jeudi, février 08, 2007

N° 249- Journal d'Irak Special dossier : 07-02

Sommaire :
1 Médias.- vidéos

1-1 Michel Collon : L’Irak d’une guerre à l’autre.

1-2 Jean Bricmont : Propagande de guerre, propagande de paix.

3 Dossier & Point de vue.

3-1 Point de vue de Willi Langthaler : Guerre civile en Irak ... Nous continuons à soutenir la résistance.

3-2 Point de vue de Viktor Litovkine : Bilan militaire de l’année 2006 : l’impuissance de la force.

3-3 Point de vue du comité éditorial de l’UFPJ : Pour lutter contre la guerre, il faut rompre avec le Parti démocrate.

3-4 Point de vue de Alain Joxe : La «stratégie globale» des Etats-Unis et sa réalité.

Intro de A l'encontre pour « La «stratégie globale» des Etats-Unis et sa réalité ».

3-5 Christopher Bollyn : Des services secrets israéliens impliqués dans l'occupation de l'Irak.



4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net.
4-1 Rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD):

5 Annexes
9-1 Procès d'un soldat refusant d'aller en Irak.

Ehren Watada affirme qu'il n'est pas un objecteur de conscience [Reuters]

«Mensonges» de Bush

Le lieutenant Ehren Watada : "Je refuse



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1 Médias
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
Marc

Videos :

1-1 Michel Collon : L’Irak d’une guerre à l’autre.

(http://video.google.fr/videoplay?docid=-7658985632481273361)



1-2 Jean Bricmont : Propagande de guerre, propagande de paix.

(http://video.google.fr/videoplay?docid=1838258269958293517)




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3 Dossier & Point de vue
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs

mais doit être vu comme information

Marc


3-1 Point de vue de Willi Langthaler : Guerre civile en Irak ... Nous continuons à soutenir la résistance.
Nous le disons franchement : au cours des six derniers mois, le conflit sunnite-chi'ite en Irak est devenu une sorte de guerre civile.
Argumenter simplement contre cette position en indiquant que tout que cela a été causé par les machinations des USA et du Sionisme n'est pas très utile - car bon nombre de nos amis de la résistance aiment le faire.
Il est certainque les USA ont contribué considérablement à cette division, sans cependant avoir mis ça sur leur bannière dès le début. Car la guerre civile ne signifie aucunement le succès de Washington, mais son fiasco total, sa perte complète du contrôle de la situation.

Les néoconservateurs ont cru qu'ils seraient capables de balayer tous les obstacles politiques par la puissance des armes. Au début ils rêvaient qu'ils seraient en mesure d'établir au moyen de leurs agents politiques directs Chalabi et Allawi un loyal régime fantoche semblable à ceux avec lesquels les USA gouvernent la moitié du monde. Mais cela a complètement échoué.
Non seulement le vent aigre de la résistance – particulièrement celui venu de la partie sunnite de la population - les a frappé. Mais ce qui est arrivé au régime que les Etats-Unis eux-mêmes ont mis au pouvoir a été exactement ce dont les vieilles élites US au pouvoir avaient averti - il est tombé sous le contrôle de forces pro-iraniennes, pour lesquelles
l'occupation US ne représente seulement qu'un moindre mal par rapport au régime de Saddam et qui dans des circonstances différentes peuvent facilement se retourner contre les USA.

Mais cette situation change aussi au moins provisoirement la perspective d'établir un front national de résistance qui inclurait une partie significative du spectre politique chi'ite.

La déception la plus grande se voit ainsi dans le mouvement des masses appauvries sous la conduite de Muqtada al-Sadr. Non seulement nous-mêmes n'avions pas, mais même des secteurs de la résistance n'avaient pas jusqu'à la dernière période abandonné l'espoir qu'il les rejoindrait.

En réalité il y avait des indications promettant que cela pourrait arriver.

En plus d'avoir appelé les USA à quitter l'Irak sans conditions, il y avait eu les rébellions de 2004, la solidarité avec Falluja alors assiégée, aussi bien que le refus de soutenir la Constitution séparatiste de 2005 avec une prise de position véhémente contre la division du pays.

Comme nous l'avons fait depuis le début, nous nous tenons fermement maintenant du côté de la résistance et de ce fait contre le gouvernement Maliki et son allié Muqtada. Dans cette situation on ne peut que faire preuve de force et continuer la lutte. Si les conditions de base et la constellation internationale viennent à changer, la résistance peut essayer
de nouveau de tendre la main. Peut-être alors sera-t'elle acceptée. ?


Willi Langthaler
14 January 2006
[Translated from the German-language magazine “Intifada”]

Article complet en anglais: www.antiimperialista.org/index.php?option=com_content&task=view&id=5006&Item



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3-2 Point de vue de Viktor Litovkine : Bilan militaire de l’année 2006 : l’impuissance de la force..
L’administration Bush et les États membres de sa Coalition ont oublié à leur dépends une vérité d’évidence : on peut vaincre des États, pas des peuples. Au cours de l’année écoulée, les armées les mieux dotées du monde ont été tenues en échec du Liban à l’Afghanistan, en passant par l’Irak, par des va-nus-pieds.

L’un des événements les plus marquants de l’année 2006 aura été, dans le domaine militaire, la défaite de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak, l’échec de l’armée israélienne au Liban et le retour des Talibans en Afghanistan malgré la présence de 20 000 hommes des forces de l’OTAN.

C’est quelque chose d’incroyable. Des détachements de semi maquisards, armés tout au plus de kalachnikovs, de lance-grenades et d’explosifs entassés dans un véhicule ou enroulés à la ceinture de kamikazes remportent des guerres face à des armées régulières, équipées d’un matériel dernier cri et de hautes technologies. C’est-à-dire de systèmes satellitaires complexes de communication et de commandement, de viseurs à infrarouges, de stations radars détectant tout ce qui bouge, et même des objets immobiles et des personnes isolées, de moyens de lutte électronique. De blindés ultramodernes, de chasseurs, de bombardiers et de missiles de croisière… De tout ce qu’ont su créer les grands constructeurs de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, dotés de la pensée militaire la plus pointue, maîtrisant l’art de la tactique et des opérations, nourris de l’expérience et de la sagesse des guerres précédentes. Des guerres sont perdues par des armées dans lesquelles servent des professionnels hautement qualifiés, dont la préparation et la formation ont coûté des sommes astronomiques.

C’est même incroyable : des troupes pour lesquelles on dépense chaque année plus d’un demi trillion de dollars - autant que pour toutes les autres forces armées du monde réunies - ne peuvent rien contre des moudjahiddines dont les armes ne représentent pas plus de cinquante dollars par personne. Comment cela se fait-il ? Essayons d’y voir clair.

Quand on leur pose la question sacramentale de « l’inutilité de la force », les chercheurs commencent par dire, et c’est leur principal argument, que toutes les armées régulières modernes sont faites pour se battre contre des armées analogues et des États. Mais pas pour s’opposer à des francs-tireurs, qu’on les appelle terroristes, moudjahiddines, combattants ou insurgés. Souvent, de plus, tous ces résistants n’ont pas de centre unique de commandement. Ils agissent par petits groupes qui n’ont aucun lien entre eux. Ils opèrent parfois avec l’aide de la population locale qui a de la sympathie pour eux et les soutient totalement. C’est d’ailleurs en son sein qu’ils recrutent, le paysan ou l’ouvrier, le jour, devenant un combattant de la résistance la nuit. Ces gens ne vont pas à l’engagement avec de grosses unités bien organisées et armées, ils privilégient l’embuscade, se planquent dans les coins, attaquant des colonnes en mouvement, lors des moments de repos de petites unités. Et se font sauter dans les rues et sur les places des villes occupées.

Cette tactique repose sur un principe simple : l’attaque, un tir nourri et meurtrier et un retrait immédiat. En ordre dispersé. Qui faut-il chercher et où, qui faut-il poursuivre, on n’y comprend rien. C’est la tactique qu’a adoptée le Hezbollah. C’est ainsi qu’agissent les moudjahiddines afghans, les hommes des Talibans, les autres groupes terroristes, y compris en Tchétchénie.

Les théoriciens de la guerre ont même un terme pour désigner ce type d’opérations. Ils parlent de « guerre asymétrique ». Mais ils ne savent toujours pas comment la faire.

On peut vaincre n’importe quelle armée régulière, vaincre n’importe quel État, surtout si les forces sont inégales : l’armée états-unienne du début du XXIe siècle contre l’armée de Saddam, dont la modernisation s’était arrêtée au milieu du XXe siècle et qui était épuisée par des décennies de sanctions économiques. Mais il est impossible de vaincre un peuple, qu’il soit sunnite, chiite, kurde ou autre. Même si, à l’intérieur du pays, ces peuples ou ces clans nationaux se déchirent. Parce qu’arrive le moment où ils s’unissent pour combattre l’agresseur. Même s’ils n’ont pas toujours conscience d’être unis par un même but.

Tel a d’ailleurs été le cas en Afghanistan, où des tribus ennemies depuis des siècles se sont retrouvées d’un coup unies dans la lutte contre les troupes soviétiques. Elles agissent aujourd’hui ensemble ou séparément, par clan, par communauté, contre les troupes de l’OTAN. Même si cette lutte revêt également un caractère sporadique, inorganisé, lorsque telles ou telles unités de la coalition sous commandement de l’OTAN commencent à les agacer un peu trop, se mêlent de changer un ordre des choses établi au fil des siècles, veulent leur imposer un concept tel que la démocratie à l’occidentale. Le peuple a déjà sa propre démocratie qui veut que tous les membres de la tribu se soumettent sans broncher à un chef unique, soient prêts à donner leur vie pour lui, pour les traditions léguées par les ancêtres.

Qu’on le veuille ou non, des phrases de Lénine à moitié oubliées aujourd’hui reviennent en mémoire : « on ne vaincra jamais un peuple dont les ouvriers et les paysans ont, pour la plupart d’entre eux, compris, senti et vu qu’ils défendaient le pouvoir des Soviets qui est le leur ». Enlevez les mots « pouvoir des Soviets », remplacez les par « religion », « valeurs nationales, traditions populaires », « mode de vie séculaire » et vous verrez que Lénine, hélas, avait raison. Hélas pour ceux qui ne veulent pas tenir compte d’évidences plutôt banales. Ce reproche concerne pleinement l’administration états-unienne actuelle.

Les amis des États-Unis (dont Moscou) ont averti George Bush que la guerre contre l’Irak, d’autant plus sous un faux prétexte, pouvait se révéler une aventure aux conséquences difficilement calculables. Il ne les a pas écoutés. Voilà maintenant que les recommandations de la commission James Baker ne le satisfont pas et que la défaite du Parti républicain lors des élections au Congrès ne l’a pour l’instant incité à aucune conclusion radicale, alors qu’en Irak, le nombre des soldats états-uniens tués se rapproche très vite du seuil funeste de trois mille. Et le départ des États-uniens de ce pays, qu’il ait lieu l’an prochain ou dans trois ou quatre ans, ne peut que conduire à un nouveau chaos selon Sergueï Rogov, directeur de l’Institut des États-Unis et du Canada près l’Académie des sciences de Russie. Non plus au Proche-Orient, mais bien au-delà…

L’impuissance de la force d’un des super-États ou de la coalition des États qui se rapprochent de ce statut, à qui font défaut le sens de la mesure et de la responsabilité politique envers leurs propres citoyens et les citoyens des autres pays, se transforme en catastrophe générale. C’est l’une des tristes conclusions de l’année 2006.

Viktor Litovkine
Commentateur militaire de l’Agence RIA Novost



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3-3 Point de vue du comité éditorial de l’UFPJ : Pour lutter contre la guerre, il faut rompre avec le Parti démocrate.
(UFPJ, United for Peace and Justice),

Des milliers de gens se rendront à Washington, D.C. ce samedi pour exprimer leur opposition à la guerre en Irak et leur indignation suite à la décision de l’administration Bush d’intensifier la guerre au mépris du mandat populaire des élections de novembre 2006 demandant le retrait des soldats américains.
La question politique brûlante posée par la répudiation de la volonté du peuple sur une question aussi fondamentale est celle de la perspective politique nécessaire pour que réussisse la lutte pour mettre fin à cette guerre et pour empêcher d’autres interventions mêmes plus sanglantes — contre l’Iran, la Syrie et d’autres pays qui ne sont pas encore nommés — préparées par l’administration.
La réponse que les organisateurs de la manifestation du 27 janvier donnent à cette question est claire. Leur perspective est que la guerre en Irak peut être stoppée en faisant pression sur le Parti démocrate afin qu’il utilise la majorité nouvellement acquise au Congrès pour ralentir le financement de la guerre et pour forcer l’administration à ramener les troupes américaines aux Etats-Unis.

Ce point de vue est clairement exprimé par la direction de la principale coalition organisant la manifestation, la coalition Unis pour la paix et la justice (UFPJ, United for Peace and Justice), qui a invité plusieurs membres démocrates du Congrès à faire des discours à la tribune et a pressé les manifestants de rester à Washington pour participer à des « visites pour faire pression sur le Congrès américain ».
Dans son appel à la manifestation, l’UFPJ pressait les opposants à la guerre : « Demandez au nouveau Congrès : agissez MAINTENANT pour ramener les troupes au pays ! »
La déclaration continuait « Nous appelons les personnes de tous les districts du Congrès au pays à se réunir à Washington, D.C. pour exprimer leur appui aux membres du Congrès qui sont prêts à entreprendre des actions immédiates contre la guerre ; à faire pression sur ceux qui sont hésitants à passer à l’action ; et à s’opposer à ceux qui défendent encore une politique en échec ».
C’est un point de vue semblable qui a été exprimé dans la revue Nation, la publication phare du milieu contestataire de gauche orienté vers le Parti démocrate. Dans son éditorial du 29 janvier intitulé « Non à l’intensification », Nation s’illusionne sur la possibilité des démocrates au Congrès à mener une lutte contre le déploiement par Bush de 21 500 soldats supplémentaires en Irak.
« Même si le Congrès est en fin de compte incapable d’empêcher le nombre des soldats d’augmenter, une série d’audiences, de votes et de résolutions peut contrer le président sur la stratégie qu’il a adoptéE et peut jeter les bases pour une bataille plus large pour mettre fin à la guerre », déclare le Nation. L’éditorial appelle à la participation à la manifestation du 27 janvier sur la base que « l’augmentation de la pression sur le Congrès est une affaire urgente ».
Il y a maintenant près de quatre années depuis que les manifestations de masse contre la guerre qui se préparait alors contre l’Irak avaient regroupé des dizaines de millions de personnes dans les rues partout à travers le monde. Il est grand temps d’en tirer les leçons politiques, dures, mais essentielles.
Ces manifestations, malgré leurs ampleurs, ont échoué à arrêter la guerre d’agression des Etats-Unis contre l’Irak. Les nombreuses manifestations depuis ce temps n’ont pas réussi à tempérer ce crime.
Au contraire, le bilan des morts a atteint un niveau effrayant alors qu’environ 650 000 Irakiens et plus de 30000 soldats américains ont perdu la vie, et le monde a été témoin d’atrocités comme Abou Ghraib, Fallujah et Haditha.
Seules, les manifestations ne changeront pas la politique de ceux qui ont déclenché cette guerre. L’indifférence à l’opinion publique de ceux qui contrôlent la Maison-Blanche est maintenant indéniablement claire, avec Bush qui veut intensifier la guerre aux élections législatives.
Le Parti démocrate s’est fait le complice de l’administration dans le déclenchement et la poursuite de cette guerre. En octobre 2002, le Sénat à majorité démocrate avait autorisé une résolution permettant l’usage de la force militaire, offrant ainsi à Bush un chèque en blanc pour mener une guerre non provoquée contre l’Irak. Cela n’était pas une erreur ou une aberration. C’était le point culminant d’une politique délibérée de la direction démocrate visant à ignorer les sentiments anti-guerre largement répandus parmi les électeurs démocrates et à garder la question de la politique guerrière de l’administration en dehors de la campagne électorale de 2002. Ainsi, les démocrates ont permis aux conspirateurs de guerre de l’administration Bush d’aller de l’avant.
Durant les primaires de 2004, l’énorme sentiment anti-guerre a été canalisé vers les candidats démocrates à l’investiture présidentielle, en particulier vers Howard Dean. La direction du parti a sabordé la candidature de Dean pour se ranger derrière le sénateur John Kerry, qui avait voté pour la guerre et s’était engagé à la poursuivre, critiquant Bush de ne pas avoir envoyé assez de soldats.
Depuis 2003, les démocrates ont voté presque à l’unanimité chaque année pour accorder à l’administration un énorme financement pour la guerre qui s’élève maintenant à près de 8,5 milliards $ par mois.
Et qu’en est-il de la toute nouvelle ferveur anti-guerre du Parti démocrate qui se reflèterait apparemment dans la résolution sénatoriale, qui ne l’engage en rien, s’opposant à l’intensification de la guerre ? Comme le démontre le contenu de cette résolution, la première préoccupation des démocrates au Sénat, ainsi que quelques alliés républicains, n’est pas de mettre un terme à la guerre, mais plutôt l’opposition de masse provoquée par la proposition de Bush, rendant plus difficile la répression de la résistance irakienne.
Le tout premier passage de la résolution prévient que « La stratégie des États-Unis et leur présence en Irak ne peuvent être maintenues que grâce à l’appui du peuple américain et l’appui bipartisan du Congrès. »
Ceux qui appuient cette résolution expriment l’inquiétude que la stratégie de l’administration affaiblit la « guerre contre le terrorisme ». Ils s’inquiètent du trop peu de troupes américaines disponibles pour de nouvelles guerres — contre l’Iran, la Syrie, la Corée du Nord ou le Venezuela. Ces mêmes démocrates sont les plus ardents défenseurs d’une expansion de l’armée et ils ont demandé que soient doublées les Forces spéciales, les tueurs d’élite de l’armée.
Les différends entre les congressistes démocrates et l’administration républicaine se situent au niveau de la tactique, pas des objectifs stratégiques. Lorsque le leadership démocrate appelle au « redéploiement » des troupes américaines en Irak, cela signifie laisser sur place, dans des bases hautement fortifiées, des dizaines de milliers de soldats et de marines et employer la puissance aérienne américaine pour réprimer la résistance irakienne.
Les démocrates ne sont pas opposés à la guerre d’agression ou à l’occupation coloniale. Ils ont appuyé l’invasion de l’Irak parce qu’ils croyaient que cela permettrait aux États-unis de s’emparer des ressources pétrolières du pays et d’établir l’hégémonie américaine au Moyen-Orient. Ils sont critiques envers la politique de guerre de Bush non pas parce c’est une guerre impérialiste, parce qu’elle est illégale ou parce qu’elle a tué des centaines de milliers de personnes. Ils sont critiques parce que la guerre tourne mal.
Les démocrates, comme les républicains, sont contrôlés par une oligarchie financière qui est déterminée à utiliser la force militaire pour stopper le déclin de la puissance économique du capitalisme américain. Cette campagne d’agression militaire ne va pas se terminer avec l’Irak. Les préparatifs de guerre contre l’Iran sont déjà bien avancés et la montée des tensions internationales fait apparaître le spectre de la perspective cauchemardesque d’un conflit mondial.

Une lutte victorieuse contre la guerre est impossible en dehors d’une confrontation avec le système qui en est à l’origine, un système qui est entièrement subordonné au profit et à l’accumulation de vastes fortunes personnelles pour une infime minorité. Ceux qui prétendent que c’est possible en faisant pression sur les démocrates et le Congrès sont soit dans l’erreur ou trompent délibérément les autres. Pour autant que les protestations de masses sont orientées vers cette perspective, elles ne serviront pas à transformer la société, et serviront de soupape de sécurité pour la frustration populaire.
La lutte contre la guerre requiert la mobilisation politique indépendante de la classe ouvrière — ceux qui paient le prix de la guerre — contre le système de profit.
Les manifestations, aussi bien que n’importe quelle autre forme d’activité politique, peuvent aider à atteindre cet objectif dans la mesure où elles visent à élever le niveau de conscience politique des masses. Elles doivent servir à éduquer les travailleurs, les étudiants et les jeunes sur les sources du militarisme impérialiste au sein du système économique capitaliste, et sur le rôle du Parti démocrate et du système biparti en tant qu’instrument politique de l’élite financière dont les intérêts sont en opposition directe avec ceux des travailleurs aux États-Unis et partout à travers le monde.
Les appels à un retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes américaines de l’Irak et la tenue de procès pour crime de guerre pour tous ceux qui sont responsables de cette guerre, doivent être combinées à un large programme visant à réorganiser la vie économique, à mettre fin à la pauvreté et a l’inégalité sociale, à briser la domination des banques et des grandes sociétés en les transformant en service public.
Le développement et la lutte pour un tel programme peuvent être menés seulement par l’émergence d’un nouveau mouvement politique forgé dans une rupture irrévocable avec le Parti démocrate et dans lutte pour la mobilisation indépendante des travailleurs pour leurs propres intérêts politiques et sociaux.
Nous en appelons à tous ceux qui cherchent une véritable façon de stopper la boucherie en Irak et qui veulent la fin des inégalités sociales et de la réaction politique à lire et appuyer le World Socialist Web Site et à rejoindre le Parti de l’égalité socialiste et l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale dans la lutte pour la construction d’un nouveau parti socialiste de masse.
Sources WSWS



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3-4 Point de vue de Alain Joxe : La «stratégie globale» des Etats-Unis et sa réalité.
On ne peut pas démocratiser de force. Le double prétexte de la guerre, l'«armement nucléaire» de Saddam Hussein et sa «complicité avec Al-Qaeda», ont été rapidement écartés; mais le prétexte «restauration de la démocratie» subsiste et se veut une stratégie globale. Evidemment, sous cet angle, l'expédition d'Irak est un échec sanglant, que dénonce en partie le rapport Baker-Hamilton. Le thème démocratisation est toutefois repris dans la conférence de presse du président Bush du 20 décembre qui annonce un renforcement des effectifs américains et non un retrait. Que signifie donc ces hoquets stratégiques qui nous viennent d'Amérique depuis la victoire électorale des démocrates ?
L'analyse stratégique ne peut pas prendre au pied de la lettre les déclarations d'intention, même si elles font partie du dossier. On aurait donc tort d'accorder le moindre crédit à l'idée que le but politique de la guerre (le «Zweck», dans le vocabulaire de Clausewitz) n'ait jamais été réellement la démocratisation, car les Etats-Unis n'ont jamais mis en oeuvre aucun des moyens adéquats. En écrasant pratiquement sans combat sous les bombes et les bulldozers les forces armées irakiennes, en détruisant complètement toutes les institutions, en licenciant tous les fonctionnaires, les Etats-Unis ont plongé la société irakienne dans un chaos. Lorsqu'une armée d'occupation n'a pas les moyens d'une présence ubiquitaire répressive, combinée avec une reconstruction, et quand un pays, par ailleurs, regorge d'arsenaux, distribués pour la «défense populaire généralisée» puis récupérés au marché noir des milices confessionnelles, l'occupant est clairement en train de construire le chaos. La construction du chaos n'exige pas un suivi tatillon et policier; au contraire, elle repose sur la libération incontrôlée de toutes les violences, déchaînées par la peur, la précarité et l'insécurité qui règne dans l'état de guerre. Les troupes américaines se sont repliées rapidement dans des positions fortifiées et n'ont plus pratiqué que des expéditions punitives, sans jamais tenir ensuite le terrain. Bain de jouvence nécessaire du «néolibéralisme», le chaos d'Irak peut donc être considéré comme un succès sanglant. S'il requiert aujourd'hui des moyens accrus, c'est pour un nouveau but politique, peut-être hors de portée des Etats-Unis.

Des critiques militaires furent énoncées publiquement par l'armée de terre, au début, par des généraux retraités, réclamant plus d'effectifs, puis par des officiers d'active, réclamant un objectif politique réel. On peut donc dire que le militarisme de Rumsfeld n'est pas un militarisme militaire mais un choix politique. Les militaires voulaient plus de troupes pour réussir la démocratisation : ce sont là des naïvetés militaires. La guerre contre le terrorisme, entamée par Rumsfeld, était ­ et reste pour le président Bush ­ une «guerre de trente ans». Elle conduisait à détruire complètement tout ce qui pouvait encore faire surgir de l'Irak ­ la société arabe, technologiquement la plus avancée du Moyen-Orient ­ un pouvoir d'Etat rationnel et éventuellement démocratique. La destruction permanente de l'Etat est un but politique atteint. Mais ce succès sans victoire au sens traditionnel est dommageable à l'état d'esprit des troupes et au moral de la nation. D'où le rapport Baker.

Le rapport Baker mérite une analyse de contenu rigoureuse: il est construit autour de trois blocs formant un ensemble incohérent. Pour le premier bloc, la guerre paraît perdue, dès le début, faute d'effectifs suffisants, et perdue actuellement faute de pouvoir compter sur l'armée et la police irakiennes, incapables, de tenir en permanence les terrains nettoyés. Les forces irakiennes, divisées en unités communautarisées, compromises avec les milices de quartiers, refusent sélectivement de coopérer avec les forces américaines et sont complices des massacres communautaires. Le départ des Américains paraît donc inévitable.

Pour rendre ce départ moins lamentable, le deuxième bloc propose une transformation complète de la diplomatie, destinée à rallier les deux principaux adversaires régionaux, l'Iran et la Syrie, à la constitution d'un Iraq International Support Group qui déciderait de soutenir le retour à la paix et à la reconstruction de l'Irak. En même temps que ce double ralliement, le rapport Baker rattache au programme du groupe de soutien un nouveau traitement du problème arabo-israélien : rien de moins que la solution de la question palestinienne, du Golan et de la question libanaise. Mais les propositions du rapport imposent toujours qu'on écarte de cette négociation les parties qui ne reconnaissent pas l'Etat d'Israël, Hezbollah et Hamas, c'est-à-dire les alliés possibles des Iraniens et des Syriens. En un mot, la proposition diplomatique nouvelle reste unilatéraliste; elle est déjà considérée comme «démodée» à Washington, pour incohérence ou irréalisme.

Le troisième bloc du rapport, le plus innovant, est rarement examiné en détail: c'est un important train de réformes, destinées à rendre l'appareil militaire et policier irakien capable de reprendre à son compte prochainement le maintien de l'ordre et de la reconstruction du monopole de la force armée de l'Etat. Les effectifs américains diminuent globalement, mais à cette diminution doit correspondre une intensification de l'implication des Etats-Unis dans la guerre. La réforme recommande que l'armée et la police irakiennes soient réunifiées sous commandement militaire, mais aussi que leurs unités soient renforcées par des personnels combattants américains spécialisés, atteignant 20 000 à 30 000 hommes, engagés par affectation directe, à l'entraînement, à la modernisation opérationnelle ou au commandement des unités combattantes irakiennes, de l'armée et de la police. On passerait d'un mandat de l'ONU à un protectorat militaire américain.

Il en ressort que le rapport écarte l'idée d'un départ rapide des troupes, mais en même temps leur départ est préconisé avant deux ans. Le président Bush (avec le président irakien) pourra donc refuser verbalement le diagnostic critique du groupe de travail Baker et accepter ses réformes militaires en jouant franchement les prolongations. Ce qu'il faut remarquer c'est le but («Zweck») de cette deuxième phase de la guerre d'Irak: reconstruire l'Etat. Après avoir orchestré avec succès sa destruction par la guerre civile, les Etats-Unis se déclareraient prêts à mener à son terme une deuxième guerre, exigeant une victoire militaire sur les sécessionnistes et la restauration d'un «centre» étatique de gestion du pétrole, grâce au ralliement des baasistes. Ce double passage au bulldozer, destruction puis destruction de la destruction, garantirait ensuite, croit-on, la victoire, c'est-à-dire le ralliement à n'importe quelle paix d'une population martyrisée, dépecée et massacrée. C'est cette vision qu'annonce la tendance du président à augmenter dans l'immédiat les effectifs américains en Irak et non pas à les diminuer. Tout dépend encore des consultations avec les commandants militaires des quatre armes. Comme les ressources militaires disponibles touchent à des limites, ils seront obligés de demander de l'aide à leurs alliés, qui la leur refuseront. L'impasse américaine est une chute catastrophique de leadership, de celles qui peuvent entraîner des fuites en avant. Si l'on chausse ces lunettes pessimistes pour regarder l'Amérique, c'est parce qu'il faut remarquer que le gouvernement actuel paraît incapable de produire au Moyen-Orient un projet fondé sur un descriptif réel de la situation qu'ils ont créée. Le thème bushiste de la démocratisation s'articule sur la guerre civile de façon perverse. Même le groupe de travail bipartisan s'en remet à des visions stéréotypées de l'art stratégique impérial dont ils ânonnent le b.a.-ba, en s'inspirant en partie de l'unilatéralisme israélien, en partie de l'école française de la «bataille d'Alger», en partie de la Bosnie de Sam Huntington. L'Irak apparaît, à une échelle plus vaste, soumis au même protocole expérimental stéréotypé que celui de la guerre israélo-palestinienne, qui s'applique par clonage sur la guerre du Liban: 1) on organise la démocratie, sous occupation ou sous menace; 2) on punit les électeurs qui ne votent pas dans le bon sens; 3) par là on crée une impasse permanente et on excite une guerre civile entre bons et mauvais électeurs, dont on se propose d'être le médiateur. […]

Alain Joxe...

Vendredi 02 Février 2007

* Alain Joxe directeur d'études à l'EHESS, président du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d'études stratégiques (Cirpes). Il a publié L’empire du chaos, Editions La Découverte, 2004 (poche) ; et a participé à l’ouvrage collectif conçu par Jean Liberman, Démystifier l’universalité des valeurs américains, aux côtés de Mireille Delmas-marty. Richard Farnetti. Philip Golub, Michael Löwy, Larry Portis et alli. Editions Parangon,2004. Cet article a été publié dans la page Rebonds de Libération, le 9 janvier 2007.

Sources A l'encontre

Posté par Adriana Evangelizt




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Intro de A l'encontre pour « La «stratégie globale» des Etats-Unis et sa réalité ».
Dans son sixième discours à la Nation – discours sur l’état de l’Union – fait devant le Congrès, ce 23 janvier 2007, G.W. Bush a déclaré: «Notre pays déploie une nouvelle stratégie en Irak. Et je vous demande de lui donner une chance… A ce jour, à cette heure, il est encore possible de peser sur l'issue de la bataille ». Selon G. W. Bush : «La grande question de notre époque est de savoir si l'Amérique aidera les hommes et les femmes du Proche-Orient à bâtir des sociétés libres et à bénéficier des mêmes droits que le reste de l'humanité. Pour notre propre sécurité, je pense qu'il le faut».

Dans les médias, l’accent est mis sur l’affrontement entre Bush, l’administration républicaine, d’un côté, et le Congrès (Sénat et Chambre des représentants) démocrate, de l’autre. En fait, en toile de fond, c’est la débâcle politique et militaire en Irak qui est l’essentiel.

Le Parti démocrate n’a pas de politique explicite différente sur l’Irak. Hillary Clinton au premier rang, qui a soutenu l’intervention et la «guerre de 30 ans contre le terrorisme».

Bush se situe au-dessous des niveaux de «popularité» de Nixon à l’occasion du pic de la crise du Watergate (1972-1973). Une défaite – à l’aune des buts proclamés – de l’impérialisme américain dans sa guerre coloniale en Irak inquiète l’ensemble des cercles dirigeants américains. La large majorité de population américaine – dont l’essentiel subit les coups d’une guerre sociale et d’une inégalité croissante à tel point que l’hebdomadaire de Wall Street, Baron’s (22 janvier 2007), titre Rich America, Poor America, Welcome to the age of Plutonomy (p. 21) – se prononce contre la poursuite de la guerre en Irak.

Tout ce contexte explique, peut-être, l’aspect étrange du discours de Bush devant le Congrès. L’Irak y occupe une place secondaire. Par contre, les «propositions» concernant la politique interne des Etats-Unis sont développées. Elles visent : à affaiblir encore la couverture maladie des citoyens et citoyennes des Etats-Unis les plus mal protégés ; à introduire une législation offrant à l’agrobusiness des migrants au statut de quasi journaliers, etc. Des membres de cette «plutonomy» ont écouté cette partie du discours avec une oreille plus attentive.

Quand Bush en est arrivé au thème de la «guerre en Irak», il a présenté une requête aux membres du Congrès – un Congrès placé sous la baguette de la démocrate Nancy Pelosi qui l’a fait applaudir chaudement, comme le rituel l’exige : «Et je vous demande de soutenir les troupes sur le champ de bataille – et celles qui s’y rendent».

Les speechwriters (ceux qui écrivent les discours de Bush) ont mérité leur salaire. Après ces paroles, le doute ne pouvait exister sur le consensus bi-partisan qui avait existé dans le passé et sur l’accord tacite qui existera demain afin de financer le budget militaire nécessaire à la politique impérialiste des Etats-Unis. A «l’impératif national» d’apporter «un soutien à nos troupes», aucune des deux ailes du «parti unique» de la bourgeoisie ne va chercher à échapper. Protégés par ce bouclier, les opposants à la politique de Bush peuvent conduire des débats – réels – sur la politique immédiate, sans risques pour les intérêts fondamentaux des classes dominantes et avec des avantages collatéraux en vue des élections présidentielles.

Il faut avoir à la mémoire que Nancy Pelosi, en mars 2006, a co-signé un document sur les dépenses militaires qui indique, sans ambiguités, que le budget militaire ne serait pas réduit sous un futur règne démocrate, mais y compris augmenté.

Dans l’essentiel des médias, l’accent est mis, depuis des semaines, sur une opposition forte entre la politique mis en avant par G.W. Bush et le rapport Baker-Hamilton datant de début décembre 2006: The Iraq Study Group Report, James A. Baker, III, and Lee H. Hamilton, Co-Chairs:Lawrence S. Eagleburger, Vernon E. Jordan, Jr., Edwin Meese III, Sandra Day O’Connor, Leon E. Panetta, William J. Perry, Charles S. Robb, Alan K. Simpson.

Sur le fond, cela n’est pas si évident. L’analyse de la politique impériale des Etats-Unis fournie ci-dessous par Alain Joxe permet de mieux saisir dans quel cadre se développent les initiatives actuelles de l’administration Bush et les similitudes qui existent avec diverses parties du Rapport Baker-Hamilton, dont configuration n’est pas marqué du sceau de la cohérence. Une incohérence qui reflète, à sa façon, les impasses de la «stratégie globale» des Etats-Unis, une «stratégie» dont les populations du Proche et Moyen-Orient payent actuellement le prix le plus élevé.

(rédaction À l'encontre)



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3-5 Christopher Bollyn : Des services secrets israéliens impliqués dans l'occupation de l'Irak.
Le Général Mark Kimmitt en Irak avec son maître d’œuvre sioniste, Dan Senor

Les sionistes utilisent les militaires US pour détruire le gouvernement irakien. Pendant ce temps, les sionistes obtiennent le contrôle des ressources irakiennes et ils tuent tranquillement les Irakiens gênants, comme ceux qui sont réfléchis ou ceux qui possèdent des connaissances utiles. Les sionistes répertorient et tuent aussi les Irakiens qui tentent de devenir policiers. La « reconstruction » de l'Irak est un canular. Les sionistes qui ont pris la direction, ne reconstruisent pas. Les étasuniens sont été dupés encore et encore.
Alors que le Congrès et le président débattent d'augmenter ou pas le bourbier irakien, le fait fondamental, évité par les porte-parole du gouvernement grâce à la pression du contrôle sioniste, est que l’occupation de l'Irak est la guerre en Irak, et vice-versa.
C'est-à-dire que la soi-disant guerre en Irak n'est rien d’autre que la violence associée à l’occupation militaire US. Quand les armées étrangères et leurs collaborateurs partiront d'Irak, la guerre finira. C’est aussi simple.
Les occupations illégales de l'Irak et de l'Afghanistan, comme l’occupation sioniste de la Palestine, sont de continuels actes de guerre et d'agression qui provoquent et alimentent le conflit. Les mouvements de résistance populaires contre l’occupation illicite sont dans chaque pays les réponses normales et légitimes.
Bien que cela soit rarement décrit en ces termes dans les médias, les Étasuniens comprennent clairement que la très cruelle occupation de l'Irak est la cause sous-jacente du conflit qui ravage cette nation depuis l’invasion US en mars 2003.

Les récents sondages de l'opinion publique (décembre 2006) constatent que soixante-dix pour cent du public US voulait que le nouveau Congrès fasse pression sur la Maison Blanche pour commencer le retour des troupes à la maison dans les six mois. Presque 80 pour cent du public US appuie pour un retrait de pratiquement toutes les troupes US d'Irak d'ici à 2008 et pour engager des négociations avec l'Iran et la Syrie.
Avant le discours présidentiel sur l'Irak, Tony Snow, secrétaire de presse de la Maison Blanche, a déclaré que la décision du président ne sera pas infléchie par les sondages de l'opinion publique. Le commentaire de Snow indiquait que l'administration Bush espérait « faire revenir le public » à la guerre extrêmement impopulaire.
« Le président ne façonnera pas la politique en fonction de l'opinion publique, mais il comprend qu'il est important de ramener le public à cette guerre et de restaurer la confiance publique et son soutien pour la mission, » déclarait Snow le 9 janvier.
Les Étasuniens veulent sortir de l’Irak
« Les dispositions des étasuniens sont absolument évidentes, » écrivait le Professeur Adel Safty dans un article récent. « Ils veulent la fin de la guerre en Irak. » En Irak, plus de 90 pour cent du public veut que les troupes US rentrent immédiatement et un pourcentage équivalent indique qu’ils [les irakiens] étaient de loin mieux sous Saddam Hussein. Une récapitulation des histoires récentes du plus populaire journal irakien, Azzaman, révèle pourquoi la grande majorité du public irakien est aussi fortement opposée à l’occupation US :


4 décembre 2006

Bagdad, transformé en ville violente, est maintenant presque totalement à la merci des milices et des bandits armés qui ont pris la loi dans entre leurs propres mains. Les kidnappings et les assassinats se déroulent à une échelle jamais vue avant et les USA et les troupes irakiennes sont pratiquement impuissants à restaurer une quelconque apparence d'ordre partout dans la ville. En fait, la majeure partie des massacres dans la ville demeure non signalée et le monde voit seulement une fraction des atrocités quotidiennes.



14 décembre 2006

Presque la moitié des Irakiens capables de travailler sont désœuvrés, disait le ministre du travail et des affaires sociales. Mohamed Radhi a déclaré que le taux élevé de chômage était dévastateur dans un pays déchiré par des contestations sectaires et la violence.



12 décembre 2006

Au moins huit enfants sont morts et sept femmes ont eu des fausses couches dans la ville Al-Sinya assiégée pendant plus de 50 jours par les troupes d’invasion US. Sinya est près de Baiji, l’un des bastions anti-US notables du pays. Les presque 50.000 habitants de la ville sont maintenant sans eau courante et les approvisionnements alimentaires se tiennent dangereusement bas. Mais les occupants semblent être déterminés à continuer avec leur punition de masse et ils refusent les convois d'aide. L'accès à la maternité de l'hôpital est refusé aux femmes enceintes à Baiji et beaucoup d'autres risquent maintenant une fausse couche.




23 décembre 2006

Trois étudiantes de l'université de Mustansiriya ont été enlevées, violées, puis tués, et leurs corps mutilés sont passés à la morgue de Bagdad. Cet horrible crime a beaucoup choqué à Bagdad et il a déchaîné encore une autre vague de terreur dans de la population irakienne d’un quartier d’habitations de la ville déchiré par la violence. « C'est une nouvelle indication horrifiante que le niveau du crime et de la violence prend des proportions sans précédent en Irak, » a dit le groupe dans une déclaration.



3 décembre 2006

Un nouveau sondage d'opinion suggère que plus de la moitié des Irakiens connaissent l'existence de drogues illicites et savent comment s’en procurer. 81 pour cent ont déclaré qu’il n'était pas difficile d'acheter des drogues alors que seulement 18 pour cent disaient qu’ils n'avaient aucune idée de leur existence. La plus s'inquiétante pour le chercheur a été l'utilisation élevée de drogues illégales dans le groupe d'âge des 15 à 20 ans. Il a dit que 46 pour cent des jeunes de ce groupe ont déclaré utiliser régulièrement des drogues alors que leur usage diminue radicalement dans les groupes plus âgés.



Des 109 personnes masculines étudiées, 92 pour cent ont indiqué qu'ils achetaient diverses drogues et des pilules hallucinogènes alors que seulement 2 pour cent des 97 personnes féminines de l'étude ont déclaré les employaient. Les résultats du sondage, en dépit du petit nombre de sondés, est la preuve d’une poussée dans l'utilisation des drogues dans un pays qui avait le nombre le plus bas de consommateurs de drogue au Moyen-Orient avant l'invasion US de 2003. (Source : http://www.azzaman.com/english)



Le désastre planifié

Ces rapports révèlent l'anarchie et le chaos produits par l’occupation US en Irak. Des résultats pareillement désastreux peuvent seulement s'appeler des échecs, à toute mesure -- à moins, bien sûr, que la création de l'instabilité et de la misère largement répandues soit dans l'intention de la puissances occupante. Bien que cela puisse sembler incroyable, l'évidence suggère que ce soit effectivement le cas. Avec d’écrasantes majorités en Irak et aux USA exigeant la fin de l’occupation US, pourquoi nos responsables élus envisagent-ils d’envoyer davantage de troupes ?

Les seuls individus soutenant l’envoi de plus de troupes sont les noyaux durs sionistes, comme Frederick Kagan, l’un des premiers planificateurs israéliens qui ont fortement poussé pour la guerre contre l'Irak. Fred est, avec son père, Donald, et son frère, Robert, parmi les signataires du document de 2000 « Projet pour le Nouveau Siècle US », qui exigeait précisément l'agression US contre l'Irak. « Éliminer Saddam Hussein et son régime du pouvoir, » écrivaient Robert Kagan et tous les autres néo-conservateurs au Président Clinton en janvier 1998, « … nécessite de devenir l’objectif de la politique étrangère US. » Fred, le frère de Robert, dit maintenant au président d'envoyer plus de troupes dans le bourbier irakien : « Nous avons besoin d'une poussée durable [des troupes] parce que nous devons garder à l'esprit que nous faisons face à un ennemi qui s'adapte à notre stratégie, » disait Kagan, un érudit permanent de l'American Enterprise Institute. « Si nous faisons une poussée brève ils nous attendront juste dehors. Nous devons pousser pendant au moins 18 mois. »



Le chaos de conception sioniste

Les néo-conservateurs ont toujours considéré qu’un Irak stable et fonctionnant bien était une menace à leur conception du Moyen-Orient, a écrit Abbas J. Ali, Professeur de l'université de l'Indiana, dans son récent article « Cibler les sadristes, viser l'Irak. » Michael Ledeen, le stratège néo-conservateur, dit que l'instabilité du Moyen-Orient est l'état politique préféré parce qu'il facilite le contrôle US sur la région. « La stabilité est indigne d’une mission US et, par dessus le marché, un concept fallacieux, » disait Ledeen. « La véritable question n'est pas si [l’on doit déstabiliser], mais comment déstabiliser. »

Après trois ans d’occupation US, la vie des Irakiens est devenu extrêmement instable, malheureuse, et désespérée. Les Irakiens quittent le pays en masse. La misère largement répandue en Irak a-t-elle été créée à dessein -- à dessein sioniste -- comme le suggère le commentaire de Ledeen ? Quand nous considérons que Simone, la fille de Ledeen, est allée à 28 ans en Irak en automne 2003 comme conseillère au ministère des finances du gouvernement d’occupation à Bagdad, et qu’elle a joué un rôle clef dans l’établissement du régime des collaborateurs, la réponse semble évidente. [Dans sa rubrique] « In short order », le Washington Post a rapporté que, « six des nouvelles embauches de jeunes (celle de Ledeen comprise) se sont retrouvées à gérer le budget de 13 milliards de dollars du pays, prenant des décisions qui affectaient des millions d'Irakiens. »



Le terrorisme « hautement sophistiqué »

Un article récent de Azzaman (du 13 décembre 2006), confirme le soupçon qu'une grande partie du chaos et du carnage était effectué par des services secrets étrangers et leurs agents -- et non par des Irakiens : Chez les leaders du mouvement Sadriste au parlement existe la grande crainte que leurs disciples soient visés. Ils croient que l'appel pour la poussée des troupes étrangères à Bagdad aille au-delà de l'intimidation. Les troupes étrangères, arguent-ils, ne dirigeront pas leur puissance contre les terroristes.

Leurs craintes ont été renforcées depuis que des experts de la sécurité du gouvernement ont découvert que les bombes à Sadr City le 23 novembre et celle qui a suivi deux semaines plus tard au Cercle Al-Tayrin au centre de Bagdad, qui ont massacré des partisans sadristes, étaient faites de matériaux hautement sophistiqués auxquels n'ont accès ni les terroristes étrangers ni les groupes irakiens, qui n’auraient pas les connaissances pour les assembler. L'évidence montre qu'une grande partie des bombardements et des carnages en Irak occupé sont faits en réalité par des services secrets étrangers. Par exemple, deux agents britanniques déguisés en miliciens chiites ont été capturés à Bassora en automne 2005 avec une voiture pleine d’explosifs et de détonateurs après qu'ils aient rabattu une foule de manifestants en tirant dessus. Pris par la police irakienne, l'armée britannique a pris des mesures extrêmes en aplatissant au bulldozer la prison pour obtenir la libération des faux terroristes chiites avant qu'ils puissent être interrogées et accusés du crime de terrorisme. Voir : Bollyn-Balkanize_Iraq.html



L’occupation sioniste

La phase de gestion de la désastreuse occupation de l'Irak est [dirigée] à haut niveau par des agents sionistes en liens étroits avec Israël. Ces agents supérieurs, avec des liens évidents à l'État d'Israël, ont joué un rôle clef en guidant (ou en égarant) depuis le début les USA qui mènent la guerre et l’occupation. Il devrait être noté qu’Israël est en situation de guerre avec l'Irak depuis que l'État sioniste a été établi en 1948. Les USA utilisant sciemment des agents israéliens hostiles et ennemis pour planifier et établir l’occupation militaire en Irak, cela indique que l’occupation est, en fait, de conception sioniste.

Dans ce cas, la motivation de créer le chaos et le carnage largement répandus est tout à fait évidente -- c'est simplement une partie de l'ordre du jour sioniste, la déstabilisation et le démembrement de l'Irak tout en s’emparant de ses capitaux et de ses ressources stratégiques par des magouilles de vols et de privatisations.

Tandis qu'il existe certainement une masse d'agents sionistes anonymes impliqués dans l'agression et l’occupation de l'Irak, des étasuniens comme Simone Ledeen, avec des liens documentées à Israël détenaient des positions à haut niveau lors de l'établissement de l'autorité de l’occupation. La compréhension de leurs liens à l'état d'Israël explique pourquoi l’occupation a été un désastre total pour la nation irakienne et son peuple.



Daniel Samuel Senor

Durant la phase initiale de la guerre en Irak, jusqu'au 1er mai 2003, Dan Senor était à 31 ans directeur du Centre d'Information de la Coalition au QG de CENTCOM au Qatar. Plus tard, Senor a servi de conseiller supérieur à L. Paul Bremer III, administrateur de l'Autorité Provisoire de la Coalition (CPA), qu'il a conseillé sur diverses questions de politique et de communications.

Senor, certainement l’un des agents le plus hauts placés d'Israël pendant la guerre, est allé à Bagdad en mi-avril 2003 où il est resté comme autorité à haut niveau de la CPA jusqu'à juin 2004, quand Bremer s’est secrètement rapidement envolé du pays. Alors que la biographie de Senor, sur le site Internet de la Maison Blanche, révèle qu'il a obtenu un diplôme à l'université de l'Ontario occidental et à l'université hébraïque de Jérusalem, elle n'indique rien au sujet de ses parents. C'est une décision prudente pour dissimuler les liens de la famille Senor avec Israël. Dan est le fils de Helen et du défunt James M. Senor, qui a été élevé à Cleveland.
Née tchécoslovaque, Helen Senor habite Toronto où elle a travaillé pendant 26 ans comme secrétaire du général consul israélien. « Pendant 26 ans, je me suis sentie comme habitant en Israël cinq jours par semaine. Je suis entourée par des israéliens et la langue hébraïque, et tous les soucis sont au sujet d’Israël, » déclarait-elle. Elle a dit à la presse juive qu'elle et son défunt mari étaient d’ardents sionistes. Elle a deux enfants et deux beaux-fils, deux d’entre eux vivant en Israël. James était directeur national de la Société Canadienne pour l'Institut Weizmann de la Science. James travaillait auparavant à l'Agence Juive en Israël, l'organe central du réseau sioniste mondial. Avant de se déplacer à Jérusalem, dans les années 50 et 60, le plus ancien Senor était directeur du Centre de la Communauté Juive à Utica dans l’État de New York. À 22 ans Dan Senor était interne au Comité des Affaires Publiques d’Israël US (AIPAC), le lobby israélien à Washington. Sa sœur, Wendy Senor Singer, dirige le bureau de l’AIPAC à Jérusalem, et son beau-frère, Saul Singer, est rédacteur de droite au Jerusalem Post.

De 2001 à 2003, avant d'aller en Irak, Senor travaillait pour le groupe Carlyle. Le groupe Carlyle, l’une des plus grandes firmes à capitaux privés du monde, est étroitement lié à la famille Bush. Senor était aussi directeur de Échanges d’Affaires US-Israël. Senor était manifestement un agent sioniste bien placé, préparé pour contrôler l’occupation et l’OPA hostile sur les capitaux de l'Irak, mais il n'était pas seul.

Michael Paul Fleischer
L'OPA hostile sur des capitaux stratégiques de l'Irak était manifestement le plan sioniste depuis le début. Ce plan était de prendre la richesse de l'Irak en gérant la privatisation des usines et des ressources irakiennes. Les agents de cette intrigue ont été soigneusement choisis par l'administration Bush.
L. Paul Bremer, ancien PDG de Kissinger Associates, a été nommé Directeur de Reconstruction et de l'Aide Humanitaire de l'Irak d'après-guerre, le 6 mai 2003. Avant sa mission en Irak, Bremer était PDG président de Marsh Crisis Consulting, une firme de services d'assurance et de risques, filiale de Marsh & McLennan. Comme dirigeant de la CPA, Bremer avait complète autorité sur l'administration civile irakienne. Il a servi à cette fonction à partir du 11 mai 2003 jusqu'au 28 juin 2004, quand un gouvernement de marionnettes a été installé. La « triste performance » de la CPA dans l’amélioration de la qualité de vie des Irakiens sous son occupation était le résultat d'un « mélange toxique d’obsession idéologique et de copinage, » selon Paul Krugman du New York Times. « L'insurrection s’est enracinée durant les premiers mois de l’occupation, quand la CPA semblait étrangement désengagée des problèmes de l'anarchie d'après-guerre. Mais est-ce que Paul Bremer III, le dirigeant de la CPA, se focalisait dessus ? » a demandé Krugman. « Selon un journaliste du Washington Post qui a volé avec lui en juin passé, ‘ Bremer discutait de la nécessité de privatiser le gouvernement dirigé par les usines avec une telle ferveur que sa voix perçait le vacarme que faisait [l’avion] cargo ‘ », écrivait Krugman en juillet 2004.
Bush a nommé son ami et sympathisant politique, Thomas C. Foley, directeur du « Développement de Secteur Privé » en Irak occupé en août 2003, le mettant à la tête des 200 entreprises d'Etat irakiennes qu’il était prévu de privatiser. Michael P. Fleischer, le frère de Ari Fleischer, directeur des communications de la Maison Blanche, a été fait directeur adjoint de Foley.

Ari Fleischer était porte-parole de la Maison Blanche.
La famille entière de Fleischer devrait être considérée sioniste et traître.
Le 13 mars 2004, Michael Fleischer est devenu directeur, chargé de la tentative de privatiser les capitaux saisis à l'État irakien. La presse sous contrôle sioniste n'a pas pensé que le copinage et le népotisme de Bush et de la Maison Blanche étaient un sujet digne de discussion. Il existe seulement un article dans un journal dominant qui mentionne ensemble Fleischer, Irak, et les mots « privatise » ou « privatisation. » Fleischer est décrit comme un « homme d'affaires du New Jersey, » qui a pris un congé sabbatique de Bogen Communications International, Inc., où il était président et membre du conseil d'administration depuis 1997. « Le succès de M. Fleischer comme entrepreneur, directeur, et chef de file des affaires dans le milieu des affaires internationales sera d'une valeur énorme pour la CPA et l’Irak, » disait le communiqué de presse du CPA au sujet de sa promotion.
Fleischer et Bremer n'ont apporté aucune valeur à l’Irak, ils ont plutôt pris la valeur de l'Irak. C'était leur tâche. Pendant la période entière de la CPA, par exemple, il n'y avait aucun mesurage de la production pétrolière irakienne, l'exportation la plus précieuse de l'Irak. Mais est-ce Michael Fleischer travaillait réellement pour l'Irak ? L'évidence est claire que Fleischer a longtemps été un agent payé par l'État d'Israël, employé du Renseignement militaire israélien.
Bogen, à l'origine une compagnie d'électronique US, a été l’atout du Renseignement militaire israélien depuis 1995. Fleischer a été fait à président de Bogen en 1997, quand les propriétaires israéliens ont décalé les sièges. Bogen est en réalité possédé et dirigé par une poignée d'agents israéliens, en lien étroit avec l'armée de l'air israélienne. Les gens qui ont loué et payé Michael Fleischer sont d’anciens pilotes de combat israéliens, Yoav Stern et Zivi R. Nedivi. Ces Israéliens ont été impliqués dans une série de compagnies d'électronique, d'aviation, et d'avionique, depuis qu'ils sont venus aux USA dans les années 90. Ce sont les deux anciens directeurs et officiers de Rada, la compagnie « bateau mère » basée en Israël.

Rada (http://www.rada.com/) est dirigé par des officiers supérieurs de l'armée de l'air israélienne.
Par exemple, le président PDG de Rada est le général (de réserve) Herzle Bodinger.
Bodinger a servi dans les forces de l'air israéliennes pendant 35 ans. Il était commandant de ces forces de janvier 1992 à juillet 1996. Tous les cadres supérieurs de Rada ont une expérience semblable dans les forces de l’air israéliennes. Ces officiers des forces de l'air israéliennes sont les maîtres d’œuvre sionistes qui contrôlaient Michael Fleischer, avant, pendant, et après sa besogne assignée en Irak. « Le seul paradigme qu'ils connaissent est le copinage, » disait Fleischer à propos des Irakiens. Il devrait le savoir.

Christopher Bollyn est un animateur de radio et reporter pour l'hebdomadaire American Free Press. il s'est fait connaître par ses enquêtes sur les attentats du 11 septembre 2001, l'assassinat du ministre Anna Lindh, le naufrage d'un ferry dans la Baltique et le Groupe de Bilderberg. Il est membre de la conférence « anti-impérialiste » Axis for Peace.

Le 10 janvier 2007 : Zionist Occupation of Iraq

Traduction de Pétrus Lombard




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3-6 Point de vue de NON à la GUERRE - Citoyen libre : DE LA RECONSTRUCTION A LA PRIVATISATION DE L’IRAK
http://www.nonalaguerre.com/articles/article419.pdf
Résumé

En dépit du fait que la coalition anglo-étasunienne n'avait strictement aucun droit sur l'Irak et

ses ressources en tant que force occupante conformément au droit international, elle a privatisé

l'ensemble de l'économie de ce pays souverain, puis l'a livré aux sociétés étrangères, sous

couvert de la politique de reconstruction. L'administrateur civil de l'autorité provisoire de la

coalition,

Paul Bremer, a édicté durant ses 13 mois de pouvoir 100 ordonnances (Coalition

Provisional Authority Orders) qui font maintenant office de nouvelles lois nationales et traitent

aussi bien des investissements privés, que des privatisations du secteur public ou des brevets sur

le vivant. Le peuple irakien n’a jamais été consulté.

Commission des droits de l'homme 2005

Point 9 : Question de la violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales où qu'elle

se produise dans le monde. Déclaration écrite conjointe CETIM et AAJ.

Cote ONU: E/CN.4/2005/NGO/350



1. En dépit du fait que la coalition anglo-étasunienne n’avait strictement aucun droit sur l’Irak et

ses ressources en tant que force occupante, elle a privatisé l’ensemble de l’économie de ce pays

souverain, puis l’a livré aux sociétés étrangères, sous couvert de la politique de reconstruction.

Paul Bremer, l’administrateur civil de l’autorité provisoire de la coalition nommé par le

gouvernement Bush, a édicté durant ses 13 mois de pouvoir 100 ordonnances1 (Coalition

Provisional Authority Orders). Elles font maintenant office de nouvelles lois nationales sans que le

peuple irakien n’ait eu son mot à dire à un moment ou à un autre. Aucun contrôle démocratique

n’a contrebalancé les décisions prises par la coalition qui vont pourtant changer diamétralement

l’économie de l’Irak.

2. Un véritable arsenal juridique a été mis en place pour imposer la privatisation de l’économie

nationale et du secteur public au seul bénéfice des grandes sociétés étrangères. L’Irak devient

une des économies les plus libérales du monde sans aucune forme de protectionnisme. Nombre

de ses lois s’inspirent d’ailleurs d’accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux que les Etats-

Unis imposent à leurs « partenaires » comme l’ALENA ou l’éventuelle future ZLEA2. Ainsi, les

sociétés étrangères jouissent d’une marge de manoeuvre illimitée pour leurs affaires en Irak et

n’ont de compte à rendre à personne.

Des ordonnances contraires au principe de la souveraineté nationale

3. La majorité de ces ordonnances sont en contradiction flagrante avec la Constitution irakienne

de 19903 et les conventions de la Haye (1907) et de Genève, ratifiées par les Etats-Unis, qui

stipulent toutes deux que l’Etat occupant doit respecter les lois du pays occupé. Elle sont de plus

en violation de la propre loi étasunienne traitant de ce sujet The Law of Land Warfare (1956).

Notre attention va se porter sur certaines de ces ordonnances, celles qui sont au coeur du

processus de privatisation de l’Irak et qui violent de manière flagrante la souveraineté politique

et économique de ce pays.

4. La première ordonnance du 16 mai 2003, loin d’être symbolique, instaure la déba’athification

de l’Etat et de toutes les structures de décision du pays et pousse au chômage des milliers

d’Irakiens. Le taux de chômage toucherait près de 50% de la population active, voire 70%

comme à Basra.

Ouverture du marché national aux sociétés et investisseurs étrangers

2

5. Parmi les ordonnances promulguées par l’administrateur civil se trouve l’ordonnance 394 qui

porte sur les investissements étrangers. Celle-ci joue un rôle central dans la marche forcée de

l’Irak vers le néolibéralisme. L’objet de cette ordonnance selon son préambule est de « faire

évoluer l’Irak d’une économie planifiée et centralisée vers une économie de marché ». En fait, il

s’agit d’enlever toute souveraineté ou prérogatives en matière économique aux futures autorités

irakiennes. Cette ordonnance comporte 5 points principaux :

1) Elle permet aux investisseurs étrangers de jouir exactement des mêmes droits que les

Irakiens pour l’exploitation du marché national. Ainsi, les gouvernements futurs ne pourront pas

favoriser une société ou un investisseur irakien. Pourtant il est clair que jusqu’à maintenant ce

sont les sociétés étasuniennes qui ont été privilégiées5 au détriment de leurs consoeurs

irakiennes ;

2) Elle privatise l’ensemble du secteur public irakien. Ainsi, c’est plus de 200 compagnies

nationales qui sont touchées : chemins de fer, réseau électrique, distribution et évacuation des

eaux –infrastructures détruites en majorité par la coalition anglo-américaine-, télévisions et

radios, hôpitaux –alors que les soins étaient gratuits-, téléphonie – il s’agirait d’imposer le

standard étasunien pour les portables CDMA en Irak-, aéroports, etc. même les prisons

pourraient être privatisées à terme ;

3) Elle permet une participation étrangère jusqu’à 100% dans une entreprise irakienne, à

l’exception des secteurs pétroliers, de l’extraction minière, des banques et des compagnies

d’assurance (ces deux dernières seront traitées dans des ordonnances séparées6) ;

4) Elle permet d’expatrier ou de réinvestir sans aucune restriction ou taxe l’ensemble des fonds

investis ou placements financiers, ainsi que les profits ou dividendes réalisés sur le territoire

irakien. Les sociétés étrangères peuvent donc investir où bon leur semblent et retirer leurs fonds

selon leur volonté sans avoir de compte à rendre à quiconque. Ce point s’inspire clairement de

l’Accord multilatéral sur les investissements (AMI) qui avait été combattu victorieusement par les

mouvements sociaux au niveau international et que l’OCDE avait dû finalement abandonner7 ;

5) Elle permet de posséder des terres pendant 40 ans et avec la possibilité de renouveler le

droit de propriété de manière illimitée.

6. Grâce à l’ordonnance 378, les sociétés étrangères n’ont pas été imposées en 2003 et n’ont

payé des impôts qu’à hauteur maximum de 15% en 2004. L’ordonnance 12 a suspendu la

collecte de toutes les taxes d’importation, droits de douane (par mer ou par ciel), etc. pour tous

les produits qui sont rentrés ou sortis d’Irak en 2003. L’ordonnance 38 a réintroduit une taxe

d’importation de 5% sur les marchandises, avec de très nombreuses exceptions, pour une

période de deux ans. Ainsi, la nourriture, les médicaments et les vêtements entre autres sont

exemptés de taxes d’importation, tout comme les forces de la coalition et leurs sous-traitants.

Pour Paul Bremer ces mesures ont été prises pour favoriser la reconstruction du pays.

Privatisation des semences et importation d’OGM

7. Une nouvelle loi permet d’acquérir des brevets entre autres sur le vivant. L’ordonnance 81 sur

« Les brevets, le design industriel, l’information non révélée, les circuits intégrés et la loi sur les

variétés de plantes » est en totale contradiction avec la Constitution irakienne de 1990 qui

interdisait la propriété privée sur les ressources biologiques9. Cette ordonnance rend ainsi illégale

la pratique traditionnelle et millénaire de sélection des meilleures semences par les agriculteurs10

et donne le champ libre aux compagnies étrangères pour imposer leurs semences brevetées et

leurs prix. Elle permet aussi d’importer et de commercialiser des organismes génétiquement

modifiés (OGM). La durée des brevets est de 20 ans pour les plantes agricoles et de 25 ans pour

les vignes et les arbres. La souveraineté alimentaire du peuple irakien est gravement remise en

cause par cette loi.

8. De plus, on ne peut abstraire cette loi du contexte dans lequel elle voit le jour où la

responsabilité de la coalition vis-à-vis du peuple irakien est fortement engagée : la situation

alimentaire est réellement critique, voire catastrophique. Un Irakien sur quatre est dépendant du

système public de distribution de nourriture. Selon le dernier rapport de l’ONG britannique

3

Medact, 17% des enfants sont en dessous de leur poids normal et 32% en malnutrition

chronique11. En octobre dernier, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et

l’agriculture (FAO) annonçait une production céréalière de 2,4 millions de tonnes pour 2004, soit

près de la moitié du volume de 200312. Une grande partie du système de purification des eaux a

été détruit ou saboté, ce qui provoque de graves diarrhées chez les enfants et les personnes

âgées et favorise la propagation des maladies. Dans cette situation, comment les agriculteurs

irakiens pourront-ils faire face à la concurrence des sociétés transnationales de l’agro-alimentaire

qui, de plus, comme indiqué, jouiront aussi d’une exonération totale des taxes d’importation ?

9. Parallèlement, profitant de son autorité, l’administrateur civil a fait les premiers pas en

direction de l’adhésion de l’Irak à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en demandant le

statut d’observateur pour ce pays (11 février 2004). La souveraineté de ce pays a une nouvelle

fois été bafouée. Quant au gouvernement intérimaire irakien qui lui a succédé, après avoir été

mis en place par les Etats-Unis, il a déposé officiellement une demande de candidature en

octobre dernier soutenue par Washington. En huit mois seulement, l’Irak est passé du statut

d’observateur à celui de candidat à l’adhésion alors qu’habituellement il faut au minimum cinq

ans. Les pays membres de l’OMC ont donné leur feu vert le 13 décembre dernier à l’ouverture

des négociations.

Droit à la santé et à la vie

10. La population irakienne a subi en vingt ans : trois guerres, des bombardements massifs à

l’uranium appauvri13 et plus de dix ans d’embargo. Il y aurait, selon les chiffres les plus

alarmants, plus de 100’000 victimes civiles irakiennes directes ou indirectes depuis l’offensive

anglo-étasunienne le 19 mars 2003 14. 18 mois après la fin de la guerre, « le risque de mourir à

cause des violences […] est 58 fois plus élevé que 15 mois avant la guerre. Le risque de mourir

de n’importe quelle cause est 2,5 fois plus élevé qu’avant l’invasion » selon l’ONG Medact 15.

Depuis mai 2003, les forces de la coalition n’ont jamais été capables de protéger les civils – mais

s’agissait-il encore d’un objectif ? A l’instar de la Colombie, l’Irak est un des pays les plus

dangereux pour les syndicalistes. Le 4 janvier dernier, Hadi Salih, secrétaire international de la

Fédération des syndicats irakiens (IFTU), a été assassiné chez lui. Le 27 janvier, le président du

Syndicat des mécaniciens, de la métallurgie et des imprimeurs a été enlevé. Par ailleurs, à

plusieurs reprises, des soldats de la coalition ont arrêté ou tenté d’intimider des travailleurs

syndiqués et la coalition n’a annulé la loi interdisant de former des syndicats dans le secteur

public qu’en mars 2004, soit dix mois après la prise de pouvoir de l’administrateur civil.

Immunité totale pour les forces d’occupation et le personnel étrangers

11. L’ordonnance 1716 garantit l’immunité juridique aux occupants17 et à leurs sous-traitants en

Irak. Elle donne aux Etats d’origine la responsabilité de les traduire en justice, mais le

gouvernement Bush a déjà pris des dispositions pour leur assurer aussi l’immunité aux Etats-

Unis. Grâce à l’Executive Order 1330318, les entreprises étasuniennes actives dans l’industrie

pétrolière en Irak ne risquent aucune poursuite pour infraction à la législation si cette infraction a

lieu dans le cadre de l’extraction pétrolière et du rétablissement de l’infrastructure pétrolière en

Irak.

Conclusion

12. Les réformes économiques imposées par la coalition anglo-étasunienne ne visent pas à

satisfaire les besoins et priorités du peuple irakien, la détérioration de la situation sanitaire et

alimentaire depuis deux ans le démontrent aisément. Elles n’ont pour seule logique que le pillage

des ressources de ce pays au profit des sociétés étrangères et de faire de l’Irak le fer de lance de

l’économie néolibérale dans la région. De plus, les entreprises étrangères pratiquent souvent des

tarifs prohibitifs comme le montrent certaines études. Pourtant elles ont été choisies à maintes

reprises par l’administrateur civil au détriment des sociétés irakiennes. De plus, la gestion par la

coalition et Paul Bremer du Fonds de développement pour l’Irak, créé par la résolution 1483

4

(2003) du Conseil de sécurité, et qui doit centraliser les bénéfices des ventes pétrolières et

gazifières, laisse aussi à désirer19.

13. Les décisions prises par l’administrateur civil sous mandat de la coalition sont contraires au

droit international. La Convention IV de La Haye de 1907 dit clairement dans son article 43 que

« l'autorité du pouvoir légal ayant passé de fait entre les mains de l'occupant, celui-ci prendra

toutes les mesures qui dépendent de lui en vue de rétablir et d'assurer, autant qu'il est possible,

l'ordre et la vie publics en respectant, sauf empêchement absolu, les lois en vigueur dans le

pays. » et dans son article 55 que « l'Etat occupant ne se considérera que comme administrateur

et usufruitier des édifices publics, immeubles, forêts et exploitations agricoles appartenant à

l'Etat ennemi et se trouvant dans le pays occupé. Il devra sauvegarder le fonds de ces propriétés

et les administrer conformément aux règles de l'usufruit. »

14. Ces ordonnances n’ont malheureusement pas été remises en cause par le gouvernement

provisoire en place depuis 28 juin 2004, mais en avait-il le pouvoir ? Ses membres ont tous été

« approuvés » par le gouvernement Bush et la résolution 1546 (2004) du Conseil de sécurité

demande au gouvernement provisoire de s’abstenir « de prendre des décisions affectant le destin

de l’Irak au-delà de la période intérimaire ». Cependant, l’administrateur civil a quant à lui pu

modifier à sa guise et diamétralement le système économique irakien, hypothéquant l’avenir de

millions de personnes.

15. Quant aux élections du 30 janvier 2005, les conditions de leurs tenues sont des plus

étonnantes, nous faisant douter de leur réelle légitimité et légalité. Ainsi, plus de 70 partis les

ont boycottées, la plupart des candidats étaient anonymes et sans programme électoral, les

observateurs internationaux, nombreux en Ukraine, étaient pratiquement absents dans le pays et

se trouvaient basés à Amman en Jordanie.

16. Le Centre Europe – Tiers Monde et l’Association américaine de juristes estiment que la

Commission des droits de l’homme, dans le cadre strict de son mandat, devrait adopter une

résolution :

1) condamnant sans ambiguïté les violations du droit international et le droit humanitaire qui

sont en train d’être commises en Irak depuis l’agression ;

2) favorisant une enquête concernant ces violations et la mise à la disposition de la justice de ses

auteurs ;

3) favorisant une solution pacifique et démocratique avec la participation sans exclusion de tous

les secteurs du peuple irakien dans le cadre du respect de la souveraineté et du droit à la libre

autodétermination de l’Irak, solution qui requiert comme première priorité le retrait immédiat de

l’armée d’occupation ;

4) demandant que le peuple irakien soit consulté sur les décisions prises par l’administrateur civil

durant son mandat, ainsi que sur l’adhésion du pays à l’Organisation mondiale du commerce ;

5) demandant qu’un audit soit mené sur l’utilisation des fonds gérés par le Fonds de

développement pour l’Irak.

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1) L’ensemble des ordonnances est disponible sur le site de l’Autorité provisoire de la Coalition à l’adresse :

http://www.iraqcoalition.org/regulations/index.html#Orders.

2) Voir à ce propos l’article Mary Lou Malig « War : trade by other Means » in Silent war. The US’economic and ideological

occupation of Iraq, Focus on the Global South, janvier 2005, ainsi que le dernier ouvrage du CETIM « Mobilisations des peuples

contre l'ALCA-ZLEA. Traité$ de libre-échange aux Amériques », Ed. CETIM, 240 p., 2005.

3) La Constitution iraquienne a été remplacée par une constitution intérimaire (Transitional Administrative Law) en attendant la nouvelle constitution prévue pour 2005.

4) Cette ordonnance date du 19 septembre 2003. Le texte officiel se trouve à l’adresse suivante : http://www.cpairaq.

org/regulations/20031220_CPAORD_39_Foreign_Investment_.pdf

5) Selon l’Irak Revenue Watch 2004 cité dans le rapport de Medact, les compagnies étasuniennes et britanniques auraient reçu

85% des contrats, p. 11. C’est par exemple la société Bechtel Corporation qui s’occupe du secteur de l’eau ou MCI, anciennement

WorldCom, qui reconstruit le réseau téléphonique de la capitale.

6) L’ordonnance 40 permet l’accès des banques étrangères au marché irakien et de posséder jusqu’à 50% d’une banque

irakienne.

7) Voir à ce propos l’ouvrage « Accord multilatéral sur l'investissement (AMI). Attention, un accord peut en cacher un autre! »,

5

Ed. CETIM, 1998.

8) L’ordonnance 37 prévoit un taux d’imposition pour 2004 s’étalant entre 3% et 15% s’appliquant aussi bien aux individus

qu’aux sociétés irakiennes ou étrangères. Voir à ce propos le journal suisse Le Temps, « A Genève, des hommes d’affaires

irakiens vantent le ‘nouvel Irak’ bientôt libéralisé », 3 décembre 2004.

9) Voir l’article « Iraq's new patent law: A declaration of war against farmers » de Focus on the Global South et GRAIN, octobre

2004.

10) Selon une étude de la FAO citée par The Ecologist, environ 97% des agriculteurs irakiens utilisent leurs propres semences ou

celles achetées au marché local. Site internet : http://www.theecologist.co.uk.

11) Rapport de l’ONG Medact « Enduring effects of war health in Iraq 2004 », Londres, 2004, p. 4. Site Internet:

www.medact.org.

12) FAO, « Cultures et pénuries alimentaires », N°3, octobre 2004.

13) Comme le relevait le CETIM dans une déclaration écrite conjointe lors de la Commission des droits de l’homme 2000, ces

bombardements à l’UA ont eu des conséquences graves sur la santé et l’environnement : « Les 700 tonnes d’uranium appauvri

déversées sur la population irakienne, les 135000 tonnes de bombes (soit six fois Hiroshima) et les différentes expérimentations

de technologie militaires inédites, ont fait de l’Irak un espace contaminé pour une longue période où l’air est pollué par une forte ionisation et où le territoire connaît une radioactivité anormale et dangereuse », cote ONU : E/CN.4/2000/NGO/150.

14) Selon la revue médicale The Lancet.

15) Medact, déjà cité, traduit par nous-mêmes, p. 2.

16) Cette loi prévoit que « Unless provided otherwise herein, the MNF, the CPA, Foreign Liaison Missions, their Personnel,

property, funds and assets, and all International Consultants shall be immune from Iraqi legal process. ».

17) Voir la déclaration écrite du CETIM et de l’AAJ, « La situation en Irak, depuis l’invasion jusqu’à aujourd’hui, est caractérisée

par une accumulation de violation du droit international sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », cote ONU

: E/CN.4/2005/NGO/279.

18) Cf. « Executive Order - Protecting the Development Fund for Iraq and Certain Other Property in Which Iraq Has an Interest

», signé par le président George W. Bush, le 28 mai 2003.

19) Voir à ce propos Le Monde, « Reconstruction de l’Irak : 9 milliards de dollars auraient disparu », 31 janvier 2005.

http://www.cetim.ch/fr/interventions_details.php?iid=246


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4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
4-1 Rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD):
- En 2002, a décidé une hausse des dépenses militaires de 40 milliards de dollars. Cette seule augmentation du budget militaire américain représente exactement la somme qui serait nécessaire pour résoudre
définitivement le problème de la faim dans le monde.


- Le budget militaire américain de la seule année 2004 a été de 480 milliards de dollars, ce qui représente une dépense de
27.342 dollars par heure si on le calcule depuis 2004 ans
- Les 3 personnes les plus riches du monde sont aussi riches que les 48 pays les plus pauvres.
- Les avoirs des 84 personnes les plus riches dépassent le produit intérieur brut de la Chine avec ses 1,2 milliards d'habitants.
- Les 225 personnes les plus riches disposent d'une fortune équivalente au revenu annuel cumulé des 47% d'individus les plus pauvres de la planète, soit plus de 3 milliards de personnes.
- Selon le même organe des Nations Unies, il suffirait de moins de 4% de la richesse cumulée de ces 225 plus grosses fortunes mondiales (évaluées à plus de 1000 milliards de dollars) pour donner à toute la population du globe l'élémentaires: santé, éducation, alimentation.

Autres chiffres
- 122 entreprises sont à l'origine de 80% de toutes les émissions de dioxyde de carbone
- La fortune personnelle de Bill Gates (50 milliards de dollars) est égale à la fortune cumulée des 106 millions d'Américains les plus pauvres...
Rapport ONU - PNUD 1998


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5 Annexes
9-1 Procès d'un soldat refusant d'aller en Irak.

Ehren Watada affirme qu'il n'est pas un objecteur de conscience [Reuters]

05.02.2007 07:32

Le procès du lieutenant Ehren Watada, qui a refusé de se rendre en Irak, s'ouvre lundi devant une Cour martiale. Il est le premier officier de l'armée américaine à désobéir publiquement à un ordre de déploiement en Irak.

Ehren Watada, né en 1978 à Hawaï, avait refusé en juin 2006 d'être déployé en Irak en raison de son opposition à la décision du président George W.Bush de déclencher cette guerre. Selon son comité de soutien, il risque jusqu'à quatre ans de prison.
Selon l'acte d'accusation, Ehren Watada a déclaré publiquement le 6 juin 2006: «je n'aurais jamais pu croire que notre dirigeant (le président, ndlr) puisse trahir la confiance que nous avions en lui». «En lisant la quantité de mensonges que l'administration Bush a utilisée pour déclencher et mener cette guerre, j'ai été choqué (...). Si le président peut trahir ma confiance, il est temps pour moi de réexaminer ce qu'il me demande de faire», a déclaré le lieutenant, selon les propos qui lui sont attribués par l'acte d'accusation.

sur ce sujet




«Mensonges» de Bush

«Comment pourrais-je porter cet horrible uniforme maintenant que je sais que nous avons envahi un pays sur la base d'un mensonge», avait dit le lieutenant avant de refuser de partir en Irak avec son unité le 22 juin. Le Comité de soutien a appelé à une manifestation lundi devant la base militaire de Fort Lewis (Etat de Washington, nord-ouest), ainsi qu'à une journée nationale d'action avec une manifestation devant la Maison Blanche.
Le lieutenant Watada s'est engagé en 2003 avant de servir en Corée du Sud puis de revenir aux Etats-Unis. Apprenant qu'il devrait aller en Irak, il avait demandé à être transféré dans une autre unité et proposé d'être déployé en Afghanistan. Depuis son inculpation, il a été assigné à un travail de bureau à Fort Lewis en attendant l'ouverture de son procès.

Pas un objecteur de conscience

Ehren Watada «s'est porté volontaire pour servir dans l'armée après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 pour protéger sa famille et ses compatriotes. Ses états de service sont exemplaires et il avait été désigné comme faisant partie des 'tout meilleurs' par ses supérieurs», a souligné le représentant démocrate de l'Etat de Washington, Mike Honda.
Mike Honda a encore affirmé que «Watada n'est pas seul. Tous les sondages montrent une opposition grandissante de l'opinion publique à la manière dont le président Bush a mené la guerre en Irak. Ce soldat est toutefois unique car il est le premier officier d'active à refuser d'être envoyé en Irak».
Ehren Watada a souligné pour sa part qu'il n'était pas un objecteur de conscience et qu'il avait demandé en avril dernier à démissionner de l'armée pour ne pas partir en Irak ce qui lui avait été refusé. «C'est alors que j'ai décidé de porter l'affaire sur la place publique et de dire aux gens les raisons pour lesquelles des soldats meurent en Irak», a-t-il déclaré. Il affirme que les soldats ont le droit de refuser d'obéir à un ordre illégal, selon les conventions militaires.
agences/hof

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=7496934

Le lieutenant Ehren Watada : "Je refuse"

Un officier de l'armée américaine qui s'est vu refuser la possibilité de débattre devant un tribunal de la légalité de la guerre en Irak comparaît à partir de ce lundi 05 février 2007 pour avoir refusé de servir dans ce pays.

Son procès devant une cour martiale s'ouvre ce lundi à Fort Lewis, dans l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis).

Alors que l'armée l'accuse d'avoir trahi ses compagnons d'arme par son refus, le lieutenant Ehren Watada est devenu malgré lui le héros des opposants au conflit irakien.

L'officier, âgé de 28 ans et originaire de Hawaï, encourt une peine de quatre ans d'emprisonnement s'il est reconnu coupable d'avoir failli à son ordre de mission et refusé d'embarquer avec son unité, la 3e brigade de la 2e Division d'infanterie.

L'armée américaine lui reproche également d'avoir exprimé publiquement son opposition à l'implication militaire américaine en Irak, qu'il juge comme moralement injuste et enfreignant les lois américaines.

"Dans la mesure où la participation à une action illégale est à terme illégale elle-même, je dois en tant qu'officier d'honneur et d'intégrité refuser cet ordre", avait souligné Watada dans une déclaration vidéo diffusée au cours d'une conférence de presse, le 7 juin dernier.

Malgré l'inculpation qui a immédiatement suivi, Watada s'est à nouveau exprimé publiquement le 7 août au cours d'un rassemblement de l'organisation Veterans for Peace (Anciens combattants pour la paix). "Bien que les soldats américains veuillent bien faire, l'illégalité de l'occupation elle-même, la politique conduite par cette administration et les règles d'engagement de commandants désespérés les contraindront au bout du compte à participer à un crime de guerre", avait alors souligné Ehren Watada.

L'objecteur et son avocat à Honolulu, Eric Seitz, estiment que ses déclarations sont protégés par le Premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté d'expression, mais les procureurs militaires font valoir que son comportement constitue une atteinte au moral des troupes et un danger pour la mission de l'armée américaine en Irak.

"Il a trahi ses compagnons d'arme qui servent aujourd'hui en Irak", a déclaré l'un de ces procureurs, le capitaine Dan Kuecker, lors d'une première audition. Kuecker s'est refusé à tout commentaire sur cette affaire hors du tribunal.

Me Seitz n'a pas réussi à obtenir la possibilité de débattre devant un tribunal de la légalité de la guerre en Irak. A ses yeux, cet engagement viole les réglements de l'armée des Etats-Unis qui stipulent que les guerres doivent être lancées en conformité avec la Charte des Nations unies. Le mois dernier, sa dernière tentative a échoué quand un juge militaire, le lieutenant-colonel John Head, a décidé que Watada n'avait pas le droit de baser sa défense sur la légalité du conflit.

Le lieutenant-colonel Head a également rejeté l'argument selon lequel les propos du lieutenant Watada étaient protégés par le Premier amendement de la Constitution des Etats-Unis.

Les partisans de Watada: http://www.thankyoult.com/

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=3675