Joseph Lieberman, ont sévèrement dénoncé le rapport. La direction démocrate au Sénat a, de manière générale, salué le rapport, et sa publication a été suivie dans les heures qui suivaient par un vote au Sénat de 95-2 approuvant la nomination de l’ancien directeur de la CIA Robert Gates en tant que secrétaire à la Défense, en remplacement de Donald Rumsfeld. Ce vote a eu lieu une journée seulement après que Gates eut publiquement rejeté, lors de son témoignage devant le Comité sénatorial des forces armées, tout retrait significatif de troupes américaines de l’Irak. (Les deux votes « non » viennent de deux droitistes républicains qui s’opposaient à Gates parce qu’il a, dans le passé, appuyé l’établissement d’un dialogue direct entre les Etats-Unis et l’Iran.) L’adoption par les démocrates d’un rapport qui appelle pour la poursuite indéfinie de l’occupation militaire américaine en Irak, illustre le mépris du parti pour les millions de personnes qui ont exprimé leur opposition à la guerre par leur vote le 7 novembre dernier. Cela souligne encore une fois que le Parti démocrate est un parti de l’élite dirigeante, dédié à la défense des intérêts de l’impérialisme américain. Les protestations et l’application de pression appliquée au Parti démocrate ne peuvent pas transformer ce parti de la grande entreprise en véhicule d’opposition à la guerre. La lutte contre la guerre impérialiste requiert la construction d’un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière opposé à l’aristocratie financière américaine et ses deux partis. Le Parti de l’égalité socialiste est le seul parti qui lutte pour construire un mouvement de masse de la classe ouvrière contre le système politique et social existant.
Nous demandons le retrait immédiat de toutes les forces militaires américaines et des autres forces militaires étrangères de l’Irak et de l’Afghanistan et le rejet de toute la prémisse de la politique étrangère américaine : la défense des profits globaux des corporations américaines. Nous demandons de plus que des mesures soient prises pour tenir criminellement redevable tous ceux qui sont responsable des crimes historiques commis contre le peuple irakien dans l’invasion illégale américaine et l’occupation, incluant Bush, Cheney, Rumsfeld, Rice et le reste de la cabale de guerre de l’administration et leurs complices au sein de la direction du Parti démocrate et les conglomérats médiatiques qui ont servi de relais pour la propagande et les mensonges du gouvernement. Sources WSWS
Posté par Adriana Evangelizt
NDLR : ce paragraphe : ‘Le coût pour les Etats-Unis a aussi été colossal : plus de 3000 soldats sont morts, presque 20 000 blessés, beaucoup d’entre eux sérieusement mutilés ou psychologiquement traumatisés. 400 milliards $ ont été dilapidés pour tenter de faire un protectorat américain de l’Irak.’
est une simple reprise des chiffres officiels et ne témoigne pas d’une véritable recherche.
4 Annexes
4 -1 Gary Brecher : Comment vaincre en Irak ?
Nous reproduisons ici un texte, parodique et outrancier, qui circule largement dans les forces armées US. Sur un ton cynique et badin, l’auteur passe en revue les différentes options militaires en Irak alors que la commission Baker-Hamilton vient de rendre son rapport. Que faire quand on ne peut partir sans perdre la face et quand on n’a pas les moyens d’aligner des troupes supplémentaires ? Se retirer à petits pas en organisant la guerre civile derrière soi…

Après mon dernier article qui expliquait les défauts de la guerre asymétrique (Asymmetrical warfare) de nombreux lecteurs m’ont écrit pour me demander, « Bon d’accord, mais alors COMMENT vaincre la guerrilla urbaine ? » C’est une bonne question, mais pour l’instant il n’y a pas vraiment de réponses. Comme je l’ai déjà dit, nous vivons en ce moment une période où les anciens modèles militaires - établis et efficaces jusqu’ici - ont atteint leurs limites.
Le rouleau compresseur militaro-industriel qui nous a permis de gagner la Deuxième Guerre mondiale (tant du côté capitaliste que du côté soviétique) était certes une machine impressionnante et glorieuse, mais la même chose pouvait être dite en son temps de la phalange gréco-romaine, de la cavalerie lourde du moyen âge et de la formation en carré de l’armée coloniale britannique. Tous ces modèles ont fini un jour par taper dans un mur, et nous sommes dans le même cas, aujourd’hui.
Un des signes clairs qu’un modèle militaire est entrain de taper dans un mur est le fait que les petits gars qui ont passé leur vie à le pratiquer se mettent soudain à se plaindre que le camp d’en face triche. Si vous avez prêté attention aux interviews de soldats US ces derniers temps, vous aurez remarqué que c’est ce qu’ils font. L’autre jour j’ai entendu un officier dire à un journaliste, « Je suis désolé, mais les Irakiens ne respectent rien, ce sont des tricheurs. » Ca m’a soufflé. Je comprends tout à fait qu’un combattant régulier éprouve une profonde aversion pour un guérillero. Après tout, on ne peut pas leur demander d’admirer des gens qui plantent une mine sur votre route et ensuite prétendent être d’innocents civils quand vous les alignez contre un mur après l’explosion qui a tué votre meilleur copain. Bien sûr qu’ils les détestent. Bien sûr qu’ils ont envie de les tuer tous. Eux, et tout le foutu voisinage avec, étant donné que tout le monde dans le quartier est probablement complice des poseurs de bombes. C’est comme ça qu’on se retrouve avec des incidents du genre Haditha.
Mais, comme tout le monde sait, les incidents de type Haditha sont exactement ce que recherche la guérilla. Ils veulent que vous pétiez les plombs, que vous noyiez le quartier sous un déluge de feu. Comme ça tout le monde détestera encore plus l’envahisseur honni, ça leur permettra de recruter des nouveaux combattants. C’est ça la règle de leur jeu.
Pour commencer, arrêtez de vous plaindre que l’ennemi ne se bat pas « selon les règles », ne respecte pas les lois de la guerre. La bonne blague ! Vous avez déjà consulté ces « lois de la guerre » ? Moi je les ai étudiées à l’Académie Militaire et elles sont totalement incohérentes. Ainsi, par exemple, dans ces « lois », il est dit que les balles dum-dum sont interdites. Par contre le napalm, lui, est autorisé. Les balles creuses qui explosent dans le corps du soldat sont indignes d’un champ de bataille civilisé, mais les nuages de feu qui brûlent et défigurent les enfants et les vieillards ne le sont pas. Allez comprendre.
La raison pour cela est simple : les balles dum-dum étaient utilisées par les guérilleros Boers dans leur lutte contre l’envahisseur britannique en Afrique du Sud. Ça énervait tellement les Anglais qu’ils firent des pieds et des mains pour obtenir l’interdiction de cette arme simple et pas chère à fabriquer. Eux par contre, pendant ce temps-là, déportaient des milliers d’hommes, femmes et enfants Boers dans des camps de concentration qui n’avaient rien à envier à ceux des nazis et dans lesquels un quart de la population Boer fut assassiné.
Le célèbre gangster Butch Cassidy a dit un jour : « Des règles ? Dans une bagarre au couteau ? »
Il n’y a pas de « lois de la guerre ». Il y a juste des règles à deux vitesses qui sont imposées par les vainqueurs du moment. Exiger d’un guérillero qu’il signale sa position et affronte « loyalement » un hélicoptère de combat est aussi stupide que de demander à un Boer de ne pas violer la loi en limant la pointe de ses balles tandis qu’il regarde sa famille mourir - en toute légalité - de faim et de fièvre typhoïde derrière des barbelés. Comme le dit notre grand stratège néo-con Donald Rumsfeld : « On mène la guerre avec l’armée qu’on a, pas avec celle qu’on aimerait avoir ». La guérilla mène une guerre avec ce qu’elle a à sa disposition : des armes de petit calibre et des bombes sur le bord de la route. Elle n’a pas d’autre choix que de « tricher ».
Néanmoins, il existe des méthodes pour vaincre une insurrection. Mais elles ne sont pas jolies-jolies et aucune n’est défendable devant l’opinion publique. Sans parler du fait qu’elles sont assez risquées. Vous pouvez toujours tenter le coup, mais c’est à vos risques et périls.
La première solution la plus évidente est le génocide. J’en ai déjà parlé et j’ai même prédit que cette stratégie allait revenir à la mode - en effet, il y a un écart énorme entre la force militaire dont dispose une super-puissance comme les États-unis et la force qu’elle est véritablement autorisée à utiliser. Nous avons un problème dans le Triangle sunnite et nous l’affrontons avec des armes qui n’ont pas beaucoup changé depuis le milieu du XXè siècle - des chars, des canons, des frappes aériennes. Bien sûr, nos chars, nos canons et nos avions sont bien meilleurs que ceux que nous avions en 1944, mais ce ne sont que des petites améliorations techniques apportées à des armes très anciennes. Cela fait 600 ans que nous utilisons le canon dans nos guerres. Aussi sophistiquées que soit notre armement, on est toujours dans le principe des vieilles « bouches à feu » en bronze qui écroulèrent les murs de Constantinople en 1453.
Les seules « nouvelles armes » sont précisément celles que nous n’avons pas le droit d’utiliser : ABC - atomique, biologique, chimique - et tout particulièrement les armes biologiques. La seule précaution à prendre - quand vous ouvrez la fiole - est de vérifier que le vent souffle bien dans le bon sens et que vous évitez de respirer l’air du coin... pendant le restant de votre vie. Si nous avions eu la volonté d’ouvrir cette boite de Pandore, la ville de Ramadi serait aujourd’hui aussi calme et paisible qu’une station de sports d’hiver en été.
Bien sûr, il existe de solides arguments qui devraient vous faire réfléchir avant que vous ne débouchiez l’éprouvette pleine de spores. Le premier de ces arguments est qu’il est difficile de contrôler qui va mourir. Anthrax ne fait pas de différence entre les sunnites, les chiites... ni même les Américains d’ailleurs. Et puis, si vous commencez à sortir les diffuseurs de poisons, vous perdez pas mal de réputation dans le domaine moral. Moi cela ne me gêne pas, mais l’opinion publique et électorale semble apporter de la valeur à ce genre de choses.
Les armes chimiques sont un cran en dessous des armes biologiques et ne risquent pas d’entraîner une contamination de cibles non-voulues. Elles sont simples à utiliser : vous tirez un obus, le nuage s’étend, tout le monde qui le respire meurt presque immédiatement d’une mort horrible... et quelques kilomètres plus loin cela n’est plus qu’une vague odeur de curry brûlé. Mais - encore une fois, - si elles sont efficaces, ces armes sont aussi très mal vues d’un point de vue éthique. Nettoyer le Triangle sunnite à grandes doses de Formule 409 ressemblerait trop aux méthodes utilisées par Saddam contre les Kurdes - une stratégie que nous avons violemment condamnée.
De fait, quand on commence à se lancer dans des opérations génocidaires, on tombe dans un ennui après l’autre.
C’est pour cela qu’on finit toujours par revenir à cette bonne vieille option du nucléaire stratégique. Outre le fait que nous sommes quelques-uns seulement à avoir les moyens de nous la payer (et que le camp adverse ne peut donc pas riposter), l’option nucléaire tactique a l’avantage de régler proprement (enfin presque) et durablement tous les problèmes. Imaginez un instant que nous commencions à tracer des petits cercles rouges au compas autour des zones habitées entre Kirkuk et Kerbala, Tal Afar et Najaf et que nous vaporisions tout ce que se trouve dans ces périmètres ?
En plus, les choses sont bien plus simples aujourd’hui qu’il y a encore quelques années. À l’époque la population était mélangée. On risquait donc de vaporiser des familles chiites (qui sont censés être nos copains) en même temps que leurs voisins sunnites (qui nous tirent dessus). Mais aujourd’hui les commandos de nettoyage ethnique ont tellement bien fait leur boulot que si nous lâchions une petite bombe nucléaire sur Ramadi nous aurions la garantie que les cendres projetées dans l’atmosphère seraient à 99 % Sunnites.
Bon, je sens que je m’enthousiasme. Je vais donc revenir à des stratégies anti-insurrectionnelles qui sont plus acceptables quand on parle à des enfants et à des membres du Parti démocrate. Il y a trois autres méthodes pour lutter contre une résistance populaire pratiquant la guerilla urbaine : a) les assassinats ciblés, b) la corruption, c) la guerre intestine entre les factions de la résistance. Chacune de ces trois stratégies a déjà été utilisée avec beaucoup de succès au cours de l’histoire. Et chacune d’entre elles a également lamentablement foiré.. quand elle n’engendrait pas un nouveau problème encore pire que celui qu’elle était censée régler. C’est ce qu’on appelle l’effet Frankenstein.
La méthode la plus simple est la corruption. Je ne comprends pas pourquoi nous faisons si peu usage de cette arme. C’est à croire que les gens qui tirent les ficelles sont aussi sanguinaires que moi, car sinon ils l’utiliseraient tout le temps pour éliminer des régimes "voyous" qui nous dérangent dans nos projets.
Faites le calcul vous même. Au jour d’aujourd’hui, le 12 novembre 2006, le coût officiel de notre aventure en Irak est de 340 milliards de dollars US. Maintenant imaginez un instant que nous ayons bombardé l’Irak avec l’équivalent de cette somme en billets verts. Nous serions les héros du monde arabe et du monde tout court. Chaque famille en Irak aurait reçu 70 000 dollars US - oui, vous avez bien lu. L’Irak serait devenu un des pays les plus riches du monde. Je vous garantis que ces chameliers pouilleux passeraient leur journée à autre chose qu’à se massacrer l’un l’autre avec des perceuses électriques. Tout le monde nous dirait merci. Pas seulement les Irakiens mais n’importe quel orfèvre en Égypte, n’importe quel tenancier de bordel et de bar à Amsterdam, n’importe quel concessionnaire Mercedes à Bagdad. La population irakienne serait plongée dans un tourbillons de commerce, de consommation et de frivolité, jusqu’à ne plus savoir où donner de la tête.
Par ailleurs cela aurait des retombées fort intéressantes pour notre commerce extérieur et celui de nos amis. Quand à Saddam ? Il aurait été renversé en 10 minutes quand il tenterait d’interdire aux gens de rouler bourrés dans leur nouvelle décapotable sur l’avenue centrale de Bagdad. C’était bien ce qu’on voulait non ? Libérer le pays de Saddam et rendre les gens heureux ? A coût égal, on y serait déjà.
Les Irakiens n’allaient pas se révolter pour la démocratie - honnêtement, vous en connaissez beaucoup qui sont prêts à risquer leur vie et celle de leur famille pour un objectif aussi fumeux ? Par contre, si c’est pour une nouvelle bagnole et une vie de luxe... Et puis, une fois qu’ils auraient tous leur voiture, nous viendrions négocier avec eux des droits d’exploitation du pétrole et leur vendrions des raffineries... l’opération aurait été rondement menée et tout le monde serait content.
Deuxième option, pour ceux qui ne veulent pas filer tout ce fric aux Irakiens. C’est un peu tard pour cela, vu qu’on l’a déjà dépensé. Mais bon... il reste les méthodes plus sanglantes. Il y en a deux : l’une rapide, sanglante et risquée et l’autre moins rapide, tout aussi sanglante et tout aussi risquée.
La méthode moins rapide et sanglante consiste à procéder à des assassinats ciblés effectués par des escadrons de la mort composés de soldats US et locaux. Nous avons appliqué cette méthode au Vietnam et cela a fonctionné d’un point de vue tactique, elle nous a permis d’éliminer un certain nombre de réseaux du Vietcong dans les provinces. Par contre cela n’a pas permis de combler la gigantesque absence de stratégie générale qui a marqué cette guerre. En d’autres termes, nous avons durement frappé le VietCong avec nos tueurs de l’opération Phoenix, mais cela n’a pas empêché les colonnes blindées de l’armée nationale vietnamienne de débouler sur Saigon quelques années plus tard.
Les néo-cons ne se vantent plus tellement des opérations Phoenix au Vietnam, vu le résultat final désastreux. Et pourtant la totalité des stratèges militaires qui avait mis en place ces commandos d’assassins se retrouve aujourd’hui au Pentagone autour de Rumsfeld. Par contre il sont très fiers de ce qu’ils ont fait au Salvador, où les petits gars de Reagan ont fait du bon boulot et éliminé en quelques années l’insurrection communiste locale. J’ai toujours admiré le fait que ces opérations aient été menées sans fanfares ni trompettes. À l’époque, sous Reagan, personne n’a jamais entendu parler de ce qui se passait dans les campagnes du Salvador. Il a fallu qu’un pauvre idiot perde les pédales et flingue quatre bonnes soeurs pour que le voile se lève un peu sur les massacres. Dans son ensemble, cette stratégie a été payante au Salvador. Mais il faut savoir garder la mesure. Au Salvador, la population ne dépasse pas 4 millions et l’insurrection était dirigée par une petite clique de bourgeois communistes. Une fois qu’on a éliminés les gauchistes meneurs, le reste du peuple, les paysans et les indigènes, sont revenus à leurs anciens maîtres.
Les Irakiens sunnites ne sont pas des indigènes dociles. Ils ont l’habitude de tuer des gens et ils aiment ça. Nous ne pouvons pas « assassiner leurs leaders de manière ciblée » parce qu’ils n’ont pas de leaders, en dehors du potentat local de leur quartier.
Parmi les autres exemples de lutte anti-insurrectionnelle qui a bien marché, il y a eu les Anglais contre les communistes chinois en Malaisie, dans les années 1950. Mais ici encore cela ressemblait beaucoup au Salvador et pas du tout à l’Irak. En Malaisie, on avait des petits groupes ethniques chinois noyés dans la masse des Malais et qui n’avaient rien d’autre que leur idéologie pour les soutenir. Mais l’idéologie ne pèse rien comparée à la loyauté tribale du système irakien. Les communistes chinois ne s’enroulaient pas des explosifs autour du ventre comme le font les jihadistes. En Irak nous affrontons un clan, un clan vaste et puissant qui se fera tuer jusqu’au dernier s’il le faut. Éliminer les leaders ne suffira pas à ramener le calme.
Il ne nous reste donc que la dernière et meilleure stratégie, mais aussi la plus risquée : encourager une guerre civile au sein de l’insurrection afin qu’elle passe plus de temps à s’autodétruire qu’à nous attaquer. Sans trop entrer dans les détails, grosso modo vous identifiez les personnes parmi les leaders de l’insurrection qui sont susceptibles d’être corrompus, vous les aidez a à prendre de l’importance dans l’organisation par rapport aux intransigeants (et c’est là qu’il est bon de disposer d’un ou deux commandos d’exécuteurs qui éliminent les plus radicaux parmi les leaders). Une fois que le maillon faible a pris le pouvoir au sein de l’organisation, vous le forcez à signer un accord avec vous.
Bien évidemment, les durs dans l’organisation n’accepteront jamais cet accord, mais de l’autre côté les modérés que vous avez mis en selle n’accepteront pas non plus de rendre le pouvoir - parce que (a) ils y ont pris goût, et (b) ils n’ont pas envie de se faire torturer et massacrer avec toute leur famille en cas de victoire de l’autre faction. Bingo. Très vite vous aurez une jolie petite guerre civile entre camarades résistants et vous pouvez pimenter la chose en montant une faction contre l’autre afin de les affaiblir tous les deux. Bien sûr, dans un tel scénario, vous ne pouvez pas ouvertement rester en place comme puissance d’occupation. Mais vous pouvez en profiter pour porter des coups terribles à la résistance, étant donné que ce genre de guerre est généralement un grand et long bain de sang. Les principaux bénéficiaires sont les quincailleries étant donné que les ventes de perceuses électriques, de cordes, de fers à souder, de crochets de boucherie explosent, vu le nombre de gens à « traiter » d’une faction à l’autre. Les terroristes et leurs amis se tuent entre eux. Tout bénef pour nous.
Le meilleur exemple de cette stratégie est l’attitude britannique vis-à-vis de l’IRA en Irlande dans les années 1920. Les rebelles irlandais avaient quasiment éliminé la présence britannique dans les campagnes et faisaient appel à des équipes de tueurs locaux - à l’image des « moineaux » du VietCong - pour éliminer les officiers anglais et leurs complices dans les quartiers. Les Anglais finirent par trouver un accord avec Michael Collins, le chef des brigades urbaines de l’IRA, et lui firent signer un texte dont les termes étaient étudiés pour mettre en rage les durs de l’IRA. Le résultat fut magnifique : l’IRA flingua Collins, se privant ainsi de son meilleur stratège et les Irlandais passèrent 15 ans à se tirer dessus les uns les autres. Pendant ce temps les Anglais n’eurent presque pas de problèmes à « gérer » la province rebelle... du moins jusqu’en 1960 et l’arrivée d’une nouvelle génération de durs à l’IRA.
Les Israéliens ont tenté de faire exactement la même chose quand ils ont cédé Gaza et des bouts de la Cisjordanie à l’OLP. Ils savaient que le Hamas - bien plus radical et dynamique que le Fatah - ne marcherait pas dans la combine et ils espéraient que les Palestiniens s’entretueraient. Ils savaient que le Hamas était prêt à attaquer le Fatah pour une raison très simple, les services secrets israéliens avaient quasiment fabriqué le Hamas pour faire contre-poids à l’OLP. A l’époque on se disait que les islamistes cul-bénits seraient faciles à manipuler pour qu’ils harcèlent l’OLP et gênent le fonctionnement de l’Autorité Palestinienne (comme si l’OLP avait besoin de cela pour être inefficace). Le plan a très bien fonctionné... trop bien même. Deux Intifadas plus tard, Israël se retrouve avec un gouvernement Hamas légitimement élu et se met à regretter l’époque Arafat. Il était lamentable et lâche, le vieux renard, mais au moins c’était plus facile de discuter avec lui qu’avec ces tarés du Hamas avec leurs 17 enfants chacun et qui ne rèvent qu’au martyre.
Vous voyez, c’est ça le problème : vous montez les factions rebelles les unes contre les autres et soudain vous vous retrouvez dans un tournoi de salopards où ce sont les plus méchants et les plus déterminés qui gagnent à la fin. Et ensuite vous vous retrouvez avec ces mecs là comme voisins. C’est pas vraiment ce que vous vouliez obtenir. Les Israéliens avaient pourtant remporté quelques succès avec cette stratégie par le passé. Bon, d’un autre côté ce n’est pas très compliqué de provoquer les Arabes à s’entretuer. Le plus dur dans cette affaire - et c’est là que les Israéliens n’ont pas su garder leur calme - c’est de ne pas s’impliquer dans la bagarre tant que le gouvernement fantoche que vous avez mis en place n’est pas suffisamment fort pour entraîner les radicaux dans une vraie guerre civile sanglante et incapacitante pour les deux côtés.
Dans les années 1920, en Irlande, les Britanniques détestaient Michael Collins plus que tout. Mais ils lui ont quand même donné des armes - et pas seulement des fusils, non, de l’artillerie lourde. Ça c’est de la discipline ! Et bien sûr, à peine les canons débarqués dans le port de Dublin, les partisans de Collins se sont empressés de bombarder les quartiers ou étaient retranchés les factions plus radicales de l’IRA.
Les Israéliens ne pouvaient pas rester dans les coulisses à ne rien faire étant donné que régulièrement un gamin du Hamas ou du Djihad Islamique venait se faire sauter dans une pizzeria de Tel-Aviv et que l’opinion publique exigeait alors que Tsahal aille faire sauter quelques maisons dans les territoires palestiniens. Cela faisait plaisir à l’opinion publique, mais l’opinion publique, c’est bien connu, est constituée d’un grand nombre de crétins. Sur le long terme cela voulait dire que les Palestiniens avaient toujours une nouvelle raison pour détester les Israéliens et ne trouvaient jamais le temps de consacrer le meilleur de leurs énergies à mettre en place une vraie guerre civile entre factions adverses.
En conclusion, la guerre intestine est une stratégie qui peut marcher. Mais il faut avoir les nerfs pour le faire. Et même les Anglais de la vieille école n’y arriveraient pas aujourd’hui en Irak. En effet, en 1920, ils avaient en face d’eux une organisation verticale et disciplinée avec des chefs qui savaient se faire obéir. Aujourd’hui, en Irak, qui avons-nous en face de nous ? Vous aurez probablement plus de succès à tenter de manipuler les cafards dans votre cuisine.
Personne ne dirige vraiment l’insurrection, et personne ne dirige les milices chiites non plus, du moins pas au niveau national. Sadr ? Il restera en place aussi longtemps qu’il gesticule dans le sens où les durs du mouvement veulent qu’il le fasse, mais s’il tente quoi que ce soit de modéré, il connaîtra le sort de Sistani. Les petits gars là-bas sont plus que motivés. Ils n’ont pas besoin d’aide. Ils ne veulent pas se modérer. Ils s’amusent comme des petits fous. La guerre en Irak n’est pas très drôle pour les autres groupes de la population, du genre les femmes et les hommes de plus de 25 ans. Mais pour les garçons irakiens entre 15 et 25 ans, ces dernières années ont été les plus forts moments de leur vie, des années d’or. Alors allez leur dire qu’il faut se calmer et négocier...
Quand vous avez affaire à une insurrection, le facteur clé est le leadership. C’est lui qui détermine vos options. Cela va de l’organisation pyramidale du Vietcong jusqu’au chaos total de l’Irak d’aujourd’hui. C’est en fonction de la manière dont les insurgés sont organisés que vous décidez quelle stratégie anti-insurrectionnelle adopter. Plus la pyramide de commandement est verticale, plus vous avez de chances de faire jouer des stratégies d’élimination ciblée et de négociation avec des modérés. Mais quand la pyramide de commandement est plate voire inexistante, quand l’insurrection est chaotique et géographiquement localisée, alors soudain vous commencez à regarder d’un autre oeil vos amies les ogives nucléaires tactiques et les jolis petits périmètres propres et dégagés qu’elles permettent de créer.
Gary Brecher
Gary Brecher est le pseudonyme collectif de John Dolan et Mark Ames, directeur du journal alternatif
The Exile publié à Moscou. Très lié à la communauté du renseignement et aux milieux fascisto-bolcheviques russes (leur chef de file, Edouard Limonov, du Parti National Bolchevique, y publie régulièrement des articles), ce petit journal « trash » mais totalement libre de ton est considéré comme un organe de référence tant à Moscou qu’à Washington. Il sert souvent de canal informel pour véhiculer des idées non orthodoxes entre groupes d’études géo-stratégiques. Outres des articles outranciers il publie des enquêtes fouillées sur divers sujets, tant russes qu’internationaux.
La chronique de Gary Brecher « The War Nerd » analyse les conflits en cours de manière iconoclaste et politiquement peu correcte - souvent agrémentée de considérations stratégiques provenant d’anciens officiers soviétiques. « The War Nerd » est classé parmi les premiers blogs consultés par les soldats US à travers le monde