N° 254 - Journal d'Irak Special dossier- 25/02
Sommaire :
2 Les Brèves.
2-1 Jean-Louis SANTINI (Afp) : La réalité virtuelle pour traiter les soldats traumatisés en Irak.
2-2 L'Australie disposée à étoffer son assistance en Irak et en Afghanistan.
2-3 Affaire Palme: Le procès du conseiller de Dick Cheney se termine.
3 Dossier & Point de vue.
3-1 L'ONU scandalisée par le recrutement de mercenaires pour l'Irak.
3-2 Hayfa Zanka : Qui signera l’arrêt de mort des femmes innocentes condamnées à la peine capitale ?
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
4-1 Le spectre d'Hitler hante à nouveau l'Europe.
5 Annexes
5 -1 Les derniers mots de Saddam Hussein : " À l’enfer qu’est l’Iraq !?" Ce que les médias ont délibérément caché.
2 Les brèves
Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
2-1 Jean-Louis SANTINI (Afp) : La réalité virtuelle pour traiter les soldats traumatisés en Irak.
S'inspirant d'un jeu vidéo de guerre très populaire, des psychologues américains ont créé un monde virtuel qui replonge des soldats dans une situation très réaliste de combat en Irak pour les aider à surmonter leurs traumatismes.
"Il y a un grand potentiel de soutien du traitement clinique traditionnel d'un malade avec un environnement virtuel", a expliqué dimanche Skip Rizzo, un psychologue de l'université de Californie du Sud qui avec d'autres chercheurs ont mis au point cette nouvelle approche thérapeutique ou cyberpsychologie.
La réalité virtuelle permet au sujet de revivre plus intensément les événements à l'origine de son traumatisme et des troubles psychologiques qui en découlent que s'il recourait seulement à sa mémoire, a-t-il dit à la presse en marge de la conférence annuelle de l'Association américaine pour la promotion de la science (AAAS).
Remettre le patient dans la situation responsable de son anxiété ou d'une phobie est le traitement psychologique traditionnel qui en faisant revenir la mémoire de l'événement fini par le désensibiliser. Il a noté que nombre d'anciens combattants du Vietnam ressentaient le besoin de retourner dans le pays pour les aider à guérir leur blessure psychologique.
Dans le cas de l'Irak, le système de réalité virtuelle, inspiré du jeu vidéo "Full Spectrum Warrior", fait revivre au soldat son expérience de façon très intense.
Installé dans une cabine, portant des lunettes spéciales et des écouteurs, le sujet peut se retrouver derrière le volant d'un Humvee fonçant sur une route déserte irakienne avec des tirs nourri de fusil mitrailleurs et de lance-grenade.
Le thérapeute peut selon les réactions de son patient, modifier cet environnement virtuel en ajoutant ou retirant le bruit des tirs et faire apparaître de la fumée.
Il est aussi possible d'entendre l'explosion d'une bombe près du véhicule et de sentir les secousses.
Ces psychologues font aussi appel à l'odorat pour stimuler la mémoire avec des odeurs corporels, de vapeur de gasoil, de caoutchouc brûlé et même d'épices traditionnelles de la cuisine irakienne, a précisé Skip Rizzo.
Ce système est encore en évolution, a-t-il ajouté indiquant qu'il recevait régulièrement d'Irak des suggestions pour rendre l'environnement virtuel le plus proche possible de la réalité comme par exemple ajouté l'odeur de cuisine de viande de mouton envahissante dans le pays.
Les Irakiens cuisinent souvent à l'extérieur car ils ont de fréquentes coupures de courant, a-t-il noté.
Jusqu'à présent a mis en garde Skip Rizzo, les résultats de cette approche expérimentale sont encore limités avec une guérison, la première à ce jour grâce à cette méthode, celle d'une jeune Américaine de 21 ans. Elle a été témoin de nombreuses scènes d'attaques suicide en Irak où elle faisait partie du personnel de soutien.
Le psychologue a aussi cité la nette amélioration de l'état psychologique de quatre autres malades. L'approche est néanmoins encourageante, a-t-il estimé, notant qu'une dizaine de centres sont en passe de s'ouvrir aux Etats-Unis.
Les premiers résultats de ces essais cliniques laissent aussi penser que la thérapie par la réalité virtuelle est parfaitement adaptée à la jeune génération immergée dans les jeux vidéo.
L'aspect jeu du traitement peut aussi aider à mieux accepter l'idée de suivre une thérapie.
Ce projet est une entreprise conjointe entre l'"Institute for Creative Technologies", un laboratoire de recherche de pointe de l'université de Californie du sud et le bureau de recherche de la marine américaine (Office of Naval Research).
19 février 2007, 11h07
Jean-Louis SANTINI
AFP) -
2-2 L'Australie disposée à étoffer son assistance en Irak et en Afghanistan.
L'Australie pourrait renforcer son assistance technique en Irak et en Afghanistan, mais n'a pas l'intention d'y déployer de renforts militaires, a déclaré le Premier ministre, John Howard, à quelques jours d'une visite du vice-président américain Dick Cheney.
"En ce qui concerne les troupes combattantes, je pense que le niveau actuel est approprié et je n'envisage pas de déploiement supplémentaire. Je n'attends pas dans ce domaine de requête spécifique de la part du vice-président", a déclaré M. Howard à la télévision Channel Nine.
Ces déclarations interviennent à l'approche d'une visite, vendredi en Australie, du vice-président Cheney, qui devrait demander à Canberra d'envisager une assistance renforcée aux forces américaines en Irak et en Afghanistan.
Fidèle soutien du président américain George Bush, le chef du gouvernement australien a cependant indiqué "ne pas exclure l'envoi de quelques nouveaux formateurs". "Parce qu'ils jouent une rôle important dans la préparation de l'armée irakienne aux missions que nous souhaitons tous qu'elle soit capable d'assumer", a-t-il déclaré.
Environ 1.400 soldats australiens participent aux opérations en Irak et une trentaine d'instructeurs militaires forment l'armée irakienne près de Tallil, au sud de Bagdad.
M. Howard a ajouté que l'engagement en Afghanistan, où sont déployés 550 soldats australiens, restait à l'examen.
"Nous aimerions un engagement plus important dans le Sud des pays qui ne sont pas membres de l'OTAN", a-t-il déclaré.
John Howard, qui a récemment critiqué le projet de retrait américain d'Irak de Barack Obama, candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2008, a répété son opposition à tout départ "précipité de la coalition".
"Cela plongerait le pays dans un bain de sang pire encore... et constituerait une humiliation énorme pour les Etats-Unis", a déclaré John Howard.
Après une visite au Japon, Dick Cheney arrivera vendredi en Australie pour une rencontre avec le leader de l'opposition travailliste Kevin Rudd. Samedi, il s'entretiendra avec M. Howard pour évoquer notamment le dossier nucléaire nord-coréen et le dossier du "taliban australien", David Hicks, dont l'incarcération sur la base de Guantanamo depuis plus de 5 ans suscite un mécontentement grandissant en Australie.
M. Hicks devrait comparaître d'ici quelques mois devant un tribunal militaire, l'Australie espérant le rapatrier avant la fin de l'année pour qu'il purge sa peine chez lui ou qu'il y soit libéré.
(Afp / 19 février 2007 05h10)
2-3 Affaire Palme: Le procès du conseiller de Dick Cheney se termine.
Après un mois d'audiences, le procès de Lewis "Scooter" Libby touche à sa fin. Les jurés devaient entendre mardi les ultimes arguments de l'accusation et la défense avant d'entamer leurs délibérations sur l'ancien conseiller de Dick Cheney, jugé pour parjure et entrave à la justice dans l'affaire Valerie Plame, bien embarrassante pour la Maison Blanche.
Le juge Reggie B. Walton n'a pas voulu que réquisitoire et plaidoirie durent plus d'une journée. Après plus de trois ans d'enquête, l'accusation devait disposer de trois heures pour démontrer que Libby a menti au FBI, qui enquêtait sur la fuite ayant exposé le nom de l'agent de la CIA Valerie Plame, avant de mettre ces mensonges sur le compte d'une mémoire défaillante. Dans le même temps, la défense de Libby devait expliqué qu'il avait tout bonnement oublié ses conversations avec des journalistes sur Valerie Plame.
C'est le procureur Peter Zeidenberg qui devait prendre le premier la parole, pour rappeler aux jurés le contexte de l'affaire. A l'été 2003, l'époux de Valerie Plame, Joseph Wilson devient très gênant pour la Maison Blanche. Quatre mois après l'intervention américaine en Irak, ce diplomate, ancien ambassadeur et ancien chargé d'affaires à Bagdad, accuse publiquement, dans une tribune dans le "New York Times", l'administration Bush d'avoir déformé les informations du renseignement pour exagérer la menace que représente le régime de Saddam Hussein.
D'après l'accusation, c'est en voulant jeter le discrédit sur Joseph Wilson que Libby évoque avec des journalistes le fait que sa femme travaillait pour la CIA.
Le même mois de juillet, un article du journaliste Robert Novak révèle que Valerie Plame est un agent de la CIA. Le FBI ouvre une enquête pour déterminer l'origine de la fuite.
Même si Libby n'est pas la source du journaliste, l'accusation estime qu'il a eu peur d'être inculpé parce qu'il avait évoqué des informations classées avec d'autres journalistes. Les procureurs l'accusent donc d'avoir menti, en déclarant qu'il avait appris l'identité de Plame par le vice-président Dick Cheney, puis oublié, et qu'il avait été surpris de l'entendre lors d'une conversation téléphonique avec le journaliste Tim Russert de NBC.
Cet appel téléphonique constitue l'un des points clés de la défense de Libby. Ce dernier a témoigné que tout ce qu'il avait confié aux journalistes sur Valerie Plame n'étaient pas des informations officielles gouvernementales, mais des rumeurs entendues de Russert. Tim Russert affirme, lui, que l'échange n'a jamais eu lieu.
Theodore Wells, l'avocat de Libby, devait tenter de décrédibiliser la journaliste du "New York Times" Judith Miller, qui a témoigné que Libby lui avait parlé de Valerie Plame bien avant la conversation avec Russert. L'avocat va rappeler aux jurés que Lewis Libby était connu pour sa mauvaise mémoire et que tous les témoins clés présentés par l'accusation ont eux aussi, soit des trous de mémoire, soit des raisons personnelles de mentir.
AP
3 Dossier & Point de vue
3-1 L'ONU scandalisée par le recrutement de mercenaires pour l'Irak .
L'ONU est scandalisée par les méthodes de recrutement de mercenaires de pays pauvres par des entreprises de sécurité occidentales qui n'hésitent pas à les envoyer dans des zones dangereuses comme l'Irak, où des centaines d'entre eux ont péri depuis l'intervention de 2003.
Les gardes privés alignés par ces sociétés représentent la deuxième force armée en Irak, après le contingent américain, mais devant l'armée britannique, souligne le président du groupe de travail des Nations unies sur l'utilisation des mercenaires, José Luis Gomez del Prado.
"Au moins 160 compagnies opèrent en Irak. Elles emploient probablement 35.000 à 40.000 personnes (ndlr : Non américain du nord)", estime M. Gomez del Prado, au terme de la deuxième session du groupe de travail qui s'est déroulée la semaine dernière à Genève.
Selon lui, plus de 400 de ces employés ont perdu la vie en Irak depuis 2003 "et beaucoup plus ont été blessés", ce qui fait un bilan plus lourd que celui de l'armée britannique
Dans un rapport que le groupe de travail doit remettre en mars au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, M. Gomez del Prado et quatre autres experts indépendants entendent faire part de leur "préoccupation" à l'égard des conditions de recrutement de ces salariés par des sociétés américaines comme Triple Canopy ou Blackwater.
Beaucoup sont d'anciens policiers ou militaires recrutés aux Philippines, au Pérou ou en Equateur, selon le groupe de travail qui a récemment effectué des missions dans ces deux derniers pays.
"Ils sont formés en vitesse mais pas préparés pour des situations de conflit armé", observe M. Gomez del Prado. "Ils sont envoyés là-bas, ils reçoivent un (fusil d'assaut) M16 et sont placés dans des endroits très périlleux comme la zone verte (à Bagdad), des convois ou des ambassades".
Leurs fonctions sont parfois fort honorables, lorsqu'il s'agit de protéger des convois d'organisations humanitaires, reconnaît-il. Mais moins bien formés que leurs homologues américains, ils "sont dans une situation où ils peuvent violer les droits de l'homme car ils sont armés".
Si un employé américain ou européen gagne le plus souvent autour de 10.000 dollars par mois, la paie d'un salarié péruvien ne dépasse généralement pas 1.000 dollars, selon lui. Les droits de ces salariés, notamment le droit du travail, sont en outre fréquemment violés.
"Le contrat qu'ils signent cache parfois des choses pas claires. L'original est en anglais, que la plupart ne parlent pas", relève l'expert onusien. Le droit applicable est en outre celui du pays où la multinationale a son siège et on voit mal en cas de litige "un pauvre Péruvien aller porter plainte devant un tribunal américain".
Le phénomène des sociétés de sécurité privées s'accentue: on compte environ trois employé privé pour quatre soldats américains en Irak contre seulement un pour 50 durant la première guerre du Golfe, relève M. Gomez del Prado, qui s'alarme du vide juridique en la matière.
Le statut de ces sociétés n'est en effet pas couvert par la définition stricte des mercenaires contenue dans la Convention internationale de 1989 sur l'utilisation, le recrutement, le financement et la formation des mercenaires, qui compte 28 Etats parties.
"C'est un peu comme la différence entre les corsaires et les pirates autrefois", souligne l'expert.
Outre les terrains de conflit, M. Gomez del Prado s'alarme de la présence des mêmes sociétés autour de sites d'extraction minière, où "elles violent les droits écologiques et sociaux de communautés qui veulent défendre leur terre ou leur environnement contre la pollution".
AFP : 24-02
3-2 Hayfa Zanka : Qui signera l’arrêt de mort des femmes innocentes condamnées à la peine capitale ?
Le gouvernement irakien fantoche prépare un cadeau d’un genre très spécial, aux femmes irakiennes, arabes et musulmanes, à l’occasion de la fête internationale de la femme, prévue chaque année le 8 mars. C’est un cadeau qui correspond très bien à la nature d’un gouvernement qui a réussi à allier confessionnalisme, corruption et défense acharnée de l’occupant. Le cadeau consiste en un bouquet de 4 têtes de femmes, condamnées à mort et qui seront exécutées au cours du mois de mars.
Il convient de rappeler que le gouvernement allié de l’occupant a exécuté 65 irakiens au cours de l’année dernière, pour des charges allant du vol, à l’enlèvement et au terrorisme. Ces exécutions ont eu lieu dans toutes les régions d’Irak, de Mossoul et Irbil au nord, à Bassora au sud. Les chiffres indiqués sont ceux rendus publics par le gouvernement fantoche qui prétend avoir organisé des procès, ce dont doutent les journalistes et les diplomates encore en poste en Irak. En fait il n’y a aucune statistique des exécutions sommaires, faites dans le secret, ni des charges retenues contre les accusés et encore moins des conditions dans lesquelles elles se sont faites.
Après toutes les tragédies qu’ils ont connues au cours des dernières décennies, les irakiens aspiraient à ne plus entendre parler d’exécution d’un seul de leurs concitoyens. Ils s’attendaient même à l’abolition définitive de la peine de mort, afin de se prémunir contre toute condamnation hâtive irréparable, surtout dans les crimes politiques et aussi pour rompre avec la culture de la vengeance, destructrice de toutes les valeurs de la civilisation.
Le nouveau régime et ses gouvernements successifs ont vidé l’islam de tout contenu et l’ont réduit à « un turban et une soutane » et ses membres, intarissables sur l’arbitraire, les exécutions sommaires et les violations des droits de l’homme sous l’ancien régime et inconsolables quand il s’agit de leurs calvaires personnels, prononcent sans la moindre pudeur des peines de mort dans des parodies de justice,sur la base d’aveux extorqués sous la torture, les mauvais traitements, les menaces et les humiliations ;aveux souvent publics,en direct à la télévision, ce que les irakiens ont espéré ne jamais revoir.
Le message est clair : faire comprendre à tout irakien qui refuse l’injustice, qu’il n’a qu’à courber l’échine s’il ne veut subir un sort pareil et perdre le droit à la vie. C’est la démocratie de la vengeance, de ceux qui se lamentent durant des décennies sur les injustices qu’ils ont subies en tant que victimes et qui reviennent pour se venger des leurs. La démocratie de l’ancienne victime qui se transforme en bourreau à la première occasion.
Pourquoi exécuter la femme irakienne ?
Amnesty International dont tout le monde connaît le sérieux et la minutie de son travail ainsi que la crédibilité de ses appels et de ses actions, a publié une « action » le 8 février, appelant les gens à écrire en urgence au président irakien Jalel Talabani et à l’un des 3 vice-présidents, pour réclamer l’amnistie de 4 femmes risquant d’être exécutées au mois de mars prochain. Ces femmes sont : Samar Saad Abdallah, 25 ans, accusée d’avoir participé au meurtre de proches, Liqa Omar Muhammad, 25 ans, accusée d’avoir participé à un enlèvement et, Wassan Taleb, 31 ans et Zainab Fadhel, 25 ans, accusées d’avoir participé au meurtre de policiers. Tout un chacun estimerait que ces femmes ayant commis des crimes graves, méritent bien leur sort.
Amnesty International émet des doutes sérieux sur l’équité des sentences et ce pour de nombreuses raisons. Ainsi pour Samar, A.I. observe que le sort de son fiancé et coaccusé dans cette affaire demeure inconnu, l’accusation est très floue, ajoutant que le pourvoi en cassation a été refusé ce qui l’expose à une exécution imminente. A.I. n’a pu obtenir d’amples informations sur les charges retenues contre Liqa Omar, détenue en même temps que son mari et coaccusé. Liqa est détenue en même temps que sa fille, née en prison et âgée d’une année.
Wassan Taleb et Zainab Fadhel, condamnées toutes les deux à la peine capitale par la cour criminelle le 31 août 2006, pour le meurtre de membres des forces de sécurité irakiennes à la cité de l’Euphrate, avaient démenti toute implication dans cette affaire. Zainab qui est aussi en prison avec sa fille de 3 ans, assure qu’elle était en dehors du pays au moment des faits.
Il me faut expliquer les raisons pour lesquelles je suis contre la peine de mort d’une façon générale et surtout quand elle vise les femmes. Je cite un communiqué du « Comité de la Volonté de la femme », membre du Congrès constitutif national irakien contre l’occupation », sous le titre : Non à la peine de mort et notamment contre la femme : « le Comité de la Volonté de la femme soutient la légitimité de la résistance contre l’illégitimité de l’occupation, et refuse catégoriquement tout acte de violence visant les civils, qu’il soit le fait d’un Etat, d’une milice ou de tout autre groupe armé de toute obédience ».
Le droit à la vie est un droit sacralisé par toutes les religions. Celles-ci ont fait du pardon, notamment quand la victime est à même d’obtenir réparation et de se venger, une vertu et une valeur humaine. Notre Comité soutient tous les efforts visant à abolir la peine de mort… ».
C’est de cette vision philosophique des droits de la femme que notre Comité a adoptée et qu’il entend approfondir que nous refusons la peine de mort et que nous la refusons davantage pour la femme parce qu’elle est la matrice de la vie et qu’elle a pour mission de la préserver et de la garantie pour l’éternité.
Il est donc absolument nécessaire pour nos sages d’admettre que la violence ne peut que conduire à la violence et que, par contre, le respect de la vie humaine, de sa dignité et de sa liberté ainsi que le respect de l’indépendance des peuples et de leur droit à l’autodétermination, sont les garants de la paix sociale dans notre pays et dans le monde.
Les condamnations à mort prononcées en Irak suscitent le mépris parce qu’elles sont le fait d’autorités responsables, avec une occupation illégale et non soumise au droit irakien, du plus grand nombre et des pires crimes commis dans le pays. Les autorités d’occupation échappent même à la punition quelque soient les crimes et les massacres qu’elles commettent en Irak. Les autorités irakiennes sont celles là même qui insistent pour le maintien des troupes d’occupation dans notre pays avec toutes leurs armes, leurs équipements lourds, leurs violations des droits humains et leur pillage des biens que seul dépasse celui du gouvernement.
Et alors que le devoir du gouvernement de ce nouvel Irak est d’agir pour se laver du sang des innocents, le voici qu’il est en passe de commettre un nouveau genre de crime en essayant de faire croire qu’il fait respecter la loi et défend le citoyen.
Ce gouvernement sait pertinemment qu’il assume l’entière responsabilité d’avoir vidé le pays de ses compétences et d’avoir réduit les fiers citoyens à quémander l’assistance et la charité de pays qui leur ferment leurs portes.
Au moment où les organisations humanitaires internationales réclament de la communauté internationale d’apporter son aide aux deux millions d’irakiens déplacés dans leur pays et aux deux autres millions contraints de le quitter, le gouvernement Maliki tente de camoufler son échec et sa compromission dans les crimes commis contre les enfants, les femmes et les vieillards, par les arrestations massives et l’exécution du plan Bush. C’est ce qu’il essaie de faire aussi en exécutant les quatre condamnées à mort. Mais sait-on qui signera leur arrêt de mort ? Saura-t-on jamais qui avait signé l’arrêt de mort dans les centaines de sentences de mort prononcées ces dernières années ?
Nous savons tous par contre, que les fantômes des morts, les cris et les lamentations des suppliciés et les drames de leurs familles pourchasseront à jamais les responsables*.
Traduit de l’arabe par Ahmed Manai : www.tunisitri.net/
http://www.iraqirabita.org/index3.php?do=article&id=7527/
4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
4-1 Le spectre d'Hitler hante à nouveau l'Europe.
C'est le moins que l'on puisse dire. Et ceux qui ont mené Hitler au Pouvoir sont dans la même lignée que ceux qui y ont mené Bush et Cheney. Tout se tient. Le 11 septembre, l'incendie du Reischtag... la mise au pas des médias, propagande mensongère, renforcement de la répression dans les deux cas. Invasion de l'Autriche et de la Pologne, de l'autre côté l'Afghanistan et l'Irak... et souvenons nous de tous les pays "démocratisés" de l'Est actuels dont le trois quart avait pactisé avec Hitler.
Aujourd'hui les mêmes pactisent avec Bush pour se venger de la Russie et trahissent l'Europe. Doit-on dire ce qu'Hitler fit de la SDN et l'équpe Bush de l'ONU ?
Doit-on parler des méthodes de gestapistes avec lesquelles sont traités les prisonniers ?
Des chiens policiers ?
Des goulags ?
Mais aujourd'hui, la peste noire a jeté son sort sur les musulmans. Mais tout comme nous avons vaincu Hitler, nous vaincrons tous ceux qui veulent prendre sa place et nous imposer ce que nous ne voulons pas. A coeur vaillant rien d'impossible. Peuple debout pour combattre l'ennemi du monde.
Adriana Evangelizt
20 Février 2007
5 Annexes
5 -1 Les derniers mots de Saddam Hussein : " À l’enfer qu’est l’Iraq !?" Ce que les médias ont délibérément caché.
Mahdi Darius Nazemroaya, 31 janvier 2007Traduit par Fausto Giudice
"Le jour sacré de l’Aïd, le monde a assisté horrifié au lynchage barbare du président de l’Iraq Saddam Hussein, soi-disant pour crimes contre l’humanité. Ce meurtre public a été sanctionné par les criminels de guerre que sont le président Bush et le Premier ministre Blair.Tout le procès a été une parodie de justice, devant un tribunal d’opérette. Des avocats de la défense ont été brutalement assassinés, des témoins menacés et des juges remplacés, à cause de leur impartialité, par des juges fantoches. Et pourtant, on nous a dit que l’Iraq avait été envahi pour promouvoir le démocratie, la liberté et la justice. »(Tun Dr. Mahathir Mohamad, ancien Premier Ministre de Malaysia, 30 décembre 2006)
Le lynchage barbare de Saddam Hussein, l’ancien président de l’Iraq, a été un événement orchestré, une opération de guerre psychologique soigneusement mise en scène sous supervision US, avec l’objectif de déclencher des divisions sociales et de fomenter une violence sectaire en Iraq et, au-delà, à travers le Moyen-Orient. Dans leur couverture de l’exécution, les médias internationaux ont, d’une manière hautement sophistiquée, combiné la transcription de l’exécution de Saddam Hussein avec des déclarations de soi-disant témoins.Plus, les transcriptions ont été souvent présentées aux lecteurs hors contexte et sans explication. Plus généralement, les traductions de l’arabe ont fait l’objet de manipulations et de distortions médiatiques.L’exécution du dirigeant iraquien a été soigneusement fixée à un moment sensible pour les Musulmans. Elle a eu lieu le jour de l’Aid El Kebir, un jour sacré pour les Musulmans. La date de l’exécution est peut-être ce qui indique le plus clairement qu’il s’agissait là vraiment d’une opération psychologique (PSYOP*) lancée par les USA.La date de l’exécution a été choisie délibérément a une période sacrée pour les Musulmans afin d’exploiter la division entre chiites et sunnites. L’Aïd était en effet observé le samedi 30 décembre 2006 par les sunnites et le dimanche 31 décembre par les chiites.L’exécution a eu lieu le 30 décembre afin d’enrager les musulmans sunnites contre les musulmans chiites. Les médias et les déclarations officielles US ont simultanément pointé les chiites (et le « gouvernement chiite ») comme responsables de l’exécution.À part le contexte religieux, l’exécution était en outre illégale du point de vue du code pénal et de la constitution de l’Iraq. C’est ce qu’a démontré Rizgar Mohammad Amin, un Kurde iraquien qui a été l’un des juges au procès contestable de Saddam hussein.L’exécution a été effectuée, comme arme psychologique, pour susciter des violences et des divisions sectaires à travers le Moyen-Orient. Le moment choisi coïncidait aussi avec de nombreuses annonces et informations faisant état de plans de guerre des USA et d’Israël contre la Syrie et l’Iran.Ce n’est pas une coïncidence si, peu après l’exécution, le Président US a identifié la Syrie et l’Iran comme ennemis de l’Iraq et a ordonné un raid contre un consulat iranien au Kurdistan iraquien.La campagne médiatique de désinformation accompagnant l’exécution a été coordonnée avec les instruments de la propagande de guerre émanant du pentagone et des services de renseignements US.Dans la foulée immédiate de l’exécution, les réseaux mondiaux des médias dominants se sont empressés de propager la désinformation que le Pentagone voulait transmettre au grand public.Les traductions des transcriptions des derniers mots de Saddam Hussein, scrupuleusement manipulées et dénaturées, ont inondé la chaîne mondiale d’information. Nous présentons ci-dessous la traduction par Global Research de l’original arabe enregistré, semble-t-il, à partir d’un téléphone portable. Nous présentons aussi, à titre de comparaison, plusieurs autres « traductions » du même original arabe.
Transcription: notre traduction de l’original arabe
À l’arrière-fond, une conversation, difficilement audible, a lieu : quelqu’un appelle quelqu’un d’autre dans la salle d’exécution par son nom « Ali ».
Saddam Hussein: "Je témoigne que Mohamed est le messager de Dieu."
Saddam Hussein: "Oh Dieu." [il dit cela pendant qu’on lui passe la corde au cou]
Une voix engage la récitation d’une prière musulmane coutumière (une salvat): "Que les bénédictions de Dieu soient sur Mohamed et les siens."
Toutes les voix, y compris celle de Saddam Hussein, répètent : « Que les bénédictions de Dieu soient sur Mohamed et les siens."
Un groupe de voix : "Moqtada...Moqtada ...Moqtada." [allusion à Moqtada A Sadr, chef de l’Armée du Mahdi] …
Saddam, amusé : "Moqtada...Moqtada! Vous trouvez que c’est ça, le courage ? " [Cela peut aussi être traduit par : "C’est ça votre virilité ?"]
Plusieurs individus disent plusieurs fois : "Au diable!" [= « Va en enfer ! »]
Saddam Hussein moqueur : "À l’enfer qu’est l’Iraq !? "
D’autres voix: "Longue vie à Mohammed Baqir Al-Sadr."
Voix isolée : "Non, s’il vous plaît. L’homme a été exécuté. S’il vous plaît, non, s’il vous plaît arrêtez."
Saddam Hussein commence la récitation de la prière musulmane finale: "Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est son messager. Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed… " [Saddam Hussein est soudain interrompu dans sa prière par l’ouverture de la trappe.]
Plusieurs voix : "Le tyran est tombé !"
D’autres voix : "Bénis soient Mohamed et les siens."
Voix isolée : "Laissez-le pendre huit minutes."
Plusieurs conversations continuent en arrière-fond sur Saddam Hussein.
Note sur la vidéo originale
La traduction de Global Research est basée sur une vidéo en arabe. La diffusion de cette vidéo faisait de toute vraisemblance partie de l’opération de renseignement sous supervision US. Il a été allégué que la vidéo avait été enregistrée avec un téléphone portable appartenant à l’un des exécuteurs. La scène est cruelle et ne ressemble pas à une exécution d’État. Pour la voir, cliquer ici
Traductions des médias dominants
Ci-dessous plusieurs transcriptions de traductions. Certaines de ces transcriptions s’éloignent fortement du mot à mot du dialogue original en arabe. Les versions de CNN ou de la BBC révèlent une tentative délibérée de dénaturer les déclarations de Saddam Hussein et de présenter les Chiites d’Iraq comme étant les auteurs de l’exécution du dirigeant iraquien.
Les traductions des médias dominants ajoutent ou intercalent des mots attribués à Saddam Hussein a ce qui a été enregistré.
Fox News
La transcription de Fox News ne donne même pas un aperçu des derniers mots de Saddam Hussein. Elle ne donne qu’une traduction détaillée du début de la vidéo. On peut se demander pourquoi toute la vidéo n’a pas été transcrite et pourquoi la transcription partielle a été présentée comme étant une transcription intégrale
Transcription de Fox News
Une nouvelle bande vidéo est parue lundi sur le web, montrant le corps de l’ancien homme fort de l’Iraq Saddam Hussein après sa pendaison le 30 décembre 2006. Voici la traduction de la conversation enregistrée sur 27 secondes entre des hommes ayant accès au corps et quelqu’un utilisant apparemment un téléphone portable équipé de caméra :(Inaudible)— Abou AliDépêchez-vous ! Dépêchez-vous !- Dépêchez-vous ! (Inaudible)- Allons-y, mon ami … Allez, viens, mec ! - Je vais t’arranger ça.- J’arrive, j’arrive. - Un moment, un moment- J’arrive, j’arrive.- Abou Ali, Abou Ali… Tu t’occupes de ça.- Ok allons-y, allons-y- Viens, mon ami ! Viens, mon ami !- Ok, j’arrive, j’arrive.
Transcription de la BBC
La transcription de la BBC ne restitue pas non plus les derniers mots de Saddam Hussein, outre qu’elle présente les exécuteurs comme des chiites sauvages. Le compte-rendu de la BBC ne rend pas non plus compte du rôle de Washington dans l’ordre d’exécution.En outre, les derniers mots de Saddam Hussein sur l’Iraq transformé en enfer sont opportunément omis. La transcription de la BBC présente aussi les exécuteurs comme des chiites. Cela est fait par le choix de la référence à la phrase faisant allusion à la famille du Prophète et à la déclaration : "Et que Dieu hâte leur apparition et maudisse leurs ennemis », qui réfère au Mahdi, figure centrale pour les chiites.
Traduction des sous-titres arabes accompagnant la scène de l’exécution elle que diffusée par la chaîne Al Jazeera :
[Saddam] Oh Dieu !
[Voix] Que Dieu bénisse Mohamed et les siens
[Voix] Et que Dieu hâte leur apparition et maudisse leurs ennemis
[Voix] Moqtada [Al-Sadr]...Moqtada...Moqtada.
[Saddam] Vous considérez ça comme du courage ?
[Voix] Longue vie à Mohamed Baqir al-Sadr.
[Voix] En enfer.
[Voix] S’il vous plaît non. L’homme a été exécuté. Non, s’il vous plaît, je vous supplier d’arrêter.
[Saddam] Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est son messager. Je témoigne qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed…...
Ici, la vidéo s’interrompt et on entend le bruit de la trappe qui s’ouvre.
The Independent (Royaume-Uni)
The Independent, un quotidien britannique qui donne une vision plutôt progressiste des événements internationaux, a publié une transcription similaire de la scène qui omet elle aussi les derniers mots de Saddam Hussein disant que l’Iraq est devenu un enfer sur terre.
Analyse et implications
Au niveau international et particulièrement dans le monde arabe et au Moyen-Orient, ce lynchage barbare a été superficiellement présenté comme une initiative chiite, alors que les forces d’occupation anglo-usaméricaines ont contrôlé chaque phase de cet événement horrible.Curieusement, les individus et dirigeants qui ont joué un rôle majeur dans l’ordre de lyncher Saddam Hussein sont maintenant en train de proclamer qu’ils étaient opposés à son exécution. Le Premier ministre Tony Blair aurait déclaré que « la manière dont l’ancien dirigeant iraquien Saddam Hussein a été exécuté était complètement erronée . »Simultanément, els dicteurs et dirigeants autocratiques du monde arabe ont enfourché le même cheval et exprimé leur opposition au lynchage de Saddam Hussein.Les critiques exprimées par la Maison des Saoud en Arabie saoudite, la famille hachémite en Jordanie et le Pésident Moubarak en Égypte, parmi d’autres, ne constituent que des postures creuses destinées à augmenter leur popularité auprès de leurs propres citoyens.Le rôle du gouvernement fantoche iraquien Dans ces divers compte rendus médiatiques, il y a une volonté délibérée et calculée de faire reposer la responsabilité de l’exécution de Saddam Hussein uniquement sur les épaules du soi-disant » gouvernement iraquien », en faisant semblant d’oublier que ce gouvernement ne peut pas agir sans le consentement US. Le gouvernement iraquien, qu’il faut définir comme un gouvernement fantoche contrôlé par les USA, es invariablement décrit dans les médias comme un « gouvernement chiite » ou un « gouvernement dominé par les chiites ». Cela fait partie intégrante de l’opération psychologique US destinée à briser la solidarité entre chiites et sunnites contre les envahisseurs et occupants anglo-usaméricains.L’actuel « gouvernement » iraquien est un appendice de l’administration d’occupation US et reçoit ses ordres de Washington et Londres. Il n’est pas plus chiite qu’il n’est un gouvernement réel. Sans pouvoir, il est composé à parts égales de Kurdes, de sunnites arabes et de chiites arabes. Pour dénoncer l’interprétation fabriquée du pouvoir en Iraq, il faut regarde rla composition des institutions gouvernementales iraquiennes pendant l’ère de Saddam Hussein. Avant l’invasion de 2003, les Arabes chiites étaient plus représentés dans la bureaucratie civile aussi bien que dans l’appareil militaire et sécuritaire, en grande partie à cause des réalités démographiques de l’Iraq. Mais ce fait a été oublié depuis longtemps. Rien n’a changé du point de vue de la composition de la bureaucratie, des organes administratifs, des forces de sécurité et de l’appareil militaire de l’Iraq. Avant l’invasion anglo-usaméricaine de l’Iraq, environ 60% des militaires iraquiens étaient des Arabes chiites. Ces 60% ont combattu l’Iran voisin, qui est une nation à prédominance chiite.En fait, les divisions réelles au Moyen-Orient ne sont pas fondées sur des considérations religieuses, sectaires ou ethniques mais sur l’opposition,ou le soutien à l’agenda anglo-usaméricain pour le Moyen-Orient. La focalisation des médias sur les divisions sectaires a pour but de détourner l’attention de l’opinion publique du fait que les USA et leurs partenaires de coalition sont à l’origine de l’anarchie et de la violence qui provoquent un nombre incalculable de morts et d’atrocités en Iraq.
Les derniers moments de Saddam HusseinLes derniers mots de Saddam Hussein étaient vraiment convaincants. Lorsque ses exécuteurs lui ont dit d’aller en enfer, le dirigeant iraquien a répondu : [Vous voulez dire] à l’enfer qu’est l’Iraq ? »Qui a transformé l’Iraq en enfer sur terre ? À qui donner la faute ? Ces mots étaient si puissants que plusieurs grands médias, dont CNN et la BBC, ont opportunément omis de les traduire. Toute révélation ou couverture significative de la teneur exacte de la déclaration finale de Saddam Hussein pourrait avoir des implications graves et négatives pour la feuille de route militaire anglo-usaméricaine au Moyen-Orient. "À l’enfer qu’est l’Iraq!?" pourrait devenir un slogan politique puissant, servant à rallier l’opinion publique à travers le ponde musulman contre les ambitions impériales de l’Usamérique.Les derniers mots du dirigeant iraquien ont un grand poids car ils décrivent la situation créée en Iraq par l’occupation militaire. Cette déclaration finale pourrait avoir aussi des retombées aux USA et en Grande-Bretagne, où l’opinion publique prend de plus en plus conscience que ces derniers mots, « l’enfer sur terre », décrit ce qu’est devenu l’Iraq sous l’occupation usaméricaine et britannique Les derniers mots de Saddam Hussein pourraient servir à rallier la résistance dans le monde arabe contre l’occupation anglo-usaméricaine de l’Iraq. De ce point de vue, les médias dominants arabes ont joué un rôle calculé au service de l’agenda militaire anglo-usaméricain en faisant reposer la responsabilité de l’exécution de Saddam Hussein sur les chiites iraquiens. En dehors du monde arabe, s’il est permis de les entendre tels qu’ils ont été prononcés, les derniers mots de Saddam Hussein (« À l’enfer qu’est l’Iraq !? »), qui décrivent la réalité d’un pays occupé, pourraient remettre en cause la légitimité de l’administration US et son de son indéfectible allié britannique. Les médias dominants qui ont apporté sa déclaration ont véhiculé l’impression, à travers une analyse dénaturée et alambiquée, que Saddam Hussein s’en prenait aux Arabes chiites et au « gouvernement iraquien à prédominance chiite » pour la destruction de l’Iraq. Mais rein ne pourrait être moins vrai. Tout prouve que depuis les premiers jours de l’occupation de l’Iraq, les USA et la Grande-Bretagne n’ont pas seulement créé une situation d’insécurité mais ont aussi été mêlés à des actes clandestins de violence, dont des massacres au hasard et des attaques suicide dirigées contre des civils. Ce tableau dépeint par les médias d’une « ascension chiite » émergente en Iraq et au Moyen-Orient fait partie d’une stratégie à facettes multiples visant à créer des tenions au sein de la population majoritairement musulmane du Moyen-Orient. C’est stratégie classique du « diviser pour conquérir », soutenue par les longs tentacules de l’appareil de renseignement US. L’agenda caché est de déclencher une « guerre civile » et de redessiner la carte du Moyen-Orient. Le but ultime est la domination du Moyen-orient par les USA, la Grande-Bretagne et leurs partenaires de coalition, Israël et régimes arabes amis compris. La collaboration active des gouvernements arabes de la ligne de front, qui ont des accords de coopération militaire avec l’OTAN et les USA, est aussi comprise dans cet agenda.Les divisions et l’animosité au sein de leurs populations respectives ont permis à ces personnages arabes autoritaires et pro-US, qui agissent de plus en plus comme hommes de paille, de se maintenir au pouvoir.Depuis le siège israélien du Liban, patronné par les Anglo-Usaméricains, la phase de construction d’une coalition dans la feuille de route militaire a été lancée. Les USA sont en train de construire la « Coalition des modérés », qui inclut Israël, l’Arabie saoudite, Mahmoud Abbas, le gouvernement libanais, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Turquie et la Jordanie. En même temps, on a oeuvré en permanence à construire un consensus public en faveur d’une division de l’Iraq et de frappes militaires contre la Syrie et l’Iran. Les médias en Amérique du Nord, en Europe et dans le ponde arabe ont joué un rôle important dans la diabolisation des Syriens et des Iraniens.Alors que les USA embrayent vers la prochaine étape de la guerre du Moyen-orient, il s’agit pour eux de diviser les populations dans une vaste région, allant du Liban et de la Palestine au Golfe arabo-persique.La vie de Saddam Hussein a été sacrifiée par les USA pour alimenter le feu de la discorde et de la division en Iraq et au Moyen-Orient avant la prochaine phase de leur feuille de route militaire, dont les cibles sont la Syrie et l’Iran.
*NdT : PSYOP = opérations psychologiques, terme élégant pour désigner la propagande de guerre, enseignée dans les écoles militaires US. La photo ci-dessous est tirée d'un site de recrutement de l'US Army pour les militaires chargés de cet aspect important de la guerre, elle montre un membre d'un bataillon PSYOP faisant son travail officiel en Iraq. Mais une grande partie du travail PSYOP est clandestine. L'objectif est toujours le même : convaincre les autres qu'on a raison...de leur faire la guerre.
Global ResearchMahdi Darius Nazemroaya est un auteur indépendant basé à Ottawa et spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient. Il est chercheur associé au Centre de recherches sur la mondialisation (Center for Research on Globalization). Traduit de l’anglais par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.URL de cet article : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2077&lg=fr